III.2.2. Retombé des réformes financières
sur la croissance
Il serait imprudent d'attribuer le cycle de croissance
positive qui marque l'économie de la RDC de nos jours aux seules
réformes financières et l'expansion des banques commerciales.
Au-delà des simples reformes financières, l'actuelle croissance
de l'économie congolaise trouve son explication dans plusieurs facteurs
à la fois endogènes et exogènes. Mais si l'on revient sur
le fait que l'épargne devrait agir sur l'investissement, et par ricochet
sur la croissance, le graphique qui suit peut nous renseigner plus sur le cas
particulier de la RDC.
Graphique I.4. :
Epargne, crédit et croissance
Source : élaboré
sur base des données de la Banque Mondiale et de la BCC.
La lecture du présent graphique parait claire. La
variation du PIB par habitant agit de façon contraire aux variations de
l'épargne et du crédit bancaire. Tout laisse croire que le
système ne permet pas une croissance des revenus réels nets des
populations. Entre 2002 et 2004 l'accroissement du taux d'épargne a agi
sur le crédit accordé par les banques et a entrainé une
variation dans le même sens du revenu par habitant, laissant croire
qu'une amélioration de l'épargne rendrait la situation du revenu
beaucoup meilleure ; mais le cas 2008 - 2009 nous en dit le contraire. Un
taux d'épargne égale à 1,08 % du PIB contre les
crédits bancaires avoisinant 9,17 % du PIB se sont soldés par
-0,00013 % du taux de croissance du revenu par habitant en 2009. Ceci trouve
directement explication dans « la Subprime 2008-2009
», une crise financière internationale qui a eu des effets
néfastes sur la situation économique des plusieurs pays,
notamment la RDC. En appliquant le logarithme sur la variable croissance du PIB
par habitant, on obtient une courbe en pointillés noires au milieu du
graphique qui montre linéairement la façon dont le PIB par
habitant a cru au cours de la décennie. Economiquement, en 10 ans de
croissance stable, le revenu individuel devrait croitre à un rythme
différent de celui que présente le graphique (de 2,8 % en 2002
à 4% en 2014). En effet, la forte croissance démographique
pourrait expliquer ce phénomène. La République
Démocratique du Congo dispose d'une population estimée à
plus de 70.000.000 habitants qui croit à un taux annuel de 3 % l'an.
Cette forte croissance démographique ne pourrait donc que réduire
le revenu par habitant.
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