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Foncier et stratégies d'accès et de contrôle dans les anciennes plantations coloniales au Cameroun. L'exemple de la compagnie ouest Cameroun.

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par Jonas Aubert Nchoundoungam
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 2016
  

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CONCLUSION PARTIELLE

L'éclairage sur les conflits de gouvernance foncière à la C.O.C avec l'avènement de la décentralisation laisse entrevoir une arène où les acteurs et les instances de contrôle de l'accès à la terre s'identifie chacun par son action. L'appropriation foncière ici ne peut être effective sans passer par un conflit car non seulement nous sommes dans une zone d'accueil de migrant, il est toujours très difficile de concilier et de satisfaire les attentes de toutes les parties prenantes.

L'Etat, garant de toutes les terres du territoire national, ne peut se prononcer de façon directe sur le problème, de peur que la situation conflictuelle présente ne s'aggrave davantage. De ce fait, il use des stratégies que ce seul travail à lui seul, ne peut résoudre. La décentralisation survenue au Cameroun dans les années 2007 aura eu pour conséquences, la multiplication des instances de régulation de l'accès à la terre (plus de pouvoir aux collectivités décentralisées : les Mairies) rendant encore plus difficile la résolution des conflits afférents, inhérents aux problèmes des anciennes plantations, à leurs créations et dans un spectre plus élargie aux localités de Foumbot et de Kouoptamo.

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CONCLUISON GENERALE

Le pays Bamoun, pays de contraste et de richesse culturelle, concentre une histoire riche et très profonde. Les structures foncières y sont très anciennes et ont une tendance actuelle au dépassement. Celles-ci se complexifient davantage avec la création par les colons français, des grandes plantations qui entraina non seulement l'introduction d'un titre foncier comme garant de la propriété foncière, mais aussi et surtout aura drainé d'importantes masses de populations des hautes de l'Ouest et du Nord-Ouest en particulier vers le plateau Bamoun qui se situe juste en contrebas de celles-ci et donc sujette à l'envahissement.

Les conséquences sont sans précédents : passage immédiat d'une situation d'un territoire vide à une concertation sur les pleins, réduction des jachères vue que la brousse est finie. Les multiples conflits fonciers à caractères sanglants ainsi que les multiples pertes en vies humaines recensées sont autant de preuve qui témoignent en faveur du fait que La cohabitation de plusieurs communautés aux intérêts hétéroclites sur un même espace est très difficile dans ce contexte.

Le cas de la C.O.C n'en n'est pas un cas isolé. En effet, la superposition de plusieurs sources du droit (traditionnel, moderne, positif) sur cet espace, non pas de structurer et de règlementer l'acquisition foncière ici, ont entrainé le dépérissement de cette plantation agricole à caractère industrielle. La reprise par les nationaux de ce domaine, a suscité plusieurs questionnements et font dorénavant de cette plantation, un lieu, une arène perpétuelle d'affrontement et de tension entre les différents acteurs, confirmant la première et la deuxième hypothèse de recherche selon laquelle : « L'absence de clarification claire, des droits d'accès et d'usage au moment de l'implantation des paysans explique en partie les conflits observés »

En définitive, la question du foncier dans les anciennes plantations coloniales au Cameroun aura eu pour étude cas celle de la C.O.C. il est très embarrassant, car nous laisse entrevoir une compagnie agricole à l'abandon, un potentiel agricole quasi inefficient, où des acteurs du jeu foncier s'affrontent tel une arène, avec des logiques d'acquisitions foncières différentes : Quel avenir pour les ruralités Camerounaises ? D'autant plus que tous les discours politiques sont à la promotion et à la vulgarisation de ce secteur d'activité.

Que ce soit l'Etat, les instances traditionnelles ou les paysans, tous ont une logique convergente, celui du contrôle de l'accès à la terre. Il s'agit ici dans ce No man's Land non

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pas seulement des rapports fonciers au premier sens agricole, mais des rapports de pouvoirs entre les différents acteurs.

Les réalités foncières actuelles, dont la tendance est à l'aggravation des problèmes fonciers, constituent une source d'inquiétudes pour la paix sociale et pour le développement locale. Une urgence s'impose face à cette situation : trouver des solutions aux problèmes fonciers actuels afin de libérer davantage les acteurs locaux des contraintes que constituent les diverses formes d'insécurité foncière. Mais la voie pour y arriver ne semble pas si évidente quand on se trouve à une échelle locale dont les faits sont aussi diversifiés que contrastés, c'est-à-dire une multitude d'acteurs avec de multiples pratiques parfois opposées. Les solutions proposées par l'Etat très souvent se retrouvent inefficaces et incapable de garantir une sureté foncière à tous. La décentralisation bien qu'effective au Cameroun, tarde encore à s'affirmer. En effet, du fait du pluralisme institutionnel des organes étatiques, la résolution des conflits et litiges fonciers devient difficile. Face à tous cela donc, les solutions sont à inventer par les différents acteurs selon leurs logiques d'actions.

Quelle peut être la suite de ce présent travail ?

Ce travail de recherche réalisé dans le cadre d'un Master 2 recherche en géographie mérite d'être approfondi dans le cadre d'une thèse et cela pour un certain nombre de raisons. En effet, les thématiques du foncier et de la sécurisation foncière des acteurs ruraux est d'actualité aussi bien à l'échelle mondiale qu'à l'échelle du Cameroun. Les évolutions de réalités agro foncières en milieu rural au Cameroun détermineront l'avenir du pays.

Il est pertinent de poursuivre la recherche sur le foncier et la sécurisation foncière en faisant le lien étroit avec le nouvel ordre administratif que constitue la mise en oeuvre de la décentralisation au Cameroun. Mais au regard des limites que représente le fait de circonscrire l'investigation sur des questions dont les implications débordent les limites administratives communales, il paraît plus approprié d'élargir le champ d'étude à toute la région agro foncière du pays Bamoun, particulièrement de voir la situation foncière dans les autres plantations en vue de rendre compte des enjeux en oeuvre.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams