2.1.3. Déterminants humains de la commune
2.1.3.1 Historique et peuplement de la Commune de
Klouékanmè
![](Problematique-du-foncier-rural-et-developpement-local-dans-la-commune-de-Klouekanmey35.png)
33
Venue de Tado, la population Adja de Klouékanmè
se serait installée «vers le 18°siècle à la
recherche des terres fertiles et de zones giboyeuses» (Olou 1985). Elle
s'est établie d'abord à Tchikpé la plus vieille des
localités, à Nigbo et à Zouvou. Klouékanmè
est encore appelé Agbotanhoué. «Kloué« pois
d'angole et «kanmè« verger d'où le verger de pois
d'angole. Mais pourquoi Agbotanhoué. Selon les enquêtes, le
premier arrivant à Zouvou était originaire de Djakotomey et
s'appelait Adandji. Monsieur Agbotan était revendeur de divers et de
sel, et était originaire de Sahê dans la Commune d'Agbangnizoun
(département de Zou). Comme ce dernier était un revendeur,
n'importe qui veut acheter dit « je vais chez Agbotan » d'où
Agbotan houé. Monsieur Agbotan est reconnu par tout le monde et
même ceux qui prennent par là pour aller au marché
d'Azovè ou dans les champs lui demandent de l'eau à boire. Ainsi,
monsieur Agbotan est allé acheter de la jarre qu'il a installée
dans le verger du pois d'angole à côté de son
étalage. Et désormais, on dit : «va dans le verger de pois
d'engole et tu vas trouver à boire«. C'est ainsi que le nom
Klouékanmè est né. La localité porte aujourd'hui
les deux noms seulement que les Adja l'appellent plus Gbotanhoué au lieu
de Agbotanhoué à cause des déformations linguistiques.
2.1.3.2 Evolution démographique de la Commune de
Klouékanmè
La Commune de Klouékanmè est divisée en
huit (08) arrondissements et compte aujourd'hui soixante et un (61) villages et
quartiers de ville. Les résultats du recensement de 2002 placent la
commune en troisième position après celles d'Aplahoué et
de Djakotomey avec une population de 93.324 dont 42.794 de sexe masculin et de
50.530 de sexe féminin. Les arrondissements de Klouékanmè
et de Tchikpé ont respectivement 16.908 et 9868 habitants. Ceux qui
vivent de l'agriculture sont évalués à 63.685 soit 91,68 %
de la population de la Commune. Source (monographie de Klouékanmè
Afrique Conseil Avril 2006). L'abondance de cette main d'oeuvre locale est un
véritable atout pour l'agriculture. La figure3 présente
l'évolution démographique de 1979 à 2013.
![](Problematique-du-foncier-rural-et-developpement-local-dans-la-commune-de-Klouekanmey36.png)
Effectif de la population
140000
120000
100000
40000
20000
60000
80000
0
1979 1992 2002 2013
Années
![](Problematique-du-foncier-rural-et-developpement-local-dans-la-commune-de-Klouekanmey37.png)
34
Figure 3: Evolution démographique de la
Commune de Klouékanmè de 1979 à 2013 Source
: INSAE, 2014
En 1979 la population de la Commune de
Klouékanmè était de 45256, elle est passée à
69465 en 1992 pour atteindre 93324 en 2002 pour être en 2013, 128537
habitants. Cette évolution démographique traduit une pression sur
le foncier et sur les ressources.
2.1.4 Dynamique d'occupation du sol dans la Commune de
Klouékanmè Les différentes cartes d'occupation
ont permis de faire le bilan de l'évolution des différents
états de surface à travers l'analyse des résultats.
L'interprétation des images satellitales montre l'évolution de
l'occupation du sol des années 2000 et 2010 dans le secteur
d'étude.
A partir de l'analyse comparative diachronique des
différents états de surfaces entre les années 2000-2010,
une appréciation a été faite afin de voir l'ampleur de
l'évolution de ces états. Les figures traduisent les occupations
de 2000 et de 2010 dans la Commune Klouékanmè
![](Problematique-du-foncier-rural-et-developpement-local-dans-la-commune-de-Klouekanmey38.png)
![](Problematique-du-foncier-rural-et-developpement-local-dans-la-commune-de-Klouekanmey39.png)
Q Char-lieu de Commune
p Chef-lieu d'Arrondissement Villagelnameau
Pisse e ,mmwule becalc
Route bitumée
Culture etjauntre sour palmier Foti ·t claim et savane
boisée Savane arborée m savane arbuslivo Fonttmien
marécageuse
Coma dace teatporairc
Route principale -Galerie f tiére
Plate communale principale - Agghlmirt;an
°---- Limited'Arrondissemem '~! 1V
Plantation un
----
Limite dc Conlmc '~//O/~~
Cultweet*ben,
------ Ironic de Departed..
Cours deau pemrament
Secoure Image LandSat ETM r, 2h V
363005
369000
375000
361000
2 0 3e3030 2 Km
3690'00
LEG ENDE
315000
391000
a
R
Source: Image LmudSat ETM a, 2010
a
8
1;nssouh ué
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%.
Â
COMMUNE DE APLAHOUE
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N A
wàmg KpÉ'vidji Tak
'; -Adja pn
a.
tP9ioué
h
KLOUEKAN;
Aÿahoho IÉ-
4 iCé,i`
COMMUNE DE DJAKOTOME
COMMUNE DE TOVIKLIN
i
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·
ehikpé/ COMMUNE
DE LALO
Wal-
DEPARTEMENT DU ZOU
--
p Chef-lice do Commune p Chef-licud'Arrondissemem
ViliagedIanteau
Piste cairn-amide beetle
Route bitumée
-- -- Rome principale - Galerie f tiire
- Piste enmmtmale prineipale - Agglomémthm
°---- Limite d'Amondissemeni r~ Pltniation
--- Limite de Commune
- limite de Dépeca t
Culture etjaehtre tout palmier - Fetit claim et savane
boisée Savant arbore et sicaire arbustive Earn-maim
marecageme
CCutn dews tentporanv
Culture et jachère
Cows dean pcmmnent
Figure4 : Occupation de Klouékanmè 2000
Figure5 : Occupation de Klouékanmè 2010
![](Problematique-du-foncier-rural-et-developpement-local-dans-la-commune-de-Klouekanmey40.png)
36
Les superficies des forets galeries sont passées de
424,09 à 230,6 hectares soit une régression de 0,49 %. Quant aux
forêts claires et savanes boisées, elles sont passées de
1556,6 à 115,2 hectares soit une forte régression de 3,63 % par
rapport à la première période.
Au cours de la même période, les superficies des
mosaïques de cultures et jachères et des agglomérations sont
respectivement passées de 12022,3 hectares à 19811,4 hectares et
de 476,6 hectares à 651,9 hectares soit une augmentation de 19,7 % et de
0,45 %. Par ailleurs, entre 2000 et 2010, la proportion des cultures et
jachère sous palmier a régressé de 4,48 % suivie de celle
des savanes arborées et arbustives avec une régression de 15,3,
%. Les modifications constatées au niveau des unités d'occupation
du sol se justifient par l'augmentation de la population qui est à la
recherche de terres fertiles pour satisfaire ses différents besoins.
Toutefois, il faut souligner qu'à ce phénomène, s'ajoutent
les différentes pratiques agricoles qui participent
énormément à la dégradation du couvert.
En général, l'évolution régressive
des forêts et des savanes est due à une augmentation
démographique et aux activités agricoles
développées dans la commune. Elles ont régressé au
profit des mosaïques de cultures et jachères et des
agglomérations. Ceci témoigne donc de l'ampleur des pressions
démographiques sur le foncier surtout en milieu rural. Cette pression
influe sur les modes d'accès à la terre.
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