II.2.2.4.1 Prévention de l'érosion
L'érosion étant le phénomène le
plus important de dégradation des sols, nous devons prévenir.
L'érosion correspond au transport et à
l'accumulation des particules de sol arrachées.
En zone tropicale, ce transport est dû à
différents facteurs :
? Le ruissellement des eaux pluviales ou
fluviales : il s'agit alors de l'érosion hydrique;
? Le vent violent : il s'agit de l'érosion
éolienne ;
? L'utilisation d'outils aratoires : il
s'agit de l'érosion mécanique sèche.
a) L'érosion éolienne
Elle concerne principalement les zones arides et semi-arides
(pluviométrie inférieure à 600 mm). Le transport
éolien s'effectue selon trois modes :
? La reptation des particules de sol les plus
lourdes (les sables grossiers). Les particules roulent sur la
surface du sol sur de courtes distances. Ce phénomène concerne de
grandes quantités de matériaux qui aboutit à la formation
de dunes qui réduisent la production agricole par l'ensablement des
bas-fonds et des oasis ;
? La saltation correspond au
déplacement par petits sauts sur quelques mètres de particules
moins lourdes, comme les sables fins et moyens. Ce phénomène
participe aussi à la formation de dunes ;
? La suspension est le mode de
transport des particules fines (poussières) sur de grandes distances. Du
fait des petites quantités transportées, ce
phénomène n'est guère préjudiciable à
l'agriculture.
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L'érosion éolienne est un
phénomène encore mal connu, difficile à maîtriser.
La plantation de brise-vent et la fixation des dunes par des graminées
et des arbustes résistants à la sécheresse figurent parmi
les principales techniques de lutte contre ce type d'érosion.
b) L'érosion hydrique
L'érosion hydrique dépend de l'intensité
du ruissellement des eaux de pluie. Le ruissellement en nappe correspond
à une mince lame d'eau qui couvre une grande étendue de sol. En
se déplaçant, elle entraîne de fines particules de sol. Le
ruissellement peut se concentrer en filets et en ruisseaux du fait du relief.
L'érosion correspond alors à un transport de particules plus
grosses et plus lourdes. Il se créé alors un réseau de
rigoles et de ravines qui s'agrandit à chaque pluie par érosion
régressive ou remontante.
Aux phases d'arrachement et de transport des matériaux
du sol suit une phase d'accumulation lorsque la vitesse du ruissellement
diminue. L'accumulation ou le dépôt des particules
transportées se localise surtout dans des zones basses. Ce
phénomène peut entraîner par exemple l'ensablement des
rizières de bas-fond.
c) L'érosion mécanique
sèche
L'érosion mécanique sèche correspond
à l'arrachement et au transport de particules de sol du fait de la
gravité et de l'utilisation d'outils aratoires (manuels ou
tractés). Ce processus où l'eau n'intervient pas est peu connu,
peu étudié et rarement quantifié.
Cette forme d'érosion concerne les régions de
montagne à forte pente comme en
Equateur, au Rwanda ou en Algérie. Dans ces conditions, un
labour peut entraîner 10
t/ha de terre et un simple sarclage manuel environ 1 t/ha.
L'intensité du déplacement de terre dépend de plusieurs
facteurs : le type d'outil (la charrue transporte plus de terre qu'un outil
à dents), la fréquence de passage des outils, l'orientation du
travail par rapport à la pente, et la pente.
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