INTRODUCTION
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Connaissances, Attitudes et Pratiques de la planification par
les adolescents en milieu scolaire à Douala
INTRODUCTION
La population mondiale est de sept milliards d'habitants, ce
nombre est en constante augmentation [1]. L'OMS estime qu'un individu sur cinq
est adolescent dans le monde et que 85% des adolescents vive dans les pays en
développement. Toujours selon la même source, les 2/3 des
décès d'adultes sont liés à des conditions ou
comportements ayant débuté durant l'adolescence [2]. L'Afrique
malgré sa population pauvre n'échappe pas à cette
règle, il en est de même au Cameroun où les 15- 24 ans
constituent près de la moitié de la population soit 44,6% [3].
L'adolescence est une période de changement dynamique qui correspond
à la transition de l'enfance à l'âge adulte et qui est
marquée par la maturation affective, physique, et sexuelle. Les
habitudes qui sont prises pendant l'adolescence sont lourdes de
répercussions chez l'adulte.
A l'échelle mondiale, la puberté apparait
à un âge plus précoce qu'avant chez les garçons
comme chez les filles[4] ; tandis que les gens tardent d'avantages à se
marier, dés lors l'on voit s'allonger la période de temps pendant
laquelle, les jeunes adultes sont susceptibles d'avoir des relations sexuelles
avant le mariage avec les risques liés aux grossesses
indésirées et aux IST( infection sexuellement transmissible)
notamment le VIII/SIDA. Au Cameroun 80% des moins de 20 ans sont sexuellement
actifs et l'âge du premier rapport sexuel est de 17 ans chez les filles
et 18,7 ans chez les garçons. Pour 100 filles de 15 ans, ont compte
déjà 7,1 enfants [5].
Les conséquences de cette sexualité naïve
sur la population se constatent sur tous les plans. Sur le plan socio-
économique, on assiste à un accroissement de la pauvreté
du fait des abandons scolaires et des maladies liées à cette
sexualité. Sur le plan sanitaire, les grossesses et les accouchements
font courir de nombreux risques non seulement aux adolescents mais aussi
à leurs enfants. Tout ceci participe du taux de mortalité
maternelle du Cameroun qui était de 782 décès pour 100 000
accouchements en 2011, nous éloignant ainsi du 5e objectif du
millénaire pour le développement qui est d'atteindre 330
décès pour 100 000 accouchements en 2015 [6]. Or selon OMS un
accroissement du planning familial réduirait de 3/4 l'incidence des
avortements septiques fléchissant ainsi la courbe de mortalité
maternelle [7]. Les adolescents sont plus susceptibles que les adultes à
se livrer à des avortements criminels, du fait du manque de moyens et de
la stigmatisation, ils sont plus susceptibles que leurs ainés
d'être victimes d'avortements septiques, avec le risque de nombreuses
complications graves telles que la stérilité ou même la
mort. Près de la moitié des nouveaux cas de VIII sont
enregistrés parmi les moins de 30 ans, cela traduit des comportements
sexuels à risques antérieurs [5].
Afin de sensibiliser pour la vie les adolescents aux risques
de la sexualité, pour un changement des comportements à risques,
et l'adoption de la planification familiale au quotidien, il faudrait tout
d'abord déterminer les connaissances, les attitudes et les pratiques en
matière de planification familiale des adolescents : cas du milieu
scolaire de la ville de Douala.
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1- ENONCE DU
PROBLEME
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ENONCE DU PROBLEME
Selon OMS l' avortement septique représentent 13%[7] de
la mortalité maternelle, de 1990 jusqu'à 2008 on assiste à
une réduction de la mortalité liée à l'avortement
septique de 69000 jusqu'à 47 000 correspondant à une
réduction de la mortalité maternelle de 546 000 en 1990
jusqu'à 358 000 en 2008 [8].
L'enquête démographique pour la santé au
Cameroun de 2011 révèle que, une adolescente sur quatre a
déjà commencé sa vie reproductive, 21 % ont eu au moins un
enfant et 4 % sont enceintes du premier enfant. Dans une étude
réalisée par la population référence bureau dans 11
pays d'Afrique subsaharienne, les auteurs ont trouvé que 38 à 68%
des femmes requérant des services hospitaliers à cause de
complications des suites d'un avortement, étaient des adolescentes
[9].
Le consensus général est que les grossesses des
adolescents sont dans la majorité indésirées [10] [11]
avec un impact sur tous les plans, contribuant tout en se nourrissant de la
pauvreté. L'impact le plus visible de la grossesse non
désirée réside dans le domaine psychosocial car il
contribue à une perte d'estime de soi, l'abandon scolaire, le rejet par
la famille, une destruction des projets de vie et le maintien du cercle de la
pauvreté [26].
Des études internationales montrent que les enfants
nés de mères adolescentes ont plus de chance de développer
des problèmes de santé comparé au reste de la population
[13]. Des études aux Etats unis [14] et en Afrique du Sud [15] montrent
que le petit poids de naissance est plus fréquent chez les adolescentes
et représente le 2e facteur de la mortalité chez les
enfants de moins de 5 ans après le HIV. [16].
Une des principales causes des grossesses non
désirées chez les adolescentes, est l'absence de contraception
.En Afrique du Sud l'usage de la contraception a représenté une
avancé significative dans les premiers signes de déclin du VIH
chez les adolescents ainsi que de la fertilité des adolescents [17].
Malgré le fait que la majorité des grossesses
chez les adolescents sont indésirées en Afrique du Sud la
moitié des adolescents affirme faire des efforts pour les
prévenir, de telle sorte que 66% des grossesses sont secondaires
à un échec de méthodes de contraception [18]. Le nombre
élevé de grossesses indésirées est dû au fait
que les adolescents n'ont pas souvent des informations complètes ou
correctes en matière de santé reproductive, de planification
familiale. Des appréhensions et des facteurs d'ordre socioculturels,
économiques et institutionnels limitent leur accès aux services
de planification familiale. La plupart des adolescents trouvent en leurs
soeurs, frères et les amis, souvent mal informés, les principales
sources d'informations dans le domaine de la planification familiale.
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