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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

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SECTION III 

INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

IV.3.1. Interprétation des résultats

Evaluer l'efficacité du système financier au développement économique a été le défi que nous nous sommes assignés par le présent mémoire. Les différents résultats trouvés jusqu'ici suffisent pour trancher sur l'efficacité ou l'inefficacité du système financier de la RDC face à son développement économique. Au regard de nos résultats, il s'avère que :

ü La profondeur financière a une influence positive mais non significative sur le développement économique en RDC. Concrètement, une augmentation du Ratio M2/PIB de 1 % entraine une augmentation du PIB par habitant de 0.048 %. Sachant que l'agrégat M2 en RDC est essentiellement constitué de billets en circulation et des dépôts à vue, il va de soit que les dépôts à termes dans les banques sont moins importants. Ces résultats confirment la théorie qui soutient qu'à court terme, le stock de masse monétaire peut agir sur la productivité par le canal du taux d'intérêt. En effet, plus de monnaie entraine une baisse du taux d'intérêt, ce qui encourage la demande de crédit, le financement des investissements et de la croissance.

ü L'ensemble de l'épargne mobilisée par le secteur bancaire a une influence négative et non significative sur le développement économique. Cette situation peut s'expliquer par la théorie d'Harrod et Domar vue au premier chapitre de notre travail. La faiblesse de l'épargne, due à l'informalité de certaines pratiques financières et l'exclusion financière, mais également à la pauvreté serait donc, complètement absorbée par la dépréciation du capital et ne permettrait pas un régime de croissance. L'analyse de la causalité nous révèle que l'instabilité politique en RDC cause l'épargne qui à son tour cause le PIB par habitant. La régression pour sa part nous montre qu'un taux d'épargne de 1 % en RDC réduit le PIB par habitant de 4,5 %. Donc, cette causalité de l'épargne vers le PIB est de nature à réduire son importance. Rappelons qu'en théorie, l'épargne est une des conditions d'amélioration du PIB/habitant mais seulement si elle permet de financer les investissements productifs. A défaut du respect de ce principe, une augmentation de l'épargne ne peut avoir d'influence positive sur le PIB. Or l'analyse de la causalité nous a révélé que l'épargne en RDC est affectée par l'instabilité politique et ne cause pas le crédit bancaire qui à son tour ne cause pas l'investissement dont l'effet sur le PIB n'a pas été non plus justifié par un lien de causalité. Nous avons vu au deuxième chapitre que l'efficacité du système financier réside dans sa capacité à répondre aux exigences de l'épargne et de l'investissement dans un but création des richesses. Comparé à nos résultats, tout laisse croire que le système financier de la RDC est inefficace.

ü L'inflation a une influence significativement positive sur le développement économique. Déjà l'analyse de la causalité de Granger nous a révélé qu'il existe une causalité bidirectionnelle entre l'inflation et le PIB. Les résultats de la régression tranchent qu'une augmentation du taux d'inflation de 1 % entraine une variation, dans le même sens, de 0,003 %. Ce qui explique l'hypothèse d'une inflation modérée qui stimulerait la production. En effet, il a été démontré qu'à court terme, face à une anticipation de l'inflation, les agents économiques font des arbitrages dans leurs décisions : alors que les ménages décident de consommer plutôt que de détenir les actifs monétaires, les entreprises augmentent leur rythme de production dans le but d'accroitre leur chiffre d'affaire. Ce qui agit accroit le PIB par habitant. De même, une croissance de la production traduit une disponibilité de l'offre qui, une fois dépassera le niveau de la demande, finit par entrainer une baisse des prix.

ü De manière globale, il se dégage que l'instabilité politique a largement contribué au marasme économique en RDC. En effet, nos estimations révèlent une contribution négative et significative de cette variable à la croissance du PIB par tête. Ce qui confirme que l'instabilité sociopolitique est de nature à déstabiliser le cadre macroéconomique et à gêner la croissance économique en ce sens que les conflits affectent négativement le processus de mobilisation des recettes publiques, détruisent les stocks des capitaux humain et physique et jouent négativement sur le processus d'accumulation du capital. Sa causalité vers l'épargne témoigne donc cette dynamique.

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