Chapitre 2 : Les causes et les moyens de propagations
du terrorisme
Tous les Etats réunis au sein de la communauté
internationale s'accordent tous à lutter contre le terrorisme. Il est
évident que cette lutte dont les Etat se sont engagés à
travers une réponse militaire ne puisse aboutir sans pour autant se
36Le renseignement et la lutte contre le
terrorisme, p. 24-25.
37Si le terrorisme est un crime, il faut le
définir avec précision. Certains rêvent d'en faire
l'équivalent civil du crime de guerre, pour en faciliter la
répression universelle. Nous en sommes très loin. Aucun
réel consensus sur le sens du mot, malgré treize traités
internationaux traitant de divers aspects du terrorisme : piraterie
aérienne, financement... L'ONU n'a jamais réussi à
s'entendre sur ce qu'est exactement un phénomène qu'elle condamne
pourtant souvent.
![](Le-terrorisme-dans-les-relations-internationales-contemporaines30.png)
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Maliki Amadou
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poser la question sur les causes même du terrorisme. Ce
qui est pourtant essentiel. Ce qui nous amène à étudier
les causes d'ordre socio-économique (section 1) et les autres causes
d'ordre politique et religieux (section 2).
Section 1 : Les causes d'ordre sociale et
économique
Le terrorisme tel qu'il se manifeste ne saurait surgir du
néant. Il ne s'agit pas ici d'en retracer comment il a
prospéré .Il s'est trouvé un terreau (A).Comme celui-ci ne
suffisait pas, il s'est enrichi par un engrais donc les moyens de propagation
(B).
Paragraphe 1 : Le terreau
Le fruit empoisonné qu'est le terrorisme n'est devenu
ce qu'il est parce qu'il a pu bénéficier des nutriments et des
facteurs adéquats à sa croissance.
Ainsi, la pauvreté et le chômage (A) et la
mondialisation (B) sont les facteurs du développement du terrorisme.
A : La pauvreté et le chômage
La pauvreté et le chômage sont les alliés
directs du terrorisme, surtout en Afrique. Ainsi les groupes terroristes
profite de la vulnérabilité surtout des jeunes, le plus souvent
et majoritairement recrutés. Ces jeunes recrus sont des jeunes
déclassés au chômage. Ainsi, en 2013, le monde comptait
plus de 75 millions de jeunes au chômage et 38 millions de ces jeunes
vivent en Afrique38.Ainsi, par exemple les pays au coeur du terrain
d'action d'AQMI sont aujourd'hui parmi les plus pauvres du monde. Et trois de
ces Etats connaissent une pauvreté chronique qui, sans doute, permet aux
mouvements terroristes et aux différents acteurs profitant du
désordre, de prendre le devant de la scène. Sur l'indice de
développement mondial, la Mauritanie occupe le 159ème
rang, le Mali le 175ème rang, et le Niger le
186ème rang39 .Ces pays réunissent non
seulement tous les trois, les critères pour figurer dans la
catégorie des pays les moins avancés (PMA), mais ils
génèrent aussi chacun des indices de développement
inférieur à la moyenne constatée dans les pays d'Afrique
subsaharienne, région dans laquelle figurent 33 des 48 PMA
recensés. Tandis que l'indice de développement moyen mondial,
tous critères confondus, est en 2011 de 0,682 et celui de l'Afrique
Sub-saharienne de 0,463, ceux des trois pays
38 Rapport annuel de l'Organisation International du
Travail, 2013
39 Henri PLAGNOL et François LONCLE, «
La situation sécuritaire dans les pays de la zone sahélienne
», Rapport d'information, Assemblée Nationale
(France), le 6 mars 2012, p. 10.
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sahéliens considérés sont respectivement
de 0,359 pour le Mali, de 0,453 pour la Mauritanie et de 0,295, seulement pour
le Niger, pays le plus pauvre des trois40.
Ainsi, la pauvreté et le chômage sont des
facteurs majeurs mais non équivoque pour bien comprendre
l'émergence du terrorisme 41 .La misère devient une
nouvelle forme de guerre et il n'y a pas de barrière efficace pour
empêcher les gens de se battre pour survivre déclarait Alpha Omar
KONARE. Il ajoutait « si la pauvreté ne recule pas, on va
à un suicide collectif, à la violence... ».
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