Appui de l'union européenne à la réforme du secteur de sécurité en république démocratique du Congo de 2003 à 2015.( Télécharger le fichier original )par Paul SAMANGUA OKITALANGE Université de Kisangani - Licence 2016 |
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALESLes points suivants seront traités dans ce chapitre : le premier point portera sur la compréhension des concepts, le deuxième sur la considération théorique et l'émergence du concept réforme de secteur de sécurité et le troisième et dernier point portera sur la présentation des milieux d'études. 1.1. COMPREHENSION DES CONCEPTSIl est question de définir dans ce point les concepts suivants : appui, réforme et sécurité. 1.1.1. AppuiSelon le dictionnaire le Robert17(*), le terme « appui » signifie action d'appuyer, de s'appuyer sur quelque chose, ce qui sert à soutenir. Le dictionnaire Larousse de poche quant18(*) à lui définit le mot « appui » comme, un soutien, un support, une aide, une protection pour servir la conformation. Quant à nous, nous définissons le terme appui comme étant un soutien apporter dans un secteur pour son amélioration. 1.1.2. RéformeSelon le Petit Larousse19(*), le concept « Réforme » renvoie à deux signifiants, à savoir : retour à une observance stricte de la règle primitive dans un ordre religieux ; changement important, radical apporté à quelque chose, en particulier à une institution, en vue de l'améliorer. Le Dictionnaire Français le Robert20(*) définit quant à lui la « Réforme », comme étant un changement qu'on apporte (dans les moeurs, lois, les institutions) afin d'en obtenir de meilleurs résultats. Il s'agit d'un changement progressif (opposé à la révolution). Dans le cadre de notre étude, par réforme, nous entendons toutes politiques mises en oeuvre pour le changement, l'amélioration et le développement des institutions (lois et organismes) 1.1.3. SécuritéLa notion de sécurité est omni présente dans les préoccupations quotidiennes des individus et touche pratiquement tous les aspects de la vie. On parle de la sécurité sociale, de la sécurité aérienne, de la sécurité routière, de la sécurité environnementale, etc. En fait, la notion de sécurité parait si évidente que l'on ne se donne pas la peine de s'interroger sur elle. Elle est là, elle va de soi. Or comme le dit Arthur Koestler21(*), les choses les plus évidentes sont celle qui méritent le plus d'être examinées. Pendant long temps, sous l'influence de la vision réaliste du monde, la réponse qui emporta l'adhésion quasi-totale de tous a été de concevoir la sécurité comme une question de survie et de lui pré supposer une menace existentielle. On l'appréhende essentiellement comme ayant trait à la survie physique de l'Etat nation et l'agression armée potentielle contre lui. Réduite ainsi à une question de protection et de défense, elle fut considérée comme constituant l'objet privilégié des études de la défense et de la stratégie. Sous l'emprise de cette approche, les analyses en relations internationales se sont cantonnées à appréhender la sécurité plus comme un objet empirique que comme un concept. Ce choix s'explique par la fusion effectuée par le réalisme entre les notions de sécurité et de puissance. La sécurité a été reléguée au statut d'indicateur des succès des Etats dans la compétition militaire. Dès lors, les analyses portant sur elle se sont réduites à une cartographie de la puissance et des menaces militaires. Traditionnellement, en relations Internationales, le concept « sécurité » signifiait la protection d'un Etat, est donc de sa population, contre une menace, normalement militaire. A une époque où les débats sur l'ontologie des théories des relations internationales remettent en cause l'idée que l'Etat soit l'acteur principal du système international, et que l'on explore les différentes sources possibles de menace ou d'insécurité, cette vision simpliste de la sécurité ne tient plus. Parler de sécurité suppose répondre à au moins six questions. Premièrement, il faut savoir quoi ou qui doit être sécurisé. Autrement dit quel est l'objet référent de la sécurité ? Deuxièmement quelle est la nature de la menace ? Celle-ci n'est plus essentiellement militaire22(*). Troisièmement qui doit assurer la sécurité car traditionnellement, l'Etat ne suffit plus ? D'une part les institutions internationales se voient dotées d'un rôle de plus en plus important sur le plan de sécurité internationale, et de la sécurité à l'intérieur des Etats, et d'autre part, on assiste à une privatisation grandissante de la sécurité ; non seulement sous forme des mercenaires dans les pays envoie de développement mais aussi dans les pays industrialisés où les sociétés de sécurité privées prennent de plus en plus de place. Quatrièmement, comment assure-t-on la sécurité ? À une époque où la sécurité ne se limite plus au domaine militaire, les instruments militaires ne suffisent plus pour protéger contre certains types de menace. Etroitement liée à celle-ci est une cinquième interrogation : Avons-nous une conception positive ou négative de la sécurité ? Une conception négative voit la sécurité avant tout comme l'absence de la menace, et donc la meilleur façon d'assurer qu'une telle situation existe est d'éliminer physiquement la menace en question, à défaut de quoi il faut renforcer ses défenses contre celle-ci. Une conception négative de la sécurité est fondée sur la méfiance de l'autre et sur l'existence perpétuelle à un dilemme de la sécurité. Une vision plus positive de la sécurité suppose au moins deux idées : souvent la meilleure façon de chercher la sécurité est de rassurer ceux qui se méfient de vous ; la sécurité ne signifie pas seulement éliminer la menace immédiate mais aussi de travailler sur les sources de l'insécurité. Dans la pratique, la plupart des Etats industrialisés mélangent ces deux conceptions. Enfin, sixièmement, on doit se demander dans quelle mesure il est possible de distinguer la sécurité internes ; externe de la sécurité internationale ? La sécurité interne appartenait au domaine de l'Etat, la sécurité extérieure au domaine de la politique étrangère tandis que la sécurité internationale était la préoccupation principale des adeptes des relations internationales au sens strict du terme. A l'époque de la globalisation, il est de moins en moins certain que l'on pourra tenir de telles distinctions. Le Dictionnaire le Robert23(*) définit encore le terme `sécurité » comme étant un état d'esprit confiant et tranquille. Absence réelle de danger. Sans entrer dans toute discussion sur la nature de la sécurité depuis la fin de la guerre froide, on peut dire que même dans les approches les plus classiques, la notion de sécurité n'est plus tout a fait ce qu'elle était du moins dans le cadre de notre étude, elle signifie tout simplement l'ensemble d'indices qui garantissent le bien être. * 17 Le Robert, Dictionnaire de français, paris, 2013, P23 * 18Dictionnaire la rousse de poche éd GG Média, Allemagne, 2001, P128 * 19PETIT LAROUSSE illustré, paris, 2010, P30 * 20 Le Robert, op.cit. * 21 Arthur Koestler, cité par AYSE CEYHAN, Analyser la sécurité, in cultures et conflits, n31_32, 1998, P41 * 22 Alex Macleod et all, « Identité nationale et théories des relations internationales », in études internationales, volume 35, n1, Mars 2004, P7_24 * 23 Le Robert, op.cit. |
|