CHAPITRE IV : L'INCIDENCE POSITIVE DES TIC ET DES
LIMITES DANS LE FONCTIONNEMENT DES BANQUES CAMEROUNAISES
Les chapitres précédents ont mis en avant les
définitions et les évolutions de l'activité bancaire et
des TIC. Il était intéressant de dégager les avantages et
les insuffisances liés à l'utilisation des TIC dans les
entreprises bancaires.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons exclusivement
à l'analyse des questionnaires proposés aux différentes
banques camerounaises (voir annexe). En d'autres termes, ce chapitre est
consacré à la validation empirique de ce qui a été
dit jusqu'ici. Ainsi, il s'agit pour nous d'analyser ces questionnaires d'ordre
qualitatif.
Nous allons examiner dans la première rubrique le
questionnaire adressé à la direction nationale et à la
direction d'informatique de chaque banque ainsi que le questionnaire
adressé aux services bancaires utilisant l'outil informatique. Dans la
deuxième rubrique, il sera opportun de relever les insuffisances qui en
découlent.
SECTION I : L'INCIDENCE POSITIVE DES TIC DANS LE
FONCTIONNEMENT DES BANQUES CAMEROUNAISES
L'une des conditions indispensables à la
réussite, à l'amélioration et de la
compétitivité des banques commerciales camerounaises indique la
possibilité qu'elles puissent s'en servir efficacement du potentiel
technologique impliquant des changements organisationnels et occasionnant
à la fois, l'amélioration des services de gestion des moyens de
paiement et l'élargissement de la gamme des services proposés
à la clientèle. C'est ainsi que nous sommes amenés
à interroger les banques elles-mêmes permettant d'analyser cette
réussite, une analyse qui ne dépend qu'à travers une
enquête. Nous examinerons d'une part la perception de ces mutations par
des banques qui a entraîné la modernisation, d'autre part les
performances technologiques des banques.
Paragraphe 1 : L'analyse de la perception des changements
et des mutations de divers métiers
L'examen de la perception de ces mutations par des banques
camerounaises va se faire sur la base du questionnaire adressé à
la direction nationale et à la direction d'informatique de chaque
banque. Ainsi, à cette étape de l'étude, nous allons
présenter la stratégie de modernisation des banques d'une part,
et d'autre part les coûts de gestion des moyens de paiements.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
68
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
A- La stratégie de modernisation des banques
La stratégie de modernisation repose sur la technologie
bancaire utilisée ainsi que les motivations et les satisfactions feront
l'objet d'une analyse empirique.
1. La technologie bancaire : disposition des TIC dans les
structures bancaires.
Avant toute chose, il est intéressant pour nous de
souligner qu'il y a eu 12 banques commerciales camerounaises qui ont eu le
privilège de participer à cette enquête tout en
répondant au questionnaire qui a été soumis à leur
appréciation.
D'après les résultats de cette enquête, la
plupart des banques commerciales ont à leur disposition de nouveaux
modes de distribution.
Il ressort de cette dernière que 75% des banques
camerounaises disposent d'un réseau des cartes bancaires, d'un
réseau des distributeurs et guichets automatiques et d'un réseau
« banque à domicile », par contre 25% d'elles n'en disposent
pas. De même, les 42% des structures bancaires ont un réseau de
paiement électronique auprès des commerçants contre 58%
d'elles n'ayant pas ce nouveau mode de distribution. Enfin, il faut signaler
que toutes les banques disposent des réseaux SWIFT et Internet pour
leurs transactions étrangères et même domestiques.
De plus, certaines banques ont précisé qu'elles
disposent au sein de leur organisation d'un réseau de transfert
inter-agences et inter-succursale et d'un réseau privé virtuel.
D'autres types de réseaux ont été introduits
récemment au sein des banques camerounaises. On peut citer : le
réseau Western Union, le réseau MoneyGram, le réseau
d'informations financières, le réseau de liaison satellitaire et
celui d'envoi d'argent par portable.
Dans le cadre de la stratégie sous régionale et
nationale de la modernisation des moyens de paiement, toutes les banques
commerciales au Cameroun sont connectées au système
électronique de compensation. A cet effet, il a été
créé au sein des banques, un service de
télécompensation qui s'occupe des plates-formes mises en place
pour les différentes transactions interbancaires.
L'objectif visé par les banques est d'améliorer
leurs relations avec la clientèle ainsi que la qualité de leurs
services. Pour cela, chaque banque a abrité un serveur vocal ;
concernant l'e-banking et le commerce électronique, ils sont en cours de
réalisation. De même 92% des banques ont hébergé un
site Web (48% d'internautes, dont le nombre varie entre 100 et 250 personnes,
accèdent aux sites par jour), tandis que 8% des banques pensent pouvoir
très bientôt héberger un site Web. Dans cette optique,
Kortas, (1999) pense que les banques pourraient envisager utilement la
création de site Web puisqu'il s'agit de se préparer à la
nouvelle donne de la « banque de demain ».
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
69
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur 6ancaire camerounais
D'après les informations recueillies, 67% des banques
sont les propriétaires de ces technologies nouvelles, tandis que 33%
d'elles ont fait recours à l'association avec d'autres consoeurs afin de
pouvoir introduire ces innovations technologiques. Les raisons liées
à l'association des banques dans les Technologies de l'Information et de
la Communication semblent être l'extension du réseau de transfert
international et la minimisation des coûts des charges afin d'augmenter
les gains de productivité. En fait, le coût important des TIC
parait la raison fondamentale de faire recours à cette association. Cela
conduit à analyser le degré d'importance à introduire ces
technologies au sein des banques et les satisfactions qui en
résultent.
2. Les analyses des motivations et des
satisfactions
Ces analyses vont pouvoir se faire suivant la multitude de
choix proposés aux dirigeants des structures bancaires.
v Analyse des motivations
L'enquête réside à répondre aux
divers choix proposés. Les informations que nous avons recueillies sont
utilisées à l'échelle des valeurs suivantes :
Aucune, peu élevée, moyenne, assez
élevée, élevée (voir le tableau
ci-après).
Tableau 2 : Degré d'importance des
motivations d'introduction des TIC au sein des banques
Motivations
|
Degré d'importance
|
|
Peu élevée
|
Moyenne élevée
|
Assez élevée
|
Elevée
|
Total
|
Pouvoir étendre les champs d'action de votre banque
|
|
|
|
34%
|
66%
|
100%
|
Améliorer les échanges avec la
clientèle
|
|
|
|
25%
|
75%
|
100%
|
Attirer la clientèle étrangère
|
|
|
24%
|
28%
|
48%
|
100%
|
Améliorer les échanges interbancaires
|
|
12%
|
22%
|
36%
|
30%
|
100%
|
Améliorer les opérations de marché
|
|
10%
|
17%
|
63%
|
10%
|
100%
|
|
Source : Données recueillies auprès des
directions générales des 6anques. Ta6leau éta6li par nos
soins.
D'après les résultats obtenus qui se
résument dans ce tableau, pouvoir étendre les champs d'action la
banque et améliorer les échanges avec la clientèle
figurent au premier plan des motivations exposées par les responsables
des directions informatiques des banques commerciales camerounaises. Il
apparaît de ce tableau que 66% des dirigeants des banques pensent que le
pouvoir d'extension du champ d'action de la banque est l'une des principales
raisons qui incitent les directeurs à introduire les TIC dans
l'activité bancaire. De la même façon, 75% de ces
dirigeants trouvent que l'amélioration des échanges avec la
clientèle est une autre raison fondamentale de l'introduction des
TIC.
