CHAPITRE III : LES SYSTEMES DE PRODUCTION
AGRICOLES.
La vallée du fleuve Sénégal est l'une des
régions les plus viables du pays, de par l'importance et la
diversité de ses activités économiques. Ainsi,
l'agriculture, l'élevage et la pêche sont les principales
activités dominantes dans la CR de Guédé-village.
I. L'agriculture : activité la plus dynamique
dans la CR de Guédé-village.
L'agriculture est la principale activité avec 60% de la
population, selon la SAED (2012). Elle est pratiquée sous 3 trois formes
: l'agriculture sous pluies, de décrue, et l'agriculture
irriguée.
1. L'agriculture de décrue et sous pluie.
1.1 L'agriculture de décrue.
L'agriculture de décrue est un système
d'agriculture qui consiste à l'exploitation agricole des terres
inondables de la vallée du fleuve Sénégal, suite aux
retraits des eaux de crue du fleuve. C'est un système traditionnel qui a
longuement participé à l'organisation sociopolitique des
populations, autour de la vallée du fleuve Sénégal. En
effet, pour la satisfaction de leurs besoins alimentaires, les populations
installées aux rives de la vallée, ont développé
des cultures vivrières sur les zones atteintes par les crues. Parmi les
principales variétés, nous pouvons citer : le mais, le mil,
sorgho et le niébé. Il faut noter que les exploitations agricoles
dans le lit majeur, sont plus aptes à une bonne production agricole, du
fait de la forte humidité. De là, naissent des conflits
d'intérêts qui ont abouti à une répartition des
terres inondables selon les clans. Ainsi, les basses terres furent
attribuées aux castes dites des nobles (Torobé), les
moyennes terres aux libres, les hautes terres aux capturés
(Maccubé). De ce fait, en cas de mauvaise crue, les
capturés adoptaient le métayage avec les nobles afin d'exploiter
les basses terres, pour avoir un bon rendement agricole.
L'agriculture de décrue qui constituait la
spécificité agricole de la vallée et
particulièrement dans la communauté rurale de
Guédé-village, est quasiment révolue ; même si
certaines populations de la zone waalo s'y attèlent toujours,
dans la partie Doué et du fleuve Sénégal, vers Boyo. La
culture irriguée est aujourd'hui la principale forme d'agriculture,
depuis l'avènement des barrages de Diama et de Manantali.
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1.2 L'agriculture sous pluie.
L'agriculture sous pluie est un type de pratique
dépendante des précipitations de la saison pluvieuse. Dans la
communauté rurale de Guédé-village, l'agriculture sous
pluie est le domaine des populations occupant pour la plupart le
jeeri. Elle est pratiquée autour des hameaux et villages,
entourés de haies vives pour la protection d'éventuels cas de
divagation par des animaux, dans cet espace à vocation pastorale.
Les principales cultures sont vivrières. Il s'agit du
mil, le niébé et la pastèque. En effet, la production est
le résultat de la force de travail ; les cultivateurs utilisent des
matériaux rudimentaires tels que la houe et la charrue pour
l'exploitation de la terre, et font rarement usages des produits chimiques afin
de fertiliser les sols. Parmi les principaux villages concernés on a :
Biddi, Gawdé-Boffé, Petel-Diéguess.
À la différence de la zone waalo
(ZAPA), selon le POAS, la partie jeeri, est
réservée dans le POAS, à la zone à priorité
d'élevage (ZAPE). En effet, les spéculateurs des cultures de sous
pluie dans ce milieu, sont obligés de surveiller quotidiennement leur
périmètre d'exploitation agricole contre les divagations de
troupeaux, du fait de l'exploitation agricole d'une zone à vocation
d'élevage. Ainsi, le jeeri constitue le terroir de revanche
sociale des éleveurs contre les agriculteurs, en cas de divagation dans
la zone aménagée (ZAPA).
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