Appui de l'union européenne à la réforme du secteur de sécurité en république démocratique du Congo de 2003 à 2015.( Télécharger le fichier original )par Paul SAMANGUA OKITALANGE Université de Kisangani - Licence 2016 |
INTRODUCTIONL'on se convient d'affirmer l'importance de la réforme du secteur de sécurité dans le développement d'une paix durable en République Démocratique du Congo. En RDC, les services de sécurité sont confrontés à deux défis majeurs : maintenir l'ordre pendant les élections et réduire le taux de mortalité galopant (30 000 décès par mois) résultant du conflit. Du côté militaire, il s'agit de créer une armée efficace disposant d'une chaine de commandement unique plutôt que de focaliser toute l'attention sur la démobilisation des anciens combattants1(*). Les interventions de la communauté internationale n'ont cessé d'augmenter en particulier depuis les années 1990. A y regarder de plus près, elles s'inscrivent dans le prolongement des débats et des initiatives pour répondre aux défis de la prévention des conflits violents qui n'ont cessé d'augmenter, la reconstruction post conflit et de la consolidation de la paix ainsi que ceux de la bonne gouvernance. Malgré la multiplication des initiatives, des interrogations subsistent sur la définition du concept de la réforme du secteur de sécurité et ses dimensions, ainsi que sur l'impact de cette réforme sur terrain, notamment dans les pays africains post-conflit. Il n'existe non plus d'approches partagées par tous les acteurs en matière de conception et de la formulation de politiques opérationnelles dans ce domaine. Parlant de la quête de puissance par la RDC, OSSOKAPITA2(*) a définit les conditions et les stratégies de la quête de puissance par la RDC pour la période allant de 1998 à 2010. Il pense que devenir une puissance n'est pas une mince affaire, il est question de s'organiser au niveau interne et externe, car ceux qui sont appelés aujourd'hui puissants ne sont pas nés puissants et les faibles ne sont pas nés également faibles mais c'est un problème de la redynamisation des stratégies à émettre d'autant plus qu'il n'est pas question de rester ferme à la conception de considérer que ceux qui sont aujourd'hui fort resteront éternel et les faibles demeurons. Consacrant la réflexion sur Reforme du secteur de sécurité en RDC, le groupe international Crisis3(*) pense que : Les efforts de réforme de l'armée et de la police en RDC doivent recommencer à partir de zéro. Pendant des années, voire des décennies, l'armée et, dans une moindre mesure, la police, ne servaient pas à assurer la sécurité publique mais étaient essentiellement des organes «prédateurs» à la solde de politiciens et d'officiers poursuivant des buts politiques et économiques personnels tout en perpétrant des violations massives des droits de l'homme. Les nouvelles institutions congolaises et les bailleurs de fonds doivent éviter les écueils du passé. Le groupe est parti encore de la réflexion selon la quelle, actuel système de sécurité est le descendant direct des structures mises en place pendant la période coloniale et maintenues sous la dictature de Mobutu Sese Seko: une armée omniprésente aux effectifs trop grands et une police faible. Contrairement aux autres puissances coloniales, le roi Léopold II et, plus tard, l'État belge, n'ont pas fait la distinction entre les forces militaires et policières. Une «Force publique» unique fut mise en place en 1888 afin de maintenir l'ordre public interne et protéger le pays contre les menaces externes. Le groupe a conclu que même si les forces de police, de gendarmerie et de la garde civile ont existé à différentes époques après l'indépendance, Mobutu avait tendance à utiliser l'armée contre les menaces aussi bien externes qu'internes. Craignant un coup d'État, il a placé aux postes clés des officiers de sa tribu et de sa région natale, la province de l'Équateur, et éliminé violemment ceux qui appartenaient à d'autres groupes ethniques. S'agissant de la réforme du secteur de sécurité dans les pays en développement et en transition, Hubert Wulf4(*) se résume en ces mots : Les politiques des donateurs sont harmonisées mais dans de nombreux cas, diamétralement opposées. De nombreuses organisations internationales qui mettent en avant la démocratie comme une norme universelle n'adhèrent pas forcément à ces normes. Il pense que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International sont guidés par les principes de leurs importants