CHAPITRE III : LE MODE D'EXPLOITATION DU CHEPTEL
BOVIN.
L'exploitation du cheptel bovin dans la CR de
Guédé-village connait présentement des changements ; elle
n'est plus seulement limitée à la vente du lait pour prendre en
charge les besoins alimentaires de base de l'éleveur, ni à la
transhumance périodique pour assurer la nourriture du cheptel. Les
éleveurs sont aujourd'hui de véritables acteurs dynamiques dans
la gestion des cheptels bovins, en cherchant à rendre plus productif
leur secteur économique et s'ouvrent aux institutions financières
et techniques pour mieux exploiter le cheptel bovin.
I. Les stratégies de multiplication du cheptel
bovin.
1. L'investissement des revenus agricoles sur l'achat de
bovins.
La possession d'un cheptel bovin ou d'un
périmètre irrigué dans la moyenne vallée du fleuve
Sénégal, garantit l'investissement des acteurs concernés
dans le secteur agricole. Conscients de cela, les agro-pasteurs,
réinvestissent le plus souvent leurs revenus de l'agriculture dans
l'achat de bovin après la vente des produits de récolte. Ce
bétail acheté est généralement élevé
à domicile et est totalement pris en charge par le propriétaire ;
elle peut intégrer le cheptel et transhumé si la taille du
cheptel d'accueille est de type extensif. L'acquisition du bétail
acheté par les bénéfices issus de la vente des produits de
récoltes, permettrait aux agro-pasteurs de multiplier leur cheptel bovin
afin de sécuriser les fonds des revenus de l'agriculture. En outre,
dès la préparation d'une campagne agricole dans les
périmètres irrigués, certains agro-pasteurs, vendent
quelques bovins pour réaliser l'exploitation agricole qui
nécessite beaucoup de moyen financier. En guise d'illustration, Hamet
Coly Dia ; chef de village de Diambo-diaobé, témoigne dans nos
entretiens, « on n'a pas besoin de contracter une dette avec la Caisse
Nationale de Crédit Agricole (CNCAS) pour financer nos activités
agricoles ; il nous suffit de vendre des bovins pour le financement de la
campagne ». Cette stratégie des agro-pasteurs, montre la
détermination d'acteurs qui veulent plus de liberté et de
bénéfices dans leurs pratiques agricoles. Ainsi, la CNCAS
principale partenaire des agriculteurs de la vallée du fleuve
Sénégal, avec un taux d'intérêt de 7%, est
décriée par les paysans qui n'ont pas d'autres sources de
financement. De ce fait, ceux qui disposent de cheptel bovin ; à l'image
des agropasteurs du village de Diambo-diaobé maximisent leurs
productions agricoles et n'ont généralement aucun souci avec les
institutions financières comme la CNCAS.
81
A. Bénéfice de la campagne
agricole.
B. Achat de C .Vente de bovins
pour une nouvelle
bovine. Campagne agricole.
Figure 6: mode d'épargne des agro-pasteurs
(enquête de terrain, projet ESCAPE, 2013)
|