Sommaire
Introduction.........................................................................................................3
Première partie : Fondement
théorique........................................................................7
Chapitre 1 : L'abandon
sportif..........................................................................8
I. Trois niveaux d'analyse de l'abandon
sportif.............................................................8
1. L'abandon sportif dans une
« micro-perspective » : le Modèle
Hiérarchique de la Motivation Intrinsèque et Extrinsèque
(MHMIE) comme modèle intégrateur................9
1.1 Les trois types de construits motivationnels inclus dans le
MHMIE......................9
1.2 Les niveaux hiérarchiques de
généralité : situationnel, contextuel et
global............10
1.3 Le rôle de la séquence causale dans la
détermination du comportement................11
2. L'abandon sportif dans une
« meso-perspective » : l'influence des contraintes
sociales et l'attrait pour des activités alternatives, dans le cadre de
la théorie de l'échange
sociale...................................................................................................12
2.1 Le concept
d'engagement......................................................................13
2.2 Les antécédents de
l'engagent.................................................................13
3. L'abandon sportif dans une
« macro-perspective » : l'influence des rôles
sociaux liés au genre et du « typage » sexué
des activités sportives, dans le cadre de la théorie de
Bem)......................................................................................................15
3.1 La construction sociale des identités
sexuées..................................................15
3.2 Les sports de combat comme porteurs de l'identité
masculine..............................16
3.3 La théorie de schémas de genre et l'abandon
sportif..........................................18
3.4 Pratique et abandon sportifs en termes de
genre................................................19
Chapitre 2 : Le
Taekwondo.............................................................................21
I. Compréhension générale de
Taekwondo..................................................................21
1. Définition de
Taekwondo..............................................................................21
2. Histoire de
Taekwondo................................................................................22
3. Tenue, Compétitions, Règles d'arbitrage et
Points................................................23
4. L'aspect éthique de
Taekwondo......................................................................23
5. L'intérêt d'étudier le
Taekwondo dans un cadre d'une approche
sociocognitive..............25
Deuxième partie :
Méthodologie................................................................................26
I. Méthode, Participants,
Déroulement........................................................................27
1. Rappel des hypothèses et les variables
étudiées................................................27
2. Description de
l'étude...............................................................................27
3. Participants ; ses
caractéristiques.................................................................28
4. Choix de l'outil de
l'investigation.................................................................29
5. Déroulement
.........................................................................................30
6. Analyse de
l'entretien................................................................................30
Troisième partie : Présentation et
discussion des
résultats...............................................31
I.
Résultats.........................................................................................................32
II.
Discussion......................................................................................................37
Conclusion..........................................................................................................42
Bibliographie........................................................................................................44
Annexes..............................................................................................................48
Notes..................................................................................................................53
Liste des tableaux
Tableau 1 : indique la population à
étudié et ses
caractéristiques..........................................28
Tableau 2 : indique les thèmes (axes) de
l'entretien semi-structuré el les sous
items....................29
Introduction
Suite aux bénéfices pouvant être
retirés de la pratique du sport, il est encourageant de savoir que les
jeunes peuvent « améliorer » leur condition physique
puis « la maintenir » en s'assurant d'être
quotidiennement actifs. Plusieurs avantages sont d'ailleurs liés
à l'activité et ces avantages touchent différentes
sphères de la vie quotidienne, notamment sur les plans physique,
psychologique, social et scolaire. Parmi les bénéfices de
l'activité sportive, nous pouvons tout d'abord mentionner les effets
positifs pour le système cardiovasculaire. Elle facilite la
stabilité de la pression artérielle et protège
contre la survenue des maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde et
angine de poitrine), quel que soit l'âge. Elle est efficace pour le
maintien du poids de forme et peut réduire les risques
d'obésité. Elle contribue à prévenir le
diabète, en particulier le diabète gras. Elle lutte efficacement
contre le stress, la dépression, l'anxiété. Le sport
maintient et améliore les réflexes, ce qui permet la
prévention des chutes chez les sujets âgés. De plus, il a
un rôle psychosocial : il renforce l'estime de soi, permet
l'intégration à un milieu social et empêche ainsi certains
problèmes d'isolement. En conclusion, le sport améliore
l'espérance de vie et de façon certaine la qualité de vie
(S.Louay, 2011).
Le champ des activités où les individus se
réalisent et s'accomplissent, est large. Sphère intellectuelle,
artistique, professionnelle, le cercle est vaste. A l'intérieur de
celui-ci, le domaine sportif occupe une place de plus en plus valorisée,
particulièrement chez les jeunes. En Tunisie, 191,638 est le nombre
total des organisations sportives publiques et privées, à savoir
toutes les organisations qui gèrent et développent les fonctions
du sport dans le modèle sportif tunisien (données du
Ministère de la Jeunesse et des Sports, 2013). Une étude
conduite par l'Observatoire National du Sport portant sur les pratiques
physiques et sportives des tunisiens a montré que 17.2% de Tunisiens
âgés de six ans et plus avaient participé à des
activités physiques et sportives. Il ressort de cette étude
réalisée en coopération avec l'Institut National des
Statistique que la pratique du sport se trouve plus populaire auprès des
hommes, alors que 25% d'entre ceux qui sont âgés de plus de six
ans ont déclaré qu'ils avaient exercé des activités
physiques ou sportives, le taux de pratiquantes filles n'a pas
dépassé 9%. Le taux de pratiquants le plus important se situe
dans la tranche d'âge 11 -17 ans correspondant à 39.54%. Bien
plus que le loisir favori de la jeunesse, le sport est devenu un
événement social considérable, qui n'a pas fini son
expansion. Pourtant, ces données statistiques, comme les
représentations courantes qui veulent que l'activité physique et
sportive soit source de satisfaction chez les enfants et les adolescents car
inscrits dans leur « nature », masquent un paradoxe : un abandon
élevé de la pratique sportive au moment de l'adolescence.
Beaucoup de jeunes abandonnent le sport après seulement une petite
période de pratique. Plus précisément, certains chercheurs
ont montré qu'un tiers des jeunes de plus de 12 ans cessent leur
activité sportive (e.g..Gould, 1987). Ce taux d'abandon
s'élève à 80 % quand les jeunes atteignent l'âge de
17 ans. Là encore, ce phénomène est plus observé
chez les filles que chez les garçons. À l'exemple de la
Fédération Tunisienne de Taekwondo (FTTKD) qui n'est pas
épargnée par ce phénomène. C'est pour cela le taux
d'abandon élevé chez les jeunes induit une remise en question de
l'ensemble des domaines constitutifs du système où se trouve
l'athlète actif (Lavallee et al., 1997) et constitue ainsi un challenge
pour toutes les dimensions psychologiques et sociales construites et
évaluées à partir de la pratique sportive et de la
production de performances (Gearing, 1999). Il interpelle également les
professionnels de santé qui soulignent l'importance d'une pratique
physique régulière pour le bien être et la santé des
jeunes (Martens, 1978).
Le Modèle Hiérarchique de la Motivation
Intrinsèque et Extrinsèque de Vallerand (MHMIE, 1997, 2001,
2007b) étudie l'impact que peut avoir l'environnement social, et en
particulier les autrui significatifs, sur la décision de l'abandon en se
basant sur la théorie de la motivation à l'accomplissement, la
théorie de l'autodétermination et la théorie du
comportement planifié (Ajzen, 1985). D'autres perspectives ont
été également proposées par les chercheurs afin
d'étudier le phénomène d'abandon sportif. Certains
chercheurs ont eu recours à la théorie de l'échange social
ou la théorie de l'interdépendance (e.g., Thibaut & Kelley,
1959) afin d'éclaircir les causes correspondantes à l'abandon ou
l'engagement sportif (e.g., Carpenter, Scanlan, Simons & Lobel, 1993). Ces
modèles ont apporté une compréhension plus fine des
processus impliqués dans ce phénomène notamment
l'influence des activités alternatives et des contraintes sociales sur
l'engagement sportif. D'autres études ont pris en compte les rôles
sociaux liés au genre (e.g., Guillet, Sarrazin, Fontayne & Brustad,
2006). Ces études ayant pour objectif de mettre en avant les influences
culturelles qui peuvent conduire certains sportifs à arrêter leur
pratique sportive.
Le problème de l'abandon sportif de haut niveau et ses
conceptions sont inspirés du cadre général portant sur les
transitions de vie : ce travail, porte sur les conditions sociales de
l'abandon de la pratique de Taekwondo de haut niveau chez les jeunes.
Notre étude compte étudier par ailleurs l'existence de cinq
sphères de socialisation chez les jeunes athlètes de haut niveau
: la famille, l'école, les amis, le (ou la) partenaire amoureux (se) et
Taekwondo. Ces milieux participent à la construction de
l'habitus individuel (Bourdieu, 1994), c'est à dire un système de
dispositions (préférences, goûts, manières
d'être et de penser) qui oriente les pratiques (S.louay, 2011). La
diversité des modes de socialisation conduit ainsi l'individu d'adopter
de nouveaux comportements et attitudes en fonction de la nouveauté de la
situation (Hopson & Adams, 1977): un acteur placé
simultanément ou successivement dans une pluralité de mondes
sociaux différents construit et adopte des dispositions qui seront elles
mêmes diversifiées, voire contradictoires (Lahire 1998). Dans la
plupart des cas, les contradictions inhérentes aux divergences entre les
milieux de socialisation peuvent être source de tensions plus ou moins
acceptables : si les différentes sphères de socialisation
s'avèrent trop contradictoires, elles peuvent causer des troubles
dépressifs anxieux, ces troubles se manifestent de manière
récurrente dans la vie du sujet et l'obligent à modifier son
comportement. Ainsi, que toute transition peut entraîner une diminution
temporaire du niveau initial d'estime de soi et de bien-être subjectif
par le remaniement de l'ensemble des repères de l'existence de
l'individu (Kim & Moen, 2001). L'individu pourra réduire leur
antagonisme en délaissant ou transformant certaines pratiques (Lahire
1998). Quelques recherches scientifiques et des témoignages de
psychologues cliniciens amènent à penser que la pratique des arts
martiaux pourrait être associée à la réduction des
symptômes dépressifs anxieux. Les recherches portant sur les
troubles dépressifs anxieux et la pratique du Taekwondo
(Trulson, 1986) semblent indiquer que les personnes qui pratiquent cette
discipline sur une longue période ont des taux d'anxiété
plus faible. Le champ du Taekwondo peut de ce fait apparaître
comme un élément explicatif des phénomènes de
frustrations qui sont la conséquence de la divergence entre les milieux
de socialisation investis dans la poursuite de la pratique du
Taekwondo et non pas dans l'abandon sportif .
La question centrale posée par cette étude
concerne les motifs d'abandon des athlètes tunisiens du haut niveau en
Taekwondo ainsi que les processus par lesquels la perception des
variables sociologiques conduit à l'abandon chez ces joueurs.
De ce fait nous émettons les hypothèses
suivantes :
(Hypothèse 1) Les conditions sociales
défavorables sont la principale cause du désengagement sportif
d'athlète de haut niveau.
(Hypothèse 2) A l'origine, l'apprentissage de
Taekwondo est avant tout un choix parental répondant à
des motifs sociaux et sécuritaires qui ne posent guère des
problèmes de participation.
(Hypothèse 3) En revanche, l'adhésion à
un groupe de Taekwondo de compétition nécessite divers
aménagements. Sa pratique à un niveau de compétition
requiert un investissement personnel considérable sur le plan
physiologique, temporel, humain, émotionnel et financier. Si cette
pratique intensive apporte de nombreux éléments positifs sur la
santé, l'estime de soi, l'organisation, etc., elle nécessite de
nombreux sacrifices. Le sportif doit accepter de consacrer du temps, de
l'énergie et de l'argent pour remplir les exigences. Ceci conduit
souvent à l'abandon.
(Hypothèse 4) En particulier, Le Taekwondo
est une activité considérée comme une activité
à connotation masculine (Salminen, 1990)². En effet, Cette
spécificité amène les joueuses à se
désengager du Taekwondo qui n'est pas en conformité
avec les stéréotypes de leur sexe.
La première partie du présent mémoire
décrit le contexte théorique qui permet d'approfondir la
compréhension du phénomène de l'abandon sportif et
présente les perspectives théoriques qui se sont
intéressées à cette questionne, et ensuite une
compréhension générale du Taekwondo. La seconde
partie présente la méthodologie qui a été mise en
place afin de réaliser cette recherche: les participants, leurs
caractéristiques, le déroulement de l'enquête et l'outil
d'investigation : l'entretien et ses différents axes. La
troisième partie présente essentiellement les résultats de
l'étude générés par une analyse inductive d'un
entretien direct semi-structuré. La quatrième partie porte sur la
discussion des résultats en lien avec les hypothèses suivie
d'une conclusion.
Première partie :
Fondement théorique
Chapitre 1 : L'abandon sportif :
Tout d'abord, il apparaît nécessaire de
définir brièvement ce que sont les concepts clés qui
concernent notre étude selon lesquels nous allons orienter notre choix
de perspectives à développer dans le présent
mémoire.
« Abandon sportif » : Le Petit Robert
définit l'abandon du sport comme étant l'action de renoncer
à poursuivre une épreuve sportive, une compétition. Il
nous semble clair donc, de considérer l'abandon sportif comme
l'arrêt d'une activité sportive. L'abandon peut se manifester de
deux façons. Il peut impliquer soit une cessation complète de
toute pratique sportive, soit le remplacement de l'activité sportive par
une autre activité, qu'elle soit de nature sportive ou non.
« La motivation » occupant une place
primordiale dans l'explication de l'abandon sportif. Nous abordons dans le
présent mémoire une définition qui lui est
associée à savoir : « Le concept de motivation
représente le construit hypothétique utilisé afin de
décrire les forces internes et/ou externes produisant le
déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du
comportement. » (Vallerand & Thill, 1993, p.18). Sur la base de
ces caractéristiques motivationnelles comptons-nous fonder les
orientations à emprunter dans notre travail.
I. Trois niveaux d'analyse de l'abandon
sportif :
Certains sportifs, se trouvent en face de difficultés
dans leurs tentatives d'accomplir une tâche, restent pleinement investis
dans celle-ci en développant leurs efforts tandis que d'autres en
revanche, l'évitent ou fournissent peu d'efforts. Alors les premiers
continuent à pratiquer le sport tandis que les autres au contraire
l'abandonnent très tôt. Afin de comprendre ce dernier
comportement (l'abandon sportif), plusieurs chercheurs ont cherché
à déterminer certains facteurs et processus clés de son
déclenchement chez les sportifs (e.g., Sarrazin, Famose & Cury,
1995).
Il n'existe pas une raison unique à l'abandon, mais une
variété de processus et de causes personnels, situationnels et
culturels. Ces trois perspectives suivantes ont fait appel à trois
modélisations théoriques différentes, que nous allons
développer dans le présent mémoire, pour ensuite mettre en
relation ces perspectives avec les résultats obtenus au cours de cette
étude.
1. L'abandon sportif dans une
« micro-perspective » : le Modèle
Hiérarchique de la Motivation Intrinsèque et Extrinsèque
(MHMIE) comme modèle intégrateur :
Dans le domaine scolaire ainsi que dans d'autres domaines,
Vallerand et ses collaborateurs ont proposé d'affiner la
compréhension des motivations et du processus motivationnel clés
de l'abandon en se basant sur le Modèle Hiérarchique de la
Motivation Intrinsèque et Extrinsèque MHMIE : Vallerand, 1997 ;
2001 ; 2007b.
Vallerand (1997) s'est principalement basé sur trois
théories principales ; la théorie da la motivation
à l'accomplissement, la théorie de
l'autodétermination et troisièmement la théorie du
comportement planifié. Différents types de motivation
présentés précédemment. En effet, Le MHMIE suppose
différents postulats concernant la motivation. Premièrement,
l'analyse de la motivation renvoie à trois formes (l'amotivation, la
motivation extrinsèque et la motivation intrinsèque).
Deuxièmement, ces trois types (formes) de motivations existent chez
l'individu à trois niveaux de généralité
(situationnel, contextuel et globale). Troisièmement, il y a deux types
de déterminant de la motivation : l'un lié à
l'interrelation des niveaux motivationnels et l'autre lié à
l'impact des facteurs sociaux. Quatrièmement, la motivation produit des
conséquences importantes. Un dernier postulat important du modèle
est que l'impact de l'environnement se produit par le biais d'une chaîne
causale de processus psychologiques.
