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Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le nord-ouest de la côte d'Ivoire.

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par Mamadou KONE
Université Felix Houphouët Boigny - Diplome dà¢â‚¬â„¢Etude Approfondi 2009
  

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V-PROBLEMATIQUE

La question alimentaire fait depuis quelques années dans les pays du Tiers-monde et particulièrement en Afrique sub-saharienne, l'objet d'une attention particulière de la part

des organisations internationales et des instances de décisions politiques (Akindès, 1990). Au cours de ces vingt dernières années, la faim et la malnutrition dans le monde ont fait partie des principales sources de préoccupation de la communauté internationale. L'Afrique et certains pays d'Asie du Sud-est sont les régions qui ont été les plus affectés par ce phénomène. Cependant, alors que l'on note de toute évidence une évolution positive dans d'autres parties du globe, l'Afrique au contraire reste la seule région où plus du tiers de la population est exposé à l'insécurité alimentaire caractérisée par la sous-alimentation et la malnutrition. Bien que de nombreux Etats abordent ce phénomène dans la perspective de l'autosuffisance alimentaire dans leur plans nationaux de développement, la faim et la malnutrition continuent de prendre des proportions croissante et se cristallisent à la fois sur les causes et les principaux symptômes de la pauvreté. Bien qu'au cours des quarante dernières années, la production agricole par habitant ait augmenté de 24% et que les prix des aliments aient baissé de 40%, la situation dans la plupart des pays d'Afrique n'a pas été à l'image de ces performances (FAO, 1994). En effet, prés de 33% de la population africaine soit environ 200 millions de personnes, sont sous-alimentées. Leur nombre à presque doublé depuis la fin des années soixante progressant plus ou moins au même rythme que la croissance démographique. C'était déjà pour pallier ce phénomène (notamment dans le tiers monde) qu'au sommet mondial de l'alimentation tenue à Rome en 1996, il a été décidé d'accorder plus d'attention à la question de l'alimentation des populations. Stratégiquement, le sommet suggérait aux gouvernants de promouvoir la volonté politique de lutter contre la faim en facilitant l'accès à la nourriture au plus démunis plutôt que sur la simple déclaration sans action (FAO, 2002). En Côte d'Ivoire, la prise de conscience du problème vivrier et partant de la sécurité alimentaire, est venue à partir des questions de soudure et de l'autosuffisance alimentaire. Elle est réaffirmée dans les plans de développement de 1966. Cela s'est traduit par des actions d'aménagement agricole et de création de structures, du fait que celle-ci correspondaient bien aux préoccupations de l'heure. Aussi, pour éviter la dépendance de l'extérieur pour assurer l'alimentation des populations les autorités n'ont pas hésité à faire le choix de la production vivrière. De manière spécifique, après l'indépendance, les cultures d'exportations comme le café et le cacao ont été privilégies au détriment du vivrier. Cette politique a permis le lancement de vastes programmes de production agro-industrielle. Cela a permis de maintenir un taux de croissance économique estimé a 6% avec un PIB qui a enregistre en terme nominal, des taux de croissance annuelle de 11,30% de 1960 à 1970 et de 17% de 1970 à 1980 (Aka et Djogo, 1987). Ces résultats agro-économiques encourageants, ont-ils réellement permis à la côte d'ivoire d'assurer sa sécurité alimentaire ?

