2. Impacts des températures et précipitations
sur l'élevage de la CR de Guédé-village.
2.1 Etude des températures.
Dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal,
les températures sont élevées et suivent un régime
bimodale avec un maximum principal de 30°C, enregistré au mois de
mai et un maximum secondaire de 31,8°C, enregistré au mois
d'octobre ; le minimum principal enregistré au mois de
31
janvier est de 23,5°C et le minimum secondaire
enregistré au mois d'août est de 30,9°C, à la station
de Podor en 2011, selon ANACIM.
Figure 1: évolution des températures de la
station de Podor de 1982 à 2011. (Source : ANACIM,
2012).
L'analyse de cette figure d'évolution des
températures, montre une variabilité des températures dans
l'année. En effet, la température est très
élevée à partir du mois d'avril et atteint parfois plus de
45°C au mois de mai ; elle connait une baisse remarquable aux mois de
décembre et janvier avec une moyenne maximale de 31°C. Ainsi, vu la
normale 1961- 1990 par rapport à la moyenne de 1982-2011, nous
déduisons une nette évolution des températures, source de
réchauffement climatique.
De même, des températures inhabituelles à
notre zone et semblables à celles des zones froides, s'imposent parfois
et induisent des effets négatifs sur l'environnement physique, humain et
animal. En effet, en 2011, la baisse des températures jusqu'à
14°C accompagnée de pluies hors saison, avait amené la perte
immense du cheptel et de personnes âgées par incapacité
d'une résistance au froid. Ainsi, la sécheresse de 1973 au
Sénégal et les intempéries de 2001, demeurent deux (2)
événements gravées dans la mémoire des
éleveurs ; vu les pertes de bétail qu'ils ont subi durant ces
périodes de calamités naturelles. Beaucoup d'éleveurs
illettrés prennent référence ces dates pour situer
l'âge de leurs enfants, le mariage ou la mort d'un proche. Cela traduit
la vulnérabilité des sociétés pastorales face aux
variations climatiques.
32
2.2 Les précipitations et leurs impacts sur
l'élevage bovin.
La réussite socio-économique des
sociétés pastorales dépendent d'une bonne saison
pluviométrique, capable de générer un tapis herbacé
dense et pouvant assurer la nourriture des cheptels, jusqu'aux prochaines
pluies, annonçant la fin de la saison sèche. La
pluviométrie dans la moyenne vallée du fleuve
Sénégal, est caractérisée par des pluies
très faibles, avec une moyenne annuelle dépassant rarement de 300
mm.
Tableau 1: moyenne des précipitations à la
station de Podor de 1982 à 2011 en mm.
mois
|
jan.
|
fév.
|
Mars
|
avril.
|
Mai
|
Juin.
|
juil.
|
Aout.
|
Sept
|
oct.
|
nov.
|
déc.
|
P (mm)
|
3,9
|
0,5
|
0,3
|
0,2
|
1,2
|
7,2
|
48,1
|
80,8
|
77,5
|
9,6
|
0,2
|
0,78
|
1961-
1990
|
1
|
2
|
1
|
T
|
T
|
1
|
41
|
77
|
73
|
16
|
T
|
1
|
(Source ANACIM 2012)
L'analyse des données pluviométriques
reflète des précipitations très faibles dans l'ensemble.
La pluviométrie mensuelle n'a jamais excédé 100mm dans la
zone couverte par la station de Podor. Les mois d'août (77,5mm) et de
septembre (80,8mm), bénéficient de la quasi-totalité des
précipitations annuelles ; ils marquent la période de repos pour
les éleveurs de la zone jeeri, confrontés aux manques
d'eaux et de pâturages, pendant plusieurs mois. En effet, les
précipitations annuelles n'arrivent pas à générer
un tapis herbacé suffisant et des marres d'eaux capables d'assurer
totalement la charge du bétail, en pâturages et en eaux toute
l'année. Ainsi, la pratique de l'élevage y demeure très
difficile, à cause des conditions climatiques hostiles au
développement de l'élevage ; ces difficultés sont plus
visibles dans la partie jeeri, du fait de l'absence des eaux de
surfaces permanentes.
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