B- La charge et les risques technologiques au sein des
banques
Les mutations qui s'opèrent, engendrent de nombreux
problèmes sur les activités professionnelles, entraînent
des innovations commerciales, technologiques et organisationnelles qui
aboutissent aux transformations sociales. Toutefois, il est possible de montrer
que la technologie est une charge et de repérer des risques qui
découlent de l'utilisation massive des TIC (Lasfargue Yves, 2000) dans
cette mutation intense.
1. La technologie comme une charge
L'enquête portant sur les banques camerounaises montre
que 12,5% des dirigeants pensent que la technologie représente une
charge pour leur banque. D'après ces dirigeants, bien que cette
technologie soit un moyen stratégique et un outil incontestable ou
indispensable au bon fonctionnement de leur réseau bancaire, elle ne
constitue pas une fin en soi. Cela n'est qu'un outil et pour en tirer
entièrement profit, des actions d'accompagnement doivent se
réaliser pour pouvoir mettre les ressources humaines à niveau.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 88
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
Il faut également une révision et une refonte
des processus de production afin de tenir compte de l'apport de la technologie.
Dans ce cas, la technologie semble être un obstacle au
développement. De plus, d'après les résultats de
l'enquête, 5 sur 40 des services interrogés considèrent que
la technologie est une charge pour la banque et précisément, une
charge pour les employés de la banque, et cela pour les raisons qui
suivent. Malgré l'amélioration de la productivité du
travail, les employés ne reçoivent aucune prime d'encouragement
(motivations). De nombreux employés qui étaient en bonne
santé, souffrent aujourd'hui, avec l'utilisation des micro-ordinateurs,
d'une baisse de leur acuité visuelle, des maux de dos et d'une
détérioration de la santé. C'est ce qui a amené un
bon nombre d'employés, surtout les femmes à se faire consulter
chez des médecins. Les employés peuvent aussi avoir peur
d'être supplantés par les machines dans les années futures.
Ainsi, les employés jugent très pénible la formation
continue et la mise à niveau sans fin qu'ils devraient suivre au fur et
à mesure qu'une nouvelle technologie apparaît. Quels
problèmes pourraient survenir lors de l'utilisation de l'ordinateur au
sein de la banque ?
2. les risques technologiques et la
sécurité du réseau bancaire
Les employés rencontrent beaucoup de problèmes
dans l'utilisation de l'ordinateur et doivent souhaiter de sécuriser le
réseau au sein de leur banque.
v Les pannes de l'ordinateur et réactions des
utilisateurs
Il semble que les gains de productivité pourraient
être beaucoup plus importants si l'on pouvait réduire le nombre de
pannes des outils informatiques que la majorité des services de banque
affrontent pendant le traitement des opérations. En effet,
l'enquête menée auprès des services bancaires, montre que
33% des services interrogés rencontrent des problèmes de pannes
de leurs outils informatiques une fois par semestre ; 25% d'entre eux, se
trouvent face aux problèmes de pannes de leurs machines une fois par
trimestre. Il est aussi relevé que 8% des services se trouvent trois
fois par mois face à des problèmes de panne ainsi que les 17%
d'entre eux rencontrent respectivement deux fois par mois et une fois par mois
des problèmes de panne.
En ce qui concerne leurs réactions face à des
problèmes de panne, il ressort des résultats des données
recueillies auprès des directions générales des banques
que 17% des services attendent que leur ordinateur redémarre. Par
ailleurs, 50% des employés accomplissent manuellement leur travail, et
d'autres employés (25%) pensent travailler sur un autre ordinateur. 8%
des services préfèrent ne rien faire. Ce qui ne fait que
contribuer à diminuer progressivement la productivité et par la
suite, à réduire considérablement la performance de leur
réseau.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 89
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
En outre, le développement rapide de l'utilisation de
la micro-informatique, la croissance, voire l'explosion des réseaux et
des communications, favorisent une augmentation des risques technologiques et
informatiques. Les risques que rencontrent les banques, peuvent être dus
à la multiplication et à la répartition des ressources
pour la recherche de la performance, de l'évolution (en cas de
montée en charge) et de la proximité :
- pannes au niveau des serveurs d'application ;
- pannes au niveau des serveurs de données ;
- pannes au niveau des réseaux.
v La sécurité du réseau
bancaire
Il est évident de sécuriser tout l'ensemble du
réseau bancaire qui peut être endommagé par les attaques ou
des sabotages de certains individus. Ce qui entraîne de développer
des stratégies des systèmes informatiques de la banque.
L'informatisation des banques leur a procuré des outils
hautement puissants mais, simultanément, a accru leur
vulnérabilité. Toutes les banques ont pensé à la
sécurité de leurs réseaux. C'est pour cette raison que
l'informatisation exige une sécurité logique totale de leurs
réseaux, qu'ils soient centralisés (66%),
décentralisés (24%) ou les deux (10%). C'est ce qui explique
pourquoi cette sécurité n'a pas échappé aux banques
camerounaises.
En outre, ces banques ont mis en place de nouveaux outils
informatiques et des ressources humaines capables de mesurer, gérer,
surveiller, contrôler et réduire considérablement le risque
naissant de ces technologies nouvelles. Les banques ont eu à former des
équipes de sécurité et à mettre en place des
solutions techniques conformes telles que :
- les utilisateurs y accèdent avec un mot de passe ;
- la mise en place de l'équipe qui est chargée de
la gestion du réseau et de la vidéo surveillance ; - la
sécurisation complexe par mot de passe autolimitatif ;
- la mise en place de para-feu, des anti-virus et du service
informatique et télécommunication.
Mémoire rédigé par ESSONO Mickel Cyrille
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Impact des Tecknologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
Nous avons vu en parcourant ce chapitre que les Technologies
de l'Information et de la Communication constituent un outil indispensable pour
le développement des activités des banques commerciales
camerounaises. Ces technologies jouent un rôle exponentiel dans le
développement des métiers bancaires, car elles ne se limitent non
seulement à l'accompagnement du changement, mais elles en deviennent le
moteur de production, de distribution et de gain de productivité des
banques. Il a été relevé les mobiles ou les motivations
qui ont conduit à sous-tendre l'adoption des nouvelles technologies par
les dirigeants des banques et les satisfactions qui en découlent.
L'introduction des Technologies de l'Information et de la Communication au sein
des banques camerounaises, a permis par exemple de pouvoir étendre les
champs d'action et d'améliorer les échanges avec la
clientèle afin d'accroître la productivité,
d'améliorer la qualité des prestations ainsi que de
fidéliser les clients. Ces Technologies de l'Information et de la
Communication entraînent d'énormes retombées sur les modes
internes du travail en ce qui est des fonctions de production et de
distribution. En plus, ces technologies permettent aux banques de faire face
aux exigences de la clientèle par rapport à l'offre de service et
des produits. La productivité de la banque s'améliore grâce
aux outils de travail qui permettent de réduire le temps moyen
consacré à chaque type d'opérations et d'augmenter le
nombre de traitement des opérations.
Néanmoins, certaines limites ont été
relevées en ce qui est de la technologie, des finances, des contenus et
de l'interface. Aussi, il a été retenu que les mutations des TIC
entraînent des risques technologiques comme les pannes de l'ordinateur et
se présentent comme une charge pour les banques camerounaises.
Toutefois, les stratégies doivent être développées
en matière de sécurité du réseau bancaire.
Mémoire rédigé par ESSONO Mickel Cyrille
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Communication dans le secteur bancaire camerounais
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