actionnaires du «Nord» tout en imposant des programmes de réformes structurelles sur les pays hôtes afin de réaliser la démocratie et la bonne gouvernance. Même l'ONU n'est pas démocratiquement organisée, elle compte beaucoup de pays membres non démocratiques influençant ses programmes. Pour les donateurs, un test décisif dans la réforme du secteur de la sécurité est de savoir si les relations de défense (en particulier les intérêts sur les armes exportées) font partie ou non de leurs programmes de réforme du secteur de la sécurité. Il semble que loin de suivre cette voie, les principaux donateurs poursuivent leurs intérêts dans les exportations à travers leurs ministères et leurs agences de l'économie et du commerce extérieur, tandis que leurs ministères des affaires étrangères et leurs agences de coopération économique poursuivent l'ordre du jour de la réforme du secteur de la sécurité. Ainsi il conclu que, l'aide étrangère dans cette zone est caractérisée par le manque de cohérence parmi les différents donateurs et dans de nombreux pays entre les différentes agences prenant part à la coopération économique et pour le développement. Ceci est en contraste flagrant avec l'assentiment général sur le fait que le manque de sécurité des personnes est un obstacle fondamental au développement. L'implication dans la réforme du secteur de la sécurité requiert au moins une application stricte des critères de développement pour «ne pas faire de mal» («do no harm»). Fred Ngoy5(*) dit que La réforme a pour but de garantir à l'Etat et aux populations une sécurité efficace et responsable. Elle modifie les institutions pour qu'elles soient plus professionnelles et pour qu'elles soient tenues de rendre des comptes. C'est un processus dirigé par les autorités nationales, et la réforme doit être menée sans discrimination et dans le plein respect des droits de l'homme et de l'État de droit. Il pense qu'il n'existe pas de modèle universel de secteur de la sécurité. L'ONU considère néanmoins que ce secteur doit normalement comprendre des structures, des institutions et un personnel responsable de la gestion, de la garantie et du contrôle de la sécurité. Par exemple: les forces armées, les services de répression, les services pénitentiaires, les services de renseignement, et les institutions responsables du contrôle des frontières, des douanes et de la protection civile. Dans certains cas, le secteur comprend également certains éléments du système judiciaire appelés à connaître des cas de délit et de mauvais usage de la force. Le secteur de la sécurité doit également comporter des organes de gestion et de contrôle et, dans certains cas, peut faire appel à la participation de prestataires informels ou traditionnels de services de sécurité. Il conclu que dans d'autres contextes, la réforme du secteur de la sécurité peut même empêcher qu'un conflit ou une crise n'éclate ou ne reprenne et c'est un processus auquel beaucoup d'États ont recours périodiquement pour faire face à des menaces émergentes ou à des pressions internes ou externes potentielles. ISSA HAMZATI a cherché à savoir en quel terme faut-il inscrire le défi que l'armée nationale aura à faire face à l'intégrité territoriale après le retrait des troupes étrangère de la RDC. A l'issue de ses recherches, il a conclu que la reconstruction et la réorganisation de l'armée nationale pourraient se buter à des obstacles comme séquelles de divisions des politiques et des militaires par l'effet des différentes guerres dans notre pays, l'absence de la prise de conscience, l'influence des pays voisins, l'ethnisme, le tribalisme. S'agissant de la politisation des FARDC face au défi de la formation d'une armée républicaine, IPUNGU KANYOMBE6(*), a voulu savoir pour quoi la formation d'une armée républicaine ne pas jusque là effective ? Il a aussi voulu savoir s'il existe au sein des FARDC une neutralité face aux idéologies politiques. L'auteur a conclu que la formation d'une armée n'est pas encore effective suite à l'instrumentalisation directe ou indirecte des FARDC par les acteurs politiques et les puissances tutélaires Il a encore conclu qu'il n'existe aucune neutralité des FARDC face au pouvoir politique d'autant plus que celles-ci font partie de l'ordre de dirigeant. L'élite militaire congolaise est dans la majorité des cas membre à part entière des configurations dirigeantes et ne sauraient par conséquent remettre en cause l'équilibre des positions dans la hiérarchie des positions