CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, nous pouvons nous avancer vers
une conclusion provisoire. L'objectif principal de l'étude que nous
avons présentée dans cette recherche consiste à analyser
l'impact des TIC sur le secteur bancaire camerounais. Avant d'y parvenir, nous
avons appréhendé dans la première partie, les TIC dans
l'activité bancaire : une évolution récente et lente. Il a
fallu d'abord élucider l'offre et la demande des produits pour une bonne
compréhension. Ainsi, l'offre des produits et services bancaires
traditionnels repose sur les produits rudimentaires tels que :
l'activité relative à la collecte de l'épargne et celle
liée à la distribution du crédit à la
clientèle. Cette offre regroupe également les produits classiques
ayant un lien étroit à la caisse et à la monnaie, ainsi
que d'autres liés à la location du coffre-fort au conseil. Aussi,
nous avons également défini les TIC, sans oublier les
différentes évolutions de ces dernières dans les milieux
africain et camerounais en particulier. L'applicabilité des TIC se
ressent à travers les usages telles que l'utilisation de l'Internet et
ses dérivés dans le travail interne et externe de la banque. Avec
les nouvelles technologies, il y a eu des nouvelles configurations dans le
domaine bancaire. Toutefois, il était question de dégager les
motivations qui ont incité des managers d'adopter les TIC dans leurs
activités de ressortir les changements qui en découlent. Nous
avons également noté que la demande des produits et services
bancaires classiques qui renferme les besoins de placement des excédents
de trésorerie, des besoins en financement pour résoudre des
problèmes survenus ou ponctuels dans la trésorerie de la
clientèle. Aussi, les placement et les crédits que sollicitent
tant les professionnels que les particuliers se font à court, moyen et
long terme en fonction de leur degré de préférences.
Par ailleurs, les clients n'ont pas confiance à des
nouveaux modes de distribution des produits bancaires, en particulier le mode
lié à l'internet car les transactions bancaires en ligne ne sont
pas sécurisées. Mais ils préfèrent l'emploi des
cartes bancaires auprès des GAB et l'utilisation du chèque
auprès des guichets classiques.
Ces banques disposent d'un multicanal de distribution des
produits et services bancaires (agence classique, Internet,
téléphone, GAB/DAB et TPE/TPV...).
Dans la deuxième partie, nous avons montré
l'incidence des TIC dans le secteur bancaire. Dans le troisième
chapitre, nous avons présenté la revue de la littérature
et quelques cas empiriques dans l'activité des banques. Il ressort que
les TIC ont fortement influencé le mode de fonctionnement des banques en
matière de production, de distribution, d'organisation et de
productivité.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
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Communication dans le secteur bancaire camerounais
Au niveau de la production, les banques utilisent les TIC afin
d'atteindre conjointement les objectifs de diminution des coûts de
production, d'industrialisation des processus et de passage à une
gestion des flux.
Au niveau de la distribution, les banques s'apprêtent
à vivre une métamorphose virtuelle. La réduction des
coûts des opérations, la gestion de la relation client, la vente
de produits en ligne et le risque de nouveaux entrants sont autant de
défis à relever.
Au niveau de la productivité, la recherche de la
productivité reste un objectif stratégique majeur car les
évolutions ont pour principale incidence un accroissement de
l'automatisation et l'externalisation des opérations et, en
l'occurrence, de celles traitées par le réseau.
Dans le quatrième chapitre, nous avons essayé
d'analyser la pertinence des TIC dans le secteur des banques camerounaises. A
travers deux enquêtes menées auprès des directions
générales, des directions informatiques et des services bancaires
utilisant l'outil informatique ont entraîné des résultats
concluants.
Dans le cadre de la première enquête, l'objectif
était de déterminer l'opportunité des TIC d'une part, et,
d'autre part l'importance de l'investissement dans les nouvelles technologies.
