B- La mise en oeuvre des TIC dans les banques
Depuis quelques années, on assiste à
l'arrivée massive des TIC dans les activités bancaires. Leur
médiatisation est sensée renforcer la gestion de l'information
ainsi que celle de la relation client. Dans ce cadre, elles sont entendues au
sens le plus large, soit toutes les technologies offrant des
possibilités d'usages multiples (AFD, 2001). Les applications dans le
secteur bancaire comprennent les systèmes de traitement
automatisé de l'information, ainsi que de saisie et de stockage des
données.
Les entreprises bancaires adoptent des systèmes
d'informatique distribuée (ONU, 1997) qui permettent la conception et la
fabrication assistées par ordinateur. Les réseaux de banques et
les intranets fournissent l'infrastructure nécessaire au
télétravail, au travail en équipe grâce à
des
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
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Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
logiciels de travail coopératif (groupware) et au
travail en collaboration avec leurs partenaires (extranet), assisté par
ordinateur.
1. Téléphone mobile, Internet et ses
dérivés
Les applications liées aux différents outils
sont nombreuses. Ainsi, il sera exposé quelques unes de ces
dernières.
> Téléphone mobile
Tout agent économique qui est connecté au
réseau téléphonique des services financiers, a la
possibilité de consulter les messages qui lui sont destinés. A
partir du téléphone portable, tout client d'une banque peut
consulter son compte. Il reçoit immédiatement un message «
SMS » via téléphone mobile, chaque fois qu'une
opération (débit/crédit) a été
enregistrée dans son compte. Toutefois, le détail de
l'opération lui est ensuite transmis par mail s'il possède une
adresse électronique.
> Internet et ses dérivés
L'espace Internet est de plus en plus « habité »
par le monde de l'entreprise, car l'utilisation de leurs sites Web
dépasse les frontières d'une simple présence
électronique. Aujourd'hui comme le dit Corpakis Dimitri, plusieurs
domaines de la banque hébergent une population de sites
sophistiqués qui offrent une multitude de services : informations et
services financiers.
La réalisation d'une opération bancaire du canal
Internet peut se faire par téléphone mobile ou par ordinateur qui
suppose une technique de cryptage.
Le paiement par unités numériques
préconstituées sur une carte ou un ordinateur (monnaie
électronique16) se fait par le porte monnaie
électronique ou le porte monnaie virtuel.
L'utilisation du porte monnaie électronique
(PME)17 se fait préférentiellement pour les achats de
proximité et de petits montants. Ce porte monnaie virtuel
(PMV)18 s'utilise par son porteur (acheteur ou client) sur un site
pour s'acquitter du coût de transactions réalisées sur le
réseau.
16 Voir article de Thierry Disseaux : Signes
électroniques représentatifs d'un pouvoir d'achat. La monnaie
électronique couvre les opérations de paiements
réalisées par porte monnaie électronique ou virtuel. Le
terme « monnaie » reste à ce jour un abus de langage, la
monnaie électronique ne présente pas les caractéristiques
nécessaires d'universalité, d'acceptabilité et de
transférabilité. L'émergence d'une véritable
monnaie électronique, émise par l'Institut d'émission,
voire fonctionnant en dehors des circuits bancaires, est pour autant possible.
Son éventuel anonymat relève à priori d'une question de
conception technique, dans la mesure où les signes électroniques
transférés peuvent être marqués, c'est-à-dire
présenter un numéro d'identification (comme un billet de
banque)
17 Porte monnaie électronique : dispositif
technique de stockage de monnaie électronique sur une carte à
puce analogue à une carte bancaire. Le porte monnaie est
débité par passage à la caisse (terminal
électronique d'un commerçant, sans manipulation de pièces
ou de billets, sans nécessité de faire l'appoint.
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Communication dans le secteur bancaire camerounais
Avec le site web ou à partir de son adresse
électronique, le client reçoit les informations de
débit/crédit sur son relevé bancaire selon la
fréquence choisie. Il est donc permanemment informé des
mouvements dans son compte.
L'application des TIC en particulier l'adoption d'Internet et
ses dérivés par les banques constitue bien sûr le moteur
d'entraînement du concept de « réseau universel »,
c'est-à-dire l'intégration transparente des réseaux locaux
et des réseaux étendus, qui leur donne la capacité
d'optimiser leurs communications internes et externes.
Le fait de mettre en réseau et d'automatiser l'ensemble
des échanges transactionnels et informationnels de la banque avec ses
différents pôles de relations, l'e-business19 qui
permet la mise en oeuvre opérationnelle et universelle du concept «
d'entreprise étendue» s'effectuent par l'interconnexion
électronique du système d'information de la banque avec ceux de
ses partenaires.
Pour David Guillocheau et David Pastural, l'e-business
s'applique aux pôles de relation qui interagissent dans l'activité
d'une entreprise :
- les relations en aval avec le client ;
- les relations en amont avec les fournisseurs et partenaires
;
- les relations en interne avec les employés.
A cela s'ajoutent deux pôles de relation
complémentaires (Midière O., 2004) qui paraissent
déterminant dans la vie et le developpement des entreprises :
- les relations avec la communauté juridique et
financière ;
- les relations avec les administrations ou le «Government
side ».
Grâce au e-business, la banque peut en effet mettre en
réseau l'ensemble de ses échanges Informationnels et
transactionnels (voir figure n°1) l'interconnexion électronique de
sa plate - forme technologique avec celles de ses cinq pôles de
relations.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
25
18 Porte monnaie virtuel : dispositif technique de
stockage de monnaie électronique sur la monnaie d'un ordinateur (celui
de l'acheteur ou celui du gestionnaire du porte monnaie). Le porte monnaie est
débité par instruction donnée à partir d'un
terminal au profit du terminal du commerçant.
19 L'e-business est la forme opérationnelle
d'une banque en réseau. Grâce à l'e-business, la banque
peut en effet mettre en réseau l'ensemble de ses échanges
informationnels et transactionnels pour l'interconnexion électronique de
sa plate forme technologique avec celles de ses cinq pôles de relation :
les clients prescripteurs et distributeurs, les producteurs, les fournisseurs,
et prestataires et actionnaires, l'Etat et les administrations.
![](Impact-des-technologies-de-l-information-et-de-la-communication-dans-le-secteur-bancaire-camerounais2.png)
* Simplification des démarches de création de
banque : demande d'agrément, suivi du traitement des formalités
légales et de l'état d'avancement des dossiers d'immatriculation
et de modification.
* Déclaration et paiement en ligne : de la TVA,
l'impôt sur les sociétés et des cotisations sociales.
* Appels d'offre publics en ligne.
* Self-service : gestion en ligne des commandes, de
l'historique du compte client et la facturation. * Gestion de la relation
client : automatisation des forces de vente, des campagnes marketing et
du service client. * Gestion des partenaires (distributeurs)
: échanges d'informations techniques, marketing, commerciales et
administratives. * Canaux de vente : catalogue en ligne, commerce
électronique et place de marché.
LA BANQUE ET SON
ENVIRONNEMENT ADMINISTRATIF DEMATERIALISATION DES ECHANGES
LA BANQUE, SES CLIENTS ET SES
PARTENAIRES
PORTAIL EXTRANET FIXE ET MOBILE
Automatisation et intégration des processus
Interconnexion du système d'information de la
banque
* Diffusion d'informations personnalisées :
stratégies, rapports annuels, politiques d'investissements,
prévisions, résultats. * Dématérialisation et
transmission électronique des documents : procès verbaux, comptes
rendus d'expertise, contrats commerciaux ou contrats de travail, actes de
cession ou d'acquisition, pactes d'actionnaires.
* Automatisation des procédures et des transactions :
ordres de virements, ordres de paiements, gestion de la trésorerie,
etc.
* Automatisation des achats stratégiques et hors
production : places de marché en ligne.
* Intégration du travail collaboratif : systèmes de
gestion des données techniques, gestion des configurations et
synchronisation des plannings en ligne. * Gestion de la chaîne
d'approvisionnement : partage et automatisation des informations logistiques
(planning et capacités de production, opérations
spéciales).
LA BANQUE ET SON ENVIRONNEMENT JURIDIQUE ET
FINANCIER PORTAIL EXTRANET FIXE ET MOBILE
LA BANQUE, SES FOURNISSEURS ET SES
PRESTATAIRES PORTAIL EXTRANET FIXE ET MOBILE
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
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Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
Figure 1: Sphère d'influence du E-Business
sur les cinq pôles de relation de la Banque Universelle
LA BANQUE ET SES COLLABORATEURS PORTAIL INTRANET
FIXE ET MOBILE
* Gestion de l'information externe et interne : revues de
presse, informations pratiques, gestion électronique de documents,
travail de groupe, gestion des connaissances, etc.
* Self service : gestion en ligne des déplacements, des
notes, des frais, des achats, du temps de travail, des carrières, des
informations personnelles et sociales, formations en ligne et services à
la carte.
* Bureau virtuel : accès direct aux applications, aux
outils, aux services et aux données de la banque (clients, partenaires
et fournisseurs, messageries électroniques, visioconférence,
forums, logiciels de gestion et bureaucratique et applications
métiers).
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Source : E-Business Consulting Network.
Schéma adapté par nos soins.
Notons que les changements qu'entraîne la
révolution du téléphone mobile, de l'Internet et ses
dérivés dans l'organisation et le fonctionnement des banques
et/ou des entreprises remettent en cause la centralisation du pouvoir
décisionnel et du contrôle dans leur gestion de flux.
Mémoire rédigé par E S SONO Michel
Cyrille 27
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais 2.
GAB/DAB
Le guichet automatique de banque abrégé par GAB
en français de France, par ATM (Automated Teller Machine) en anglais
américain , par ABM (Automated Banking Machine) en anglais canadien est
un appareil électronique et électromécanique permettant
aux clients d'effectuer différentes transactions bancaires.
Le GAB est une extension du DAB (distributeur automatique de
billets) ; qui est un GAB simplifié ne permettant que les retraits.
L'utilisation des GAB se fait à partir des cartes
bancaires. Dans la plupart des GAB modernes, le client introduit une carte
composée de plastique et d'une bande magnétique contenant des
données qui lui sont relatives : codes, numéros comptes
bancaires.
En d'autres termes, le client insère la carte dans
l'espace réservé, à cet effet en s'assurant que le logo
figure sur la face externe du côté droit de la carte. Après
l'introduction de la carte bancaire dans le GAB, le client choisit langue
d'utilisation de la transaction à effectuer puis il saisit le code
confidentiel. A cet effet, le client va devoir sélectionner la
transaction qu'il veut effectuer. Ce qui veut dire qu'il y a une multitude
d'opérations que le client peut effectuer.
A partir delà, le client peut solliciter le retrait de
fonds, la consultation du solde de compte, l'impression du mini relevé,
le virement de compte à compte ainsi que le changement de code
confidentiel. Pour plus d'information, le client peut se rendre à son
agence ou appeler.
Les applications des TIC dans les banques permettent de rendre
accessibles leurs produits et services auprès de la clientèle.
Ces TIC, en particulier l'e-banking permet d'avoir des services
instantanés, il suffit de se connecter au réseau Internet
à partir d'un ordinateur ou d'un téléphone mobile. Bien
que les applications des TIC aient entraîné de nombreuses
mutations dans le secteur bancaire, quels sont des changements apportés
dans le cadre de ce secteur d'activité bancaire ?
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