Mémoire rédigé par ESSONO Mickel
Cyrille 70
Impact des Tecknologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur 6ancaire camerounais
Les banques commerciales camerounaises sont donc
amenées à relever les défis de la concurrence qui
s'intensifie davantage et tout en mobilisant l'ensemble de leur système
de distribution afin de mieux comprendre en profondeur les besoins de leur
clientèle et les satisfaire.
Aussi, l'introduction des Technologies de l'Information et de
la Communication favorise l'attraction de la clientèle
étrangère car 48% des dirigeants ont pensé que TIC
attirent les nouveaux clients ou les clients étrangers. Quant aux autres
facteurs comme l'amélioration des échanges interbancaires et les
opérations de marché ne reflètent en aucun cas un avantage
principal pour les Technologies de l'Information et de la Communication car 30%
des dirigeants trouvent que l'amélioration des échanges entre les
banques présente une motivation élevée et uniquement 10%
considèrent que l'amélioration des opérations de
marchés constitue la première raison de cette
opération.
Dans l'ensemble, les directeurs généraux et les
directeurs informatiques qui ont répondu à ce questionnaire, ont
de préférence des motivations stratégiques et commerciales
: extension du champ d'action de leurs banques (66%) et l'amélioration
des échanges avec la clientèle (75%) ; que financières :
attraction de la clientèle étrangère et
amélioration des échanges interbancaires et des opérations
de marché.
v Analyse des satisfactions
L'enquête va également consister à
répondre aux choix proposés. Les satisfactions obtenues de
l'introduction des Technologies de l'Information et de la Communication sont
récapitulées dans le tableau suivant :
Tableau 3: Répartition des satisfactions
des dirigeants des banques camerounaises.
Satisfactions
|
Degré d'intensité
|
|
Peu élevée
|
Moyenne élevée
|
Assez élevée
|
Elevée
|
Total
|
Amélioration de la productivité
|
|
|
|
16%
|
84%
|
100%
|
Fiabilité et rapidité de traitement des
opérations
|
|
|
|
28%
|
72%
|
100%
|
Renforcement de la rentabilité
|
|
|
35%
|
34%
|
31%
|
100%
|
Amélioration de la qualité des prestations
|
|
|
09%
|
35%
|
56%
|
100%
|
Fidélisation des clients
|
|
09%
|
08%
|
55%
|
28%
|
100%
|
|
Source : Données recueillies auprès
des directions générales des 6anques. Ta6leau éta6li par
nos soins.
D'après ce tableau, pour la majorité des
dirigeants interrogés, la satisfaction retirée de l'introduction
des Technologies de l'Information est élevée.
Ainsi, l'innovation, la modernisation et l'introduction des
TIC pour les banques se présentent comme étant un moyen
privilégié d'amélioration de la productivité (84%).
Les dirigeants trouvent que la fiabilité et la rapidité de
traitement des opérations (72%), ainsi que l'amélioration de la
qualité des prestations (56%) occupent respectivement le deuxième
et le troisième rang, en ce qui
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 71
Impact des 7echnologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur 6ancaire camerounais
concerne les satisfactions retirées. Cependant,
seulement 31% des dirigeants font état d'une satisfaction
élevée pour ce qui est du renforcement de la rentabilité
de leurs banques.
Dans ce cadre, avant de décider de l'introduction
d'une nouvelle technologie, toutes les banques à qui le questionnaire
était adressé, procèdent à des études
d'implantations préalables. D'après les réponses obtenues
des dirigeants des banques, des études d'implantation préalables
peuvent être menées par : une équipe projet qui est en
général constituée pour de tels travaux ou d'une
équipe computer exploitation, des experts étrangers en
collaboration avec les informaticiens maisons, un service informatique et
télécommunication, et des fournisseurs d'application bancaire
ainsi que de la banque elle-même. Après avoir
présenté la technologie bancaire, les motivations et
satisfactions, qu'en est-il du coût de gestion des moyens de paiements
?
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