B : Une définition basée sur la
méthode typologique
Cette méthode n'est pas la plus reposante. La
diversité des phénomènes qualifiés de terroristes,
explique le fait que les typologies qui ont été fournies en la
matière et se sont heurtées à beaucoup de
difficultés. Prenons comme exemple la difficulté de placer sur un
même registre des formations groupusculaires de quelques individus comme
« Action directe » et de véritables armées
irrégulières telles que le « Sentier lumineux
péruvien » ou encore les « Forces armées
révolutionnaires colombiennes » encore moins les combattants
Ukrainiens pros russe. Pourtant, ce sont des formations que les gouvernements
ont pu qualifier de terroristes35. Sans aller trop loin dans des
rapprochements arbitraires entre des
33J.M SOREL, « Existe-t-il une
définition universelle du terrorisme ? », in K. BANNELIER et al.
(dir.), Le Droit international face au terrorisme, p.42
34Pour G. Guillaume, un acte criminel devient
terroriste lorsque trois éléments sont réunis. D'abord, un
élément matériel constitue par des actes de violence de
nature à provoquer la mort ou à causer des dommages corporels
graves. Ensuite, la méthode utilisée, à savoir une
entreprise individuelle ou collective tendant à perpétration de
ces actes de violence. Enfin, le but poursuivi qui est de créer la
terreur chez des personnes déterminées ou plus
généralement dans le public. Voir « Terrorisme et droit
international », op.cit., p.304.
35Ces trois groupes sont considérés
comme terroristes par les Etats-Unis, l'union européenne et l'ONU.
![](Le-terrorisme-dans-les-relations-internationales-contemporaines29.png)
29
Maliki Amadou
Malikiamadou007@ymail.com
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réalités contrastées, il nous parait
plutôt intéressant, dans le cadre de ce travail, de voir
quelques-unes de ces typologies afin de se rendre compte de la diversité
des approches existantes. Il s'agit de mettre l'accent sur les rapports pouvant
se créer entre les Etats commanditaires et les groupes terroristes
.Cette approche est développée par Daniel HERMANT et Didier BIGO,
qui distinguent trois formes de groupes terroristes dont entre autre le
terrorisme d'organisation clandestine s'opposant à son propre Etat pour
des motifs idéologique soit par vocation révolutionnaire, soit
par vocation nationale et indépendante.
Nous avons aussi l'approche fondée sur le
critère idéologique comme le terrorisme communautaire qui se
manifeste par l'usage de la violence au nom d'un groupe qui utilise souvent la
religion comme support d'un message politique, l'exemple type est le Hamas en
Palestine.
Le terrorisme révolutionnaire, par contre, se
caractérise par une violence politique commis d'une part par des groupes
tels que l'extrême droite avec les néonazistes ou les
néo-fascistes et d'autre part l'extrême gauche tels que l'action
directe en France ou les Khmers rouge au Cambodge.
En outre, le terrorisme religieux se démarque par une
articulation complexe entre des discours religieux et révolutionnaires,
d'une part, et l'expression d'un malaise social et économique, d'autre
part. Pour Jacques Baud, le terrorisme religieux « s'inscrit (...)
dans une démarche de préservation identitaire ou nationaliste
associé à une démarche prosélyte afin de
transmettre un message religieux » et se caractérise par
« une violence généralement plus intense
»36.
En dernière analyse, toutes ces définitions
conventionnelles et doctrinales, rendent plus équivoque encore la
compréhension du terrorisme37.
Certes, toutes elles reprennent en substance les mêmes
éléments (soit en élargissant ou en réduisant leur
portée), à savoir la violence, l'intimidation, le mobile. Mais
d'une certaine manière, le terrorisme n'est aussi qu'une tactique, une
stratégie des combattants du rang faible sur ceux du rang fort.
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