de pouvoir. L'armée comme élément de la coalition dirigeante est donc solidaire des intérêts du groupe dominant. VIAUD et DELESTAPIS7(*) ont mis en exergue les détails matériels des armées dont celle du Zaïre. Ils ont voulu faire voir l'importance qu'accordent les pays africains ou du moins les leaders africains à la coopération militaire avec les pays du nord pour la fourniture et l'entretien des équipements militaires. Ils ont précisés les acquisitions ainsi que les modifications des unités matérielles des armées africaines de 1971 à 1986, les pays occidentaux qui leur en sont les principaux fournisseurs ainsi que la masse budgétaire mobilisé à cette fin. De cet ouvrage apparait l'importance de la coopération militaire pour l'acquisition des matériels nécessaires à l'appui des effectifs humains et du devoir de la puissance publique d'arrêter un programme rigoureux et régulier dans le but de promouvoir les potentialités d'une armée. De leur côté, KOSSI AGOKILA et ALL8(*), pensent que la théorisation et cette mise en oeuvre de la réforme du secteur de sécurité ne sauraient bien sûr minimiser par outre mesure le fait que les réalités et défis que la réforme du secteur de sécurité est censée relever sont globalement communs à la plu part des Etats africains quelque soit leur héritage colonial. Cependant, comme leurs analyses les démontrent abondamment, pour répondre spécifiquement aux défis aux quels sont confrontés les Etats francophones, la réforme du secteur de sécurité, dans la pratique, devra être guidée par la prise en compte des particularités propres à cet espace linguistique et politique, particulièrement celle de l'héritage institutionnel dans lequel s'inscrivent la structure et le fonctionnement des différentes composantes des secteurs de sécurité. Boubacar N'Diaye9(*), après avoir posé le postulat du lien intrinsèque entre le parlementarisme, la réforme du secteur de sécurité et démocratie évoque le système de contrôle parlementaire en Afrique francophone qui dérive lui aussi largement du système institutionnel français. Ainsi, les institutions africaines inspirées des institutions de la république reconnaissent-elles indéniablement un certain nombre de prérogatives au pouvoir législatif par ailleurs, la plupart des constitutions des Etats africains francophones reconnaissent que l'organisation de la défense nationale relève du domaine de la loi. Cependant, à la primauté de l'exécutif, le parlement se trouve dans une large mesure marginalisé. Ces derniers auteurs se sont beaucoup penchés sur quelque chose d'important d'autant plus que le cadre institutionnel, inspirateur des pays en développement est un facteur déterminant dans les enjeux de la réforme du secteur de sécurité, si bien que leur analyse tend à revêtir la dimension politico-culturelle qui n'est pas du tout statique dans la perception des affaires politiques en Afrique. Ce qui nous démarque de ces auteurs est que nous analysons un cas concret, l'appui de l'Union Européenne à la réforme du secteur de sécurité en RDC, nous essayons de montrer pourquoi le gouvernement congolais a-t-il initié la RSS et comment elle est appuyer par l'Union Européenne. Au cours de la dernière décennie, la reforme du secteur de sécurité est devenue un élément central de l'agenda international dans les Etats touchés par les conflits. Il existe un consensus croissant parmi les bailleurs sur la nécessité de mettre en place une reforme de secteur de sécurité pour toute stabilisation et reconstruction efficaces. Depuis 2003, cette prise de conscience s'est traduite en RDC par une variété d'initiative menée avec le soutien des bailleurs dans les secteurs de la police, de la défense et de la justice. Si certaines de ces initiatives ont pu paraitre initialement prometteuses, globalement, les progrès en matière de reforme de secteur de sécurité en RDC sont très limités. Les observateurs tiennent pour responsables des problèmes actuels à la fois le gouvernement et la communauté internationale10(*) : la communauté internationale parce qu'elle n'a pas si comprendre la complexité de l'environnement des reformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreuses initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est pour sa part critiqué pour son manque d'engagement politique11(*) dans le processus de reforme, pour avoir accordé la priorité aux actions ou opérations militaires pour défaire les rebelles au détriment des reformes institutionnelles et à la protection de la population civile et pour ne pas su s'attaquer à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de la sécurité. Ainsi, concernant notre étude ; nous tenterons de répondre aux préoccupations suivantes : 1. Pourquoi le gouvernement congolais a-t-il initié la reforme du secteur de sécurité et quelles sont les actions prioritaires de cette reforme ? 2. Comment l'Union Européenne appuie le gouvernement de la RDC dans la reforme du secteur de sécurité et quel bilan peut on faire de cet appui ? Répondre à ces questions constitue pour nous les voies et moyens pouvant conduire notre travail vers un résultat escompté. Toute fois, il nous importe d'émettre les hypothèses à ces questions. L'hypothèse, selon PINTO12(*), se définit comme une réponse provisoire à la question posée, une proposition relative à l'explication d'un problème, d'un phénomène, d'une cause provisoire. C'est une relation supposée en une cause et un effet. Par ailleurs, Grawitz13(*) affirme que l'hypothèse doit être formulée à des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse à la question posée. De ce qui précède, nous aurons à vérifier les hypothèses selon lesquelles 1. La destruction des forces de sécurité, les années de crise et des guerres ayant affaiblies l'autorité de l'Etat, l'incapacité des systèmes judiciaires (cours et tribunaux civil et militaire), parlementaires d'exercer un contrôle externe des forces de sécurité affectés par la corruption et les violations graves des droits de l'homme seraient les causes de l'initiation de la RSS par le gouvernement de la RDC. Les actions prioritaires seraient la restructuration et l'intégration de l'armée, la formation d'une police intégrée d'une part, l'amélioration du système judiciaire et de la bonne gouvernance d'autre part. 2. L'Union Européenne appuierait le gouvernement congolais par ses missions de conseil et d'assistance en matière de RSS (missions EUSEC et EUPOL. Le bilan serait signifiant car Les ressources investies par l'UE et d'autres partenaires internationaux en RDC auraient permis de réaliser des progrès significatifs en matière de Réforme du Secteur de la Sécurité. Les missions de la PESDC de l'UE, EUSEC et EUPOL, auraient soutenu le Gouvernement congolais dans l'adoption de législations indispensables pour une RSS cohérente et efficace. De plus, l'enregistrement biométrique des soldats et la division claire entre la chaîne des paiements et la chaîne de commandement ont contribué à une plus grande cohérence au sein de l'armée et à une efficacité accrue des FARDC. Cependant, des défis considérables persisteraient en vue de l'approfondissement de cette réforme et de la consolidation des acquis engrangés pour les trois piliers de la RSS, à savoir: l'armée, la police, et la justice. En entreprenant cette étude, nous nous sommes fixés 2 objectifs : - Montrer pourquoi le gouvernement congolais a-t-il initié la RSS et d'en présenter le plan de la dite reforme; - Montrer comment l'Union Européenne appuie cette reforme tout en faisant un bilan. La méthode telle que conçue par OTEMIKONGO MANDEFU14(*), c'est une « démarche intellectuelle exigée par le schéma théorique approprié en vue d'expliquer une série des phénomènes observés ». Elle est donc l'ensemble des opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche à atteindre la vérité qu'elle poursuit, les démontre et les vérifies. A la suite d'OTEMIKONGO, nous disons tout simplement que la méthode est une voie qu'empreinte le chercheur pour arriver à l'explication de fait observés. Elle coordonne en outre plusieurs techniques qui sont les moyens concrets. Pour réussir l'explication du problème sous examen, nous avons fait recours à la méthode d'analyse stratégique de M. Croisier et E. Freiberg15(*) qui consiste à se servir des données recueillies lors des entretiens pour définir les stratégies futures probables que les acteurs vont poursuivre les uns à l'égard des autres. Conformément au Protocol descriptif de cette méthode, l'opérationnalisation de notre objet d'étude s'effectue en neuf étapes de la manière suivante : 1. Listage des acteurs du processus étudié : individus ou groupe d'individus censé réagir spécifiquement à la question de la réforme du secteur de sécurité. On cite ici l'armée, la police, les cours et tribunaux, partenaires internationaux et autres institutions de la République ; 2. Observation et description des stratégies des acteurs : à savoir les actions coordonnées de ces acteurs, ce qui nous a permis d'en saisir les objectifs qui se résument en la défense l'intégrité territoriale et de l'ordre public, en la protection des personnes et de leurs biens, au maintien de la justice et au concours de la paix et de la sécurité nationale. Le tout constitue pratiquement le noeud ; 3. Repérage des enjeux de pouvoir : les élections de 2006, 2011 et 2016 qui se prêtent à l'horizon constituent des enjeux forts favorables à l'intégration effective de la réforme du secteur de sécurité dans les programmes institutionnels du pays contre bien sûr les ambitions démesurées et antidémocratiques ne cessant de nourrir certains politiques congolais. La méthode d'analyse stratégique nous a fait comprendre à travers cette étape que la corruption, la politique des alliances, etc. sont également des enjeux fort négatif pouvant bloquer la promotion de la réforme du secteur de sécurité ; 4. Détermination des ressources des acteurs par rapport à leurs objectifs : certes, les groupes d'acteur susmentionnés ont chacun des instruments d'influences politiques, l'un vis-à-vis de l'autre, qui peut faciliter le processus. Notamment, la loi fondamentale demeure au coeur de tous les instruments dont on peut avoir besoin ; 5. Saisie de la culture des acteurs : en République Démocratique du Congo ; les militaires et les policiers face à leur mauvais traitement salarial s'obligent à des actions susceptibles de tout bloquer. De même, les magistrats n'ont pas de choix devant celui qui est au pouvoir, car tout dépend de lui. Ne parlons plus des institutions parlementaires devenues des véritables bastions des théâtres politiques où se démontrent, à une plus forte expertise et ingéniosité, le savoir maintenir sa survie et celle de sa progéniture. Les grandes questions sécuritaires font pratiquement objet de poésie et de sentence de toute qualité ; 6. Hypothèse sur l'attitude future probable : le respect de la loi reste le principe le plus crucial qui déclencherait positivement le processus de la réforme du secteur de sécurité. Car plus la loi resterait les lettres mortes, moins le pays sera consolidé par la réforme du secteur de sécurité et moins le défi de la révolution de la modernité sera relevé ; 7. Le bilan en matière de sécurité en République Démocratique du Congo est tellement sombre qu'il ne se passe des jours sans l'on puisse apprendre des échos y afférents. Donc la situation sécuritaire est catastrophique et demande des actions très concertés et réfléchies pour la réforme du secteur de sécurité son intégration dans le programmes institutionnels ; 8. Risque encouru : le pays étant envahi des politiques avides d'argent et de pouvoir et non épris des valeurs républicaines ; il y a lieu de savoir toujours que la matière d'éducation civique est un domaine important pour décourager des acteurs prêts à tout et éveiller la conscience du congolais sur sa responsabilité citoyenne vis-à-vis de sa propre sécurité sans la quelle le développement tant entendu ne sera possible ; 9. La recherche des points faibles et proposition de correction en matière de sécurité : le tribalisme, le régionalisme, la politisation du secteur de sécurité étant des faiblesses caractérisant notre pays, il est préférable d'organiser ce secteur en tenant compte de compétences, des réalités géostratégiques et de l'intérieur national, quand en ce qui concerne la promotion et l'affectation des acteurs, la définition de terme de référence dans des contextes spécifiquement sécuritaires. Pour la récolte des données, nous avons fait recours à la technique documentaire, à l'interview libre et à l'observation participante. La technique documentaire nous a permis de rassembler les informations relatives à notre recherche à partir des archives, des articles, de revue, des dictionnaires, des documents officiels,... L'interview libre nous a permis de recueillir au près de certains officiers de la police et de l'armée certaines informations cadrant à notre sujet. Quand à la technique d'observation directe, elle nous a aidé à suivre par nous même le déroulement du processus de la réforme du secteur de sécurité en République Démocratique du Congo. Pour la technique de traitement des données, nous avons utilisé la technique d'analyse de contenue. Toute étude en relations Internationales n'a de sens que lorsqu'elle est fondée sur une théorie. Cependant, nous avons recouru dans cette étude à la théorie d'interdépendance complexe de Robert Keohane et Joseph Nye. Cette théorie montre que la dépendance mutuelle des Etats et la limitation de leurs manoeuvres traditionnelles soulignent leur connexion les un à l'égard des autres par des réseaux complexes d'échange. De ce fait, les Etats sont de moins à moins libre d'agir seuls et deviennent de plus en plus interdépendant sur le plan économique, militaire, technologique, culturel16(*),... Notre travail revêt un double intérêt : un intérêt pratique et scientifique. Scientifique dans le sens que ce travail est notre contribution à la politique internationale et l'approfondissement du débat sur la coopération internationale en matière de sécurité dans le pays poste conflit. Pratique du fait qu'il servira d'un cadre de référence susceptible de permettre aux hommes politiques congolais, aux différents acteurs institutionnels ainsi qu'aux principaux donateurs de se comporter conséquemment, et c'est avec toute citoyenneté possible, vis-à-vis des contraintes pouvant faciliter l'intégration de la réforme du secteur de sécurité dans le programme d'action nationaux. Dans un travail scientifique, il est de coutume de délimiter le travail dans le temps et dans l'espace. Dans le temps notre étude couvre la période allant de 2003 à 2015. Date à la quelle l'Union Européenne a déployée sa tout première force en Afrique plus particulièrement en RDC Sur le plan spatial, il couvre l'ensemble du territoire national de la RDC et certains donateurs internationaux dont nous citons en premier lieu l'Union Européenne, les Nations Unies et le Comité d'Aide au Développement. Hormis l'introduction et la conclusion, le présent travail est subdivisé en trois chapitres : le premier chapitre traite des généralités, le deuxième chapitre parle du cadre historique et juridique de la réforme secteur de sécurité en RDC et le dernier est consacré à l'analyse du soutien de l'Union Européenne dans la réforme du secteur de sécurité en RDC. Il est quasi impossible de ne pas rencontrer des difficultés dans la réalisation d'un travail scientifique. Dans la réalisation de ce travail nous nous sommes buté aux problèmes de documentation. L'impossibilité de consulter certains documents officiels ayant trait à notre objet d'étude a constitué notre difficulté majeure qui a été contourné par l'internet. * 1 http://www.crisisgroup.org/fr/regions/Afrique-centrale/rdcongo/104-security-s... La réforme du secteur de sécurité en RDC, compte rendu, Nairobi, Bruxelles, 13 février 2006. Consulté le 23/12/2015. * 2 David OSSO K., Quête de puissance par la RDC : conditions, stratégies et perspectives, Mémoire inédit FSSAP-RI, UNIKIS 2011-2012, P.9 * 3 Crisis International Group, La réforme du secteur de la sécurité en RDC, Rapport Afrique N°104, le 13 février 2006 * 4 Hubert Wulf Réforme du secteur de la sécurité dans les pays en développement et les pays en transition, en ligne sur http://www.berghof-handbook.net * 5 Fred Ngoy, la reforme du secteur de sécurité : opération de maintien de la paix de l'ONU, Kinshasa, 2013. * 6 IPUNGU KANYOMBE, la politique des FARDC face au défi de la formation d'une armée républicaine, mémoire de licence inédit FSSAP-SPA, UNIKIS 2011-2012, P.9 * 7VIAUD et DELESTAPIS, les souverainetés en arme, fondation pour les études de défense, Paris, Juillet 1997, P.158. * 8 KOSSI AGOKILAet ALL, La réforme du système de sécurité en Afrique Francophone : conclusion et recommandation, Edition OIF, Paris, 2010 P.19 * 9Boubacar N'Diayedu rôle du pouvoir parlementaire dans la réforme du système de sécurité post autoritaire un acte de la conférence de la sécurité en Afrique du système de sécurité en Afrique. African Security sector network, Kinshasa juin 2009, p.6. * 10 Dylan Hendricks on et Missak Kasongo: Reforme du secteur de sécurité en RDC: enjeux stratégiques, issue paper N°4: Security sector reform p1. * 11 ICG Congo : une stratégie pour désarmer les FDLR, rapport Afrique n°151. * 12PINTO R., Méthodes de recherche en sciences sociales, Dalloz, Paris, 1971, p.299 * 13 GRAWITZ M., Méthodes de recherche en sciences sociales, Ed Dalloz, 1974, p.16 * 14 OTEMIKONGO MANDEFU Y . Initiation à la recherche scientifique, cours inédit G2 Droit, UNIKIS 2006-2007 * 15 M. Crozier et E. Freiberg cité par OTEMIKONGO MANDEFU, Méthodologie de la science politique, cours ronéotype, L1 SP, FSSAP, UNIKIS 2010-2011, p.89 * 16 Mwayila Tshiyembe, notes de cours de théories et doctrines des relations internationales inédit UNIKIS, FSSAP, RI, G3, 2014 |
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