Les résultats reçus ont montré que :
- l'amélioration de la productivité figure parmi
les premiers avantages résultant de l'introduction des TIC ;
- le taux de croissance annuel des dépenses informatiques
est en nette augmentation ;
- le désir d'étendre leurs champs d'action
apparaît, pour la plupart des banques, comme l'objectif
stratégique majeur de l'introduction de nouvelles technologies. En
outre, il semble que celle-ci n'est qu'un moyen permettant aux banques de
prendre l'avance sur les concurrents ;
- malgré que la technologie ne soit pas une fin en soi,
elle est un moyen stratégique et un outil indispensable au bon
fonctionnement de la banque.
De plus, l'objectif de la deuxième enquête
était au triple plan. Il consistait à indiquer l'incidence des
TIC sur les fonctions de production, de distribution et de productivité
de l'agence bancaire. Il résulte de cette enquête que :
- la rapidité et la fiabilité de traitement des
opérations se trouvent premier rang de l'introduction des TIC sur la
fonction ;
- l'effet majeur de l'introduction des nouvelles technologies
sur la fonction de distribution est la satisfaction de la clientèle ;
- la productivité globale des banques interrogées
est doublée.
Toutefois, l'utilisation des TIC dans les banques
entraîne de nombreux obstacles et conséquences malgré leur
succès dans les activités liées à l'exploitation
des banques. Les obstacles
Mémoire rédigé par E S SONO Michel
Cyrille 94
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
sont donc les freins qui ne favorisent pas l'implantation de
ces technologies pour le bon fonctionnement des banques. Ces obstacles sont de
plusieurs ordres :
- sur le plan technologique, la durée de vie de
l'équipement informatique constitue un frein dont il faut tenir compte
dans le secteur bancaire camerounais ;
- sur le plan financier, le coût de l'infrastructure est
extrêmement élevé et demeure un obstacle principal ;
- les obstacles liés aux contenus et à
l'interface, la langue utilisée est un sérieux obstacle car la
majorité des informations proposées sur les sites Internet sont
libellées en anglais.
A ces obstacles, nous pouvons ajouter l'environnement
juridique qui n'est pas adéquat ou propice pour favoriser l'e-banking ou
le commerce électronique. Il y a également les aspects politiques
et institutionnels qui constituent un problème de résistance au
changement par rapport aux politiques nationales des pays africains. Les freins
liés aux ressources humaines se résument à la
qualification qui conduit à la réduction considérable des
moyens d'accès efficaces aux TIC dans les structures bancaires.
Néanmoins, cette productivité pourrait
être meilleure si l'on réduisait le nombre de pannes des outils
que rencontrent les services bancaires pendant le traitement des
opérations.
Par ailleurs, nous avons rencontré de nombreuses
difficultés pour la réalisation de ce mémoire, car nous
n'avons pas eu l'opportunité d'exploiter les documents internes et
beaucoup plus financiers. Par ailleurs, la méthodologie qualitative de
recherche que nous avons utilisée a comme principal avantage de
permettre l'appréhension d'une grande diversité de situations
concrètes, et comme principal inconvénient de ne pouvoir
prétendre ni à l'exhaustivité ni à la
représentativité des résultats. Les conclusions et les
enjeux dégagés par notre étude doivent donc être lus
avec cette considération à l'esprit.
A tout ce qui précède, deux
préoccupations se présentent :
- que devient le secteur bancaire camerounais avec la bataille
de la banque électronique (banque de demain) ?
- pourrait-il faire face, à son envahissement par les
banques étrangères dans un avenir prochain ? Nous ne pouvons pas
donner un éclaircissement dans le cadre de ce mémoire, à
ces interrogations, cependant, il est certain qu'avec les TIC, les banques
camerounaises ne cesseront pas de s'étendre et de prendre un nouveau
visage dont nul ne pourrait décrire avec certitude le contour en nos
jours. Il n'en demeure pas moins que les principales conclusions
mériteraient d'être confirmées ou infirmées par des
recherches complémentaires.
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