Résumé
ix
Depuis l'indépendance, malgré les efforts mis en
oeuvre pour assurer la diversification des activités économiques
et les differentes politique économiques appliquées,
l'économie Sénégalaise n'a pas connue une croissance forte
et continue. Ses capacités de production étant limitée et
son épargne intérieur insuffisante pour couvrir les besoins de
son économie.
Le Sénégal s'est lancé au cours des
années 1970 dans une politique d'endettement intérieur et
extérieur qui à la longue s'est répercutée
longuement sur les finances publiques. Depuis les années 1980 des
efforts importants son consentis pour alléger le poids de la dette qui
en résulte.
La méthode d'analyse utilisée consiste à
estimer successivement deux modèles, celui de long terme et de court de
l'impact de la dette publique sur l'investissement privé. Les
données de l'étude sont relatives à la période
1980-2009, qui couvre les principales crises d'endettement et les differentes
reforment envisagées.
Les résultats de l'étude montrent que la dette
extérieure publique a un impact négatif sur l'investissement
privé au Sénégal lorsqu'elle dépassé le
seuil de 57% du P113 tandisque les variables investissement public, le P113, le
crédit à l'économie, les termes de l'échange ont un
effet positif sur l'investissement. Par contre seule la variable taux
d'intérêt ressort une influence négative.
Ces analyses suggèrent que le gouvernement doit
définir une bonne politique d'investissement public, une politique
d'offre, une politique de promotion du secteur privé, une politique
d'endettement efficace basée sur les conditions adéquates
d'emprunt. Aussi, le Sénégal doit renforcer son secteur financier
dans la mobilisation de l'épargne intérieure ceci pour limiter
l'appel à l'épargne extérieure. Il doit développer
des actions et stratégies de stimulation de la croissance
économique basée sur les exportations de biens et services.
Introduction Générale
1
Depuis les indépendances, le contexte économique
de la plupart des pays africains a été marqué par un
endettement sans précédent. Les gouvernements des pays africains
de l'ère de l'indépendance, face à leur volonté
affichée d'assurer un dévéloppement économique et
social à leur nation, se sont très vite rendue compte que
l'héritage ( infrastructures d'équipement et de production)
légué par le colonisateur était insuffisant pour amorcer
un quelconque décollage économique.Les besoins d'investissements
nécessaires pour atteindre leurs objectifs de
dévéloppement étaient largement au dessus des ressources
internes disponibles.
Ainsi, le récour à l'endettement
extérieur pour combler le déficit de capitaux propres
nécessaires au financement du dévéloppement
économique était la seule issue de secours qui s'offrait à
eux. L'endettement extérieur est considéré comme la dette
contractée chaque année par un gouvernement ou un Etat
auprès des pays partenaires et Institutions Financières
Internationales, pour financer son économie.
Les pays africains se sont donc lancés dans la
démarche de recours à l'endettement public extérieur pour
stimuler leur croissance économique dans le but d'échapper
à la mise qui était devenue trop inquiétante.
L'idée était que la croissance économique
générée du fait de l'investissement à partir de la
dette contractée pourrait créer des ressources
supplémentaires nécessaires à son remboursement.
Cependant, Mais vers la fin des années 1970,
l'environnement international a changé et n'était plus favorable
en raison notamment de la chute des prix des matières premières
(entraînant ainsi la baisse des recettes d'exportations), de la hausse
des taux d'intérêt, de la fluctuation des taux de change et de la
détérioration des termes de l'échange. Les pays en voie de
développement ont continué à s'endetter sans pour autant
changer leur politique intérieure en matière d'emprunt.
C'est ainsi, les différents sommets des chefs d'Etat
des pays les plus riches au monde et les consultations des bailleurs de fonds
ont fait une préoccupation majeure. Les gouvernements et la
communauté financière internationale font face à un
environnement hostile au processus de dévéloppement
économique et social : déficit budgetaire insupportable,
accumulation d'important arrièrè de paiement et faible taux de
croissance.
2
Le Sénégal n'échappera pas à cette
crise de l'endettement et ses conséquences sur le
dévéloppement économique du pays. En effet, de 1960
à 19801, le taux de croissance du PIB est resté
modeste en se fixant à environ 2,3 % en moyenne annuelle, soit nettement
en deçà du taux de croissance de la population qui se situait
à près de 3%. Le service de la dette qui ne représentait
que 3,8% de la valeur des exportations en 1970, s'accentue pour se fixer
à 25,7% en 1981 pour une dette extérieure qui atteint 71,6% du
PIB.
En effet, face à cette situation économique et
sociale extrêment difficile, le Sénégal en concertation
avec les institutions financières internationales a atteint son point
d'achèvement en 2004, ce qui lui fallu une annulation de sa dette en
2006. Cette initiative 2006 d'allègement de la dette multilaterale
(IADM) à reduire de manière significative la partie du budget
consacrée au service et au paiement de la dette, ce qui entrainé
une mise en place d'un programme de croissance et de réduction de la
pauvreté.
A l'issue des initiatives d'allègement de la dette PPTE
et IADM, le montant de la dette publique du Sénégal a
baissé de 30,9% à 13% du PIB, et le service de la dette
extérieure a chuté de 138,9 milliards de FCFA à
71,1milliards de FCFA.
Malgré cette annulation de la dette dont a
bénéficié le Sénégal, le niveau de l'encours
de sa dette extérieure publique à presque doubler, passant de
864,4 milliards de FCFA à 1624 ,34milliards de FCFA entre la
période 2006 et 20092, soit 35% du PIB en 2009.
Par ailleurs, la formation brute de capital fixe(FBCF) a
représenté 24,6% du PIB en 2009 sous l'impulsion de ses
composantes publique et privée qui se situent respectivement à
7,1% et 17,5% du PIB. Bien que le taux d'investissement rapporté au PIB
ait connu une légère progression, il reste faible par rapport aux
objectifs du millénaire pour le développement.
C'est pourquoi dans le cadre de cette étude, nous
tenterons de répondre à la question suivante : quelle est la
forme de la relation entre l'endettement extérieur public et
l'investissement privé dans le cas spécifique du
Sénégal ?
Pour répondre à cette question de recherche,
notre objectif principal est de mettre en évidence, pour le cas du
Sénégal, les canaux par lesquels la dette extérieure
publique influence l'investissement privé. Il s'agira
spécifiquement :
1 Banque des données sur les indicateurs sociaux (ANSD)
2 Rapport sur la Situation Economique et Sociale du
Sénégal (ANSD, MEF 2009).
3
y' examiner la nature de la relation entre dette publique et
investissement privé ; y' établir le lien entre l'investissement
privé et l'investissement public.
y' analyser les déterminants de l'investissement
privé ;
Pour ce faire, les hypothèses suivantes seront
testées :
? la dette extérieure publique influence
négativement l'investissement privé à partir d'un certain
seuil ;
? l'investissement du secteur public influence positivement
l'investissement privé.
Pour atteindre ces objectifs, notre travail sera structuré
en trois parties :
· la première présente le cadre
macroéconomique du Sénégal. ;
· la deuxième sera consacré à une
revue des travaux théorique et empirique qui ont essayé de mettre
les liens entre la dette publique et l'investissement privé ;
· la troisième tentera de présenter la
modélisation de l'investissement privé au Sénégal.
Puis, nous présenterons les résultats obtenus avant de
dégager les implications de politiques qui s'imposent.
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