CONCLUSION GENERALE
Dans notre étude, nous avons cherché à
découvrir les facteurs qui handicapent le plus l'insertion
professionnelle des diplômés de l'ESU à Kinshasa.
Pour mener cette étude, le premier chapitre a
consisté à définir les différentes théories
relatives à l'insertion professionnelle en vue d'asseoir notre analyse
sur une base théorique solide. En plus, dans le deuxième chapitre
il a été question de présenter le marché du travail
en RDC tout en nous focalisant sur la situation des diplômés
universitaires au sein de ce marché. Pour ce faire, nous avons
utilisé les résultats des enquêtes 1-2-3 effectuées
en 2004-2005 et celles réalisées en 2012.
Nous nous sommes intéressé dans le
troisième chapitre à confronter les différentes
théories développées au premier chapitre aux faits,
lesquels faits sont relatifs aux congolais et à la ville de Kinshasa.
Pour ce faire, à partir de notre propre enquête
réalisée en 2015 auprès des diplômés de l'ESU
( travailleurs ou chômeurs) de Kinshasa, nous avons procédé
à la méthode descriptive pour présenter la manière
dont les diplômés de l'ESU s'insèrent sur le marché
du travail d'une part et la technique économétrique en
construisant un modèle probit, dans le souci de déterminer les
variables qui présentent plus d'attrait d'autre part.
Les résultats obtenus par les études
descriptives ont indiqué que la discrimination à l'embauche et le
nombre croissant des diplômés universitaires sur le marché
du travail sont considérés par la plupart de ces
diplômés, soit respectivement 30,7% et 27,6%, comme étant
les facteurs qui handicapent le plus leur insertion professionnelle. Autrement
dit, si les diplômés universitaires de Kinshasa s'insèrent
sans succès dans le marché d'emploi, c'est à cause de la
discrimination dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre, d'une
part, et leur offre qui est beaucoup plus élevée par rapport aux
postes vacants au sein de ce marché, d'autre part.
Ces diplômés (43%) ne recherchent pas
volontairement l'emploi parce qu'ils attendent la réponse à une
demande d'emploi introduite au sein des entreprises. De
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En outre, l'option privilégiée par ces
diplômés (travailleurs 45,5% ou chômeurs 34,6%), dans leur
quête d'emploi est la mobilisation des réseaux de
solidarité familiale et des relations personnelles. Notons que l'usage
massif de ce mode subjectif de recherche d'emploi peut être source de
nombreux maux tels que le découragement de ceux qui n'ont pas des
relations pouvant les aider à s'insérer, la discrimination,
l'asymétrie de l'information, et dans une certaine mesure elle peut
favoriser la corruption. En plus, 23% de travailleurs et 7,3% de
diplômés qui sont des chômeurs pensent rechercher l'emploi
en allant directement au près des employeurs et ceux qui font usage de
concours en représentent 25% de travailleurs et 16,1% de chômeurs.
L'internet est considéré comme moyen de recherche d'emploi par
5,8% travailleurs et 14,6% chômeurs. Ce faible taux d'utilisation
d'internet se justifie du fait que la plupart de ces diplômés ne
maitrisent pas encore la manipulation de l'outil informatique. Il y a 2,9% de
travailleurs et 6,1% de chômeurs qui utilisent l'ONEM et 2,9% de
travailleurs également et 5,3% de chômeurs emploient les petites
annonces pour rechercher l'emploi. Signalons que ce faible taux qu'accusent les
agences de placement provient sans doute de leur faible connaissance et
couverture géographique. Ceci explique le manque de transparence
d'information au sein du marché du travail à Kinshasa et donc en
RDC. Le chômage frictionnel ne peut que s'installer. Peu des
diplômés recherchent l'emploi par leurs efforts personnels.
Dans le même ordre d'idées, 35,3% de ces
diplômés réalisent des formations complémentaires,
alors que 32,3% préfèrent effectuer un stage professionnel non
rémunéré dans le but d'être plus attractive sur le
marché du travail et 28,4% optent à réaliser une formation
professionnelle recherchée par les entreprises.
Les diplômés de l'ESU pensent que Les employeurs
se basent de moins en moins sur le diplôme (7,6%) qu'à
l'expérience professionnelle (72,3%) et les qualités personnelles
(13,8%).