1.1. Les trois types de construits motivationnels inclus
dans le MHMIE :
Le MHMIE indique dans son premier postulat qu'il existe trois
types différents de motivation qui peuvent être rangés sur
un continuum selon leur degré d'autodétermination. Le premier
type de motivation est l'Amotivation qui représente l'absence relative
d'autodétermination, ce concept motivationnel a été retenu
par Vallerand (e.g., 1997, 2001, 2007b) dans son modèle théorique
afin de mieux expliquer la nature des comportements humains. Ensuite, le
deuxième type de motivation est la motivation extrinsèque
représentant le niveau intermédiaire d'autodétermination
entre l'amotivation et la motivation intrinsèque, quatre formes de
motivation extrinsèque ont été pris en compte dans le
modèle de Vallerand (1997, 2001, 2007b). Finalement, un troisième
type de motivation a été retenu par Vallerand dans son
modèle (e.g.,Vallerand, 1997, 2001, 2007b), à savoir la
motivation intrinsèque qui représente le niveau le plus
élevé d'autodétermination. A l'instar de White (1959) et
de Deci (1975), Vallerand et ses collaborateurs (Brunel, Vallerand &
Chantal, 2004) ont enrichi la conception de la motivation intrinsèque
par la prise en compte de trois formes : la motivation intrinsèque
à la connaissance (qui peut être définie comme l'engagement
dans une activité pour les effets positifs qu'une personne en retire
pendant qu'elle apprend, explore et essaye de nouvelles choses), la motivation
intrinsèque à l'accomplissement (qui est définie par le
fait de pratiquer un sport pour le plaisir d'accomplir, de créer quelque
chose ou de se surpasser soi-même) et la motivation intrinsèque
à la stimulation (qui correspond au fait de participer à une
activité pour expérimenter des sensations comme le plaisir et
l'excitation). Cette position tripartie de la motivation intrinsèque
permet une meilleure prédiction de l'engagement dans une activité
particulière liée aux trois types de motivation
intrinsèque. Certaines recherches ont apporté un soutien
empirique pour cette taxonomie dans différents domaines tels que ceux de
l'éducation (e.g.,Fairchild, Horst, Finney & Baron, 2005).
1.2. Les niveaux hiérarchiques de
généralité : situationnel, contextuel et
global :
Selon Vallerand (1997, 2001, 2007b), la motivation
intrinsèque, la motivation extrinsèque et l'amotivation existent
à trois niveaux bien distincts de généralité. Ces
derniers sont le niveau situationnel, le niveau contextuel et le niveau global.
Cette perspective tridimensionnelle a pour but d'appréhender le
comportement humain de façon très large. Le plus bas niveau
postulé de la hiérarchie est le niveau situationnel. La
motivation situationnelle concerne la motivation de l'individu lorsqu'il
effectue une activité spécifique à un moment
précis. Cette motivation situationnelle est considérée non
pas comme une caractéristique individuelle stable, mais comme un
état motivationnel, c'est « l'ici et maintenant de la
motivation » (Vallerand & Grouzet, 2001). Dans une étude
réalisée par Deci (1971), les résultats montrent l'impact
négatif des récompenses sur la motivation intrinsèque
situationnelle. Quant à Vallerand et Grouzet (2001), ils
considèrent que la motivation situationnelle est primordiale dans la
hiérarchie motivationnelle puisqu'elle affecte la motivation des
personnes au moment même où elles en font l'expérience. Le
niveau situationnel est alors essentiel au moment de la pratique d'une
activité sportive. Prenons l'exemple d'une étude menée par
Blanchard et Vallerand (1996a) qui ont montré que les émotions
positives ressenties par les athlètes ainsi que la concentration
étaient positivement corrélées avec la motivation
intrinsèque et la motivation à la régulation
identifiée. Mais au contraire, ces conséquences étaient
négativement liées à l'amotivation. Le second niveau
hiérarchique est le niveau contextuel. La motivation contextuelle est
considérée comme étant plus stable que la motivation
situationnelle et réfère à la tendance plus ou moins
stable de l'individu à être motivé de manière
intrinsèque, extrinsèque ou amotivé dans un contexte
spécifique. Le niveau contextuel est alors essentiel pour comprendre
l'engagement des personnes dans une activité sportive. Enfin, le niveau
global représente le niveau hiérarchique le plus
élevé où le niveau le plus stable de la motivation
globale. La motivation globale réfère à une orientation
motivationnelle globale ou (générale) poussant l'individu
à interagir avec l'environnement selon un mode intrinsèque,
extrinsèque ou amotivé selon une approche propre à la
psychologie de la personnalité (McClelland, 1985), la motivation globale
est perçue comme une différence interindividuelle, elle est
d'ailleurs tout simplement comparable au construit de la motivation tel qu'il
est défini dans cette perspective. Ainsi, cette motivation peut
être apparentée à un trait de la personnalité
(Vallerand, 1997). Dans une étude réalisée par Guay,
Blais, Vallerand et Pelletier, (1999), les chercheurs ont
démontré que les trois types de motivations intrinsèques
et la régulation identifiée étaient positivement
reliés à la satisfaction de vie, alors que la régulation
externe et l'amotivation y étaient négativement associées.
En résumé, les différents types de motivation
intrinsèque et extrinsèque et l'amotivation sont
nécessaires pour comprendre le comportement des sportifs. De plus, ces
différents concepts ayant un aspect successif et hiérarchique.
1.3. Rôle de la séquence causale dans la
détermination du comportement :
Le Modèle Hiérarchique de la Motivation
Intrinsèque et Extrinsèque (Vallerand, 1997) postule que l'impact
de l'environnement se produit par le biais d'une chaîne causale de
processus psychologiques qui s'articulent de la façon suivante :
Facteurs sociaux médiateurs
psychologiques motivation
autodéterminée conséquences
motivationnelles. Ainsi que, cette chaîne causale est
censée se produire aux trois niveaux de généralité.
Plusieurs études ont rapporté un soutien pour une telle
chaîne au niveau situationnel. Ainsi, dans une étude
réalisée avec 358 étudiants universitaires effectuant une
tâche ludique (i.e., NINA), Grouzet et al., (2004) ont appuyé la
séquence causale en montrant que la perception par l'individu de sa
réussite ou de son échec dans la tâche porte deux sens
d'influence soit positive soit négative sur la motivation
autodéterminée par l'intermédiaire des médiateurs
psychologiques (i.e., besoins d'autonomie et de compétence). Finalement,
lorsque la motivation dans la tâche est autodéterminée, les
conséquences associées seront positives (e.g. concentration et
intentions de poursuite dans l'activité). Dans une autre étude
réalisée sur la séquence causale de Kowal et Fortier
(2000), portée sur 104 nageurs canadiens lors d'une séance
d'entraînement de natation. Les chercheurs ont démontré que
l'influence des facteurs sociaux pendant l'entraînement (perceptions des
climats motivationnels portés vers la maîtrise et vers la
performance, ainsi que les perceptions d'auto-efficacité) sur la
motivation situationnelle autodéterminée est
médiatisée par les perceptions de compétence, d'autonomie
et d'affiliation des nageurs. Ensuite, leur motivation situationnelle
prédit fortement les indicateurs de l'état de flow
ressenti pendant la séance d'entraînement. Dans le domaine
sportif, peu de recherches ont testé cette séquence causale afin
d'expliquer l'abandon sportif (e.g., Pelletier & al., 1988). Les
résultats supportent globalement cette chaine causale et confirment le
postulat théorique de Vallerand et Losier (1999). En effet, Pelletier et
ses collaborateurs (1988) dans une étude réalisée sur 350
nageurs canadiens ayant indiqué que lorsque les entraîneurs
avaient un style contrôlant et peu informationnel, les nageurs se
percevaient de ce fait comme étant moins autonomes et moins
compétents. Plus leurs perceptions d'autonomie et de compétence
étaient négatives, plus leurs motivations se
révélaient peu autodéterminé. En revanche, moins
leurs motivations étaient autodéterminées, plus leurs
intentions d'abandonner la natation augmentaient. Finalement, leurs intentions
d'abandonner les amèneraient à un abandon réel
l'année suivante. En guise de conclusion nous pouvons dire que lorsque
la motivation est autodéterminée, il y a eu une hausse
d'ajustement psychologique à la fin d'année, ce qui
suggère fortement que le facteur global a déclenché une
séquence causale ayant mené à des conséquences
globales (ajustement psychologique) par le biais des sentiments d'autonomie et
de motivation globaux.
2. L'abandon sportif dans une
« meso-perspective » : l'influence des contraintes
sociales et l'attrait pour des activités alternatives, dans le cadre de
la théorie de l'échange social :
La pratique sportive se déroule dans un environnement
social globaliste qui dépasse la simple relation entraîneur -
entraîné. La famille, les coéquipiers de classe
(entrainement) ou les amis intimes, les sollicitations extérieures comme
celles de l'école et des loisirs sont autant de variables qui
influencent le processus d'engagement ou désengagement. Les
études descriptives sur les motifs d'abandon font souvent ressortir
« l'attrait pour d'autres activités » comme une raison
importante d'abandon, en particulier au moment de l'adolescence. Aussi, il
semble nécessaire de s'intéresser à d'autres
catégories de facteurs susceptibles d'expliquer le maintien ou l'abandon
d'une activité sportive. La théorie de l'échange
social (e.g., Homans, 1961), et en particulier la théorie de
l'interdépendance (e.g., Kelley, 1983) et le modèle de
l'investissement de Rusbult (e.g., 1980), semblent constituer un paradigme
théorique particulièrement heuristique.
2.1. Le concept d'engagement :
Les théoriciens du paradigme de l'échange social
utilisent le concept « d'engagement » (commitment) pour
décrire un ensemble de facteurs qui explicitent la persistance dans une
action ou dans une relation. Il est notamment défini comme une intention
formulée par les individus de rester au contact d'une activité ou
d'une personne, et de se sentir psychologiquement « attaché »
à elle (Rusbult, 1983). Dans le domaine sportif, Scanlan, Carpenter,
Schmidt, et al. (1993) définissent l'engagement comme « le
construit psychologique qui représente le désir et la
volonté de continuer une activité sportive » (1993, p. 6).
En résumé, l'engagement représente l'état
psychologique d'attachement des individus à leur activité, ou la
force motivationnelle qui les pousse à continuer. Ce construit doit
être clairement distingué de ses antécédents et de
ses conséquences. Les conséquences de l'engagement sont les
comportements réellement manifestés, comme la persistance dans
une relation, dans le travail ou l'abandon sportif. Trois catégories
d'antécédents, que Kelley (1983) nomme les « conditions
causales », peuvent être identifiées. La première
représente le degré d'attrait pour l'activité ou la
relation, en termes de satisfaction, de plaisir, d'amour, ou d'amitié.
La seconde catégorie correspond au degré d'attractivité
des activités alternatives, et la dernière correspond aux forces
ou barrières qui retiennent l'individu dans l'activité ou
à sa relation (i.e., les investissements personnels et les contraintes
sociales).
2.2. Les antécédents de
l'engagement :
L'un des postulats fondamentaux développés par
Thibaut & Kelley (1959) est de considérer l'individu comme un
calculateur rationnel des plaisirs et des souffrances, qui cherche à
gagner le maximum de profit avec un minimum de rendement autrement dit de
maximiser les expériences positives et à minimiser les
négatives. Dans cette perspective, les individus maintiennent une
relation ou continuent une activité aussi longtemps que les
résultats de la participation sont favorables. Le caractère
favorable ou non de l'activité est déterminé par la
balance entre les récompenses et les coûts.
Récompenses et coûts sont des termes génériques
utilisés pour faire référence à la
variété des conséquences potentielles. Dans le domaine
sportif, les récompenses peuvent représenter des
conséquences tangibles comme l'argent, ou les trophées, mais le
plus souvent, elles sont d'ordre psychologique, comme l'atteinte de buts
désirés, les sentiments de compétence et de
maîtrise, l'admiration et l'estime des autres (Smith, 1986). Les
coûts englobent également un ensemble d'expériences, comme
le temps et les efforts passés dans l'activité, les sentiments
d'échec ou de désaccord avec les autres, ou le sentiment d'un
manque d'autonomie. Dans la plupart des modèles, l'analyse
coûts/bénéfices est exprimée par une variable «
d'attractivité » comme la satisfaction (e.g.,Rusbult, 1980) ou le
plaisir (e.g., Scanlan, Carpenter, Schmidt, et al., 1993), résumant
l'expérience affective de l'individu pour une activité ou une
relation. Les individus seraient satisfaits ou aimeraient leur relation ou
activité, quand les bénéfices surpassent les coûts,
et l'insatisfaction surviendrait quand les coûts sont supérieurs
aux bénéfices. En retour, une satisfaction élevée,
est présumée être reliée à un engagement
important. Cependant, en accord avec Thibaut & Kelley (1959), la
décision de rester dans une relation ou une activité n'est pas
seulement basée sur le rapport entre les récompenses et les
coûts. Elle dépendrait aussi de la disponibilité et de
l'attrait pour des alternatives. Par conséquent, une personne
peut choisir de rester dans une activité sportive même si les
coûts sont supérieurs aux bénéfices, quand elle ne
perçoit pas d'alternatives disponibles. A l'inverse, un sportif peut
abandonner une activité même si les bénéfices sont
plus élevés que les coûts, dans le cas où il
perçoit des activités alternatives attirantes. Les
activités alternatives sont vastes. Il peut s'agir d'autres
activités sportives, d'autres loisirs, ou d'autres occupations (e.g.,
être plus souvent avec ses amis, etc.). Une troisième
catégorie d'antécédents de l'engagement réside dans
les « forces ou les barrières » qui sont supposées
retenir l'individu dans l'activité (Rusbult, 1980). Deux construits sont
inclus dans cette catégorie : les investissements personnels et les
contraintes sociales. Dans le domaine sportif, les investissements
personnels font référence aux ressources personnelles comme
le temps, l'effort, l'argent, que les individus mettent dans leur
activité, et qu'ils ne pourront plus récupérer s'ils
arrêtent celle-ci (Scanlan, Carpenter, Schmidt, et al., 1993). En guise a
conclure, que plus les investissements personnels sont importants, plus
l'engagement sera élevé. Autrement dit, plus un sportif a «
investi » dans son activité (en terme d'heure, d'année, ou
d'argent) plus il aura du mal à la quitter ; et inversement.
Néanmoins, l'importance relative de ces ressources peut varier d'un
sport à un autre. Par exemple, des sports comme le patinage artistique
ou l'équitation demandent un investissement financier beaucoup plus
conséquent que des sports comme le football ou la gymnastique. Les
contraintes sociales sont les dernières forces ou
barrières que l'on trouve dans certains modèles (e.g., Kelley,
1983). Ce concept fait allusion à la pression sociale qui peut pousser
un individu à participer à une activité ou à
maintenir une relation. Dans le domaine sportif, certains enfants ou
adolescents pratiquent uniquement pour faire plaisir à des autrui
significatifs comme les parents, l'entraîneur, ou les amis (Scanlan,
Carpenter, Schmidt, et al., 1993). Certains auteurs présument
l'existence d'une relation positive entre la perception d'une pression des
autrui significatifs et l'engagement, dans la mesure où l'individu ne
veut pas essuyer les reproches de son entourage, concomitants à son
arrêt (e.g., Kelley, 1983). Néanmoins, dans le domaine du sport,
des travaux ont montré qu'une pression excessive des autrui
significatifs induisait un stress excessif qui provoquait, au contraire, un
désengagement (e.g.,Scanlan & Lewthwaite, 1984). De plus, le
sentiment d' « obligation », vis-à-vis d'une activité
volontaire comme la pratique du sport, peut diminuer les perceptions de
contrôle et d'autodétermination (Vallerand, 1997), et conduire, en
retour, à un engagement plus faible. Par conséquent, la relation
entre les contraintes sociales et l'engagement est complexe, il apparaît
pertinent d'explorer davantage cette hypothèse lors de recherches
futures, d'où la présence d'un point d'interrogation entre ces
deux variables, en espérant à déterminer plus
spécifiquement l'importance de ce facteur.
En résumé, la théorie de l'échange
social a été utilisée dans certains modèles
théoriques afin d'expliquer l'engagement sportif et/ou l'abandon sportif
(Scanlan & Simons, 1992). Ces modèles ont pu mettre en
évidence certains processus et variables responsables de l'abandon
sportif. Ce dernier apparaît lorsque les coûts de la pratique sont
supérieurs aux bénéfices retirés de celle-ci chez
le sportif. L'abandon se déclenche également quand
l'athlète n'a pas réalisé l'équation
équivalente entre les coûts et les bénéfices, aussi
bien quand il a de fortes contraintes sociales et lorsqu'il a un niveau faible
d'engagement.
3. L'abandon sportif dans une
« macro-perspective » : l'influence des rôles
sociaux liés au genre et du « typage » sexué
des activités sportives dans le cadre de la théorie de
Bem :
Certains cadres théoriques se sont appuyés sur
le concept du genre afin d'expliquer le phénomène de l'abandon
sportif. La théorie de Bem figure parmi les approches les plus
célèbres. Ces caractéristiques conceptuelles nous
amènent à améliorer nos connaissances sur le processus et
les variables qui aboutissent à l'abandon sportif. Héritier
(1996) avance que toutes les cultures humaines sont basées sur une
classification dichotomique des sexes. Même si les peuples
diffèrent entre-eux quant au contenu des perspectives et attributions de
rôles propres à chacun des sexes (Cross & Madson, 1997), tous
sont gérés sur ce principe organisateur majeur.
3.1. La construction sociale des identités
sexuées :
La distribution des hommes et des femmes dans les sports et
les différences de participation, d'investissement et d'engagement entre
les hommes et les femmes semblent davantage la conséquence d'une
socialisation des rôles sexués que d'une différence
d'aptitudes naturelles (e.g.,Bem, 1981). Nous sommes encore aujourd'hui dans
une « construction sociale, qui réglemente les
représentations et les pratiques « acceptables » du corps, et
perpétue la division des rôles. Aux hommes le« faire »,
aux femmes le « plaire » ». (Catherine Louveau-1981). Cette
sexuation est un processus historique toujours opérant. Certains auteurs
(e.g.,Davisse & Louveau, 1991) avancent que la socialisation se construit,
dans le cadre de différentes activités, à partir
d'encouragements, de découragements, de suggestions, de comportements...
