2. Transport sous l'action des houles
![](tude-de-protection-de-la-plage-est-de-Boumerdes24.png)
23
La détermination du climat de la houle requiert une
estimation du transport sédimentaire littoral induit par les
différentes catégories de houle.
![](tude-de-protection-de-la-plage-est-de-Boumerdes25.png)
24
TRANSPORT SEDIMENTAIRE ET MORPHODYNAMIQUE
Selon la vitesse et la direction de la houle, les courants
générés par celle-ci auront un effet destructif ou
constructif vis-à-vis de la plage (Gerrard, 1999).
L'effet de la houle sera
d `autant plus importent sur la mobilité du
sédiment au fond que la période et l'amplitude sont plus grande
et que les fonds sont plus élevés. Les houles provoquent des
transports :
- perpendiculairement à la ligne de rivage,
provoqué par le frottement des vagues sur le fond, le jet de rive et la
nappe de retrait dans la zone de déferlement. En période
d'été, il se forme des accumulations en haut de plage, tandis
qu'en hiver l'entraînement des sédiments se fait vers la plage
avec une érosion de la plage et engraissement des barres
pré-littorales.
- Parallèlement au rivage : résulte du courant
de dérive littorale, des sédiments sont arrachés en bas de
plage et remontes lors du déferlement dans la direction de propagation
de la houle. Le jet de retour qui suit le déferlement redescend le sable
suivant la plus grande pente, perpendiculairement à la ligne de rivage.
Il en résulte un mouvement en zigzag des sédiments, créant
un déplacement sédimentaire le long du littoral.
2.1. Quantification du débit solide
Il existe deux types de formules permettant de
caractériser le transport de sable, le premier type faisant une
estimation du transport à partir de paramètres ne
caractérisant que la houle (hauteur, période, angle d'incidence
de la houle), et le deuxième faisant apparaître en plus des
paramètres relatifs à la plage et à la
granulométrie.
Les calculs du transit ont été menés pour
toutes directions des houles au large, entre 260° et 60° avec un pas
de 10°. Pour chaque direction, le calcul a été
effectué pour quatre combinaisons de hauteurs et de périodes [H =
1.2 m et T = 6 s, H = 2.2 m et T = 8 s, H =
3 m et T = 9 s, H = 4.5 m et T = 11 s] aux quelles est
exposée la zone. Les volumes ainsi obtenus sont multipliés par
les fréquences d'apparition des houles (tableau
II.1).
Les transports vers l'Est sont précédés
d'un signe positif et ceux vers l'Ouest d'un signe négatif.
Tableau II.1 : Fréquence d'apparition
des houles selon différents états de la mer par direction.
Hauteur de houle
|
Période
|
W
|
WNW
|
NW
|
N
|
NNE
|
NE
|
(m)
|
(s)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
1.2
|
6
|
14.25
|
6.60
|
6.60
|
3.30
|
3.65
|
3.65
|
2.2
|
8
|
4.39
|
2.32
|
2.32
|
0.60
|
0.43
|
0.43
|
3
|
9
|
1.07
|
0.88
|
0.88
|
0.05
|
0.09
|
0.09
|
4.5
|
11
|
0.73
|
0.37
|
0.37
|
0.05
|
0.03
|
0.03
|
![](tude-de-protection-de-la-plage-est-de-Boumerdes26.png)
25
![](tude-de-protection-de-la-plage-est-de-Boumerdes27.png)
26
TRANSPORT SEDIMENTAIRE ET MORPHODYNAMIQUE
Tableau II.2 : Condition aux limites prises pour
la formule de BIJKER et des C.E.R.C.
Symbole
|
Valeur
|
dimension
|
Définition
|
A
|
0.8
|
-
|
Indice de déferlement.
|
U50 D90
|
202 10
300 10
|
m m
|
Diamètre caractéristique des grains de
sable.
|
Ps
|
2650
|
kg/m3
|
Densité spécifique du grain solide.
|
|
|
|
Densité spécifique de
|
Pw
|
1020
|
kg/m3
|
l'eau de mer.
|
R
|
0.06
|
(m)
|
Ondulation du fond.
|
B
|
1 à 5
|
-
|
Constante de Bijker.
|
K
|
440.000
|
-
|
Constante du C.E.R.C.
|
2.1.1. Calcul du débit solide par la
méthode de KAMPHUIS (1991)
a- Principe de calcul
Cette formule était obtenue après le
développement de celle de 1986 du même auteur, qui traduit le
transit sédimentaire parallèle à la côte.
Particularités : Distinction entre le transport par
charriage et en suspension. Les résultats de l'expérience
reflètent deux pics de distribution du transport, l'un dans la
zône de déferlement provenant exclusivement du transport par
charriage, et l'autre sur la ligne du déferlement provenant du couplage
des transports par charriage et en suspension.
S = 2.27(Hbr) 2. (T) 1.5. (R)
0.75. (d)-0.25. (sin2?0)0.6
Avec : S : débit solide (m3/an) ;
Hbr : Hauteur de la houle au déferlement (m) ;
T : Période de la houle (s) ;
R : Pente de la plage (°) ;
d : Diamètre moyen du grain (m) ; ?o : angle d'incidence
de la houle (°).
Le transport sédimentaire est ici exprimé en
(m3) de sédiments immergés par an. Le
transport est proportionnel au carré de la hauteur de la houle et
dépend plus de la pente de la plage que de la taille des grains.
KAMPHUIS a introduit la puissance 0.6 sur les sinus afin de
modéliser l'interaction entre la houle et le courant que l'on
néglige dans les approches énergétiques classiques.
TRANSPORT SEDIMENTAIRE ET MORPHODYNAMIQUE
b- Résultats obtenus
Les tableaux II.1, II.2 (Annexe 4), donnent un
transport sédimentaire total vers l'Ouest de l'ordre de 389370
m3/an, un transport brut vers l'Est qui est d'environ 52064
m3/an et un transport résultant total vers l'Ouest qui est
d'environ de 337306 m3/an.
Nous remarquons que le transit sédimentaire
prédominant est provoqué par les houles du secteur Ouest,
Ouest-Nord-Ouest avec des volumes respectifs de l'ordre de 75740
m3/an, 84002 m3/an. Secteur Nord-Est d'environ 9033
m3/an.
|