3. Intérêt du sujet
Il n'est plus ici question de rappeler la place du café
tant dans l'économie nationale que dans les revenus globaux des
ménages ruraux. Le café est produit par environ 76 pays
répartis sur les quatre continents, mais aucun ne se compare au Burundi
quant à son importance dans la vie socio-économique de ce pays.
Même si quantitativement la production burundaise est minime au niveau
mondial (0,87%), elle est cependant indispensable pour sa survie et son
progrès économique (Hubert, 2001). La caféiculture permet
de valoriser le facteur travail très souvent en sous-emploi relatif et
qui manque d'autres opportunités vers lesquelles peut être
canalisée la main d'oeuvre disponible en milieu rural. Le financement
des dépenses publiques, l'importation des biens d'équipement sont
tributaires des recettes d'exportation dont la principale source reste le
café.
Le café procure un revenu important aux ménages
ruraux, ce qui leur permet de se doter des investissements, couvrir des
dépenses variées. Ainsi, le café est parmi les produits
d'exportation agricoles qui assurent aux producteurs un revenu garanti. Les
revenus tirés du café permettent aux caféiculteurs
d'améliorer leurs conditions de vie socio-économiques. D'une
part, ces revenus sont utilisés pour la construction des maisons, le
petit commerce ou d'autres projets de développement. D'autre part, ces
revenus peuvent être utilisés pour la satisfaction des besoins
sociaux tels que les frais de scolarisation, la couverture des soins de
santé, les frais d'habillement, achat de nourriture, etc. Sur le plan
macroéconomique, le café occupe une place de choix car il
constitue l'une des principales sources de devise du pays. Selon le Rapport de
la Banque de la République du Burundi, 2011 ; dans la campagne
2011/2012, le volume du café vendu s'est élevé à
14 074 tonnes pour une valeur de 61 660 214,29 US dollars sur
une valeur totale des exportations équivalent à 235,6 Millions de
US $; soit 26,17%.
Le café continue à jouer un rôle
primordial dans l'économie nationale et cela malgré toutes les
tentatives de diversification du secteur des exportations (thé, coton,
cultures dites non traditionnelles telles que les fruits et les fleurs,...). Le
rôle prépondérant de cette culture dans l'économie
nationale est encore une fois confirmé lorsqu'on est amené
à considérer son impact dans la balance commerciale. A ce titre,
le taux de couverture des importations par les recettes d'exportation en
provenance du café se situe autour de 30% (Sindayizeruka, 2002). Le
résultat en est l'obligation de développer au maximum la culture
du café sans toutefois négliger les cultures nécessaires
à la subsistance de la population.
Au Burundi, 600 000 familles pratiquent la
caféiculture et pour eux le café représente une source
importante de revenus dans l'économie familiale (Kimonyo et
Ntiranyibagira, 2007).
« La croissance moyenne du Produit Intérieur
Brut (PIB)/an est fortement soutenue par le secteur agricole dont le secteur
des cultures de rente est représenté à 83,2% par la
culture du café (Banyiyezako, 2003). Le café représentait
85 % des revenus d'exportation du Burundi en 2007 (Banque Mondiale, 2007).
De plus, le café remplit un rôle socio-économique d'une
importance pour les Burundais. Il est présent dans sept régions
naturelles à savoir : MUMIRWA et BUYENZI, réputées de
régions de bonne aptitude, KIRIMIRO, BURAGANE et BWERU
qualifiées d'aptitudes modérées et BUYOGOMA et BUGESERA
qui sont d'aptitudes marginales (en considérant le café arabica
surtout).
Vu que notre pays dépend en grande partie de la valeur
des devises que procurent le café, cette culture procure aussi de
l'emploi à la main d'oeuvre abondante en milieu rural. L'analyse des
déterminants de l'offre du café va permettre aux décideurs
de politique agricole de prendre des décisions optimales qui
répondent aux besoins de la population compte tenu des contraintes de
l'offre mises en évidence.
C'est dans cet ordre d'idées que notre travail qui est
intitulé : « Analyse des déterminants de
l'offre du café dans la région naturelle de
KIRIMIRO » trouve ses racines.
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