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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

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SECTION II

REFORME, RELANCE ET CROISSANCE : DE 2001 à 2014

Normaliser la situation politico-sécuritaire, améliorer les fondamentaux de l'économie, relancer et consolider la croissance, changer le mode de gouvernance, utiliser les dividendes de la stabilisation politique et de la relance économique pour réduire la pauvreté, améliorer les conditions de vie de la population et engager le pays sur la voie de l'émergence et sur la voie du développement à, telle fut a toujours été la vision du gouvernement congolais depuis le début de la décennie 2000. A cet effet, la République démocratique du Congo (RDC) a souscrit au Pacte du millénaire pour le développement qui, à travers huit objectifs majeurs, se proposait de faire avancer le développement et faire reculer de moitié la pauvreté dans le monde à l'horizon 2015. Le défi était de taille pour un pays déchiré par la guerre, après une trentaine d'années de dictature sous un système de gestion chaotique de son économie. La fuite des capitaux étrangers à l'air de la dépression [1990 - 2000] a causé la faillite des banques et la fermeture des plusieurs grandes compagnies d'assurance.

Avec une RDC déchirée par la guerre [vers les années 1997-1998], Les structures financières des zones sous le joug de la rébellion, à savoir les banques et les compagnies d'assurances, opéraient sous le contrôle direct des parrains ougandais et rwandais. Des ressources importantes auraient été collectées dans le cadre d'un système de perception d'impôts directs et indirects afin de procéder au financement de l'effort de guerre. L'expertise des banques opérant dans les zones occupées était indéniable, la plupart de ces institutions s'y étant établies avant le déclenchement des hostilités militaires. L'exploitation des ressources naturelles (diamant, bois, café, par exemple) se faisait pour l'essentiel par le canal des réseaux financiers en empruntant les circuits des maisons mères établies à Kinshasa. La logique de guerre avait, dès lors, déplacé les centres de décision au profit des capitales rwandaise et ougandaise. Il convient de mentionner, par exemple, les cas d'institutions financières comme l'Union des banques congolaises, la Banque commerciale du Congo, la BCDI (Banque de commerce, de développement et d'industrie) et la BCD (Banque de commerce et de développement), dont les activités se pérennisaient sous l'égide des structures financières établies à Kigali, la capitale du Rwanda. Le fractionnement de l'espace économique du fait de la guerre se maintenait, à cause de l'exploitation illégale des ressources naturelles de la RD Congo au profit des pays limitrophes, assurant le maintien de la partition du système bancaire et la prolifération des circuits financiers parallèles37(*).

Il fallait renouer les liens de la coopération internationale, assainir le climat des affaires, regagner la confiance des investisseurs surtout étrangers qui, autrefois, ont vu leurs capitaux partir en fumée sous la machine de la zaïrianisation, pour voir le pays emprunter la voie de la reconstruction et de la croissance économique [2002 - 2014].

III.2.1. Réhabilitation du système financier

Le renouement de liens de coopération internationale au développement et l'afflux des investissements directs étrangers qui s'en sont suivi n'ont pas tardé pour générer des effets d'entrainement sur la situation économique du pays au cours des années 2000 - 2002. En effet, l'appui financier des partenaires externes a permis de renverser la tendance, en assurant le rééquilibrage du budget de l'État. Le déficit fiscal a pu être contenu dans des limites raisonnables, en raison du mode de financement approprié des déséquilibres budgétaires adopté dans ce contexte. Pour sa part, le secteur privé a connu des avancées relativement importantes. A la suite des ces réformes, la RDC qui disposait de moins de 10 banques commerciales vers les années 1999 - 2000 a vu venir une éphorie bancaire sans précédente. On peut compter aujourd'hui en RDC 18 banques commerciales et plusieurs coopératives et institutions crédit.

Les seules banques commerciales et institutions de crédit semblent insignifiantes pour parvenir à une consolidation optimale du système financier. Le développement du système financier de la RDC passe notamment par une libéralisation authentique du secteur des assurances, une libération parfaite du secteur de la finance, la naissance d'une finance directe formelle par la création des marchés primaires dans les régions économiquement stratégiques du pays (Katanga et Kinshasa) en vue de permettre une adéquation efficiente entre les épargnants et les investisseurs. Mais il faut revenir encore sur le rôle théorique de l'intermédiation vu plus loin dans les chapitres précédents. Rappelons qu'une intermédiation n'est possible que si certains agents économiques disposent d'un excédent de financement et d'autres un besoin de financement.

Considérant la situation micro-économique des congolais, on peut comprendre dans quelle mesure l'intermédiation financière efficiente semble moins facile. Plus de 70 % de la population congolaise vit en deçà du seuil de pauvreté fixé à 2 $/jour alors que le besoin en capital, surtout localement mobilisé, est important pour le financement des investissements productifs. Quand bien même que l'économie au niveau global marque des avancés significatives depuis 2002 en terme de productivité, les banques comme les autres intermédiaires financiers ne peuvent mobiliser que la richesse individuellement repartie ; une croissance fortement concentrée autour d'un seul secteur à faible capacité de mains d'oeuvre et à valeur ajoutée nulle, ne peut pas, à court terme, permettre une mobilisation fiable de l'épargne. Ainsi, les banques et les intermédiaires financiers face à cette situation ne peuvent que supporter des coûts énormes de l'intermédiation qui influent leurs conditions de sélection des investissements et de financement de ces derniers dans un environnement dont l'incertitude est accentuée et la sécurité des banques moins garantie.

Les banques seules seraient de ce fait incapables d'entrainer un réel développement économique par l'épargne et le financement des investissements notamment à cause des conditions liées au terme et au coût de l'intermédiation.

Ceci ne veut pas, catégoriquement, dire que le système financier congolais se présente comme un réel frein au développement mais simplement que son fonctionnement mérite ajustement et adaptation aux besoins réelles de l'économie de peur qu'il n'aboutisse, à terme, en une routine d'enrichissement des riches investisseurs étrangers et d'appauvrissement des pauvres populations congolaises ; ce qui serait complément contraire à sa mission principale. Signalons que la prolifération de la finance en RDC a permis, aujourd'hui, la bancarisation de la paie, le développement des messageries financières et la mobilité des capitaux au travers la république, ouvrant ainsi la RDC au monde profond de la communication financière.

* 37 SUMATA Claude, Op.cit, p.99

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon