Appui de l'union européenne à la réforme du secteur de sécurité en république démocratique du Congo de 2003 à 2015.( Télécharger le fichier original )par Paul SAMANGUA OKITALANGE Université de Kisangani - Licence 2016 |
3.4. DEFIS A RELEVEREu égard de ce qui précède, plusieurs défis stratégiques doivent être relevées conjointement par la communauté internationale et le gouvernement pour préparer le terrain politique d'une véritable RSS en RDC : a. Fin du conflit dans les provinces de l'Est.Le premier et le plus important des défis consiste à mettre un terme à la violence cyclique dans l'Est où il existe une forte interprétation des agendas étrangers et locaux. Ce phénomène se manifeste le plus clairement à propos de la « militarisation75(*) » du commerce dans l'Est du pays, où plusieurs forces et groupes armées opposés sont devenus directement impliqués dans les activités commerciales relatives à la protection, à l'extraction et au commerce des ressources minérales. Les réformes structurelles profondes impliquées par RSS et qui sont particulièrement nécessaires en RDC ne peuvent être menées tant que l'armée et le reste de l'appareil de sécurité sont mobilisés dans la conduite de la guerre contre les groupes armés rebelles. De même, il est évident que l'arrêt de la violence dans l'Est est peu probable tant qu'une certaine dose de réforme orientée vers la gouvernance n'est pas mise en place et qu'un commandement et un contrôle plus efficaces ne sont exercés sur les unités de l'armée opérant à l'Est. Or, ce type de réforme n'a jusqu'à présent pas été une priorité du gouvernement et de la communauté internationale dont les efforts se sont concentrés sur l'amélioration des capacités militaires pour accélérer la fin du conflit à l'Est. b. Restauration d'un niveau de base en matière de sécurité et moyen d'existenceLe second défi stratégique pour la RSS en RDC consiste à restaurer un niveau de base en matière de sécurité et moyens d'existence pour les populations affectées par le conflit dans le pays plus particulièrement dans l'Est. Cela inclut non seulement les civils qui supportent le plus gros de la douleur et de la souffrance, mais aussi les différents groupes armés rivaux impliqués dans le conflit si les besoins élémentaires de ces derniers et ceux de leurs familles ne sont pas satisfaits, la prédation brutale ciblant les civils ne manquera pas de se poursuivre. Un dilemme de base se présentera quand un terme sera mis à la violence qui touche le pays et surtout sa partie Est, que ce soit par des moyens politiques ou militaires. Il restera en effet en place dans les provinces orientales des nombreux militaires de FARDC avec un cadre logistique très faible pour les soutenir, des structures de commandement et de contrôle fragmentées et un pouvoir politique centralisé ne disposant que d'un contrôle limité sur la politique militaire menée dans la région. Il restera également des nombreux groupes armés, y compris 4 à 5000 des FDLR, qui continueront de poser des actes de menace à la paix et à la sécurité de la population locale. Sans programme de DDR de grande ampleur, cette menace ne pourra sans doute pas être neutralisée. * 75 Garrett N. and Mitchell H., « Trading conflit for development: utilizing the trade in Minerals from Eastern DR.Congo for development » Ressource consulting service. |
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