5.4.2. Simulation en santé
Concernant la simulation en santé, l'HAS a retenu cette
définition : « Le terme simulation en santé correspond
à l'utilisation d'un matériel (comme un mannequin ou un
simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d'un
patient standardisé pour reproduire des situations ou des environnements
de soin, dans le but d'enseigner des procédures diagnostiques et
thérapeutiques et de répéter des processus, des concepts
médicaux ou des prises de décision par un professionnel de
santé ou une équipe de professionnels » (Chambre des
représentants, USA, 111th congress 02-2009).
Les premiers secteurs médicaux à avoir
utilisé les simulateurs furent les secteurs d'anesthésie et de
médecine d'urgence. En effet, ces deux secteurs constituent des
activités à haut risque mettant en jeu des techniques et une
organisation avec un niveau impératif de haute fiabilité.
Grâce aux récentes évolutions technologiques, ces
simulateurs patients reproduisent maintenant fidèlement la physiologie
humaine. En projetant les participants dans un environnement ultra
réaliste, ces simulateurs permettent de développer leur
raisonnement clinique dans différentes situations cliniques.
Que ce soit les étudiants en médecine, les
infirmières anesthésistes ou encore les MERM, tout personnel
médical ou paramédical peut venir se confronter à une
situation d'urgence pilotée par un responsable afin d'évaluer son
degré de stress.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 49
5.4.2.1. Les modèles de simulation en
santé
? La simulation organique englobe les simulations sur animaux,
les simulations sur cadavres humains ou encore les simulations sur patients
standardisés. Ce sont des acteurs spécialement entrainés
pour jouer une situation clinique de manière reproductible, c'est ce que
l'on appelle la simulation humaine du vivant. Cette dernière
catégorie est particulièrement utile pour former les
étudiants à l'interrogatoire médical, l'examen physique,
et pour développer leurs compétences en matière de
communication. Le type de situation pouvant être reproduit est
illimité.
? La simulation non organique électronique à
interface non naturelle utilise des simulateurs virtuels. Elle consiste
à s'entrainer sur des logiciels de simulation, reposant sur un
environnement 3D, qui représente chaque organe et son comportement
anatomique et biomécanique. Ce type de simulation permet
d'appréhender des situations complexes ou d'étudier des concepts
illustrés de manière plus concrète grâce à
l'informatique. Il n'y a pas de limite dans la diversité des situations
que l'on peut créer mais le coût de création des
environnements réalistes virtuels est très élevé.
De plus les simulateurs virtuels n'offrent pas d'interactivité avec
l'utilisateur. On peut dire que par leur réalisme, ils se rapprochent
des jeux vidéo les plus performants.
? La simulation non organique électronique à
interface naturelle, aussi appelée simulateur à
réalité virtuelle, combine équipements réels et
logiciels de simulation pour générer des données et
fournir la rétroaction à l'usager.
? La simulation non organique synthétique.
Elle peut être procédurale lorsqu'elle utilise
des simulateurs anatomiques simples (simulateurs passifs). Ils peuvent
être faits de plastique, tissu, caoutchouc ou matériaux
déformables (silicone ou latex). Ils n'utilisent aucune instrumentation
ni programme de visualisation et sont destinés aux novices. Leur
objectif principal est la reproduction de certaines techniques précises
comme, par exemple, la pose de cathéter veineux avec un bras de
perfusion ou l'intubation avec l'utilisation de tête et de tronc.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 50
Il existe d'autres simulateurs plus complexes, appelés
Simulateurs Anatomiques Instrumentés et/ou Virtuels, qui associent un
programme informatique à un système d'interface haptique,
graphique (avec visualisation 3D ou réalité virtuelle) et
acoustique pour une reproduction haute-fidélité de l'intervention
simulée. Ils sont dotés de systèmes mécaniques qui
permettent à l'utilisateur de ressentir un retour de force ou une
résistance lors de la manipulation. Cela est possible grâce
à l'utilisation de mannequins et instruments médicaux
dotés de capteurs d'efforts, de position, de pression,
d'accélération ou de capteurs tactiles. Ils offrent une meilleure
immersion dans l'intervention simulée et permettent la reproduction de
situations interventionnelles de haute technicité. Ces simulateurs sont
utilisés par des novices mais aussi par des praticiens confirmés
pour diversifier et développer en continu leurs connaissances en
améliorant leur dextérité.
La technique qui permet à ce jour de s'approcher au
plus près de la réalité tant sur le plan de
l'anthropomorphisme que sur le plan d'interactivité est la simulation
synthétique de patient, appelée aussi simulation «
haute-fidélité ». Elle utilise des mannequins grandeur
nature pilotés par ordinateur reproduisant un patient (qu'il soit
adulte, enfants ou nouveau-né) avec des structures anatomiques et des
réponses physiologiques très réalistes. Ils peuvent par
exemple parler, respirer, répondre à des stimuli et à des
scénarii divers et complexes. Ils peuvent être dirigés soit
par un opérateur qui va les faire réagir aux interventions des
participants (opérateur-dépendant), soit intégrer
directement dans leur programme informatique des modèles physiologiques
qui lui permettent de réagir automatiquement aux interventions des
participants (non opérateur-dépendant).
|