CONCLUSION ET RECOMMANDATION
L'économie congolaise a sans nul doute repris avec une
croissance positive en 2002, toutefois le niveau de vie du peuple congolais en
général demeure très précaire. Ainsi, notre travail
de mémoire, « Résilience de la croissance et persistance de
chômage en RDC de 2002 à 2012 )) s'est proposée
premièrement de constater cette résilience et deuxièmement
cette étude a permis d'évaluer les effets de cette
résilience sur le chômage. Les méthodes statistique et
analytique ont été utilisées pour appréhender les
effets de cette résilience de la croissance sur le chômage.
Toutefois, il sied de noter, que cet essai du rapprochement de
la croissance économique et du taux de chômage a été
réalisé dans un pays où règnent l'insuffisance et
la non fiabilité des données statistiques se rapportant au
recensement et à la population active.
Nous nous sommes efforcés de réaliser ce travail
avec les données et statistiques provenant de la Banque Centrale du
Congo, que beaucoup de gens ne croient à leurs fiabilités.
Toutefois, faute d'alternative et d'autres informations crédibles et
fiables, nous nous sommes contentés « faute du mieux )) de ces
statistiques qui reflètent néanmoins la tendance entre ces deux
variables. Cette tendance s'explique au regard de la réalité
socio-économique de la population.
Cette précision mérite d'être
soulignée, car les taux de chômage que nous avons utilisé,
restent des proxis d'autant plus qu'ils ont été calculés
dans un contexte de non recensement de la population en général
et de non enquête fiable et crédible de la population active.
Partant, tout au long de cette étude, nous nous sommes
proposé d'analyser empiriquement les effets de la résilience de
la croissance sur le chômage durant l'année de 2002 à 2012.
A l'issu de l'investigation de nos hypothèses, nous nous sommes
arrivés aux évidences suivantes :
· D'une manière globale, la moyenne de la
croissance économique est restée vigoureuse voir
supérieure à la moyenne de la croissance en Afrique
subsaharienne. Cependant, cette croissance économique s'accompagne d'un
taux de chômage massif et persistant avoisinant 50% (en moyenne).
63 Rapport annuel de la BCC
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· En prenant 9% comme étant la norme du taux de
chômage dans des économies avancées, le taux de
chômage de 50% (en moyenne) reste préoccupant et atteste
même que la moitié de la population active se trouve sans emploi
c'est-à-dire incapable de demander la monnaie.
Partant de l'approche infra-annuelle, il se dégage sur
les 10 échantillons traités deux observations majeures :
· Lorsqu'il y a résilience pour cinq premiers
échantillons pour la moyenne de 1.86% de la résilience de la
croissance, le chômage a baissé de 3.16%. Il est à noter
que cette baisse de chômage ne touche que la main d'oeuvre à forte
intensité capitalistique (ou la main d'oeuvre qualifiée).
· Par contre, pour les cinq autres échantillons
où il y a eu non résilience de la croissance, d'autant plus qu'il
y a eu ralentissement de la croissance d'une année à une autre,
lequel ralentissement de la croissance économique s'est chiffré
à 1.3% (en moyenne), qui s'est accompagné d'une hausse de
chômage de 3.7% (en moyenne).
Il découle de cette comparaison, que la conclusion de
l'approche infra-annuelle rejoigne celle de l'approche globale, car pour une
croissance économique élevée (soit 1.86%>1.3%), le taux
de chômage reste persistant voir élevé (3.7%>3.16%).
Au regard de ce qui précède, nous recommandons ce
qui suit :
· Que le pouvoir public continue avec des reformes
structurelles ;
· Reformes au niveau de l'aménagement du territoire
;
· Une politique agricole efficace avec à la clef
des politiques de desserte agricole et la construction des routes des centres
ruraux vers les centres urbains ;
· Un accent particulier devrait être mis sur la
qualification et l'instruction de la main d'oeuvre, d'où le pouvoir
public devra investir dans l'école de corps des métiers et des
institutions professionnelles (genre I.N.P.P, INERA) ;
· Des politiques d'industrialisation en vue de la
transformation des produits agricoles, pour ce faire, le pouvoir public devra
mettre sur pied des politiques tenant à la politique de conservation et
d'évacuation.
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