Dans ce sens, certains chercheurs (Fontayne, Sarrazin & Famose, 2002)
postulent que le choix des activités présuppose un degré
de cohérence entre le sexe et l'activité. Bourdieu (1998) indique
que le processus de socialisation selon le sexe (le « typage selon le sexe
») aboutit à l'élaboration de schémas cognitifs qui
sont perceptibles dans les représentations sociales, les discours des
acteurs privés, publics et associatifs, mais aussi au sein des familles,
des écoles et des médias. Ces schémas guident le choix des
individus, au point que leur participation à une activité
dépend de leur perception de cette activité comme étant
appropriée ou non à leur sexe. Généralement, chaque
culture dirige et encourage certains comportements et activités
considérés comme des caractéristiques appropriées
ou non pour chaque sexe (Cross & Madson, 1997). De plus, elle donne
à voir les contours de la féminité et de la
masculinité (changeant selon les époques et les cultures) et leur
acceptation sociale. Maccoby et Jacklin (1974) avancent, que les individus
continuent d'apprendre les comportements masculins et féminins conformes
aux standards sociaux tout au long de l'enfance et de l'adolescence. Par
exemple, certains chercheurs indiquent que les filles, pendant leur enfance,
consacrent plus de temps à des activités interpersonnelles, aux
tâches domestiques, aux soins du corps, et ont moins d'activités
sportives (e.g.,Davisse, 2006). Conformément aux standards sociaux, il
est attendu ainsi de la part des femmes qu'elles se montrent sensibles et
tendres, alors qu'il est attendu des hommes qu'ils soient athlétiques,
autoritaires et qu'ils aient confiance en eux (e.g.,Bem, 1983).«
L'histoire des femmes a d'abord été une histoire de leur corps
» rappelait Michelle Perrot (1984), corps sexuel, de la
maternité» c'est pourquoi, les filles ne doivent apprendre un sport
qui exige de la force et de la puissance, puisque la référence
à la mère s'est peu estompée.
3.2. Les sports de combat comme porteurs de
l'identité masculine :
Le sport implique nécessairement le corps ; dès
lors nous adoptons totalement la position de (Fraisse Geneviève, 1996)
rappelant qu'on ne saurait « penser le corps sans son sexe, sans la
sexuation ».
S'agissant d'activités physiques, c'est peu
de dire que « la différence des sexes ne peut y être
neutralisée » (Fraisse, 1996). Les pratiques sportives sont
sexuées, on y observe une distribution différentielle des deux
sexes dans les activités, les fonctions d'encadrement et de
responsabilités ; cette sexuation est un processus historique toujours
opérant. Il apparaît que certains sports ont été de
longue date investis par les femmes : les danses, les gymnastiques, la
majorité des modalités de l'équitation ; d'autres, tels
les sports de glace, la natation ou l'athlétisme (à quelques
disciplines près) se sont féminisés assez rapidement au
cours du XXe siècle. D'autres, en revanche, ne se sont guère
féminisés : la lutte, le cyclisme, le football,
l'haltérophilie, les sports de combats ...
La distribution des hommes et des femmes dans les sports, les
pratiques choisies, les niveaux d'engagement, les goûts sportifs sont en
parfaite homologie avec la division sexuée de toutes les formes de
travail -- des espaces et plus généralement des pratiques
sociales. Les sports sont sexués comme le sont les métiers, les
fonctions, les niveaux de responsabilités. Par exemple, quand il s'agit
de sport de combat, un sport qui est dur physiquement, mais aussi un sport qui
exige des compétences techniques, des compétences scientifiques,
des savoir-faire techniques, il s'agit aussi d'une activité se
déroulant dans un espace risqué, sa pratique devient très
peu investie par les femmes. La durabilité de cette sexuation des sports
et des pratiques sociales, est en partie liée aux représentations
dominantes de la féminité. Ce qui est en cause, ce sont les
normes de la féminité dont on sait qu'elles s'énoncent
principalement à partir des apparences. L'« être au
féminin », c'est-à-dire ce qui est
considéré comme faisant la femme, est souvent réduit
à l'« être perçu » (Bourdieu 1998). La
caractérisation de la féminité est inéluctablement
rapportée au corps des femmes pour lequel des canons fonctionnent.
Aujourd'hui, si peu de femmes choisissent ces sports « de tradition
masculine » (du rugby au cyclisme en passant par le vol libre, le sport de
combat, pour ne citer que quelques exemples), c'est certainement qu'ils ne
s'accordent pas avec les catégorisations spontanées à
partir desquelles hommes et femmes jugent ce qui convient ou non à une
femme, c'est qu'ils s'accommodent mal avec le modèle dominant de la
féminité dans notre culture. L'assignation au masculin de
certains sports, tenace à l'échelle de l'histoire, devient
intelligible en prêtant attention aux aptitudes physiques que ces sports
requièrent, aux rapports au corps et aux engins qui s'y mettent en jeu,
aux caractéristiques techniques et spatiales qui sont les leurs...
Ainsi, montrer ou exercer sa force, se livrer à un combat, porter ou
recevoir des coups, la prise de risques corporels... autant d'attributs
pratiques ou symboliques donnés comme inconvenants avec la
féminité, que les femmes semblent ne pas pouvoir faire leurs et
qui appartiendraient donc, en propre, à la masculinité. Deux
modèles de femmes sont donnés comme positifs : la
femme-mère et la femme bel objet. La fonction maternelle
et l'esthétique sont des références fondamentales, sinon
fondatrices de l'implication des femmes dans certaines pratiques physiques (des
formes d'activités et d'exercices préconisés... Ce sont
ces mêmes images qui sont convoquées quand il s'agit de proscrire
des activités jugées « dangereuses » pour les organes
féminins ou trop « violentes » (par exemple les courses
à pied ou les sports collectifs au début du XXe siècle).
La troisième représentation est celle de la femme
virile. Celle-ci, au contraire des deux autres figures, est donnée
comme modèle repoussoir. Si la référence à la
mère s'est peu à peu estompée au fil du temps (ou se
manifeste autrement, la préconisation du « travail du giron »
est devenue rare, penser l'organisation des pratiques avec des garderies pour
les enfants est très fréquent), la femme bel objet et la femme
virile sont en revanche des références fortement
récurrentes qui ont traversé le siècle. Les sportives,
a fortiori de haut niveau et dans les sports historiquement masculins,
subissent ce que nous tenons à appeler un procès de
virilisation. Encore une question récurrente dans l'histoire de
l'accès des femmes aux sports, mais qui dépasse
complètement l'univers des pratiques sportives. Cette qualification
accompagne l'histoire de l'accès des femmes à des fonctions
socialement dévolues aux hommes. Dans le sport, la
référence à la virilisation persiste largement
aujourd'hui. Ainsi, dès que les sportives dérogent au «
féminin » quant au sport choisi, elles font « un sport d'homme
». C'est le cas par exemple pour le sport de combat, le rugby. La
référence à la femme virile apparaît encore pour
celles qui ont un signe sexuel secondaire habituellement, culturellement
assigné aux hommes, « trop de muscles », les épaules
« trop carrées », « pas assez de poitrine » ou bien
des hanches gommées. Celles-là ont des apparences
considérées au mieux comme « androgynes », elles sont
immédiatement suspectées sur leur identité de femme :
« Ce ne sont pas de vraies femmes », « Le sport
menace leur beauté »,« Elles sont hommasses
», ou encore, désignation banalisée et qui se veut
parfois élogieuse, « des garçons manqués
». De nombreuses sportives posent, malgré elles, et de
façon cruciale, la question des contours de la masculinité et de
la féminité. Elles provoquent, involontairement le plus souvent,
du désordre dans l'ordre des catégories et des rapports de sexe.
Être pareil -- qui est bien autre chose que faire pareil -- est une
perspective insoutenable et impossible.
3.3. La théorie de schémas de genre et
l'abandon sportif :
Généralement, les hommes ont tendance à
avoir une orientation de rôle masculin, tandis que les femmes ont
tendance à avoir une orientation de rôle féminin. Dans ce
cas, on parle d'individus typés sexuellement (sextyped). Plus
précisément, lorsque les individus adhèrent aux
caractéristiques masculines tout en rejetant les caractéristiques
féminines, on parle d'individus typés Masculins. Dans le cas
inverse, on parle d'individus typés Féminins. Cependant, il peut
arriver que des femmes aient une orientation de rôle à connotation
masculine et des hommes aient une orientation de rôle à
connotation féminine. Dans ce deuxième cas, on parle d'individus
« de type sexuel croisé » (cross-sex-typed). Plus
précisément, lorsque les individus n'adhèrent ni aux
caractéristiques masculines ni aux caractéristiques
féminines, on parle d'individus ?Indifférenciés?. Par
contre, lorsque les individus se caractérisent à la fois par des
traits masculins et féminins, on parle d'individus typés
Androgynes. Ces derniers individus sont les plus adaptés
psychologiquement du fait de leur capacité à adopter des
comportements différents pour mieux s'adapter à leur
environnement (Bem, 1985). Bem et Lenney (1976) ont réalisé, par
exemple, une étude afin d'étudier le lien entre l'identité
du genre et le choix des activités à exercer. Les
résultats ont montré que les sujets typés sexuellement
(i.e., hommes Masculins, femmes Féminines) essayent
généralement d'éviter les activités
inappropriées à leur sexe. Ces sujets ressentent un malaise
psychologique et des sentiments négatifs vis-à-vis
d'eux-mêmes quand ils s'engagent réellement dans ces
activités. La mise au jour de ces identités de genre a permis de
démontrer que les individus ont des attentes plus élevées
dans les activités en cohérence avec leur genre et des attentes
plus faibles lorsque le typage sexué de l'activité et le genre de
l'individu sont opposés (Bem, 1981). C'est pourquoi les individus ayant
une forte identité de genre ont tendance à valoriser les
tâches qui sont congruentes avec cette identité.
3.4. Pratique et abandon sportifs en termes de
genre :
Plusieurs recherches (Bem, 1983, 1985) ont, souligné
que les identités de genre (i.e., Masculine, Féminine) vont
servir de guide à l'action en conduisant les individus à des
comportements en cohérence avec leur identité de genre. C'est la
raison pour laquelle les femmes qui souhaitent adhérer aux
stéréotypes de rôles féminins décident
probablement d'arrêter la pratique des activités physiques et
sportives (e.g., Eccles & Harold, 1991). De la même manière,
les sujets n'ayant pas le schème de catégorisation, ou bien qui
n'emploieraient pas ce schéma basé sur la dichotomie du masculin
et du féminin pourraient se considérer, soit comme pratiquant
plus aisément des activités non conformes aux
stéréotypes culturels de leur sexe, soit comme pratiquant de
façon indifférente des activités conformes ou non
conformes aux stéréotypes de leur sexe. Plus
particulièrement, certaines études ont montré que les
sujets chez qui le schème de catégorisation selon le sexe serait
absent hésitent moins à pratiquer des sports
considérés comme traditionnellement inappropriés pour leur
sexe (e.g., Colley, Roberts & Chipps, 1985).
Les recherches qui se sont focalisées sur le
phénomène de l'abandon sportif ont généralement
montré que l'abandon sportif chez les filles était plus important
et survenait plus tôt que chez les garçons (Martino, 1975). Plus
particulièrement, quelques recherches (Thorne, 1993) soulignent que le
fait que les filles veulent qu'elles soient jolies et séduisantes
représente des priorités plus importantes pour elles que de
participer ou de continuer la pratique d'un sport régulier. Pour Eccles
et al., (1983), les filles qui veulent être féminines participent
ou continuent moins dans les sports stéréotypés masculins.
Ainsi, certaines filles sont prêtes à abandonner leur sport afin
d'éviter de compromettre leur féminité (Kane & Synder,
1989). L'abandon sportif chez les filles semble résulter
également d'un conflit entre le rôle de sexe et le rôle
sportif des filles. Plus précisément, certaines recherches
avancent que les joueuses qui adhérent aux rôles sexués
féminins et qui pratiquent un sport « inapproprié »
à leur sexe vivent davantage un conflit entre leur rôle de femme
et celui de sportive que celles qui font des sports plus «
appropriés » à leur sexe (Anthrop & Allison, 1983). Pour
Brown (1985), il semble que ce conflit serait plus fort pendant l'adolescence
où les images stéréotypées de la
féminité ont une influence particulièrement forte.
Chapitre 2 : le Taekwondo :
Puisque nous allons nous intéresser à une
discipline qui appartient à la famille des arts martiaux, il
apparaît nécessaire de définir brièvement ce que
sont ces sports, avant d'aborder les diverses caractéristiques du
Taekwondo. "Les arts martiaux sont des disciplines qui cherchent
à promouvoir l'aptitude au combat" (Reid et Croucher, 1991, p.228)\ Le
dictionnaire Le nouveau petit Robert (2002) indique que: "Les arts martiaux
sont des arts (sport et philosophie) de combat traditionnels japonais (chinois,
coréen, etc.) tels que le judo, le kung-fu, le Taekwondo etc.".
De ces définitions il ressort que les arts martiaux sont des disciplines
combatives et qu'elles promouvaient (incluent) un aspect philosophique et
culturel.
I. Compréhension générale de
Taekwondo:
1. Définition :
Le Taekwondo est un sport de combat libre, d'origine
Coréenne autorise l'exécution des coups des mains et des pieds
nus pour vaincre l'adversaire. C'est une discipline basée sur un aspect
d'attaque et de défense. Le Taekwondo comprend des
Kibon, le Poomse, un entraînement de combat, le
Kyoruki. Le Kuykpa (casse) n'est utilisé qu'en
démonstration et pour tester la puissance des adeptes. La
réflexion, l'attention et la vigilance sont des paramètres
mentaux fortement demandés et donnent une force quasi incroyable. Outre
la philosophie, le travail des frappes de pied, la recherche de l'enchainement
de frappe ainsi que du déplacement y est beaucoup plus présent,
créant ainsi un style plus fluide, plus aérien, plus
spectaculaire et moins statique. La pratique du Taekwondo est possible
à tous âges et sous différentes formes. Tout en restant un
art martial qui se distingue par sa tradition et son esprit, l'évolution
du Taekwondo comme sport amateur international a été
rapide grâce à des milliers de Maîtres coréens qui
enseignèrent leur discipline dans la plupart des 5 continents. Les
premiers Championnats du Monde de Taekwondo ont eu lieu à
Séoul en Mai 1973 et ont débouché sur la formation de la
Fédération Mondiale de Taekwondo (WTF), qui s'efforce de
rendre ce sport martial moderne et universel, développant les
règles afin de répondre aux exigences des sports amateurs
internationaux. Aujourd'hui ce sport à été
incorporé au programme scolaire coréen et aussi dans d'autre pays
de l'école primaire à l'université. Il est même
devenu partie intégrante de l'entraînement militaire en
Corée. Il compte désormais quelque 60 millions de participants
répartis dans plus de 180 pays. Plus de 6000 maîtres et
entraîneurs coréens offrent leur aide à de nombreux
instructeurs locaux, aux quatre coins du monde.
2. Histoire de taekwondo :
Revenons à la source et passons en revue l'histoire de
ce sport devenu désormais planétaire. D'abord, le terme de
Taekwondo : tae signifie pied, kwon
signifie poing, et do signifie discipline. Il
s'agit donc d'un art martial n'utilisant que les quatre membres du corps
humain, l'âme et l'esprit. Les coréens pratiquèrent
très tôt différents art martiaux aussi bien comme sport que
comme technique d'autodéfense. Ces arts martiaux ressemblant au
Taekwondo contemporain remontent au royaume Koguryo (37 av. notre
ère - 668). La peinture murale d'une tombe construite à
l'époque (maintenant en République populaire démocratique
de Corée) montre deux jeunes hommes combattant dans des positions de
base. Des découvertes datant du royaume Paikche (18 av. notre ère
encourageaient surtout les combats à main nue. Les arts martiaux
atteignirent leur apogée durant le royaume Silla (57 av. notre
ère - 935), qui unifia la péninsule coréenne en 668,
notamment grâce au Hwarangdo, organisation militaire,
éducatives et sociale regroupant des jeunes de sang noble, appelé
Hwarang. Les chevaliers de cette caste établie par le Roi
Chinhung étaient dévoués corps et âme à
leur pays. L'esprit martial du Hwarangdo devint la racine de la force
nationale et morale de l'ère Silla et persiste aujourd'hui
même dans les bases philosophiques du Taekwondo contemporain et
des académies militaires des trois armes. Leur code de l'honneur dictait
un dévouement sans condition au pays, la piété filiale,
une fidélité infaillible envers les amis, la bravoure dans les
batailles et la sagesse dans le recours à la violence ou le combat
à mort. Comprendre cette philosophie est indispensable si l'on veut
apprendre les arts martiaux traditionnels de Corée. Durant la dynastie
Koryo (918-1392), l'étude du combat à main nue atteignit
une telle popularité que les rois de la dynastie avaient promu de grands
combats annuels, les soo-bakgi, organisés par les grands
maîtres de l'époque qui établissaient les règles
afin de préserver les valeurs sportives et martiales. Hélas, les
arts martiaux nationaux connurent une période d'obscurantisme sous la
dynastie de Chosun (1392-1910) qui adopta le confucianisme dont les
principes accordaient la préférence à la plume sur
l'épée. Seule, le Roi Chong-jo eut un
intérêt pour les arts martiaux et en 1790, suffisant pour ordonner
l'élaboration d'un ouvrage officiel sur tous les arts martiaux alors
existant en Corée. Un chapitre de cette oeuvre traitant du combat
à main nue sert actuellement de référence pour
l'entraînement du Taekwondo. L'occupation nipponne (1910-1945)
porta encore plus atteinte aux arts martiaux coréens : le gouvernement
colonialiste avait banni toute activité culturelle coréenne, dans
le but de détruire le patrimoine culturelle coréen. Mais arts
martiaux continuèrent à être pratiqués en secret
comme l'expression d'une rébellion silencieuse contre la
répression japonaise. Après la libération, les
maîtres de ces disciplines se réunirent et créèrent
un seul art martial : le Taekwondo.