En effet, en restant dans la pratique des cultures d'exportation, les besoins alimentaires, en féculents sont couvert par la production vivrière nationale. Cependant avec le gonflement de la population urbaine estimée à 60% de la population totale, la production nationale de vivrier devient de moins en moins en mesure de satisfaire les besoin de la population ivoirienne. Ce phénomène s'accentue avec la recherche en particulier par les urbains, d'aliments moins coûteux et plus pratique à consommer que les féculents traditionnels. Cela se traduit par une forte demande en céréales impliquant de fortes dépenses dans les importations de riz et de blé. C'est ainsi de 1970 à 1980 les importations se caractérise par une croissance forte et régulière, qui s'accélère en fin de période ; elle est de l'ordre de 360 %, dans une fourchette de 16 à 75 milliards F CFA (Roch, 1988). Aussi on a concédé une sortie de devise de plus de 700 milliards francs CFA de produits alimentaires en 2008. Par ailleurs, ayant basé son économie à la fois sur le capitalisme d'état et sur le libéralisme, c'est l'Etat ivoirien ou l'Etat patron qui pratiquait directement le commerce de ces produits. Ainsi, au niveau commercial, la combinaison des prix à la ferme c'est-à-dire aux producteurs, et des prix élevés sur les marchés internationaux est en effet, synonyme de profit pour l'Etat ivoirien, à travers la caisse de stabilisation créée à cet effet. Les recettes ainsi obtenues permettent d'accroître les investissements dans les infrastructures que le marché ne parvient pas à obtenir et qui, par nécessité doivent être assurées par l'Etat. Cette politique a connu un frein dans son élan avec l'irruption dans les plans nationaux ivoiriens, des programmes d'ajustements structurels de la Banque Mondiale qui se sont étendus de 1980 à 1990. Elle est suivie du désengagement de l'Etat, de la privatisation ou de la suppression de nombreuses de ses sociétés. Ces mesures ont bouleversé les stratégies mises en oeuvre par les autorités ivoiriennes pour assurer la croissance économique, l'autosuffisance alimentaire et consolider le secteur agricole, avec toutes les conséquences que cela comporte. En effet, la privatisation et l'imposition de régimes budgétaires rigoureux par les institutions de Bretton Woods aux entreprises nationales, ont certes, amélioré la structure du système d'incitation, mais à l'inverse, elles ont concouru à provoquer l'effondrement d'une multitude de services d'appui vitaux pour l'agriculture. D'où ces effets perturbateurs sensibles, durables, constatés ici et là sur la production, surtout dans le secteur de la petite agriculture. De sorte que la baisse de l'appui public à l'agriculture et aux services connexes, sans aucune compensation sous forme d'initiative et de ressources privées, a conduit le pays à une dépendance exagérée vis-à-vis des importations des denrées alimentaires.

Le Nord-Ouest du pays sensé être un grenier de vivrier et de zone de développement du coton et de l'anacarde, est-il parvenu à vaincre la faim et assurer sa propre sécurité alimentaire ? Effet, depuis l'indépendance du pays, le Nord-Ouest n'a cessé de faire l'objet d'attention particulière de la part des autorités ivoiriennes tant au niveau des cultures pérennes que des cultures vivrière. En plus des nombreux facteurs pédologiques, climatiques, traditionnels qui ont milités en faveur de la croissance agricole de cette zone, se sont ajoutés des programmes de développement basés sur des cultures vivrière et des cultures de rente notamment le coton, le riz ; et le soja. Si, le développement de la culture du coton dans la partie Nord du pays, a permis à la Côte d'Ivoire, dans les années 1980 d'être l'un des trois premiers producteurs d'Afrique, la région du Nord-Ouest qui a bénéficié de cette opération de développement du coton, a joué un rôle secondaire dans l'essor de la production cotonnière comparativement au reste de la partie Nord du pays, ce qui a suscité une vision négative de la population du Nord-Ouest. En ce qui concerne le développement du riz, les résultats ont été médiocres. Les paysans travaillant sur les blocs ont été très rapidement confrontés à des problèmes d'érosion, d'épuisement de sols et d'enherbement. Aussi, les blocs de culture ont-ils été abandonnés par les paysans. Quant au soja, il avait permis de sédentariser la jeunesse qui était en proie à un exode rural sans précédent en améliorant le niveau de revenu des populations. Cependant, après l'arrêt du projet les populations se trouvent confrontées aux mêmes difficultés. L'impact sur le développement reste aussi moindre (Ministère du plan et du développement, 2006).

Au regard de toutes ces considérations, la question centrale qui s'impose à nous est de savoir qu'en est-il de la sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ? En d'autres termes quel est le niveau de sécurité alimentaire des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire ?

A cette question centrale l'on est tenté de se demander :

Quelle est la situation des disponibilités alimentaires dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ?

Quel est le niveau d'accessibilité alimentaire des populations du Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ?

Quels est le niveau de stabilité des systèmes alimentaires et leurs impacts sur les choix de production agricoles et les modes d'approvisionnement en vivriers?

Quelle est la qualité nutritionnelle des aliments des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire ?

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