3.1.2 Les pentes un facteur de stagnation des eaux
En ce qui concerne les pentes, les séquences
topographiques que nous avons étudiées montrent qu'elles sont
très faibles, même si le quartier Tergal se distingue par sa forte
déclivité dans la partie Nord (la dénivellation est de 40
m). À Nkolmintag et à Nylon la platitude du relief adoucit
considérablement les pentes d'où leur inclinaison d'environ 2%.
C'est pourquoi lors des abats pluvieux l'onde de crue se propage très
lentement, le niveau du cours d'eau monte progressivement jusqu'à
envahir le lit majeur et les habitations qui s'y trouvent. De l'autre
coté, à Tergal les choses sont assez différentes sur les
50 premiers mètres nord sud de la ligne de faille on a une pente qui
suit une inclinaison de 45°. Ensuite elle diminue sensiblement
jusqu'à devenir sensiblement nulle sur les 100 derniers mètres
(fig.9, page 51). Ce paramètre influe sur le comportement des eaux de
ruissellement car celles-ci dévalent la pente et arrivent avec une
grande célérité vers l'aval. Ainsi, pour une même
averse, le temps de réponse (temps nécessaire au
déclanchement du ruissellement de l'eau de pluie) à Nkolmintag et
Nylon est différé de quelques secondes par rapport à celui
de Tergal. Toutefois la vitesse de propagation de l'onde de crue reste en
général faible.
En définitive la disposition du relief, la faible
déclivité des pentes, la topographie plane du site sans oublier
le drainage et la nature des sols prédisposent notre zone d'étude
aux phénomènes d'inondation et de remontées de
capillarité.
3.1.3 Des précipitations abondantes
La ville de douala a un climat de mousson Atlantique (Suchel
B., 1988). Ceci dit l'étude de la répartition saisonnière
des précipitations est un paramètre à prendre en compte
dans la compréhension des aléas mis en cause.
Les donnés pluviométriques mensuelles de
1960 à 2008 collectées auprès du service
météorologique de la région du littorale et
mesurées à la station de P.K 30 (Douala), nous ont permis
d'élaborer un régime pluviométrique moyen (Fig.9 page
51)
Hauteur des pluies en mm
Mois
![](Analyse-des-risques-hydrologiques--inondation-et-remontees-de-capillarite-dans-les-quartiers-Nkol26.png)
Fig. 9 : Régime pluviométrique moyen (en mm)
de 1960 à 2008 (Source : Douala météo)
Le régime pluviométrique obtenu, permet
d'isoler deux périodes fortes qui coïncident elles - même
avec les « temps forts » des phénomènes
naturels étudiés. Il s'agit de la période d'indigence
pluviométrique et de la période de prodigalité des
pluies.
La première période qui va de novembre à
février correspond, à la saison sèche. Elle se
caractérise par une diminution drastique des abats pluvieux. Les pluies
qui tombent alors sont peu efficaces, au sens hydrologique du terme, et leur
incidence sur les inondations et les remontées de capillarité est
négligeable.
La deuxième période, va de mars à octobre
et marque le début de la saison de pluie. Elle démarre
statistiquement selon le critère agroclimatique le 9 mars (Tchiadeu G.,
2010). Toutefois, il serait intéressant de distinguer à
l'intérieur de cette période une « petite »
et une « grande » saison de pluie.
La « petite saison de pluies » va de Mars
à juin. A ce moment les pluies qui arrivent sont
précédées de vents violents, elles sont battantes et de
courtes durées. Ces pluies amorcent la recharge des nappes
phréatiques. Dès lors la sensibilité du milieu aux pluies
ultérieures est alors accrue.
La « grande saison de pluies »
s'étale de juillet à octobre, c'est la période du
règne de mousson S.S, magnifiée par des pluies
journalières régulière et incessante :
« ces jours de pluies qui, certaines années se
succèdent sans interruption pendant des semaines et des mois et tendent,
en fait, à se présenter comme une alternance de séquence
fortement ou faiblement pluvieuse » (Suchel B., 1988). Le total
des précipitations de cette saison sur notre série est de 2457.36
mm soit plus de deux tiers du total annuel. Une telle alimentation en eau n'est
que de nature à mettre à rude épreuve le système de
drainage existant.
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