?T. brucei est très virulent pour les
équidés, notamment le cheval, chez lesquels il provoque une
maladie aiguë ou subaiguë, avec une hyperthermie marquée, un
amaigrissement rapide, une prostration, un hérissement des poils, des
oedèmes généralisés (la face, parties
déclives du thorax et de l'abdomen, des articulations du jarret et du
boulet et des parties génitales), une congestion oculaire et une
kératite, un écoulement nasal, parfois des placards d'urticaire
sur le cou, les flancs, et le dos, puis enfin une ataxie locomotrice qui peut
être précoce. A la phase finale, il y a paralysie
généralisée ou parésie.
Les signes les plus caractéristiques sont les
oedèmes au niveau des parties déclives du corps, la
kératite et l'ataxie locomotrice. L'issue fatale peut survenir entre 15
jours et 3 mois après le début de la maladie.
La maladie est similaire chez l'âne, et est
généralement grave.
T. evansi est très pathogène pour les
équidés. Sa virulence est surtout marquée chez les
équidés, qui font, selon les souches et les régions, une
maladie aiguë ou chronique. On peut noter quelques fois, l'absence de
signe marqué lors d'une infestation due à T. evansi
[69].
Les chevaux infectés par T. evansi
présentent sensiblement les mêmes signes que dans la
trypanosomose à T. brucei :
? Accès fébriles avec hyperthermie transitoire
;
? Asthénie, démarche difficile ;
? Larmoiement, conjonctivite, pétéchies ;
37
? Poil piqué, peau sèche ;
? Amaigrissement ;
? Hypertrophie des ganglions superficiels ;
? OEdèmes de l'abdomen, des membres, et de l'auge.
La maladie est généralement fatale en Asie.
L'évolution est plus lente en Afrique, avec une atteinte nerveuse en
phase tardive de la maladie. Des infections inapparentes ont même
été signalées au Kenya, au Soudan, et en Somalie
[16].
? Concernant T. equiperdum, la maladie
provoquée est marquée par des stades d'exacerbation, d'accalmie
ou de rechutes, qui varient en durée et qui peuvent apparaître une
ou plusieurs fois avant la mort ou la guérison. Les signes les plus
fréquemment observés sont l'hyperthermie, une tuméfaction
et un oedème local des organes génitaux et des glandes mammaires,
des éruptions cutanées oedémateuses, le
fléchissement des articulations, une incoordination motrice, une
paralysie faciale, des lésions oculaires, de l'anémie et un
amaigrissement prononcé. Un signe pathognomonique est la plaque
oedémateuse consistant en une lésion cutanée
surélevée atteignant 5 à 8 cm de diamètre et 1 cm
d'épaisseur. Ces plaques apparaissent habituellement sur les
côtes, quoiqu'elles puissent apparaître aussi ailleurs sur le corps
et elles persistent d'ordinaire entre 3 et 7 jours. Cependant, elles ne sont
pas un signe constant.
Il n'est pas inhabituel de trouver de l'oedème des
glandes mammaires et des tissus adjacents (figure 18). Chez
l'étalon, le premier signe clinique est une enflure variable englobant
le gland et le prépuce (figure 19). L'oedème
s'étend vers l'arrière, au scrotum, aux noeuds lymphatiques
inguinaux et au périnée avec une extension, vers l'avant, le long
de la partie inférieure de l'abdomen. Chez
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les étalons de races lourdes, l'oedème peut
s'étendre à l'ensemble de la paroi abdominale.
À l'autopsie, on trouve des exsudats gélatineux
sous la peau. Chez l'étalon, le scrotum, le fourreau et la tunique
testiculaire sont épaissis et infiltrés par l'oedème. Dans
quelques cas, les testicules sont enrobés dans une masse ferme de tissu
scléreux et peuvent être méconnaissables. Chez la jument,
la vulve, la muqueuse vaginale, l'utérus, la vessie et les glandes
mammaires peuvent être épaissis avec infiltration
gélatineuse. La moelle épinière des animaux atteints de
paraplégie est souvent molle, pulpeuse et décolorée,
particulièrement dans les régions lombaires et sacrées
[30].
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Figure 18: Trypanosomose chronique avec
oedème sous cutanée. Source : [66]
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Figure 19 : Trypanosomiase chronique
avec oedème de la gaine Source : [66]