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ce fait, ils ne sont plus motivés de rechercher
l'emploi car ils sont sûrs qu'ils seront embauché en utilisant les
relations personnelles comme leur mode de recherche d'emploi et 7,6% ne
recherche pas d'emploi parce qu'ils veulent travailler pour leur propre compte.
17,6% avançant des raisons involontaires telles que : il n'existe pas
d'emploi, il n'y a pas assez d'emploi correspondant à mon domaine
d'étude, ne pense pas pouvoir obtenir du travail. Ce qui affirme les
résultats des enquêtes 1-2-3 réalisées en 2012 selon
lesquels prés de 5 millions de personnes sont inactives du fait qu'ils
sont découragés par ces raisons involontaires.
Sur 52% des diplômés universitaires
employés, 27,9% travaillent dans des sociétés
privées, alors que ceux qui ne sont plus jeunes (33,8%) se retrouvent
confinés dans l'administration publique. 14,7% sont dans une
micro-entreprise ou à leur propre compte et 5,8% occupent un emploi dans
une entreprise publique. Ce faible pourcentage se justifie du fait que les
jeunes diplômés universitaires sont moins insérés
dans des entreprises publiques.
Les résultats de l'analyse économétrique
à son tour montrent que la variable Age est significative au seuil de 5%
et affecte d'une manière positive l'insertion professionnelle. En plus,
la variable instruction est significative au seuil de 10% et augmente la chance
de s'insérer dans le marché du travail. Ce qui soutient la
théorie du capital humain qui stipule que plus les individus
investissent dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur
productivité de travail et donc leur revenu. En ce qui concerne la
variable formation complémentaire, elle est significative au seuil de 1%
et augmente aussi la chance d'insertion professionnelle. D'autre part, La
variable trappe à l'inactivité est significative au seuil de 10%
et réduit la chance d'insertion professionnelle. Ce qui respecte la
théorie selon laquelle, l'employabilité est une fonction
décroissante à l'ancienneté au chômage. Enfin, la
variable expérience professionnelle facilite l'insertion
professionnelle. Ce qui indique sa significativité au seuil de 1%. Alors
que les variables telles que : sexe, université de formation, Etat
civil, nombre d'enfant, ne sont pas statistiquement significatif et à
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l'exception de nombre d'enfant, les variables restantes
impactent négativement l'insertion professionnelle.
L'instruction complétée par des formations
complémentaires a formé la variable interaction qui est
statistiquement non significatif. Ainsi, à cause de manque d'information
qui caractérise le marché du travail kinois, la plupart de
diplômés universitaires réalisent des formations
complémentaires qui ne cadrent pas aux exigences du marché du
travail. Ce qui crée un obstacle d'insertion.
Au vu de toutes les contraintes aux quelles les
diplômés de l'ESU font face quant à leur insertion
professionnelle, la présente étude suggère qu'un grand
intérêt soit accordé à :
? Combattre la discrimination dans le processus de recrutement
de la main d'oeuvre ;
? La mise en place d'une réelle politique de promotion
de l'emploi pour résoudre l'épineux problème de
chômage de masse en général et celui des
diplômés universitaires vu leur nombre dans ce marché en
particulier ;
? Mettre en avant plan le concours comme mode de recherche
d'emploi au détriment des relations personnelles ;
? Promouvoir les agences de placement en vue de faciliter la
transparence d'information dans ce marché, afin de résoudre le
problème de chômage frictionnel ;
? Etablir le partenariat Université-Entreprise en vue
de faciliter l'adéquation entre ces deux institutions.
La présente étude a eu pour unités
d'observation les diplômés de l'ESU de la ville de Kinshasa ce qui
paraît réducteur si l'on veut proposer des solutions en
matière d'emploi pour l'ensemble des diplômés
universitaires de la RDC. Par conséquent, une étude similaire
menée dans les autres provinces du pays serait d'un
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intérêt non négligeable. Elle contribuera
non seulement à dégager d'autres facteurs qui défavorisent
l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU dans le
marché du travail mais proposera également les solutions à
résoudre l'épineux problème de chômage en
général et celui des diplômés de l'ESU en
particulier.
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