3. Problématique
L'accession de la RDC à l'indépendance a
été suivie des turbulences politiques, à tel enseigne que
le gouvernement central n'était pas à mesure au regard de cette
situation de répondre aux attentes de la population.
Depuis ce moment, le pays se trouve être plongé
dans une sorte de chaos dont les signes les plus manifestes ont commencé
à paraître avec le déclin de sa politique et de son
économie, voire même de son Administration Publique au
début des années 90. La crise se manifeste par un constat de
faillite de plusieurs services ou entreprises publiques. Les politiques
publiques mises en oeuvres se sont révélées
contreproductives et les milieux ruraux se dépeuplent, cette situation
aggrave les problèmes d'urbanisation et de l'insécurité
dans les villes.
La grandepartie de l'échec de la transition peut
être attribuée à la mauvaise gouvernance et à la
corruption de la classe politique actuelle de la RDC. De par son histoire, le
paysest toujours sous le fardeau d'une certaine forme de
gouvernementalité qui est l'obstacle principal à la
reconstruction du pays et une prise en main adéquate de la crise
humanitaire à laquelle elle est confrontée. À tous les
niveaux de l'appareil de l'État, la fonction publique est
considérée comme un moyen d'acquérir des fortunes
personnelles et des privilèges. Pour les fonctionnaires de rang
inférieur, qui sont sous-payés ou ne sont pas payés, la
petite corruption est une stratégie pour survivre. Mais cette excuse ne
vaut pas pour les pratiques corrompues des leaders du pays, qui portent une
grande responsabilité dans la situation dont le prochain gouvernement
héritera. Le détournement à grande échelle de fonds
affectés à des fins militaires a rendu l'armée nationale
inefficace qui ne parvient pas à assurer son rôle primordial qui
est celui de la défense et de la sécurité de l'Etat.
A ce 21ème siècle, on assiste aux
derniers soubresauts d'une période historique de la RDC qui se meurt,
celle de la période post-dictature. Il est vrai que les crises
actuelles, mais aussi et surtout, lentes mais réelles réveillent
des consciences sociales visibles, dans la demande accrue en
démocratie, en mieux-être, en éducation, en information, ce
sont aussi les signes que la RDC est en transition politique, sociale et
culturelle.
L'Etat dans le contexte de la RDC est celui qui patauge dans
une anarchie généralisée faite de régression
sociale, de violence et corruption. Cette situation perdure parce qu'elle
profite à des acteurs internes qu'externes. Le reste du monde continue
à aider cet Etat qui failli au lieu d'envisager des alternatives de
développement de celui-ci mais accentue sa peine.
Dès lors nos préoccupations seront celles de
savoir :
u Pourquoi refonder l'Etat en RD Congo ?
u Que faire pour inverser les tendances implacables au
déclin de l'Etat encore effondré en RDC ?
u Quels sont les contenus précis qu'il faut donner
à la bonne gouvernance dans la refondation de l'Etat ?
Toutes ces interrogations qui hantent notre esprit constituent
un champ de réflexions plus fertiles pour ce travail.
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