3. Tenue, compétitions, règles d'arbitrage et
points :
Les compétitions se déroulent en trois manches
de deux minutes chacune, séparées d'une pause de 60 secondes. Le
plastron (Hogoo), mis au point par la WTF est obligatoire dans toutes
les compétitions. Il existe huit catégories, qui vont des poids
plumes aux poids lourds. Un coup de poing compte pour un point. Un coup de pied
au visage ou sur le plastron est également crédité d'un
point. Les attaques ne sont créditées d'aucun point si elles sont
accompagnées ou précédées des gestes suivants :
chute volontaire ou obstruction à l'attaque en maintenant l'adversaire
après avoir reçu un coup de poing ou de pied. Il existe huit
catégories de décisions en compétitions :
disqualification, forfait, blessure, knock-out, points, déduction de
points, supériorité et arrêt du combat par l'arbitre. Il y
a deux tenues appelées Dobok. La tenue de col blanc est
destinée aux ceintures inférieures à la ceinture noire. La
tenue de col noire est destinée aux ceintures noires. Les ceintures sont
de couleurs différentes : noir, noir et rouge, rouge, bleu, verte, jaune
et blanc, suivant le grade. Les débutants ont une ceinture blanche du
10è au 9è keup, puis ils portent la ceinture jaune du
8è au 7è keup, du 6ème au 5è
keup, ils portent la ceinture verte, le 4ème keup est
réservé à la ceinture bleue. Les détenteurs du
3ème au 1er keup reçoivent une ceinture rouge. La
ceinture noire est réservée aux experts du 1ère dan et
plus. Quand à la ceinture noire et ceinture rouge, c'est la couleur de
ceux qui détiennent le premier, le deuxième ou le
troisième poom, dans la division enfant.
4. L'aspect éthique du Taekwondo :
La lecture des textes anciens et modernes démontre que,
dans les arts martiaux, la pratique des techniques est rarement
considérée comme l'unique aspect de l'art. À titre
d'exemple, le "Gorin no sho" ou "Traité des cinq roues", un
ouvrage de stratégies guerrières écrit en 1645 par un
guerrier célèbre, Miyamoto Musashi, fait mention de
recommandations morales que devrait suivre le pratiquant sincère des
arts martiaux. Il est aussi fait souvent référence au fait que
l'entraînement martial est un moyen d'acquérir une discipline et
une moralité conduisant à la formation d'individus matures, ayant
une personnalité équilibrée, en paix avec eux-mêmes
et en harmonie avec leur environnement (Arpin, 1971; Nakayama, 1983; Otake,
2001; Ratti et Westbrook, 1999; Ueshiba, 1938).L'esprit du Taekwondo
est ainsi plus riche. En résumé, la Corée a réussi
pendant de nombreux siècles à survivre et à s'imposer
malgré sa position géographique en étau entre deux
géants agressifs : la Chine et le Japon. La pratique du Taekwondo
vise uniquement à acquérir une capacité à se
défendre. D'un point de vue historique, l'esprit et la volonté
d'exister du peuple coréen ont été
concrétisés par le mouvement de la noblesse coréenne le
hwarang-doou " chevalier de la fleur ". L'idéal de ce mouvement
est fondé sur la recherche de la beauté, de l'harmonie et de
l'épanouissement. L'esprit du Taekwondo est une expression de
ces différences. Il dépasse l'idée d'un art martial
statique fondé sur le sacrifice. C'est au contraire une force
d'épanouissement de l'individu, capable d'assimiler la tradition avec
des idées modernes comme l'Esprit Olympique. Pratiquer le
Taekwondo, c'est rechercher en permanence un équilibre
personnel pour vivre en harmonie avec son environnement. Dans le même
ordre d'idée, Lowry (2002) mentionne que: "Ces
\ko\ryu(écoles classiques) cherchent à transformer le
membre au plus profond de son être et de sa personnalité" (Lowry,
2002, p. 38)4 ". À ceci, le même auteur ajoute: "[...]
l'entraînement des koryun'est pas un processus mécanique,
mais vise plutôt l'élaboration de comportements
spécifiques. Et ces comportements sont spécifiques et uniques
à chaque koryu" (Lowry, 2002, p. 38)5.Ces aspects moraux,
philosophiques et spirituels contribuent à l'impact psychologique de
l'enseignement et de la pratique martiale sur les pratiquants. L'étude
de Trulson (1986) a démontré que l'enseignement des arts martiaux
à déjeunes délinquants n'avait des effets
bénéfiques (diminution de l'agressivité et hausse du
conformisme) que s'ils étaient enseignés de façon
traditionnelle, c'est-à-dire en maintenant les aspects moraux et
philosophiques et non pas uniquement en enseignant des techniques de combat.
L'importance de la moralité est évidente dans les budo.
Le sens du mot do qui forme le terme budo, signifie
"voie" ou "doctrine" et indique une motivation éthique (Ratti et
Westbrook, 1999). Les trois citations suivantes extraites des propos de
maîtres de budon,expriment l'importance du développement
de l'individu, mais également de l'effet que les budo sont
sensés développer chez ceux qui les pratiquent. Cette pratique
n'a pas, selon eux, que des effets physiques, mais aussi un impact direct sur
la personnalité et les valeurs des pratiquants. Il s'en dégage
également que les arts martiaux semblent vouloir se distinguer des
sports, du moins en partie. Le Taekwondo peut être
considéré comme une philosophie de l'équilibre, aussi bien
que comme un moyen pour cultiver le sens et l'état d'équilibre.
(Reid et Croucher, 1991). En bref, la moralité et le
développement personnel sont clairement associés à la
pratique de Taekwondo et représentent un complément
à la simple efficacité des techniques de combat.
5. L'intérêt d'étudier le Taekwondo
dans un cadre d'une approche sociocognitive :
L'intérêt d'un éclairage psychosociale
tient au fait qu'il permet de contextualiser la question de l'investissement
des athlètes de haut niveau tout en repositionnant les sujets
d'étude dans un réseau de relations sociales sportives et extra
sportives. Le plus singulier des traits de la personnalité ou du
comportement d'une personne ne peut se comprendre que si l'on reconstitue le
« tissu d'imbrications sociales avec les autres » (Elias.N, 1991).
Ainsi que l'intérêt d'étudier le Taekwondo se base
principalement sur le fait que la pratique d'un art martial prétend
être associée à des changements psychologiques chez les
pratiquants. En effet, les maîtres de ces disciplines évoquent
souvent un objectif de transformation de l'individu à plusieurs niveaux
grâce à l'entraînement aux arts martiaux (Funakoshi, 1972;
Hayes, 1991; Lowry, 1986a; Musashi, 2001; Nakayama, 1977; Otake, 1978). La
pratique des arts martiaux apporterait, selon ces mêmes auteurs, des
changements psychologiques bénéfiques tels que le calme, la
détermination, et la paix intérieure. Le but du présent
mémoire n'est pas de chercher à savoir si la pratique des arts
martiaux a un impact sur des dimensions psychologiques, il s'agit
d'étudier le lien de causalité entre l'abandon sportif et les
variables sociologiques particulières.
Deuxièmes partie :
Méthodologie
I. Méthode :
1. Rappel des hypothèses et les variables
étudiées :
Notre objectif est d'étudier le lien de
causalité entre l'abandon sportif et les variables sociologiques
particulières pour mieux cerner le phénomène.
Les hypothèses de travail sont les suivantes:
(Hypothèse1) Les conditions sociales
défavorables sont la principale cause du désengagement sportif
d'athlète de haut niveau.
(Hypothèse2) A l'origine, l'apprentissage de
Taekwondo est avant tout un choix parental répondant à
des motifs sociaux et sécuritaires qui ne posent guère des
problèmes de participation.
(Hypothèse3) En revanche, l'adhésion à
un groupe de Taekwondo de compétition nécessite divers
aménagements. Sa pratique à un niveau de compétition
requiert un investissement personnel considérable sur le plan
physiologique, temporel, humain, émotionnel et financier. Si cette
pratique intensive apporte de nombreux éléments positifs sur la
santé, l'estime de soi, l'organisation, etc., elle nécessite de
nombreux sacrifices. Le sportif doit accepter de consacrer du temps, de
l'énergie et de l'argent pour remplir les exigences. Ceci conduit
souvent à l'abandon.
(Hypothèse4) En particulier, Le Taekwondo est
une activité considérée comme une activité à
connotation masculine (Salminen, 1990). En effet, Cette
spécificité amène les joueuses à se
désengager du Taekwondo qui n'est pas en conformité
avec les stéréotypes de leur sexe.
D'où l'importance des variables étudiées
entant qu'axes d'étude et d'analyse comme la famille, l'école,
les amis, le (ou la) partenaire amoureux (se) etc....
2. Description de l'étude:
Cette étude a été mené sur 16 ex
joueurs de Taekwondo de sexe différent (9 fillettes ;
7garçons) qui appartiennent aux différents clubs de
Taekwondo et qui ont fait partie de l'élite nationale.
L'intervalle des âges se situe entre 13-22 ans avec un niveau national et
international de pratique. Ces jeunes interviewés ont abandonné
leur sport au cours des trois années précédentes. Nous
avons abordé le phénomène de l'abandon de la pratique
compétitive de Taekwondo en privilégiant une approche
qualitative par le recueil des données chez les différents ex
joueurs, la passation a était accompagnée d'un entretien semi
directif. Les résultats de l'étude sont
générés par une analyse inductive de l'entretien
semi-structuré, sur chacun des axes choisis (comprenant chacun des sous
items).
3. Participants ; ses
caractéristiques :
La définition de la population est tout d'abord incluse
dans la définition même de l'objet et dans les hypothèses
formulées. Notre choix de la population porte sur un échantillon
hétérogène c'est-à-dire on retient la
diversité ; 16 ex joueurs de Taekwondo de sexe
différent (9 fillettes ; 7garçons).
Les caractéristiques psycho-sociales et
l'historique personnel de la pratique de Taekwondo
|
Tous les athlètes ont fait partie de l'élite
sportive avec un niveau national et international de pratique et ont
abandonné leur sport au cours des trois années
précédentes
|
Le groupe est formé de 16anciens joueurs dont 9
fillettes et 7 garçons avec une moyenne d'âge de
17,5.
|
Age
|
Sexe
|
Ancienneté de l'abondance
|
Appartenance
régionale
|
Classe sociale
|
Nombre de fratrie
|
Sujet1
|
14 ans
|
masculin
|
1 an
|
Nabeul
|
favorisée
|
2
|
Sujet2
|
17 ans
|
masculin
|
2 ans
|
Sousse
|
Moyenne
|
4
|
Sujet3
|
16 ans
|
masculin
|
1 an
|
Gabes
|
Populaire
|
5
|
Sujet4
|
16 ans
|
masculin
|
18mois
|
Sidi Bouzid
|
Populaire
|
2
|
Sujet5
|
16 ans
|
masculin
|
2 ans
|
Sousse
|
Favorisée
|
1
|
Sujet6
|
18 ans
|
masculin
|
3 ans
|
Hammamet
|
Moyenne
|
4
|
Sujet7
|
19 ans
|
masculin
|
3 ans
|
Kairouane
|
Moyenne
|
5
|
Sujet8
|
20 ans
|
féminin
|
3 ans
|
Sousse
|
favorisée
|
4
|
Sujet9
|
19 ans
|
féminin
|
3 ans
|
Sidi Bouzid
|
Populaire
|
2
|
Sujet10
|
17 ans
|
féminin
|
1 an
|
Sidi bouzid
|
Moyenne
|
2
|
Sujet11
|
18 ans
|
féminin
|
2 ans
|
Gabes
|
Moyenne
|
3
|
Sujet12
|
21 ans
|
féminin
|
2 ans
|
Sidi Bouzid
|
Populaire
|
4
|
Sujet13
|
15 ans
|
féminin
|
1 an
|
Sousse
|
Populaire
|
3
|
Sujet14
|
22 ans
|
féminin
|
3 ans
|
Mahdia
|
Moyenne
|
2
|
Sujet15
|
19 ans
|
féminin
|
2 ans
|
Kairouane
|
Populaire
|
2
|
Sujet16
|
19 ans
|
féminin
|
3 ans
|
Kasserine
|
populaire
|
4
|
Tableau 1 : indique la population à
étudié et ses caractéristiques.
4. Choix de l'outil de l'investigation :
Nous avons utilisé l'entretien de type semi-directif.
Il est ni totalement fermé, ni totalement ouvert. Les thèmes
à aborder sont fixés à l'avance.
Le tableau ci dissous présente les différentes
parties de l'entretien semi directif :
Axes et items
|
La famille
|
L'école
|
Les amis (es)
|
Les partenaires amoureux (ses)
|
Le Taekwondo
|
?la progression de la carrière sportive en
fonction de l'origine sociale ;
une analyse des modes de socialisation en termes de classe et
d'origine sociales.
?les processus de transmission et de développe-
ment d'un goût pour la pratique ;
le rôle des transmissions familiales dans l'engagement
sportif.
?les conditions sociales et familiales en rapport avec
l'engagement ;
|
? Le rapport aux études et investissement
sportif ;
comprendre les conditions de progression dans les deux contextes
(une situation à double rôle).
?L'adhésion aux attentes de l'institution
sportive ;
Déterminer la capacité à remplir les
exigences de la pratique du Taekwondo.
|
?Investissement en fonction des relations extra -
sportives ;
une analyse des modes de communications pour déterminer le
rapport entre milieux amical extra- sportif et la pratique de
Taekwondo.
?Investissement en fonction des relations intra
-sportives ;
une analyse des modes de communications pour déterminer
le rapport entre milieux amical intra- sportif et la pratique de
Taekwondo.
|
?Investissement en fonction des attentes des
partenaires ;
une analyse des modes de communications pour déterminer la
capacité à remplir les exigences et les attentes des partenaires
amoureux (ses).
?La capacité de conjuguer une relation amoureuse
avec un partenaire extra-sportif ;
déterminer la capacité à trouver une
équivalence entre les deux contextes (sportif et non sportif).
|
?Le rapport entre le schéma de genre de
Taekwondo et l'identité sexuelle ;
à quel point l'identité de genre pourrait
catégoriser ce sport comme approprié ou non.
?Engagement et satisfaction corporelle ;
la perception de l'image du corps propre atteint d'un changement
physique.
|
Tableau 2 : indique les thèmes (axes) de
l'entretien semi-structuré el les sous items.
Nous avons disposé d'une série de
questions-guides relativement ouvertes à propos desquelles nous voulons
obtenir une explication. Selon Kaufman il faut commencer par quelques questions
simples et faciles, juste pour rompre la glace dit-il.
Nous n'avons pas posé forcément toutes les
questions dans l'ordre prévu initialement. Nous avons laissé
venir le plus possible l'interviewé pour qu'on puisse parler selon une
logique qui nous convient. Nous avons posé les questions que
l'interviewé n'a pas abordé de lui-même.
5. Déroulement :
En ce qui concerne la conduite de l'entretien, nous avons
procédé à trois éléments principaux pour
réussir notre entretien ; premièrement, le contrat de
communication qui commence par fournir : (notre nom, l'objet
de notre démarche, le nom de l'institution). Ce contrat explique de
quelle manière l'interviewé a été choisi (les
modalités d'échantillonnage) et il signale que l'entretien est
enregistré6 en signalant la durée de l'entretien.
Deuxièmement, relancer le débat avec les mots
utilisés par l'interviewé. « Vous avez dit ceci et cela, on
va donc d'abord creuser ceci, puis ensuite cela (tout à l'heure vous
avez dit également que......) ». Et
troisièmement, la durée : maximum 1h,
minimum 3/4h. Pourquoi faut-il du temps, pour pouvoir faire émerger
progressivement la pensée originale du sujet, au début il peut y
avoir des mécanismes de méfiance, de défiance, on peut
avoir un discours de conformité sociale, progressivement ce discours
tombe. Nous avons prévu un endroit calme pour pouvoir mener l'entretien,
faire asseoir les anciens joueurs, les mettre à l'aise et savoir qu'on
ne pourra peut-être pas tout aborder par manque de temps. En ce qui
concerne la transcription de l'entretien, nous avons passé d'un contenu
verbal recueilli oralement à un support écrit. Ce n'est pas un
simple travail d'exécution technique, mais une opération
complexe, comparable à celle d'un copiste et la plus exhaustive c'est la
traduction du notre jargon en langue française, tout cela demande une
grande responsabilité. Comme tout travail de traduction, la
transcription des entretiens peut « coller » plus ou moins au
discours original, depuis la transcription intégrale jusqu'à
divers degrés de la transcription élaborée.
