CONCLUSION
La combinaison de ces différents éléments
du milieu naturel fait de notre zone d'étude une zone
écologiquement fragile, encline aux catastrophes liées à
la concrétisation des phénomènes hydrologiques
étudiés. D'ailleurs lorsque la ville s'y est étendue,
c'était un vaste marécage déclaré impropre pour
l'habitation par L'O.M.S (Baron C. 2003). Aujourd'hui l'homme n'a pas seulement
occupé ce milieu il l'a profondément modifié. Pourtant les
réalités climatiques, pédologiques et hydrologiques
continuent de favoriser des inondations par saturation du sol et les
remontées de capillarité. On peut donc se demander quels sont les
facteurs qui expliquent le peuplement de cette zone et surtout quels sont les
enjeux mis en péril ?
Chapitre 4 : LES FACTEURS ET LES ELEMENTS DE
VULNERABILITE DANS LA ZONE D'ETUDE
INTRODUCTION
L'étude du milieu physique nous a
révélé que la zone étudiée était peu
propice au développement de l'habitat. Il s'agit donc a priori
d'un milieu naturel répulsif. Curieusement le phénomène
urbain s'y est répandu et de manière anarchique. En effet, les
populations qui occupent cet espace s'exposent aux phénomènes
hydrologiques étudiés. Aussi doit-on étudier les processus
qui ont conduit à cette exposition et établir les dommages
possibles d'une catastrophe afin de pouvoir établir les composantes
majeures de la vulnérabilité des populations de notre zone
d'étude.
4.1 Les facteurs de vulnérabilité dans la
zone d'étude
Il est question de tous les faits : historiques,
économiques et sociaux qui ont conduit à l'occupation de la zone
d'étude et donc à l'exposition permanente des populations aux
inondations
4.1.1 Les facteurs économiques
4.1.1.1 Le mirage économique de la ville de
Douala
Après les années 1945, on assiste à
Douala à la reprise du trafic maritime et à des
réalisations du plan Dorian, qui se traduisent par le lancement de
nombreux chantiers d'intérêt public (extension du port,
construction des routes, du pont rail-route). Il va sans dire que ce
rayonnement économique de la ville de Douala va polariser d'importants
flux migratoires nationaux et internationaux (Dizian R., Cambon 1962). Par
ailleurs le déferlement d'une importante partie de cette vague
migratoire aura lieu à New - Bell. De fait le seuil
d'habitabilité sera très rapidement atteint. Cette pression
démographique étire le tissu urbain dans la direction du sud-est,
d'où la naissance des quartiers Nkolmintag, Nylon, et Tergal (Mainet G.,
1985). C'est au cours de cette extension spatiale peu contrôlée
que ces quartiers précaires vont naitre. Ils deviendront ensuite un
bassin de peuplement, pour des populations qui recherchent des conditions de
vie favorables. Ce schéma va presque se reproduire lors de la crise
économique du début des années 80.
La majorité des Etats africains y compris le Cameroun
ont connu entre 1985 et 1995 un marasme économique sans
précédent cette période de dépression de
l'économie Camerounaise sera marquée par :
« L'âpreté des mesures de stabilisation et
d'ajustement [.....] À la suite de deux baisses successives des salaires
des agents de l'Etat et du réalignement monétaire de janvier 1994
(dévaluation du franc CFA) l'on a assisté à l'expansion de
la pauvreté surtout en milieu urbain » (Dzalla G., 2000).
La ville de Douala déjà perçue comme un
eldorado : « Depuis plus de vingt-cinq ans, l'attrait
exercé sur les ruraux par ce « paradis » urbain
a été constant et continu » Franqueville A.
(1980), est alors la destination prioritaire des migrants venant tous azimut et
qui veulent échapper à la morosité économique du
moment.
Tableau 8 : Evolution de la population dans la ville de
Douala et de l'occupation des surfaces dans la Zone d'Etude (ZE).
Années
|
1955
|
1964
|
1976
|
1980
|
1990
|
2005
|
Population de Douala
|
113 000
|
196 000
|
458 000
|
612 000
|
1 204 000
|
1 612 923
|
Occupation des surfaces dans la Z.E (ha)
|
/
|
87
|
153
|
170
|
174
|
176
|
Source : PDU et enquête de terrain
Des lignes qui précèdent il ressort que cette
crise a conduit à une forte concentration des populations et à
une densification des habitations dans les quartiers Nkolmintag, Nylon et
Tergal.
|