I. 4. Concepts théoriques
I.4.1. La prise de décision
(Annexe 5 : Modèle de prise de décision, dit de
l'échelle double (Rasmussen, 1986).
Selon Rasmussen, nous pouvons distinguer à
l'intérieur de l'activité globale d'un sujet, différents
niveaux selon qu'une situation constitue un " risque " ou non. On distingue
alors deux types d'activités : celles qui sont fondées sur des
règles de procédures existantes en mémoire et celles dites
de "prise de décision ". Les premières sont mises en oeuvre face
à des situations qui sont bien connues du sujet, qui ne
présentent pas de problème pour lui ; les secondes, lorsque le
sujet se trouve confronté à prendre une décision. Dans ce
dernier cas, il doit élaborer une réponse nouvelle à
partir, d'une part, d'une analyse de la situation et, d'autre part, des
connaissances générales qu'il possède.
Deux types de connaissances correspondent à ces deux
niveaux de l'activité : des connaissances de surface et des
connaissances profondes. Ce n'est pas son niveau d'expertise
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qui détermine si une personne aura recours à des
connaissances profondes, c'est l'état problématique de la
situation pour la personne.
Si un Rider dispose de connaissances compilées, de type
"procédures toutes faites ", qui lui permettent de
récupérer en mémoire une réponse adaptée
à la situation à laquelle il est confronté, alors, il n'a
aucune raison de faire appel à ses connaissances profondes.
I.4.2. Les connaissances
Les connaissances peuvent être définies en
psychologie cognitive comme l'ensemble des savoirs et des savoir-faire acquis
par le sujet tout au long de son existence. En d'autre terme, les connaissances
sont le résultat de nos expériences de pratiques. En 1995, Denis
Le Ny définit les connaissances comme des «
représentations occurrentes ».
Pour caractériser ses connaissances empiriques, nous
utiliserons le terme de "compétences" qui constituent des savoir-faire
acquis à partir de l'action. Il convient d'ajouter que les connaissances
issues de l'expérience de pratique, soit les compétences sont des
connaissances permanentes. En effet, elles sont acquises et stockées en
mémoire à long terme. Au sein de notre étude, les
représentations sociales et les croyances sont, elles, définies
comme « connaissances » dans la mesure où il s'agit
de « vérité pour le sujet », d'après
les travaux de Richard, en 19905. Les connaissances que nous allons
étudier se catégorisent en trois types de connaissances :
- les connaissances déclaratives : la connaissance
de faits, des règles ou encore des principes. Ces connaissances doivent
être traduites en procédures ou en conditions.
Dans le cas du Rider expert, il s'agit de la connaissance de
la nécessité d'anticiper les effets provoqués par le Spot
ou bien le fait de connaître les différents types de spot.
- Les connaissances procédurales : elles
correspondent à la procédure et aux étapes permettant la
réalisation d'une action.
- les connaissances conditionnelles : elles concernent le
"quand " et le "pourquoi ".
A quel moment et dans quel contexte est-il approprié
d'utiliser telle ou telle stratégie, d'engager telle ou telle action
?
Aussi, nous faisons l'hypothèse que les Riders experts
disposent d'un capital de connaissances acquis par empirisme et par leurs
recherches sur le terrain. Du fait de cette bibliothèque de
connaissances, ils peuvent ainsi privilégier des stratégies de
manière contextuelle pour atteindre les enjeux de performance
liés à la tâche.
5 Richard, Les activités mentales. Comprendre,
raisonner, trouver des solutions, 1990).
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