La microfinance et le développement socio-économique de la ville de Kinshasa. Cas de la coopec ceac/matete.( Télécharger le fichier original )par MEILLEUR BASEMA KOMANDA Université catholique du Congo (UCC) - Licence 2008 |
I.2.2. MesureLa pauvreté est, par nature, multidimensionnelle, comprenant différents aspects du statut économique et social des ménages. Capturer ces aspects nécessite des indicateurs à la fois quantitatifs et qualitatifs. Dans la pratique, on retrouve plusieurs méthodes d'évaluation de la pauvreté, parmi lesquelles : - la construction de seuils de pauvreté à partir de la mesure des dépenses des ménages ou de leurs revenus. Ces seuils sont définis à partir d'une consommation minimum (alimentaire et non alimentaire) nécessaire à la survie d'une famille ; - des méthodes participatives, à travers lesquelles les ménages sont classés par rang de richesse par les membres de la communauté ; 13 Site Internet, www.wikipedia.org/wiki/pauvreté. 14 CERISE, Impact : l'évolution récente des enjeux et outils de l'analyse d'impact, dans techniques financières et développement, n°70, mars 2003, p. 4. 10 10 - la construction des indices de pauvreté, qui utilisent une gamme d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Ces différentes méthodes ont leurs avantages et leurs limites. La méthode des seuils de pauvreté utilise les dépenses totales des ménages comme mesure du niveau de vie. Un panier de biens et services, correspondant aux habitudes de consommation locale et satisfaisant un niveau pré-établi de besoins de base pour une personne, est construit et évalué sur la base des prix locaux à la consommation. La valeur de ce panier est appelée « seuil de pauvreté ». Cette méthode est largement acceptée comme mesure de la pauvreté, tant que l'on s'intéresse à la pauvreté économique des ménages. Cependant, les exigences, en termes de données, sont énormes : les enquêtes de consommation(ou de revenus) sont lourdes, nécessitant des questionnaires longs, très complets, requérant un suivi dans le temps ou un effort de mémoire des ménages enquêtés. Des problèmes méthodologiques existent aussi, par exemple, comment évaluer l'autoconsommation, étant donnée la fongibilité des ressources ? Les méthodes participatives d'évaluation de la pauvreté sont des outils utilisés et largement acceptés pour identifier les groupes vulnérables au sein d'une communauté. Elles peuvent être utilisées dans les programmes de développement, en particulier dans les institutions de microfinance, pour cibler les services sur les clients pauvres. Elles permettent aussi d'identifier les critères locaux sur lesquels les populations s'appuient pour définir les groupes pauvres ou riches. Si elles sont un bon outil de sélection, elles restent cependant limitées pour des comparaisons de niveau de vie à l'échelle régionale, nationale ou internationale. Basées sur le classement subjectif des membres de la communauté, ces méthodes donnent des résultats difficilement vérifiables. Les entretiens qualitatifs sur des questions sensibles requièrent des enquêteurs particulièrement bien formés. Enfin, ces méthodes conduisent toujours à définir un groupe pauvre dans la communauté sans qu'il soit possible de déterminer dans quelle communauté résident les plus pauvres. 11 11 La construction des indices de pauvreté sur la base d'indicateurs décrivant différentes dimensions de la pauvreté se retrouve dans différents domaines. L'indicateur de développement humain en est une illustration bien connue. L'Indicateur de Développement Humain(IDH) est un outil synthétique de mesure du développement humain. Il cherche à donner une vision plus nuancée du développement d'un pays que le simple chiffre du produit intérieur brut par habitant. Il chiffre le niveau moyen atteint par chaque pays, sous trois aspects essentiels : - la longévité et la santé, représentées par l'espérance de vie à la naissance ; - l'instruction et l'accès au savoir, représentés par le taux d'alphabétisation des adultes (pour deux tiers) et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus (pour un tiers) ; - la possibilité de disposer d'un niveau de vie décent, représenté par le PIB par habitant (en PPA). |
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