6. L'analyse de l'entretien :
Dans cette démarche nous avons abordé une
méthode simple qui implique la mise en oeuvre des différentes
opérations de base qu'on utilise dans toute analyse de contenu c'est
l'analyse thématique. Ce mode d'analyse est centré sur les
notions ou thèmes7 évoqués à propos de notre objet
d'étude l'abandon sportif. Il s'agit d'obtenir des informations sur cet
objet. La grille d'analyse8 est reproduite en autant d'éléments
du corpus. 16 entretiens ont été menés avec des anciens
joueurs de Taekwondo ayant abandonné plus ou moins
précocement leur carrière, nous avons reproduit la grille
seulement en 14 exemplaires?.
Troisième partie :
Présentation et discussion des
résultats
II. Résultats :
L'axe de la famille: en fonction du
« background » sociologique ; le Taekwondo
est un élément qui diffère d'une famille à une
autre :
Certaines familles (les familles favorisées) sont
préoccupées
aux résultats sportifs de leurs enfants. Ils acquièrent des
récompenses symboliques qui constituent un capital collectivement
instauré, entretenu et partagé par le joueur et sa famille.
Suite à la remise en question des hiérarchies
enquêteurs/enquêtés. Nous avons remarqué que les
bénéfices sportifs majeurs étaient toujours
considérés pour les parents comme une source de
mépris
. Les ex joueurs (sujet1 ; sujet 5 et sujet 8) décrivent ce capital
symbolique comme une source importante de suffisance qui s'inscrire dans le
désir familiale et ses attentes : le
«taekwondoyste« refuse de perdre le profit de ce
capital symbolique et de s'impliquer dans la dépossession des membres de
sa famille : La plus part, ont évoqué l'appréhension
de « décevoir » un père, une mère, un
frère ou une soeur : par ailleurs, ils justifient le
désinvestissement en évoquant la crainte de la blessure qui
semble considérée comme cause principale de l'abandon
précoce.
Sujet 5 d'une fratrie composée d'une seule fille, sa
mère cadre universitaire et son père Chef d'entreprise,
l'engagement sportif pour lui semble s'inscrire dans le désir de sa
famille. Il se présente comme athlète au grand potentiel, et
semble être considéré comme une source de fierté.
« J'avais envie d'arrêter le Taekwondo mais
j'ai longtemps continué pour faire plaisir à ma soeur et à
ma mère. Je me suis forcé pour ne pas décevoir. (...) ma
soeur m'a reproché d'avoir arrêté parce qu'elle
était fière de son frère, fière de dire ce que je
faisais à ses copains. Pour elle j'ai gâché quelque chose,
elle dit souvent que je n'aurais pas du arrêter. Mais, il a fallu me
casser les deux bras et les deux jambes sinon j'aurais continué
! »
Chez certains joueurs et spécifiquement ceux qui
appartiennent aux familles populaires, sont considérés comme des
calculateurs rationnels des coûts et des bénéfices
(Lucie.Forté ,2006), qui cherchent à maximiser leur gain et
à minimiser les dépenses. Pour cela, le désengagement
peut se manifester quand l'analyse coûts/bénéfices qui est
exprimée par une insatisfaction survenant quand les coûts sont
supérieurs aux bénéfices. Dans le domaine sportif, les
récompenses ou bien les bénéfices peuvent
représenter des conséquences appréciables comme l'argent,
ou les trophées. Les coûts représentent
généralement l'ensemble de consécrations, comme le temps
et les efforts passés dans l'activité y compris les
expériences psychiques comme les sentiments d'échec ou le
sentiment d'un manque d'autonomie... De ce fait, lorsque le rendement de la
participation ne sera plus suffisant, les joueurs interrompent une
activité.
«J'ai rien à voir que des coupes et des
médailles qui sont exposées sur le buffet de la salle à
manger. C'est la honte vraiment... Ceci ne procure que des
bénéfices symboliques face aux efforts que je fournis et de
nombreux sacrifices tant pour moi-même que pour ma famille aussi,
j'étais même obligé de payer beaucoup de choses (transport,
tenue vestimentaire, la visite médicale...) avec mon propre
argent... » (Sujet 4, d'origine populaire).
Le processus de transmission d'un goût pour la pratique
de Taekwondo constitue cependant un critère très
différenciateur des deux types de famille (favorisée et
populaire) : Par ailleurs, ce processus de transmission se traduit par des
formes spécifiques de socialisation qui construisent un rapport au
corps performant et impliquent l'acquisition d'un sens de la
compétition.
(L.Forté&Ch. Mennesson ,2012).
Ces modes de socialisation sont influencés de manière
significative par le « background » social de l'individu et notamment
la classe sociale et le rapport au sport de ses parents.
L'axe de l'école : le rapport aux
études, orientation professionnelle et investissement sportif ; une
situation à double rôle.
La plus part des athlètes interrogés
affrontaient des conditions scolaires particulières : répartition
de cursus tout au long de la journée, orientation dans des
filières qui minimisent les heures de récupération et les
activités personnelles (14 sur 16 sont inscrits sur les carnets
scolaires sauf que sujet 13 et sujet 14)°. La grande majorité des
interviewés ont associé l'expression « réalisation de
future» à une réussite professionnelle et, dans leur
discours, tous accordent une place majeure à leur investissement
scolaire. Alors que le Taekwondo n'est pas envisagé comme un
domaine sérieux qui exige d'un métier potentiel. Le plus souvent
les joueurs justifient ce point de vue en évoquant aussi la crainte de
la blessure qui viendrait interrompre prématurément leur
carrière. La poursuite d'un projet professionnel semble totalement
incompatible avec la pratique du sport de haut niveau présente une
corrélation importante avec le fait de cesser (Lucie.Forté
,2006) de pratiquer le Taekwondo.
« Je me suis toujours dit que je passerai le
baccalauréat. D'abord, j'ai commencé à réduire les
entraînements avec les révisions du concours et là j'ai
réalisé que je n'aurais bientôt plus le temps de faire du
sport : entre les titres et le travail personnel, ça n'est vraiment pas
compatible ». (Sujet 9, une fille, d'origine sociale populaire)
Notons que la famille semble exercer des effets à la
fois directs et indirects sur l'investissement sportif : les perspectives
évoquées par les athlètes de haut niveau sont apparues
comme étant souvent liées aux professions et loisirs
familiaux.
Les propos de Sujet 12, une fille, d'origine populaire,
illustrent l'influence d'adhésion aux attentes de l'institut
universitaire sur son engagement dans les premières étapes des
études universitaires.
« Il était nécessaire de
s'engager dans les études supérieures tout en prenant en compte
la réalité des choses : ma famille n'a pu supporter encore
plus les frais de mon entrainement et sur tout de mon adhésion à
l'équipe nationale (j'avais à me déplacer avec mon propre
argent) ... il était nécessaire de s'engager dans les
études de l'université et arrêter le Taekwondo pour pouvoir
continuer le droit de toucher des allocations et éviter le risque de
redoublement ... j'ai arrêté le Taekwondo après le
baccalauréat parce que tout devenait insupportable. »
L'axe des amies : Relations amicales et milieu
sportif ; une relation plus ou moins forte entre l'engagement et la
persévérance dans les relations amicales.
En fonction de la manière de communication entres les
sujets, nous avons pu identifier deux types d'articulations entre les milieux
amical et sportif.
La première forme d'articulation consiste à
attacher une importance au milieu des amis extra-sportifs. Un ancien joueur de
Taekwondo explique par exemple que ses fréquentations amicales
extra sportives l'ont conduit à fumer ses premières cigarettes et
à découvrir les « joies » des sorties en
discothèque.
« C'est dur de ne pas se laisser influencer parce que
quand j'ai quitté le collège, je suis arrivé dans un
lycée où on était mélangé, il n'y avait pas
que des sportifs. Et là, sans s'en rendre compte, petit à petit,
on se détache du groupe d'entraînement on fréquente
d'autres bandes d'amis, on les suit en boite, on se met à fumer. On ne
sait plus trop comment se positionner par rapport aux copains du groupe
d'entraînement ». (Sujet 4, un garçon, d'origine
populaire)
Cependant, une articulation cloisonnée des milieux
amical et sportif n'est pas systématiquement néfaste
(Lucie.Forté, 2006) à la pratique de Taekwondo. Elle
peut permettre de diminuer le stress lié aux exigences sportives et de
prévenir certaines troubles dépressives, une sorte de
distraction.
« Quand je le peux, j'essaye d'oublier un peu le
Taekwondo. Avec mes amies le weekend on va à la compagne, on fait du
sport, ça me permet de ne pas tout le temps penser aux compétions
et par là même de moins stresser. (...) L'été je
prends un mois de vacances. C'est primordial, j'ai besoin de cette coupure : de
tout oublier pour retrouver l'envie à la rentrée ».(
Sujet 10, une fille, d'origine moyenne)
Le deuxième type d'articulation concerne les joueurs
qui attachent une forte importance à leurs amis intra-sportifs, plus
particulièrement les filles. Plusieurs d'entre elles ont
évoqué l'existence de phénomènes d'exclusion
liés à des rivalités sportive, géographique, et
amoureuse au sein de l'équipe nationale féminine. Parfois, ces
tensions deviennent trop pesantes :
« J'ai arrêté le Taekwondo parce qu'il
était presque impossible de se faire des amis : trop de clivages et de
jalousies entre les filles. Certaines ont pour objectif d'aller en stage ou en
sélection afin de s'adonner à leur au sport et de faire fi du
reste. Moi pas ».( Sujet 14 , une fillette, d'origine moyenne)
L'axe des partenaires amoureux (ses) : Des
relations amoureuses plus ou moins intégrées au milieu
sportif.
Tous les sujets ont évoqué la difficulté
d'adopter à la fois pratique de Taekwondo de haut niveau et
relation amoureuse avec un partenaire extérieur au milieu de
Taekwondo. Les raisons évoquées sont en relation
à une inaptitude de subir tous les exigences de ses partenaires et de
réaliser ces attentes voulues. Le quasi totalité des joueurs qui
se sont désinvestis fréquentait, au moment de l'arrêt, un
partenaire amoureux extra sportif. Ici encore, l'articulation cloisonnée
des deux milieux génère souvent des tensions.
Il apparait que la fréquentation de choisir des
partenaires intra-sportifs chez les filles est plus importantes que chez les
garçons, c'est apparue très considérable en terme d'une
variation des attentes en fonction du sexe. À ce titre, il convient de
signaler que les filles «taekwondoystes« de haut
niveau « s'autocensuraient » plus fréquemment que
leurs homologues masculins dans leur investissement sportif.
Les propos de sujet 15, une fille d'origine populaire,
illustrent tout ça :
« Mon petit copain, comme moi il a fait partie de
l'équipe nationale. Il habite un peut loin d'ici mais je le vois en
stage et dans certaines compétitions ! Quand j'étais membre de
l'équipe nationale. J'avais choisi les joueurs d'un bon niveau pour
qu'ils puissent comprendre quand je ne peux pas les voir ou quand je
m'entraîne. Ça m'évite de m'éparpiller.
»
Lorsque les opportunités locales de rencontrer un
joueur de haut niveau sont faibles, ces superpositions plus ou moins
conscientes, volontaires et stratégiques impliquent le
développement de relations courtes (le temps d'un stage ou d'une
compétition) ou à distance (Lucie.Forté, 2006) ; le
maintien et l'entretien d'une relation est alors le fait d'une
variété de moyens de communications : réseaux sociaux,
téléphone, courriers électroniques, des SMS.
L'axe de Taekwondo : l'identité
de genre ; une tendance à catégoriser ce sport comme
approprié ou non.
Nous avons pu remarquer que certaines joueuses ont
été désinvesties sous prétexte que le
Taekwondo provoque leur nature féministe. Ce qui est mis en
cause, ce sont les critères de la féminité, définis
par la société et qui s'articulent principalement autour des
apparences. L'« être au féminin »,
c'est-à-dire ce qui est considéré comme faisant la femme,
est souvent réduit à l'« être perçu
» (Bourdieu, 1998). La définition de la féminité
est forcément rapportée au corps des femmes pour lequel des
normes s'émergent.
La référence à la femme Fine
apparaît encore pour celles qui ont un signe sexuel ressembles aux hommes
(des bras trop musclés, des épaules trop carrées, des
poitrines non proéminentes ou bien des hanches gommées).
Celles-là ont des apparences considérées au mieux comme
« hommasses » ou encore, désignation banalisée et qui
se veut parfois élogieuse, « des garçons manqués
», et qui affecte immédiatement leur identité de femme
: « Ce ne sont pas de vraies femmes », « Le sport
menace leur beauté ». On sait que le rapport au corps des
femmes est socialement déterminé et surtout qu'il est «
sans cesse exposé à l'objectivation opérée par
le regard et le discours des autres » (Bourdieu, 1998)
De ce fait les joueuses de Taekwondo essayent
d'éviter cette activité qu'était inadaptée à
leur sexe. Puisqu'elles ressentent une insatisfaction psychologique en recevant
des avis négatifs vis-à-vis d'eux-mêmes et de la
société lorsqu' elles s'engagent réellement dans ces
activités. Sinon elles seront considérées comme
Indifférenciées.
Ce comportement est également souligné par sujet
13, une fille d'origine populaire.
« Deux choses m'éloignent de cette
activité sportive : mes épaules qui sont devenues trop
carrées et mes hanches aussi sont rétrécis ! Je
déteste par-dessus tout me retrouver comme masculine et
déguisée de la féminité et ça renvoie
à des qualités qui sont reconnus contre ma nature
féminine ... En dehors de la pratique, j'essaye d'avoir une vie de
femme normale. Je m'habille dans la mesure du possible d'une manière
féminine, je choisis des vêtements qui cachent mes formes, je me
maquille un peu. En tant que femme, je ne suis pas contente de ces fores,
ça ne me plait pas du tout.»
« Bref le Taekwondo c'est
dé.sa.gré.able... sur le moment parce que je dois adopter
à la fois la combinaison d'un corps sportif de Taekwondo fort et
puissant et femme fine et passive, qui serait sûrement très
difficile. »(Sujet 16, une fille, d'origine populaire).
Cette dernière avance dans son discours pour nous
démontre la construction même d'un sentiment de culpabilité
chez elle, à cause de son choix de pratiquer le Taekwondo en
rappelant son horrible souvenir.
-« Quant à moi mon plus malheureux
souvenir est le décès de mon adversaire, j'avais 12 ans je
connaissais rien à la vie, je me rappelle très bien de
l'événement parce qu'il a bouleversé la vie, le moment
où mon adversaire est tombée suite a un coup de pied dans la
tête, j'ai pleuré en croyant qu'elle était juste en coma,
son entraineur et ses proches l'ont ramené à
l'hôpital. Soudain mon coach est venu vers moi en criant pour me
dire "Sawsan !! La fillette est décédés...Khawla est
morte". C'est la chose la plus horrible...»
Cependant, nous avons pu remarquer l'inverse chez les
garçons, le Taekwondo est en faveur du sexe masculin.
« Oui ! En tant que male le Taekwondo
s'adapte bien à ma personnalité. Et quand je lis mes
résultats, j'ai l'impression de vivre quelque chose de spécial.
Je me sens plus fort, plus à l'aise... je ressens une confiance que je
n'ai pas toujours eu.» (Sujet 9, un garçon, d'origine
populaire)
II. Discussion :
On tient à rappeler que cette recherche d'une option
méthodologique qualitative ne permet pas de démontrer que la
pratique de Taekwondo puisse accentuer un trait de personnalité
chez les adeptes de ces disciplines, mais d'un lien de causalité entre
des variables sociologiques déterminées et abandon sportif.
Cette partie vise à approfondir la compréhension
des résultats obtenus dans la présente étude et à
discuter de la confirmation des hypothèses formulées
précédemment. Par souci de clarté de la discussion, les
résultats concernant la variable des cinq sphères de
socialisation va se faire en vue de répondre aux hypothèses. Les
résultats de l'analyse de l'entretien seront discutés, non pas
pour l'ensemble des cinq sphères de socialisation mais, variable par
variable c'est-à-dire axe par axe.
Les variables sociologiques à
l'étude ; cinq sphères sous la
loupe :
L'analyse des entretiens a démontré qu'il existe
un lien de causalité entre les variables sociologiques et l'abandon de
Taekwondo. C'est-à-dire que l'hypothèse de base de la
présente étude Hypothèse1, les conditions sociales
défavorables sont la principale cause de désengagement sportif
d'athlète de haut niveau a été partiellement
confirmée, certaines hypothèses spécifiques ayant
été aussi confirmées.
