WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des risques hydrologiques ( inondation et remontées de capillarité dans les quartiers Nkolmintag, Nylon, Tergal à  Douala).

( Télécharger le fichier original )
par Casimir Pascal KAMGHO KAMSU
Université de Douala au Cameroun - Master 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 Analyse des sols de la zone d'étude

Le vaste bassin géologique de Douala, est entouré d'un socle continental en forme de voûte qui tranche avec les accumulations sédimentaires de l'estuaire du Wouri (fig4, page 58). Cette accumulation est de près de 8000m de profondeur au niveau de Kwa Kwa (Chiarelli A., 1973).

La mise en place de cette série stratigraphique aurait débuté il y a 180 millions d'années. Bien qu'il existe des périodes géologiques lacunaires, le processus se serait déroulé normalement jusqu'à la période la plus récente du mio - pliocène (Chiarelli A., 1973). Il faut dire que l'hydrodynamisme superficiel ou souterrain, amplifié par la pluviométrie, et la position estuarienne de Douala participent à l'empilement de nouvelles couches sédimentaires sensibles aux activités humaines (Zoning A., 1983)

3 3 1 Formation des sols du bassin de Douala

Le bassin géologique de Douala présente une succession de couches disposées en demi - croissant allant de la bordure méridionale aux échancrures littorales du socle, lui-même orienté nord ouest - sud et constitué de roches volcaniques.

La série géologique en question s'est constituée au fil des ères géologiques dont la plus ancienne est le crétacé et la plus récente le pléistocène (Chiarelli A., 1973). Elle laisse apparaître du bas vers le haut : une strate de grès de base, des calcaires gréseux, des argiles schisteuses à intercalation de grès ; Suivi des grès marneux, des marnes noires, des sables fluviatiles et des limons typiques littoraux propres à la ville de Douala (Zoning A., 1973). Il s'agit donc des sols essentiellement sédimentaires, peu consolidés.

3 3.2 Nature des sols de la zone d'étude

Le Toponyme « Nylon », que porte la grande zone à laquelle appartient notre zone d'étude, vient de la réaction des sols face aux eaux de pluies. En effet, les premiers habitants du quartier nylon, précisément le chef de la communauté bassa Biteck Emmanuel, aurait constaté qu'après une averse les sols laissaient couler de l'eau comme des fibres synthétiques (Roumy M., 1973).

En ce qui concerne la structure du sol, un sondage réalisé au pénétromètre statique par une équipe du Labogenie au lieu dit Barcelone dans le quartier Nylon donne le résultat suivant

m

0,00

0,5 A (zone évaporation)

0,8 B (zone d'infiltration)

1,40 C (zone d'aération)

3,25 D (zone de saturation)

A et B: remblai fait de sable argileux rougeâtre et quelques quartz roulés ; C : sable fin gris ; D : argile sableuse grise.

Fig. 11 : Coupe schématique du sol de nylon au lieu dit Barcelone (source : Labogenie 1982)

Avant toute analyse, cette coupe qui n'est valable qu'au lieu du sondage est assez révélatrice du contexte pédologique de cette étude.

La couche A ou zone d'évaporation, est la partie superficielle du sol qui reçoit directement l'eau de pluie. Elle régente les mouvements verticaux des eaux. L'infiltration vers les couches sous- jacentes est largement tributaire de sa perméabilité (Cosandey, 2003). C'est une zone de prélèvement par évaporation mais en même temps elle assure une réserve hydrique et une réserve hygrométrique (portion d'eau liée autour des grains). La réserve hydrique est le stock d'eau utilisable par les plantes lors des déficits pluviométriques. Cette couche n'a qu'une épaisseur de 0,5m au lieu dit Barcelone et la masse d'eau qu'elle mobilise ne peut être utilisée par défaut de végétation. Par conséquent, en saison de pluie cette réserve d'eau inutilisée, gonflée de l'élévation du niveau piézométrique provoque un engorgement du sol. Ce qui augmente la susceptibilité du site aux phénomènes hydrologiques étudiés.

La couche C ou zone d'aération se situe, quant à elle, à l'interface entre la zone d'évaporation et de la zone de saturation. Son épaisseur, au lieu dit Barcelone, est de 0,6m. C'est une structure de transit qui assure les déplacements verticaux des eaux infiltrées. Sa teneur en humidité est quasi constante et ne varie que lors des précipitations (Cosandey, 2003). C'est la zone où s'effectue le battement saisonnier du niveau de la nappe. Lorsque le toit de celle - ci est à son plus haut niveau (0,5 m), les phénomènes hydrologiques étudiés sont susceptibles de se produire, en cas d'évènement pluvieux. Mentionnons également que le séjour de l'eau qui percole à travers cette section dépend de la superficie totale des grains ou surface spécifique, qui elle - même varie selon le diamètre de ces grains. Ainsi les grains sont-ils d'autant plus grossiers que la capacité de rétention de cette partie du sol est faible. Par conséquent les eaux y circulent facilement. Le niveau de la nappe dans la zone d'aération est un révélateur pertinent de l'imminence des phénomènes hydrologiques extrêmes qui nous intéresse, dans la mesure où la hauteur d'eau précipitée ne représente un danger qu'à partir du moment où elle ne peut être drainée ni stockée.

La zone de saturation pour sa part abrite en permanence la nappe d'eau libre. Elle se trouve juste en dessous de la zone d'aération à partir de 1,4 m (à Barcelone). En effet c'est le lieu de stockage des eaux d'infiltration (saison pluvieuse) ou de percolation (saison sèche). Sa limite inférieure dénote la présence d'une surface imperméable. L'eau contenue dans cette zone circule horizontalement pour ravitailler les cours d'eau et les puits. Dès lors cet écoulement très important en saison pluvieuse augmente le débit des cours d'eau, pouvant alors générer les inondations. Dans le même ordre d'idée, compte tenu de la faible profondeur de la zone de saturation, lorsque le volume de la nappe d'eau est à son maximum, elle sature les horizons supérieurs et empêche les infiltrations. A ce moment les eaux de pluies peuvent soit stagner comme à Nkolmintag, soit ruisseler rapidement comme à Nylon et Tergal pour achever leur course dans les cours d'eau qui serpentent ces quartiers.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway