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Analyse des déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de Kirimiro (1990-2012).

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par Jules BARANDERETSE
Université du Burundi - Licence en Economie Rurale 2014
  

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Figure 2: Evolution de la production du café cerise (en tonnes) et les superficies emblavées

dans la région de KIRIMIRO

Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO et ARFIC

Comme on peut le constater directement sur la figure, on voit que la production des cerises dans la région de KIRIMIRO est en corrélation directe avec les superficies emblavées. Les périodes où les superficies emblavées ont été réduites, on voit aussi que la production a diminué de façon similaire.

A l'exemple de la campagne café 1991-1992, il y a eu une production de 25 293 tonnes de café cerise sur une étendue de 29 600 hectares ; alors que pendant la campagne café 2003-2004 il y a eu la production de 3633,57 tonnes de café cerise sur une étendue de 15950 hectares.

C. Les précipitations

Le café prospère mieux dans les régions où les précipitations atteignent 1500mm à 1800mm/an (Gaie et Flémal, 1990). Les précipitations moyennes de la région naturelle de KIRIMIRO ont été calculées en se basant sur les données météorologiques fournies par l'IGEBU-GITEGA de trois stations à savoir : la station GITEGA aérodrome, station GIHETA, station MUGERA paroisse.

Figure 3 : Evolution de la production des cerises et des précipitations (en mm) dans la région KIRIMIRO
Source: Construite par l'auteur sur base des donnees de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et IGEBU (pour les précipitations)
Comme cette figure l'illustre bien, les quantité des précipitations sont étroitement liées à la quantité des tonnes de cerises produites. Il lui faut de 1200mm à 1500mm de pluies de l'année, mais pas beaucoup plus, avec une saison sèche de 2 à 4mois, et une humidité moyenne. A l'exemple de l'année 2008 où on avait 1571,90mm comme moyenne des précipitations, on voit que la production a passé de 5 035,3 tonnes en 2007 (avec 862,13mm de précipitations moyennes) à 18 315, 21 tonnes en l'an 2008.

D. Urée

Comme le montre Sindayizeruka (2001) dans son étude « Les prix agricoles et leur incitations à la production : une analyse empirique basée sur les études de cas », l'utilisation des engrais chimiques est l'un des facteurs qui influence les rendements des caféiers. Les données de l'urée utilisée dans les vergers de caféiers dans KIRIMIRO, nous les avons trouvées dans les rapports agronomiques de l'OCIBU ainsi que dans les rapports de la CNAC (ces données concernent uniquement la région naturelle de KIRIMIRO).

Figure 4 : Evolution des quantités de l'urée utilisée et du café produit dans KIRIMIRO
Source : Construite par l'auteur sur base des données de l'ARFIC et CNAC
Comme on le constate sur la figure, la production du café est en corrélation avec l'offre du café. Les années où on a augmenté des quantités d'urée utilisée vont de pair avec les pics de la production caféière

E. Pesticides

Il est évident qu'un caféier sain donnera un produit de meilleure qualité. Les pesticides peuvent aider le caféiculteur dans sa lutte contre les prédateurs (les scolytes) et les maladies du caféier et contribuer efficacement à améliorer la qualité du café marchand. Les données des pesticides utilisés dans les vergers de caféiers dans KIRIMIRO, nous les avons trouvées dans les rapports agronomiques de l'OCIBU ainsi que les rapports de la CNAC.

Figure 5 : Evolution des quantités de pesticides utilisés(en litres)
Source : Construite par l'auteur sur base des données de l'ARFIC, CNAC
L'utilisation des pesticides a été variante d'année en année du fait que certaines années le Burundi a importé peu de pesticide ou bien certaines localités du pays étaient en crise et il était difficile aux caféiculteurs de se procurer des pesticides (Agronome de l'association NSHIRAMAZINDA).

F. Evolution des prix réels et nominaux du café

De l'avis de certains auteurs, des prix élevés et rémunérateur stimulent la production au-delà des besoins familiaux, tandis que des prix faibles ramèneront la production aux besoins de la cellule familiale (Sindayizeruka, 2001). Au cours de notre enquête, 100% des caféiculteurs nous ont révélé qu'ils ne sont pas satisfaits du prix pratiqué au kg de café cerise. Ces caféiculteurs ont suggéré un prix moyen de 1555,55Fbu au kg de café cerise. Certains même nous ont signalé qu'ils sont prêts à arracher leurs caféiers (41% des caféiculteurs enquêtés).
Ces prix ont été trouvés en utilisant la formule ci-après:

où IPC désigne l'Indice de Prix à la Consommation

Figure 6 : Evolution des prix nominaux et des prix réels (en Fbu) au Kg du café cerise
Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et ISTEEBU

Figure 7 : Evolution du prix réel (Fbu) au kg de café cerise et de la production du café dans la région de KIRIMIRO(en tonnes)
Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et ISTEEBU
Comme cette figure le montre très clairement, nous voyons que la production des cerises est en correlation avec le prix pratiqué au kg de café cerise. Sur la période où le prix a augmenté, à l'exemple de la campagne 2009-2010, on voit que la production a augmenté aussi. Cela s'explique par le fait que les caféiculteurs ont été encouragé davantage à pailler leur caféiers,à utiliser de l'engrais chimique ou urée ou en gros à exercer tous les travaux d'entretien que requiert le développement des caféiers.
On voit que même si quand le prix augmente, les caféiculteurs ne peuvent pas augmenter directement les superficies emblavées ; ils pourront être incités à pailler, à mettre des engrais chimiques dans leurs plantations ou à utiliser des insecticides pour lutter contre certains insectes ravageurs comme les anthracnoses ou d'autres.