L'axe de la famille :
En ce qui concerne la sphère famille, deux
hypothèses en lien avec la variable famille furent formulées. La
première était la suivante: Hypothèse2 À l'origine,
l'apprentissage de Taekwondo est avant tout un choix parental
répondant à des motifs sociaux et sécuritaires qui ne pose
guère de problèmes de participation. La seconde hypothèse
était celle-ci: Hypothèse3 En revanche, l'adhésion
à un groupe de Taekwondo de compétition nécessite
divers aménagements. Sa pratique à un niveau de
compétition requiert un investissement personnel considérable sur
le plan physiologique, temporel, humain, émotionnel et financier. Cette
pratique intensive nécessite de nombreux sacrifices tant pour le joueur
que sa famille. Le sportif doit accepter de consacrer du temps, de
l'énergie et de l'argent pour remplir les exigences. Ceci conduit
souvent à l'abandon. La première hypothèse n'a pas
été confirmée par les analyses d'entretiens. Par
ailleurs, le facteur «choix parental» n'a pas été
cité par les anciens joueurs en tant que cause majeure d'abandon. Alors
que les données récoltées confirment le modèle de
Gould (1987). En effet, l'abandon est un processus progressif qui se construit
au fur et à mesure de la vie sportive du joueur de Taekwondo.
Les composantes personnelles (psychologiques, physiques) et situationnelles
amènent les joueurs du Taekwondo à effectuer, de
manière (in)volontaire, une analyse coûts/bénéfices
de leur pratique. Nos résultats confirment que l'abandon résulte
d'un déséquilibre entre les coûts perçus et les
bénéfices de sa pratique, de l'attrait pour des activités
alternatives, d'un manque d'investissements. Lorsque le joueur de
Taekwondo effectue ce calcul, deux possibilités s'offrent
à lui. Si ce rapport est trop défavorable, l'arrêt de la
pratique représente la seule solution à ses yeux. Si le rapport
est tolérable, il poursuit sa pratique compétitive. Notons que
les athlètes de Taekwondo ayant abandonné ont
vécu à plusieurs reprises cette situation de calcul
coûts/bénéfices avant de prendre une décision
«fatale».
En effet, la théorie de l'échange social
(Thibaut & Kelley, 1959 ; Smith, 1986) postule que la participation est
maintenue chez les individus lorsque les bénéfices sont plus
élevés que les coûts et, au contraire, l'abandon
apparaît quand les coûts sont supérieurs aux
bénéfices. En d'autres termes, les individus abandonnent leurs
activités lorsque le rapport entre les bénéfices et les
coûts n'est plus favorable. À l'instar de Guillet et al., (2002,
étude 1), sur des joueuses pratiquant le handball ou le basketball.
Cette étude qui a été achevé pour mieux
appréhender les variables qui interviennent dans le processus
coûts/bénéfices chez ces joueuses ; le rapport entre
les bénéfices et les coûts a été
opérationnalisé comme étant une variable latente
sous-jacente aux perceptions des joueuses d'atteindre des conséquences
importantes. Plus ces perceptions augmentent, plus les bénéfices
sont importants. Les coûts, quant à eux, représentent le
côté négatif des bénéfices. Dans cette
recherche, les résultats ont montré qu'il y avait un variable
latent « bénéfice perçues », sous-jacente aux
perceptions de compétence, d'affiliation, de progrès, de soutien
de l'entraîneur et de temps joué en match chez les joueuses. Ces
bénéfices perçus prédisaient positivement le
plaisir ressenti dans la pratique sportive. Ces résultats vont dans le
sens des recherches qui montrent que le plaisir résulte d'un ensemble de
perceptions qui sont corrélées entre elles, et reliées
à des dimensions qui amènent à une expérience
sportive positive (e.g., Scanlan& al., 1993). Les résultats ont
également révélé que les bénéfices
perçus étaient positivement liés à l'engagement
sportif chez les joueuses. Ces résultats corroborent les
résultats obtenus par Guillet et al., (2002, étude 2).
L'intérêt majeur de cette étude sur l'abandon sportif
réside dans le fait que les bénéfices perçus
prédisent positivement l'engagement sportif chez les joueuses. En effet,
il semble que plus les joueuses perçoivent que leurs besoins
désirés dans la pratique sportive sont satisfaites (besoins de
compétence, d'affiliation, de progrès, d'être soutenu par
l'entraîneur et de jouer assez dans le match), plus les joueuses
perçoivent qu'elles ont des bénéfices qui surpassent les
coûts (la « face » négative des
bénéfices). Il faut ainsi sensibiliser les parents et les
entraîneurs sur les impacts négatifs de leur pression afin que les
joueuses restent engagées dans leurs activités le plus longtemps
possible.
Notons que la famille semble exercer en premier lieu des
effets à la fois directs et indirects sur l'investissement sportif : les
perspectives évoquées par les athlètes de haut niveau sont
apparues comme étant souvent liées aux professions et loisirs
familiaux. Des recherches futures pourraient s'attacher à
déterminer plus spécifiquement l'importance de ce facteur.
L'axe de l'école :
Les résultats ont montré que le plus souvent,
les joueurs qui ont abandonné leur sport justifient ce point de vue en
évoquant la crainte de l'échec scolaire qui pourrait influencer
leur futur professionnel. Et comme la scolarité est
généralement obligatoire jusqu'à l'âge de 17 ou 19
ans, la plupart des athlètes sont confrontés à un
chevauchement majeur entre leur progression sportive et scolaire (De
Knop,Wylleman, Van Houcke, &Bollaert, 1999). Le double rôle
d'étudiant et d'athlète place les individus dans une situation
où ils doivent investir leur temps disponible et leur énergie
à développer leur potentiel dans deux domaines d'accomplissement
(De Knop etal., 1999). Ceci est confirmé par le fait que préparer
une formation académique ou professionnelle, ou exercer un
métier, a été une raison importante pour que des
athlètes talentueux mettent fin à leur carrière sportive
(Bussmann&Alfermann). Tandis que les parents sont une source d'influence
négative ou positive aux différents âges et niveaux des
carrières sportives d'athlètes, à ce jour, peu
d'études ont exploré l'influence des parents sur les
compétiteurs de haut niveau en relation avec leur engagement dans le
système scolaire.
Les psychologues du sport doivent continuer leurs recherches
sur le rôle que les parents peuvent jouer au cours de la carrière
sportive de leur enfant, même si « la recherche sur les influences
familiales est complexe et difficile » ce qui rend délicat«
d'explorer les complexités des processus familiaux qui existent au sein
des familles d'athlètes » (Hellstedt, 1995, p. 119).
Les deux axes amis et partenaires
amoureux :
Les résultats ont montré la difficulté
d'adopter à la fois la pratique de Taekwondo de haut niveau et
la relation amoureuse avec un partenaire extérieur au milieu de
Taekwondo. Les résultats ont montré aussi que les
joueurs qui sont caractérisés par un fort attachement à
des amis extra-sportifs ont abandonné leur sport mais à un
certain moment une relation extra-sportive n'est pas systématiquement
néfaste ce qui est en conformité avec les interprétations
de Lucie.Forté 2006. Des résultats similaires ont
été obtenus par Guillet et al., (2002, étude 2). Ces
résultats corroborent également les résultats des
recherches montrant une relation positive entre l'engagement et la
persévérance dans les relations amicales (Rusbult, 1980, 1983) et
dans le domaine du travail (Rusbult& Farrell, 1983). Les résultats
d'analyse de contenu ont montré aussi l'existence de
phénomènes d'exclusion liés à des rivalités
sportive au sein de l'équipe nationale féminine. Parfois, ces
tensions deviennent trop pesantes, mais elles ne dépassent pas les
limites des rivalités sportives et amoureuses au sein de l'équipe
nationale tunisienne. Bien que les processus repérés par Simons
et ces collaborateurs (2003) peuvent constituer un élément de
compréhension de ces tensions : en raison de leur longue histoire
d'exclusion sociale et économique par rapport à la
société blanche, les basketteurs et footballeurs noirs
américains ont développé tout un attirail de distinctions
linguistiques et comportementales qui les éloignent de la
société de la « middle class » blanche. Comme le
suggère l'auteur ce processus doit donc être envisagé dans
une perspective historique.
Comme la notion d'engagement est conceptuellement similaire
à la notion des intentions comportementales, nous pouvons
légitimement considérer l'envie ou la volonté de continuer
la pratique sportive comme une intention comportementale chez le sportif. Cette
dernière constitue le prédicateur le plus « proximal »
du comportement réel comme le postule le modèle
hiérarchique de la motivation intrinsèque et extrinsèque
de Vallerand (e.g., 1997). Par conséquent, la relation
intention-comportement est semblable à celle engagement-comportement. En
somme, plus les intentions d'abandonner sont élevées, plus les
sportifs abandonnent, et plus l'engagement est élevé (i.e.,
l'envie de continuer la pratique), moins les joueurs abandonnent. Dans ce sens,
les résultats obtenus sont alors en accord avec les recherches qui ont
montré que plus les intentions d'abandonner diminuent, moins les
sportifs abandonnent (e.g., Sarrazin & al., 2002). En d'autres termes, plus
l'engagement des sportifs augmentent, moins ils vont abandonner leur sport.
Il convient de rappeler que la présente recherche est
la première à tenter de dresser des liens de causalité
entre les variables amis; partenaires amoureux et l'abandon de
Taekwondo. Par conséquent, la majorité des
résultats obtenus sont sans précédent, d'où
l'impossibilité d'établir des comparaisons avec d'autres
recherches. Chaque fois qu'une recherche scientifique sera en lien avec une des
variables à l'étude, il en sera fait mention. Dans le cas
contraire, cela indique qu'il n'existe pas de comparatif.
L'axe du Taekwondo.
En ce qui concerne la sphère du Taekwondo, une
hypothèse a été formulée, stipulant que:
Hypothèse4 Le Taekwondo est une activité
considérée comme une activité à connotation
masculine (Salminen, 1990). En effet, Cette spécificité
amène les joueuses à se désengager du Taekwondo
qui n'est pas en conformité avec les stéréotypes de leur
sexe. Les résultats associés à cette hypothèse
indiquent que le Taekwondo est un sport qui est en faveur du sexe
masculin. C'est la raison pour laquelle les femmes décident
d'arrêter la pratique du Taekwondo.
Certaines recherches similaires ont été obtenus
par (e.g.,Bem,1985 ; Bem&Lenney, 1976) ont souligné que les
individus ayant une forte identité de genre (i.e., Masculine,
Féminine) ont tendance à valoriser les tâches qui sont
congruentes avec cette identité. C'est la raison pour laquelle les
femmes qui souhaitent adhérer aux stéréotypes de
rôles féminins décident probablement d'arrêter la
pratique des activités physiques et sportives (Koivula, 1995). Autrement
dit, certaines études ont montré que les sujets les moins
engagés dans un processus de catégorisation selon le sexe
(Androgynes et Indifférenciés) hésitent moins à
pratiquer des sports considérés comme traditionnellement
inappropriés pour leur sexe (Salminen, 1990). Cette tendance à
catégoriser les sports comme appropriés ou non à
l'identité de genre chez les sportifs a été
également confirmée dans d'autres travaux (e.g.,Koivula, 1995).
Plus précisément, ce chercheur a révélé que
les sportifs typés sexuellement (i.e., Masculins et/ou Féminins)
étaient très susceptibles de catégoriser les sports comme
appropriés ou non à leur genre et limitaient leur participation
seulement aux sports qu'ils estimaient appropriés à celui-ci. En
plus, d'autres études ont démontré que les sujets
typés Masculins et Féminins expérimentaient plus de
problèmes (e.g.,Anthrop& Allison, 1983) et invoquaient plus de
raisons liées au genre pour rejeter des activités
inappropriées.
L'abandon sportif chez les filles semble résulter
également d'un conflit entre le rôle de sexe et le rôle
sportif des filles. Plus précisément, certaines recherches
avancent que les joueuses qui adhérent aux rôles sexués
féminins et qui pratiquent un sport « inapproprié »
à leur sexe vivent davantage un conflit entre leur rôle de femme
et celui de sportive que celles qui font des sports plus «
appropriés » à leur sexe (Anthrop& Allison, 1983). Pour
Brown (1985), il semble que ce conflit serait plus fort pendant l'adolescence
où les images stéréotypées de la
féminité ont une influence particulièrement forte.
Finalement, les résultats de ce thème mettent
en évidence que la sexuation psychologique représente
généralement de manière indirecte une source d'influence
sur les intentions d'abandonner et l'abandon sportif. En effet, les
résultats d'analyse de contenu ont révélé que
l'influence de la sexuation psychologique sur les intentions d'abandonner
était justifiée par les valeurs subjectives de l'activité
et l'habilité perçue chez les joueuses.
Des études futures semblent nécessaires pour
vérifier si les mêmes types des résultats apparaissent chez
des sujets masculins ayant une forte identité de genre qu'ils se soient
typés Féminins ou non et qui pratiquent des activités
connotées masculines, il apparaît pertinent
d'explorer davantage cette hypothèse lors de recherches futures.
Conclusion :
Cette étude qualitative des effets des
différents modes de socialisation sur l'abandon sportif des jeunes
adeptes de Taekwondo de haut niveau a révélé les
principales causes de ce phénomène qui sont (re)connues
principalement par la sphère familiale. Lorsqu'elle constitue un lieu de
socialisation sportive précoce (Lucie.Forté,2006) c'est à
dire d'un système de transmission (préférences,
goûts, manières d'être et de penser) qui oriente les
pratiques. La socialisation familiale enfantine constitue le temps fort de ce
processus. La famille influence également l'orientation professionnelle
du joueur puisque la divergence entre les projets professionnel et sportif
constitue une source importante d'abandon. D'autres facteurs viennent renforcer
cet aspect, appuyant l'influence de la perception du rapport coûts /
bénéfices par le sportif, conformément au modèle de
Gould (1987). Les deux sphères des relations amicales et amoureuses
aptes à s'impliquer de manière plus ou moins intégrante
dans le milieu sportif, à un certain moment ils peuvent favoriser la
poursuite de la carrière sans apparaître pour autant comme une
condition indispensable (Lucie.Forté,2006). Nos résultats ont
validé globalement l'hypothèse en mettant en évidence que
les joueuses féminines abandonnaient fréquemment la pratique du
Taekwondo qu'il provoque leur nature féministe. Comme le montre
Kaufmann (2001), les dissonances entre les milieux de socialisation peuvent
s'avérer difficiles à gérer en terme de la
pluralité qui ne signifie pas pour autant que toutes les dispositions se
valent : elles seront d'autant plus fortes et durables que l'individu les a
acquises et entretenues dès son plus jeune âge, a passé du
temps à les construire et entretient avec elles un rapport heureux
(Lucie.Forté,2006). Dont les transitions seront des points critiques
dans l'existence d'un individu (Ebaugh, 1988), car elles induisent des
changements dans l'environnement, anticipés ou non anticipés,
positifs et négatifs, et résultent divers degrés de stress
(Brammer & Abrego, 1981). Et Comme les arts martiaux sont
fréquemment associés à des changements, tant sur le plan
physique que psychologique, chez les personnes qui les pratiquent, il est
encourageant de savoir que les jeunes peuvent améliorer le processus
d'adaptation psychologique à gérer les différents modes de
socialisation en s'assurant d'être régulièrement actifs.
Recommandations :
L'abandon est un phénomène progressif qui occupe
et interpelle les acteurs des clubs. Tenant compte des résultats obtenus
dans cette étude, nous nous permettons d'émettre les
recommandations suivantes
- Mettre en évidence, un encouragement pour des
séances d'entraînement séduisantes, ludiques et
diversifiées qui participent à la construction d'une nouvelle
mentalité et constituent un moyen efficace dans la lutte contre
l'abandon.
- Trouver s'il est possible de s'impliquer les parents dans
les adhésions sportifs tout en prendre en compte les besoins de soutien
et de développement d'une identité personnelle de leur enfant;
l'engagement des parents doit être pro-actifs et en position de soutien.
Il devient important que les responsables sportifs (entraîneurs,
fédérations sportives) réalisent que les parents doivent
être inclus plutôt qu'exclus du développement sportif et de
la carrière académique de leur enfants. Les parents - même
les entraîneurs - doivent prendre des cours de formation sur la
façon dont leur engagement peut être bénéfique aux
jeunes athlètes, et plus particulièrement sur la façon
dont ils peuvent soutenir leur enfant en faisant face aux demandes des
transitions dans leur carrière sportive, aussi bien qu'aux transitions
dans le parcours de formation qui affectent le développement de la
carrière sportive.
Bibliographie :
- Ajzen, I. (1985). From intentions to
actions : A theory of Planned Behaviour. In J. Kuhl et J. Beckman (Eds),
Action-control : From Cognition to Behaviour, (pp. 11-39). NY:
Springer.
|
- Anthrop, J., & Allison, M. T. (1983). Role conflict and
the high school female athlete. Research Quarterly for Exercise and Sport, 54,
104-111.
|
- Anthrop, J., & Allison, M. T. (1983). Role conflict and
the high school female athlete. Research Quarterly for Exercise and Sport, 54,
104-111.
|
- Arpin, L. (1971). Le guide du judo au sol: Ne Waza.
Montréal: Les Éditions de l'Homme.
|
- Bem, S. L. (1981). Gender schema theory: A
cognitive account of sex-typing. Psychological Review, 88, 354-364.
|
- Bem, S. L. (1983). Gender schema theory and its implication
for child development: Raising gender aschematic children in a gender schematic
society, Signs: Journal of Women in Culture and Society, 8,
598-616.
|
- Bem, S. L. (1985). Androgyny and gender schema theory: A
conceptual and empirical integration. In T. B. Sonderegger (Ed.), Nebraska
syposium on motivation: Psychology and gender (pp. 179-226). Lincoln:
University of Nebraska Press.
|
- Bem, S. L., & Lenney, E. (1976). Sex typing and the
avoidance of cross-sex behavior. Journal of Personality and Social
Psychology, 33, 48-54.
|
- Blanchard, C., & Vallerand, R. J. (1996a). On the
relations between situational motivation and situational consequences in
basketball. Données brutes, Université du
Québec à Montréal.
|
- Bourdieu, P. (1994). Raisons pratiques. - sur la
théorie de l'action. Paris : Seuil.
|
- Bourdieu, P. (1998). La domination masculine. Paris
: Éditions du Seuil.
|
- Brown, B. A. (1985). Factors influencing the process of
withdrawal by female adolescents from the role of competitive age group
swimmer. Sociology of Sport Journal, 2, 111-129.
|
- Brunel, P., Vallerand, R. J., & Chantal, Y. (2004). Une
approche sociocognitive de la motivation en sport. In J. La Rue & H. Ripoll
(Eds.), Manuel de psychologie du sport : 1. Les
déterminants de la performance sportive. Paris : Éditions
Revue E.P.S.
|
- Bussmann, G., & Alfermann, D. (1994). Drop-out and the
female athlete: A study with track-and-field athletes. In D. Hackfort (Ed.),
Psycho-social issues and interventions in elite sport (pp. 89-128). Frankfurt:
Lang.
|
- Carpenter, P. J., Scanlan T. K., Simons J.
P., & Lobel M. (1993). A test of the Sport Commitment Model using
structural equation modeling. Journal of Sport and Exercise Psychology 15 :
119-133.
|
- Colley, A., Roberts, N., & Chipps, A. (1985). Sex-role
identity, personality and participation in team and individual sports by males
and females. International Journal of Sport Psychology, 16, 103-112.
|
- Cross, S. E., & Madson, L. (1997). Models of the self :
self-construals and gender. Psychological Bulletin, 122 (1), 5-37.
|
- Davisse , A. (2006). Filles et
garçons dans les activités physiques et sportives : de grands
changements et de fortes permanences, In A. Dafflon-Novelle
(éd.), Filles-garçons : Socialisation
différenciée ? Grenoble, PUG, pp. 287-301.
|
- De Knop, P., Wylleman, P., Van Houcke, J., & Bollaert,
L. (1999). Sports management - A European approach to the management of the
combination of academics and elite-level sport. In S. Bailey (Ed.),
Perspectives - The interdisciplinary series of Physical Education and Sport
Science. Vol. 1. School sport and competition (pp. 49-62). Oxford: Meyer &
Meyer Sport.
|
- Deci, E. L. (1971). Effect of externally mediated rewards on
intrinsic motivation.
- Journal of Personality and Social Psychology, 18,
105-115.
|
- EBAUGH, H. R. F. (1988). Becoming an ex
: The process of role exit. Chicago : University of Chicago Press.
|
- Eccles, J. S., & Harold, R. D. (1991). Gender
differences in sport involvement : Applying the Eccles' Expectancy-Value Model.
Journal of Applied Sport Psychology, 3, 7-35.
|
- Eccles, J. S., Adler, T. F., Futterman, R., Goff, S. B.,
Kaczala, C. M., Meece, J. L., & Midley, C. (1983). Expectations, values and
academic behaviors. In J. T. Spence (Ed.), Achievement and achievement
motivation. San Francisco : WH Freeman.
|
- Elias, N. (1991). Mozart, sociologie d'un
génie. Paris : Seuil.
|
- Fairchild, A. J., Horst, S. J., Finney, S.
J., & Barron, K. E. (2005). Evaluating existing and new validity evidence
for the Academic Motivation Scale. Contemporary Educational Psychology, 30,
331-358.
|
- Fontayne, P., Sarrazin, P., & Famose, J. P. (2002).
Effet du genre sur le choix et le rejet des activités physiques et
sportives en Education Physique et Sportive: Une approche additive et
différentielle du modèle de l'androgynie. Science et
Motricité, 45, 45-66.
|
- Fraisse Geneviève (1996). La différence
des sexes. Paris, PUF « Philosophies ».
|
- Fredricks, J. A., & Eccles, J. S. (2005). Family
socialization, gender, and sport motivation and involvement. Journal of
Sport and Exercise Psychology, 27, 3- 31.
|
- Funakoshi, G. (1972). Karate-Dô Kyôhan.
Tokyo: Kodansha International.
|
- Gearing, B. (1999). Narratives of
identity among former professional footballers in the United
Kingdom. Journal of Aging Studies, 13(1), 43-58.
|
- Gould, D. (1987). Understanding attrition in children's
sport. In D. Gould & M. R. Weiss (Eds.), Advances in pedriatric
sciences : Vol 2 Behavior issues (pp. 61- 85). Champaign, Illinois : Human
Kinetics.
|
- Grouzet, F. M., Vallerand, R. J., Thill, E. E., &
Provencher, P. (2004). From environmental factors to outcomes: A test of an
integrated motivational sequence. Motivation and Emotion, 28,
331- 346.
|
- Guay, F., Blais, M. R., Vallerand, R. J., & Pelletier,
L. G. (1999). The global motivation scale. Manuscript non
publié, Université du Québec, Canada.
|
- Guillet, E., Sarrazin, P., Carpenter, P. J., Trouilloud, D.,
& Cury, F. (2002). Predicting persistence or withdrawal in female
handballers with Social Exchange theory. International Journal of
Psychology, 37 (2), 92-104.
|
- Guillet, E., Sarrazin, P., Fontayne, P., & Brustad, R.
J. (2006). Understanding female sport attrition in a stereotypical male sport
within the framework of Eccles' expectancy-value model. Psychology and
Women Quarterly, 30, 358-368.
|
- Hayes, S. (1991). Spirit of the
warrior. California: Ohara Publications.
|
- Hellstedt, J. C. (1995). Invisible players: A family systems
model. In S. M. Murphy (Ed.), Sport psychology interventions (pp. 117-146).
Champaign, IL: Human Kinetics.
|
- Héritier, F. (1996). Masculin - Féminin. La
pensée de la différence. Paris : Odile Jacob.
|
- Hopson, B., & Adams, J. D. (1977). Toward an
understanding of transition : Defining some boundaries for transition. In J.
Adams, J. Hayes, & B. Hopson (Eds.), Transition : Understanding and
managing personal change. London : Martin Robertson.
|
- kane, M. J., & Synder, E. (1989). Sport
typing : The social « containment » of women. Arena Review,
13, 77-96.
|
- Kelley, H. H. (1983). Love and commitment. In H. H. Kelley,
E. Berscheid, A. Christensen, J. H. Harvey, T. L. Huston, G. Levinger, E.
McClintock, L. A. Peplau, & D. R. Petersen (Eds.), Close relationships
(pp. 265-314). New York : W. H. Freeman and Compagny.
|
- Kim, J. E., & Moem, P. (2001). Is retirement good or bad
for subjective well-being ? Current Directions in Psychological
Science, 10, 83-86. Kinetics.
|
- Koivula, N. (1995). Rating of gender appropriateness of
sports participation: Effects of gender based schematic processing. Sex
Roles, 33, 543-557.
|
- Kowal, J., & Fortier, M. S. (2000). Testing
relationships from the hierarchical model
|
- Lahire, B. (1998). L'homme pluriel, les
ressorts de l'action. Paris : Nathan.
|
- Lavallee, D., Grove, J. R., & Gordon, S. (1997). The
causes of career termination from sport and their relationship to
post-retirement adjustment among elite-amateur athletes in Australia. The
Australian Psychologist, 32, 131-135.
|
- Louay Salmeh. L'abandon sportif : des motifs d'abandon aux
modèles théoriques : une recherche longitudinale chez les
handballeuses et les basketteuses. Psychology. Université de Bourgogne,
2011.
|
- Lowry, D. (2002). Promise and peril: The potential of
following multiple koryu. Dans D. Skoss. (Ed.), Keiko Shokon: Classical
warrior traditions of Japan (vol. 3), (pp. 35-61). New Jersey: Koryu
books.
|
- Lucie Forté, « Fondements sociaux de
l'engagement sportif chez les jeunes athlètes de haut
|
- Lucie, Forté &
Christine ,Mennesson. « Réussite
athlétique et héritage
sportif »,SociologieS , Théories et recherches,
le 15 novembre 2012, consulté le 11 avril 2016.
|
- Maccoby, E. E., & Jacklin, N. (1974).
The psychology of sex differences. Standford University Press.
|
- Martens, R. (1978). Joy and sadness in children's
sport. Champaign, Illinois : Human
|
- Martino, J. (1975). Girls swimmers over the thill at 14 ?
The sportwomen, 3, 34-35.
|
- McClelland, D. C. (1985). Human motivation.
Londres: Scott, Foresman et Co.
|
- Mead, B. J., & Ignico, A. A. (1992). Children's
gender-typed perceptions of physical activity: Consequences and implications.
Perceptual and Motor Skills, 75, 1035-1042.
|
- Musashi, M. (2001). A way to victory: The annoted books
of five rings. Traduction anglaise par Ochiai, H. New York: The Overlook
Press.
|
- Nakayama, M. (1977). Best Karate:
Comprehensive. Tokyo: Kodansha International.
|
- Nakayama, M. (1983). Best Karate: Bassai, Kankû.
Tokyo: Kodansha International.
|
- niveau », Movement & Sport Sciences 2006/3 (no 59),
p. 55-67.
|
- Otake, R. (1978). The Deity and the
sword: Katori Shinto Ryu, Naginata, Sojutsu. Tokyo: Kodansha
International.
|
- Pelletier, L. G., Brière, N. M.,
Blais, M. R., & Vallerand, R. J. (1988). Persisting vs dropping out: A test
of Deci and Ryan's theory. Canadian Psychology (extrait), 29a, 600.
|
- Ratti, O., & Westbrook, A. (1999).
Secrets of the samurai: A survey of the martial arts of feudal Japan.
Boston: Castle Books.
|
- Reid, H., & Croucher, M. (1991). The way of the
warrior: The paradox of the martial arts. New York: Overlook Press.
Research Quarterly for Exercise and Sport, 71(2), 171-181.
|
- Rusbult, C. E. (1980). Commitment and satisfaction in
romantic associations: A test of the investment model. Journal of
Experimental Social Psychology, 16, 172- 186.
|
- Rusbult, C. E. (1983). A longitudinal test of the investment
model : The development (and deterioration) of satisfaction and commitment in
heterosexual involvements. Journal of Personnality and Social
Psychology, 45, 101-117.
|
- Salminen, S. (1990). Sex role and
participation in traditionally inappropriate sports. Perceptual and Motor
Skills, 7,1 1216-1218.
|
- Sarrazin, P., Famose, J. P., & Cury, F. (1995). But
motivationnel, habileté perçue et sélection d'un niveau de
difficulté d'une voie en escalade. STAPS, vol. 38, p.
49-61.
|
- Scanlan, T. K., & Lewthwaite, R. (1986). Social
psychological aspects of the competitive sport experience for male youth sport
participants: IV. Predictors of enjoyment. Journal of Sport Psychology,
8, 25-35.
|
- Scanlan, T. K., & Simons, J. P. (1992). The construct of
sport enjoyment. In G. Roberts (Ed.), Motivation en sport and exercise
(pp. 199-215). Champaign, IL : Human Kinetics.
|
- Scanlan, T. K., Carpenter, P. J., Schmidt, G. W., Simons, J.
P., & Keeler, B. (1993). An introduction to the sport commitment model.
Journal of Sport and Exercice Psychology, 15, 1-15.
|
- Simons, J., Dewitte, S., & Lens, W. (2003). «Don't
do it for me. Do it for yourself!» Stressing the personal relevance
enhances motivation in physical education. Journal of Sport and Exercise
Psychology, 25, 145-160.
|
- Smith, R. E. (1986). Toward a cognitive-affective model of
athletic burnout. Journal of Sport Psychology, 8, 36-50.
|
- Thibaut, J. W., & Kelley, H. H. (1959).
The social psychology of groups. New York : Wiley.
|
- Trulson, M. E. (1986). Martial arts training : a novel cure
for juvenile delinquency. Human Relations, 39, 1131-1140.
|
- Ueshiba. M. (1938). Budo. Japan:
Tokyo: Budostore.
|
- Vallerand, R. J. (1997). Toward a
hierarchical model of intrinsic and extrinsic motivation. In M. P. Zanna (Ed.),
Advances in Experimental social psychology (Vol. 29, pp. 271-360). San
Diego, CA: Academic Press.
|
- Vallerand, R. J. (2001). A hierarchical model of intrinsic
and extrinsic motivation in sport and exercise. In G. Roberts (Ed.), Advances
in motivation in sport and exercise (pp.263-319). Champaign, IL: Human
Kinetics.
|
- Vallerand, R. J. (2007b). A hierarchical model of intrinsic
and extrinsic motivation for sport and physical activity. In M. S. D. Hagger
& N. L. D. Chatzisarantis (Eds.), Self-determination theory in exercise
and sport (pp. 255-279). Champaign, IL: Human Kinetics.
|
- Vallerand, R. J., & Grouzet, F. M. (2001). Pour un
modèle hiérarchique de la motivation intrinsèque et
extrinsèque dans les pratiques sportives et l'activité physique.
In F. Cury & P. Sarrazin (Eds.), Théories de la motivation
et pratiques sportives: Etat des recherches (pp.57-95). Paris:
PUF.
|
- Vallerand, R. J., & Losier, G. F. (1999). An integrative
analysis of intrinsic and extrinsic motivation in sport. Journal of Applied
Sport Psychology, 11, 142- 169.
|
- Vallerand, R. J., & Thill, E. (1993). Introduction au
concept de la motivation. In R. J.
|
- http://www.bjtaekwondo.fr/index-2.html
|
- http://sport.tn/ar/dstats/dstats_stat_1443689956
|
-
http://www.turess.com/tap/21515
|
Annexes :
Annexe 1 : le corpus de la grille d'analyse : quelques
exemples souvent les plus informatifs et diversifiés pour construire la
grille d'analyse qui a été appliquée à tous les
éléments.Thème 1 : La famille.
-« J'avais envie d'arrêter le Taekwondo mais
j'ai longtemps continué pour faire plaisir à ma soeurr et
à ma mère. Je me suis forcée pour ne pas décevoir.
(...) ma soeur m'a reproché d'avoir arrêté parce qu'elle
était fier de son frère, fier de dire ce que je faisais à
ses copains. Pour elle j'ai gâché quelque chose, elle dit souvent
que je n'aurais pas du arrêter. Mais, il a fallu me casser les deux bras
et les deux jambes sinon j'aurais continué ! »
-«J'ai rien avoir que des coupes et des
médailles qui sont exposées sur le buffet de la salle à
manger. C'est la honte vraiment... je ne procure que des
bénéfices symboliques face aux efforts que j'avais
consacré et de nombreux sacrifices tant pour moi-même que pour ma
famille aussi, j'étais même obliger de payer beaucoup de choses
(transport, tenu vestimentaire, la visite médicale...) avec mon propre
argent... »-« Ça s'est passé dans la
période de ma 14 ème année. J'ai revenu à la maison
les yeux gonflés et enflammés car j'avais reçu un coup de
pied dans la tête, mes parents jura de ne pas aller encore fois à
la salle de sport... Mon père de ce fait déposa une plainte de
l'entraineur dans la cour de justice... Et il avait de bonnes raisons d'avoir
réagi comme ça, tout simplement car nous avons pratiqué le
combat sans avoir le minimum de la protection et notre entraineur ce temps
là encourage que la pratique de la violence de toutes ses
formes. »
Thème 2 : L'école.
-« Je me suis toujours dit que je passerai le
baccalauréat. D'abord, j'ai commencé à réduire les
entraînements avec les révisions du concours et là j'ai
réalisé que je n'aurais bientôt plus le temps de faire du
sport : entre les gardes et le travail personnel, ça n'est vraiment pas
compatible ».
« Il a était nécessaire de
s'engager dans les études supérieures tout en prenant en compte
la réalité des choses : ma famille n'a pourrait supporter
encore plus les frais de mon entrainement et sur tout de mon adhésion
à l'équipe nationale (j'avais me déplacé avec mon
propre argent) ... il a était nécessaire de s'engager dans
l'université et arrêter le taekwondo pour avoir continuer le droit
toucher des allocations et éviter le risque de redoublement ...
j'ai arrêté le taekwondo après le baccalauréat
parce que tout devenait insupportable. »
Thème 3 : Les amis.
-« C'est dur de ne pas se laisser influencer parce
que quand j'ai quitté le collège, je suis arrivé dans un
lycée où on était mélangés, il n'y avait pas
que des sportifs. Et là, sans s'en rendre compte, petit à petit,
on se détache du groupe d'entraînement on fréquente
d'autres bandes d'amis, on les suit en boite, on se met à fumer. On ne
sait plus trop comment se positionner par rapport aux copains du groupe
d'entraînement ».
-« Quand je le peux, j'essaye d'oublier un peu le
taekwondo. Avec mes amies le weekend on va à la compagne, on fait du
sport, ça me permet de ne pas tout le temps penser aux compétions
et par là même de moins stresser. (...) L'été je
fais un mois d'estivant.
C'est primordial, j'ai besoin de cette coupure : de tout
oublier pour retrouver l'envie à la rentrée
-« J'ai arrêté le taekwondo parce qu'il
n'était pas possible de se faire des amis : trop de clivages et de
jalousies entre les filles. Certaines assument de n'aller en stage ou en
sélection que pour le sport et de faire fi du reste. Moi pas
».
-« Je m'en souviens comme si c'était
hier...Ce jour là, j'étais participé à l'open
national de taekwondo le moment ou j'étais vécu mon
première défaillance devant le regard de tous mes
collègues, je me rappel très bien de l'événement
parce qu'il m'a bouleversé le désire que j'exprime envers le
taekwondo. »
Thème 4 : Les partenaires amoureux
(ses).
-« Mon petit copain, comme moi il a était de
l'équipe national. Il habite à 800 kilomètres d'ici et
donc je le vu en stage et dans certaines compétitions ! Quand
j'étais membre de l'équipe nationale. J'avais choisi
athlètes d'un bon niveau pour qu'ils puissent comprendre quand je ne
peux pas les voir ou quand je m'entraîne. Ça m'évite de
m'éparpiller. »
Thème 5 : Le Taekwondo.
-« Bref le Taekwondo c'est
dé.sa.gré.able... sur le moment parce que je dois adopter
à la fois la combinaison un corps sportif de Taekwondo fort et puissant
avec femme fine et passive qui serait sûrement très
difficile. »
-« Deux choses m'éloignent de cette
activité sportive : mes épaules qui sont devenues trop
carrées et mes hanches aussi sont rétrécis ! Je
déteste par-dessus tout me retrouver comme masculin et
déguisée de la féminité et ça renvoie a des
qualités qui sont reconnait contre ma nature féminine ... En
dehors de la pratique, j'essaye d'avoir une vie de femme normale. Je m'habille
dans la mesure du possible d'une manière féminine, je choisis des
vêtements qui cachent mes formes, je me maquille un peu. En tant que
femme, je ne suis pas contente de ces fores, ça ne me plait pas du
tout.»
-« Quant à moi mon plus malheureux
souvenir est le décès de mon adversaire, j'avais 12 ans je
connaissais rien à la vie, je me rappel très bien de
l'événement parce qu'il m'a bouleversé la vie, le moment
où mon adversaire est tombée suite a un coup de pied dans la
tête, j'ai pleuré en croyant qu'elle était juste en coma,
son entraineur et ces proches la ont ramené à
l'hopital. Soudain mon coach est venu vers moi en criant pour me dire
"Sawsan !! La fillette est décédés...Khawla est
morte". C'est la chose la plus horrible...»
-« Oui ! En tant que mal le taekwondo
adapte bien à ma personnalité. Et quant je lis mes
résultats, j'ai l'impression de vivre quelque chose de spéciale.
Je me sens plus fort, plus à l'aise... je ressens une confiance que je
n'ai pas toujours eue. »
Annexe 2 : Entretien semi directif traitant de
la question de l'abandon au niveau de l'élite tunisienne :
Les axes retenus
I. Axe du Taekwondo
Quand avez-vous arrêté la
compétition ? Pourquoi ? Quelle est la plus
forte raison qui t'a poussé à quitter le Taekwondo ? Comment
considères- tu ton sport ? (s'adapte -il à ta
personnalité et ta nature ?) Quelles sont anciennement tes
motivations vis-à-vis de ton sport ? (Qu'est - ce qui te poussait
à pratiquer ? Qu'est - ce qui t'intéressait dans ton
sport ?) Comment considères- tu tes titres ? (Te plaisent
-ils?, Quelles éventuelles récompenses envisagerais-tu ?)
Peux- tu te souvenir d'une compétition particulièrement
catastrophique ? (comment l'expliques-tu ?) Quels
sentiments éprouves-tu lors de la pratique de ton sport ? Que te
donne t- elle cette pratique ? Qu'as-tu pu découvrir à travers
ton sport ? Comment tu te percevais à travers ton sport ? Dans
les séances d'entrainement pensez-vous que l'entraineur valorise les
aspects compétitifs plus que les aspects développement et
progression dans les habiletés de chacun ? Qu'as-tu gagné
à travers ton sport ? Penses-tu avoir perdu quelque chose à
travers ton engagement ? Ou au contraire combien t'a-t-il
coûté (en termes de temps, énergie, études, amis
etc.) de t'engager dans le sport ? L'abandon était-il l'ultime
alternative pour vous ?
II. Axe de l'école
Avez-vous pu combiner entre les études et le
sport ? Quelles remarques subissais-tu de ton entourage du choix de
conjuguer à la fois pratique de sport et étude scolaire ?
T'ont-ils soutenu tout au long de ta carrière sportif et
scolaire ?
III. Axe des amis et partenaires amoureux
Quelles sont tes relations avec ton (ta) copain (e), (Cela
facilite-t-il ta progression ou bien l'inverse ? Comment envisagerais-tu
une amélioration dans vos rapports ?) (Comprend-il tes exigences
ton (ta) copain (e) ?) Quelles sont tes relations avec ton ou tes
équipiers (quand - t-il existe ?), avec les athlètes que tu
côtoies ? (cela facilite - t-il ta progression ? Comment
envisagerais-tu une amélioration dans vos rapports ?) Quand tu es
en situation de comparaison avec tes coéquipiers ? Comment ont
évolué au fil du temps ces relations avec vos
coéquipiers ? Comment décririez-vous vos relations avec vos
coéquipiers lors de votre engagement sportif ? Votre compagnon ou
autre vous a-t-il encouragé dans cet abandon ?
IV. Axe de la famille
Penses - tu que tes parents te soutiennent dans ton
investissement et soutiennent le travail réalisé par
l'entraîneur ? Quelles remarques subissais-tu de ton entourage du
choix de ton sport ? T'ont-ils soutenu tout au long de ta
carrière ? Les remarques et les opinions des personnes signifiantes
étaient-elles importantes pour toi ? Leurs opinions ont-elles
accéléré le processus décisionnel de
l'abandon ? Le fait de fonder une famille a-t-il joué un rôle
dans votre abandon ? Après abandon demeures-tu satisfaite du choix
de la pratique que tu as faite ?
Annexe 3 : construction des catégories
favorisées, moyennes et populaires
Classes favorisées : père
et mère cadres et professions intellectuelles supérieures ;
père cadre et profession intellectuelle supérieure, mère
artisan, commerçant et chef d'entreprise ; père artisan,
commerçant et chef d'entreprise, mère cadre et profession
intellectuelle supérieure
|
Classes moyennes : père cadre et
profession intellectuelle supérieure, mère employée ;
père cadre et profession intellectuelle supérieure, mère
profession intermédiaire ; père cadre et profession
intellectuelle supérieure, mère sans emploi ; père
artisan, commerçant et chef d'entreprise, mère
employée ; père artisan, commerçant et chef
d'entreprise, mère sans emploi ; père employé,
mère profession intermédiaire ; père ouvrier,
mère cadre et profession intellectuelle supérieure ;
père artisan, commerçant et chef d'entreprise, mère
profession intermédiaire ; père cadre et profession
intellectuelle supérieure, mère ouvrier ; père et
mère profession intermédiaire ; père profession
intermédiaire, mère employé ; père
employé, mère cadre et profession intellectuelle
supérieure.
|
Classes populaires : père
ouvrier, mère employée ; père ouvrier, mère
sans emploi ; père et mère ouvriers ; père et
mère employés ; père employé, mère sans
emploi ; père ouvrier, mère profession
intermédiaire ; père sans emploi, mère
employée ; père et mère sans emploi ;
père agriculteur, mère sans emploi ; père profession
intermédiaire, mère sans emploi ; père sans emploi,
mère profession intermédiaire
|
Entretien écrit
individualisé :Inspiré de (Le check-up de
l'athlète) James Loher (1983)
Question 1 Quelle est la plus forte raison qui
t'a poussé à quitter le Taekwondo ?
Question 2 Comment considères- tu ton
sport ? (s'adapte -il à ta personnalité et ta
nature ?)
Question 3 Quelles sont anciennement tes
motivations vis-à-vis de ton sport ? (Qu'est - ce qui te poussait
à pratiquer ? Qu'est - ce qui t'intéressait dans ton
sport ?)
Question 4 Comment considères- tu tes
titres ? (Te plaisent -ils?, Quelles éventuelles récompenses
envisagerais-tu ?)
Question 5 Quelles sont tes relations avec ton
(ta) copain (e), (Cela facilite-t-il ta progression ou bien l'inverse ?
Comment envisagerais-tu une amélioration dans vos rapports ?)
(Comprend-il tes exigences ton (ta) copain (e) ?)
Question 6 Quelles sont tes relations avec ton
ou tes équipiers (quand - t-il existe ?), avec les athlètes
que tu côtoies ? (cela facilite - t-il ta progression ? Comment
envisagerais-tu une amélioration dans vos rapports ?)
Question 7 Penses - tu que tes parents te
soutiennent dans ton investissement et soutiennent le travail
réalisé par l'entraîneur ?
Question 8 Quels sont les facteurs qui te
stresser ? (Les études, les parents, l'entraînement, la
compétition, les relations avec l'entraîneur, l'opinion des
autres...)
Question 9 Peux - tu te souvenir d'une
compétition particulièrement réussie? (Comment
t'étais - tu prépare ? Qu'as - tu retenu de cette
compétition ?)
Question 10 Peux- tu te souvenir d'une
compétition particulièrement catastrophique ? (comment
l'expliques-tu ?)
Annexe 4 : Entretien écrit
individualisé : Inspiré de (Le check-up de l'athlète)
James Loher (1983)
Annexe 5 : Parcours sportif, scolaire et
données sociographiques des AHN présentés dans cet
article
Sujet 5
|
Age
|
16 ans.
|
Père
|
Chef d'entreprise.
|
Mère
|
cadre universitaire (maître de conférences,
Droit).
|
Fratrie
|
Une petite soeur, collégienne qui fait de tennis (niveau
régional).
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à 10 ans après avoir
fait de tennis. Sortie de carrière d'AHN à l'âge de 14
ans.
|
Scolarité
|
Lycéen en 2éme année secondaire.
|
Sujet 4
|
Age
|
14 ans.
|
Père
|
Commercial.
|
Mère
|
Sans emploi.
|
Fratrie
|
2 frères ; 1 sportif (TKD aussi) et un autre plus
jeune.
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à 9 ans après avoir
pratiqué le football à un niveau régional. Sortie de
carrière de joueur de Haut Niveau à l'âge de 13.5 ans.
|
Scolarité
|
lycéen 2éme année secondaire.
|
Sujet 9
|
Age
|
19 ans.
|
Père
|
Ouvrier spécialisé.
|
Mère
|
Sans emploi.
|
Fratrie
|
Un frère aîné (professeur de gymnastique) et
une soeur aînée (mère au foyer)
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à l'âge de 10 ans.
Sortie de carrière de joueuse de Haut Niveau à l'âge de 16
ans.
|
Scolarité
|
lycéenne bac technique.
|
Sujet 12
|
Age
|
21ans.
|
Père
|
agriculteur.
|
Mère
|
Sans emploi.
|
Fratrie
|
4 frères (3 aînés et un plus jeune).
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à 12 ans. Sortie de
carrière de joueuse de Haut Niveau à l'âge de 19 ans.
|
Scolarité
|
Etudiante en Licence d'éducation physique.
|
Sujet 3
|
Age
|
16 ans
|
Père
|
père employé municipale (agent d'accueil).
|
Mère
|
mère sans emploi.
|
Fratrie
|
5 frères (3 aînés et deux plus jeune).
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à l'âge de 11 ans
après avoir fait du Karaté. Sortie de carrière de joueur
de Haut Niveau à l'âge de 15 ans.
|
Scolarité
|
Lycéen 1er année secondaire.
|
Sujet 10
|
Age
|
17 ans
|
Père
|
Professeur universitaire.
|
Mère
|
Enseignante niveau primaire.
|
Fratrie
|
Une soeur aînée, et un frère plus jeune.
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à l'âge de 9 ans sous
l'influence de son père. Sortie de carrière de joueuse de Haut
Niveau à l'âge de 15 ans.
|
Scolarité
|
Lycéenne 1er année secondaire.
|
Sujet 14
|
Age
|
22 ans (mariée)
|
Père
|
Cadre juridique.
|
Mère
|
Commerciale.
|
Fratrie
|
Un frère aîné (sportif non compétitif)
et une soeur aînée (sportive, mère au foyer)
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à l'âge de 12 ans
sous l'influence de sa soeur aînée qui pratiquait également
le TKD. Sortie de carrière de joueuse de Haut Niveau à
l'âge de 19 ans.
|
Scolarité
|
Titulaire d'une licence appliqué en chimie.
|
Sujet 15
|
Age
|
19 ans
|
Père
|
Absent.
|
Mère
|
enseignante.
|
Fratrie
|
Une petite soeur collégienne, un petit frère
primaire et une soeur plus jeune.
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à 11 ans sous l'influence
de sa camarade au collège. Sortie de carrière de joueuse de Haut
Niveau à l'âge de 17 ans.
|
Scolarité
|
Etudiante en Licence STAPS
|
Sujet 13
|
Age
|
15 ans.
|
Père
|
Absent.
|
Mère
|
Employée d'usine (chef d'agents).
|
Fratrie
|
Une soeur lycéenne qui pratique l'athlétisme
(niveau régional). Une petite soeur collégienne, et un petit
frère collégien.
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à 9 ans sous l'influence de
son cousin. Sortie de carrière de joueuse de Haut Niveau à
l'âge de 14 ans.
|
Scolarité
|
Il n y pas. (a arrêté précocement).
|
Sujet 16
|
Age
|
19 ans.
|
Père
|
Ouvrier.
|
Mère
|
Agent d'entretien.
|
Fratrie
|
3 frères aînés qui font ou ont fait du foot
et des sports de combats. Une petite soeur, collégienne.
|
Parcours sportif
|
A commencé le Taekwondo à l'âge 10 ans.
Sortie de carrière de joueuse de Haut Niveau à l'âge de 16
ans.
|
Scolarité
|
Lycéenne bac économie et gestion.
|
Notes :
1 Dans cette recherche, trois groupes de
délinquants juvéniles ont reçu trois formes
différentes d'entraînements journaliers d'une heure
échelonnés sur une période de 6 mois. Le premier groupe
s'entraînait au Taekwondo, un art martial Coréen, qui comprenait
un enseignement philosophique/psychologique. Le second groupe a reçu un
entraînement uniquement axé sur le combat, c'est-à-dire
dénué de toute préoccupation morale et philosophique. Le
troisième groupe prenait part à un entraînement
d'activités physiques. Les résultats ont démontré
une diminution de l'anxiété uniquement chez le premier groupe de
pratiquants soit ceux en entraînement traditionnel d'arts
martiaux.
2 Nous ne pouvons pas affirmer que le Taekwondo est une
activité masculine en Tunisie mais nous pouvons la considérer
comme masculine puisque d'une part le sport est perçu comme masculin
dans ce pays et d'autre part le nombre de filles qui pratiquent cette
activité est beaucoup moins élevé par apport à
celui des garçons.
3 « Le schéma représente une structure
cognitive qui organise et guide la perception individuelle. C'est une structure
anticipatrice qui permet au sujet de classer les informations afin d'analyser
et de comprendre le monde qui l'entoure. Les schémas sont multiples, et
le schéma de genre (marquant l'identité de rôle sexuel) est
un des schémas que le sujet a la possibilité d'adopter»
(e.g.,Bem, 1983, 1985).
4 Traduction libre de: These ryu sought to affect a
desired transformation in the member, in the core of his being and personality
(Lowry, 2002, p. 38).
5 Traduction libre de: [...] koryu training is not so much
a mechanical process, but a specific designing of behaviors. And those
behaviors are specific and unique to an individual koryu (Lowry, 2002, p.
38).
6 C'est une règle, il ne peut y avoir d'entretien
sans enregistrement. Certains auteurs proposent de prendre des notes.
L'interviewé est souvent obligé de ralentir ses propos pour
laisser le temps à l'intervieweur de tout noter, on obtient donc
beaucoup moins d'informations (c'est plus pauvre), les propos sont moins
spontanés, l'interviewé prend le temps de
réfléchir. Enregistrer c'est garder une trace complète de
ce qui a été dit et donc la possibilité de revenir
dessus.
7 La notion de thème ne fait pas l'objet d'une
définition claire et commune à tous les analystes contrairement
au mot, au syntagme ou à la proposition. Dans une approche linguistique
pragmatique, le thème est une catégorie sémantique
définie comme un noyau de sens ou encore un ensemble signifiant
complexe, organisé à un certain niveau de globalité et
d'abstraction : par exemple le thème de la mort, le thème de la
nature qui revient au sein d'un texte ou d'un corpus de textes. En psychologie,
le thème peut être défini comme une unité perceptive
dans lequel un problème est vécu
8 Il s'agit d'organiser les thèmes
identifiés en sous-groupes, puis de positionner ces sous-groupes, les
uns par rapport aux autres en introduisant une certaine logique. Pour
vérifier la stabilité et la pertinence de cette grille, nous
avons essayé de l'appliquer à un deuxième pour apporter
les modifications nécessaires
9 Sélection d'un échantillon du
corpus : Choisir quelques éléments du corpus souvent les
plus informatifs et diversifiés pour construire la grille d'analyse qui
sera appliquée à tous les éléments.
10 sujet 13 a était abandonné
précocement son carrière scolaire et sujet 14 une femme
mariée sans emploi, déposée à la maison.
|
|