2. L'implication des autorités administratives
locales et la mise en place d'un conseil de sauvegarde de
l'évènement
La dynamisation du Gbônnô suppose qu'il soit
reconnu par les autorités administratives comme un rite traditionnel
témoignant de l'identité du peuple Dègah de Motiamo, et
qu'à ce titre, il peut être considéré comme faisant
partir du patrimoine culturel national. Cela veut dire que
l'évènement doit aller au-delà de son environnement de
déroulement actuel pour émerger comme un évènement
culturel institutionnel et officiel dans la région. Cela veut dire que
les autorités administratives et culturelles de la commune de Bondoukou
et de la région du Gontougo doivent être saisies de la
célébration en vue d'y être associés.
C'est pourquoi notre recommandation à ce niveau porte
sur un rapprochement avec la mairie, le conseil régional et la DRCF de
Bondoukou pour leur présenter l'évènement et demander leur
accompagnement dans l'organisation. Il est important de se rapprocher de ces
structures, car leur collaboration est un gage de positionnement de la
célébration comme un évènement de dimension
régionale. Leur appui, de quelque nature que ce soit, est une garantie
pour le positionnement de l'activité en tant que rendez-vous culturel
annuel dans la région.
Par ailleurs, l'implication de ces structures peut favoriser
la protection juridique de l'évènement pour le préserver
contre tous risques de disparition. Il s'agit justement de proposer
l'inscription de l'évènement à l'inventaire
régional et national du patrimoine culturel immatériel pour qu'il
soit reconnu comme un évènement d'intérêt
général. Pour ce faire, il faut qu'il soit constitué une
documentation assez fournie sur l'évènement, à transmettre
aux structures susnommées pour leur permettre d'effectuer une
étude prospective visant à vérifier la valeur authentique
et originale de la célébration en vue de son classement comme
patrimoine. Cette charge incombe à la mutuelle qui doit entreprendre des
démarches à cet effet. En effet, si l'évènement est
classé patrimoine régional et national, les populations auront
l'obligation d'assurer la continuité de la célébration
quelques soient les menaces. Car des dispositions seront obligatoirement
trouvées pour contourner les risques qui peuvent entraver sa
transmission.
En outre, la mise en place d'un Conseil Multipartite de
Sauvegarde de l'évènement s'impose pour assurer le suivi de la
pérennité et la conservation de l'authenticité de la
célébration. Ce conseil devra comprendre les différentes
couches sociales du village, notamment la chefferie, la mutuelle, les
différentes confessions religieuses en présence dans le village,
l'association des jeunes, des étudiants et des femmes ainsi que des
représentants de la mairie, le conseil régional et la DRCF de
Bondoukou. Le conseil aura pour principale tâche de prévenir
toutes les menaces potentielles sur la célébration. Ainsi, des
sujets assez délicats comme la question de l'influence des religions
révélées, la conception d'un calendrier traditionnel pour
faciliter la programmation de l'évènement et la formation aux
danses traditionnelles, pourront être abordés et traités de
manière plus efficiente au cours d'assises biannuelles et parfois
extraordinaires.
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