G. Prix de banane, du haricot et du maïs

Les 83% (50 sur 60) des caféiculteurs que nous nous sommes entretenus au cours de l'enquête, nous ont avoué qu'ils pratiquent l'association du café avec d'autres cultures ; principalement  le bananier (tout autour des plantations caféières), le haricot et le maïs (à l'intérieur des plantations). Ces prix ont été trouvés dans les rapports annuels des prix de l'ISTEEBU sur le marché de GITEGA.

Figure 8 : Evolution du prix nominal (en Fbu) du haricot, banane et du maïs sur le marché de GITEGA
Source : Construite par l'auteur sur base des rapports mensuels de l'ISTEEBU
Comme on le voit sur la figure 8, les prix des cultures concurrentes du café ont augmenté avec le temps alors que le prix réel du café n'a cessé de dégringoler (figure 7). ce qui a poussé les caféiculteurs de cette région à associer le café avec d'autres cultures ou du moins à remplacer la caféiculture dans des parcelles situant loin des routes.

IV.2. Statistique descriptive

Dans cette section, nous calculons les éléments de la statistique descriptive à savoir : la moyenne, le maximum, le minimum et l'écart-type. Le nombre d'observation est égal à 23 pour tous les éléments.
Tableau 1 : la statistique descriptive des variables continues du modèle
VariablesMoyenneMaximumMinimum Ecart-typeNombre d'obs.Coefficient de VariationOffre (Kg)19059524467293902723000121115672363,54
Pesticides ( litres)
10472,221396967201988,9532318,992
Prix du Maïs (Fbu/kg)
210,61645,945,28169,19352380,334Précipitations (mm)1133,6751571,9735,9195,71152317,263Prix du Banane (Fbu/kg) 104,37927417,976,852373,625
Prix du Haricot (Fbu/kg)
330,4765769,873,86241,2962373,014
Prix réel du café (Fbu/kg) 32,472
72,0321,6810,6382332,76
Superficies emblavées (Ha)
24406,1732880150004830,7532319,793Urée (kg) 149 532280 00050 00065 676,62343,921Source : l'auteur à partir des différentes données collectées
La moyenne est calculée en faisant la sommation des valeurs des 23 observations, divisées par le nombre total des observations qui est égal à 23. Pour l'offre du café, nous avons une moyenne de 19 059 524Kg, avec un maximum de l'offre du café de 46 729 390Kg et un minimum de 2 723 000Kg. L'écart-type mesure le degré de dispersion autour de la moyenne. Pour l'offre du café, nous avons l'écart-type de 12 111 567Kg. Ce qui dénote une variabilité de l'offre du café autour de la moyenne ; ce qui peut s'expliquer par la vieillesse des vergers comme nous l'avons constaté au cours de notre enquête. L'offre a varié de 12 111 567Kg autour d'une moyenne de 19 059 524Kg. En ce qui est des superficies emblavées, nous avons une moyenne de 24 406,17 ha, un maximum de 32 880ha et un minimum de 15 000ha. Nous avons un écart-type égal à 4724,569ha, cette valeur nous montre comment les superficies ont varié autour de la moyenne. Pour les pesticides, nous avons une moyenne de 10 472,22litres, un maximum de 13 969 et un minimum de 6720. L'écart-type est égal à 1988,953. Cette valeur nous montre comment l'utilisation des pesticides a varié au cours des 23 années. Pour les prix du maïs, nous avons une moyenne de 210,61 Fbu, un maximum de 645,9 et un minimum de 45,28 avec un écart-type de 169,19Fbu. Pour le prix de banane, nous avons une moyenne de 104,37, un maximum de 274 ; un minimum de 17,9 avec un écart-type de76, 85. Pour les prix du haricot, nous avons une moyenne de 330,47Fbu, un maximum 769,8 et un minimum de 73,86 avec un écart-type de 241,29. Pour le prix réel du café, nous avons une moyenne de 32,47 Fbu, un maximum de 72,03 ; un minimum de 21,68 et un écart-type de 10,63. Cet écart-type montre qu'il n y a pas eu une grande variation du prix réel du café. Pour les précipitations, nous avons une moyenne qui est égale à 1 1333,67 mm, un maximum de 1571,9 ; un minimum de 735,9 et un écart-type de 195,711. Cette valeur de l'écart-type montre que les quantités de pluies tombaient dans la région de KIRIMIRO variaient de 195,711mm autour d'une moyenne qui est de 1 133,67mm.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand