DEDICACE
A toi Seigneur Jésus Christ pour nous votre souffle de
vie gratuit qui a permis la réalisation de cette oeuvre ;
A vous mes enfants : Sage, Monique, Divine, Dinette et
Glodi ;
A toi ma très chère épouse Blandine
Kabibila;
A toi mon cher papa pour m'avoir quitté si tôt,
que ton âme repose en Paix ;
A toi ma mère Pauline Kwangu, pour tout ton apport
maternel
A vous mes soeurs et frères, nièces et neveux,
cousines et cousins.
Célestin BWENDJI KAKESA
REMERCIEMENTS
Au soir de notre travail de
recherche devant être couronné par l'obtention du Diplôme
Santé Publique et financement des systèmes de santé, il
s'avère nécessaire de remercier tous ceux qui, de prêt ou
de loin, d'une manière ou d'une autre ont contribué à son
l'élaboration.
De prime à bord, nous exprimons notre
profonde gratitude au aux autorités académiques de l'Institut
Supérieur des Techniques Médicales (I.S.T.M) Kinshasa en
général et celles de la section santé communautaire en
particulier pour les enseignements de qualité transmis à travers
les professeurs, les chefs de travaux et les assistants durant les deux
années de licence.
Ensuite, une mention spéciale est
adressée au Professeur AMULI JIWE qui en dépit de ses multiples
occupations, a bien voulu assurer la direction de ce travail de
mémoire. Sa rigueur et ses qualités scientifiques n'ont
cessé de guider et de parfaire nos recherches jusqu'à
l'aboutissement de cette oeuvre.
Nous remerciements s'adressent aussi à l'assistant
Oscar NGOMA qui n'a cessé de s'enquérir de l'état
d'avancement de notre travail et de nous prodiguer des conseils techniques
très enrichissants.
Enfin, nos remerciements s'adressent à
tous ceux qui nous ont aidé de quelque manière que ce soit, pour
mener cette étude à bonne fin. Nous pensons
à nos frères et soeurs, toutes les familles amies nos compagnons
d'études, amis et connaissances que nous taisons l'identité au
risque d'en oublier l'un ou l'autre. Nous garderons toujours présent
à notre mémoire, le témoignage de fraternité, de
sympathie et de soutien qu'ils ont manifesté à l'endroit de
notre modeste personne. Qu'ils trouvent tous ici l'expression de notre
profonde gratitude.
Célestin BWENDJI KAKESA
SIGLES, ABREVIATIONS ET SYMBOLES
B.C.Z.S.
|
Bureau Central de la Zone de Santé
|
AS
|
Aire de santé
|
CHK
|
Centre Hospitalier de Kanzombi
|
CPN
|
Consultation prénatale
|
|
|
CODESA
|
Comité de Santé
|
CPS
|
Consultation préscolaire
|
CS
|
Centre de santé
|
d
|
Degré de précision absolue.
|
ddl
|
Degré de liberté
|
|
|
EDS
|
Enquête démographique et de santé
|
ESP
|
Ecole de Santé Publique
|
FOSA
Fc
|
Formation sanitaire
Franc Congolais
|
|
|
FRP
|
Faire reculer le paludisme
|
HGR
|
Hôpital général de référence
|
IC
|
Intervalle de confiance
|
ISTM
|
Institut Supérieur des Techniques Médicales
|
Khi²
|
Chi carré
|
|
|
|
|
MICS2
|
Multiple Indicator Cluster Survey (2001) ou Enquête par
grappes à indicateurs multiples
|
MII
|
Moustiquaire imprégnée d'insecticide
|
MIILD
|
Moustiquaire imprégnée d'insecticide de longue
durée
|
MINISANTE
|
Ministère de la Santé
|
MSF
|
Médecins sans frontière
|
n
|
Taille de l'échantillon
|
ni
|
Fréquence observée
|
p
|
Proportion
|
PMA
|
Paquet minimum d'activités
|
PNLP
|
Programme national de lutte contre le paludisme
|
|
|
OMS
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
|
|
|
|
|
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
SPSS
|
Stastical Package for social sciences
|
SSP
|
Soins de santé primaires
|
TPI
|
Traitement préventif intermittent
|
Unikin
|
Université de Kinshasa
|
ZS
|
Zone de santé
|
z
|
coefficient de confiance de 95%(1,96)
|
|
|
%
|
Pourcentage
|
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES, ABREVIATIONS ET SYMBOLES
iv
TABLE DES MATIERES
viii
PROBLEMATIQUE
xi
ENONCE DU PROBLEME
1
BUT ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
7
Objectifs spécifiques
7
JUSTIFICATION DE L'ETUDE
8
CHAPITRE PREMIER :REVUE DE LA
LITTERATURE
10
1.1 DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES DE VARIABLES
11
1.1.1 Facteur
11
1.1.2 Attitude
12
1.1.3. Pratique
12
1.1.4. Connaissances
12
2.1.5. Moustiquaire imprégnée
d'insecticide
12
1.3. GENERALITES SUR LE PALUDISME
13
1.3.1 Définition :
13
1.3.2 Situation épidémiologique et
aperçu sur le fardeau
14
1.3.3 Facteurs de risque du paludisme
16
1.3.5 Classification
17
1.3.6 Mesures de lutte contre le paludisme
17
1.4 MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE D'INSECTICIDE
19
2.3. CADRE DE REFERENCE DE L'ETUDE
20
1.3.1. Théorie de l'action
raisonnée
20
1.3.2 Théorie du comportement
planifié
22
1.3.3 Théorie des comportements
interpersonnels
23
DIAGRAMME CONCEPTUEL DE L'ETUDE
27
2. 4 SYNTHESE DES RECHERCHES RELIEES AU
PALUDISME ET A LA MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE D'INSECTICIDE
28
1.5 HYPOTHESES
32
DEUXIEME CHAPITRE : METHODOLOGIE
33
2.1. DEVIS DE LA RECHERCHE
34
2.2. MILIEU DE L'ETUDE
35
2.2.1 Données géographiques et
démographiques
35
2.2.2 Données socio économiques
36
2.2.3 Données sanitaires
38
2.3. POPULATION ET ECHANTILLON
39
2.3.1 Critères de sélection
39
2.3.1.1 Critères d'inclusion
39
2.3.1.2 Critère d'exclusion
39
2.3.2. Détermination de la taille de
l'échantillon
40
2.3.2. Technique d'échantillonnage
40
2.4. OPERATIONNELISATION DES CONCEPTS INCLUANT LES
DEFINITIONS OPERATIONNELLES
43
2.5 METHODES DE COLLECTE DES DONNEES
44
2.5.1 Collecte des données
44
2.5.2. Instrument de mesure
45
2.5.3 Validité et fiabilité de
l'instrument
46
5.3.4. Fidélité de l'instrument
46
2.6. DEROULEMENET DE L'ENQUETE.
46
2.6.1 L'enquête proprement dite
46
2.6.1.1 Contact avec les autorités
47
2.6.2.1.2 Choix des enquêteurs
47
2.6.1.3 Entretien avec sujets de
l'étude
47
2.6.1.4 Contrôle de la qualité
48
2.7. CONTROLE DE BIAIS
48
2.8. CONSIDERATIONS D'ODRE ETHIQUE
48
3.9. PLAN DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES
DONNEES
49
3.8.1. Plan de traitement des données
49
3.7.2. Plan d'analyse des données
50
CHAPITRE III : PRESENTATION ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
51
3.1. PRESENTATION DES RESULTATS
52
3.1.1 RESULTATS DES ANALYSES UNIVARIEES
52
3.1.1.1 CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES
52
3.1.1.2 VARIABLES PSYCHO-SOCIO-ECONOMIQUES
55
3.1.1.3 VARIABLES ORGANISATIONNELS (CONDITIONS
FACILITATRICES)
59
3.1.2 RESULTATS DES ANALYSES BIVARIEES
61
ANALYSE MULIVARIEE
65
3.2 INTERPRETATION
66
3.2.1RESULTATS DES ANALYSES UNIVARRIEES
66
3.2.1.1 Caractéristiques
sociodémographiques des répondants
66
3.2.1.2 Caractéristiques
psycho-socio-économiques des répondants
67
3.2.1.3 Facteurs organisationnels ou conditions
facilitatrices des répondants
69
3.2 RESULTATS DES ANALYSES BIVARIEES
69
3.3. RESULTATS DES ANALYSES MULTIVARIEES
71
CONCLUSION ET IMPLICATION
72
1. Synthèse de l'étude
73
2. Implications
74
3. Perspective pour la recherche
75
3. Limites de l'étude
75
Force de l'étude
76
Faiblesse de l'étude
76
BIBLIOGRAPHIE
77
ANNEXES
81
LISTE DES FIGURES
Diagramme conceptuel de
l'étude.........................................................
26
- Figure I: Répartition des sujets
enquêtés selon le canal de communication
- sur la
MII..................................................................................
. ... 54
- Figure II: Répartitions des répondants selon
la possession des MII..................... 55
Figure III : Distribution des enquêtés avec MII
suspendue sur le lit................ ......55
Figure IV : distribution des chefs de ménages qui
font dormir leur enfant sous MII.56
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Approches et méthodes de lutte contre le
paludisme................. 17
Tableau II : Morbidité et mortalité dues
au paludisme dans la zone
de Kikwit Sud
..........................................................................
36
Tableau III : Répartition des ménages
retenus par aire de santé................ 39
Tableau IV : Opérationnalisation des concepts
incluant leurs définitions opérationnelles
.................................................. 41
Tableau V: Répartition des sujets de l'étude
selon le sexe........................ 51
Tableau V: Répartition des sujets de l'étude
selon l'âge (ans)................... 51
Tableau V: Répartition des sujets de selon
l'état civil.............................. 52
Tableau VI : Répartition des sujets
enquêtés selon leur occupation professionnelle
Tableau VII : Répartition des sujets
enquêtés selon leur niveau d'études....... 53
Tableau VIII : Répartition des sujets
enquêtés selon la connaissance des MII..53
TABLEAU IX : Raisons de la non utilisation de MII dans
les ménages qui en
possèdent...........................................................
56
Tableau X : Distribution des sujets
enquêtés selon le lieu de provenance...... 57
Tableau XI : distribution des sujets
enquêtés selon le mode d'obtention de la MII
Tableau XII : Distribution des sujets
enquêtés selon le prix d'achat de la MII.58
Tableau XIII : distribution des sujets
enquêtés selon l'attitude du prix d'achat de la
MII..................................................................58
Tableau XIV : Distribution des sujets
enquêtés selon la raison de l'absence de la MII dans le
ménage....................................................59
Tableau XV: Relation entre utilisation et variables
sociodémographiques.......60
Tableau XVI: Relation entre utilisation et variables psycho
-socio-économiques et facteurs
organisationnels..........................................61
Analyse
multivariée......................................................................64
PROBLEMATIQUE
ENONCE DU PROBLEME
Le paludisme est une maladie
parasitaire la plus fréquente au monde. Plus de 41% de la population
mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme, et ce chiffre
augmente chaque année en raison de la détérioration des
systèmes de santé, de la résistance accrue aux
médicaments et aux insecticides, du changement de climat et de la
guerre. Chaque année, le paludisme est à l'origine de plus d'un
million de décès et de 300 à 500 millions de cas
cliniques, la majorité desquels surviennent dans les pays les plus
pauvres de la planète. Parmi les groupes à haut risque, on trouve
les enfants, les femmes enceintes, les voyageurs, les réfugiés,
les personnes déplacées et les travailleurs arrivant dans des
zones endémiques.
Le paludisme est particulièrement dangereux pour les
enfants de moins de cinq ans et pour la femme enceinte et l'enfant qu'elle
porte. Alors qu'il s'agit d'une maladie qu'on sait prévenir et
guérir (Lengel et al. ,1997).
Ainsi, lors de notre stage de
vacances effectué dans la zone de santé de Kikwit Sud, province
du Bandundu, à travers l'analyse de rapport de maladies à
potentiel épidémique (MAPEPI), nous avons déploré
une augmentation de cas de la morbidité et de la mortalité
dû au paludisme, plus particulièrement chez les enfants de moins
de cinq ans durant les 4 dernières années. : 24.687 cas
contre 26 décès en 2006, 25.003 cas contre 45
décès en 2007, 19.723 contre 40 décès en 2008 et
18.130 cas contre 120 décès en 2009. Alors que cette zone de
santé est appuyée par le Fond Mondial dans le volet lutte contre
le paludisme depuis 2007 avec distribution de moustiquaire
imprégnée d'insecticide (MII) presque chaque année qui
pourrait réduire de 20 % et de 50 % respectueusement la mortalité
et la morbidité due à cette maladie. Ce qui n'est pas le cas
à Kikwit Sud. Aussi, faut-il se demander est ce moyen efficace
préventif qui la MII est il réellement utilisé surtout
chez les enfants de moins de cinq ans de cette zone de santé. Cette
situation préoccupante et de santé publique ne nous a pas
laissé indifférent en qualité de chercheur.
Rappelons qu'en
2006, l'Europe a connu de
très nombreux cas de paludisme d'importation principalement en France
(5.267 cas), au Royaume-Uni (1.758 cas) et en Allemagne (566 cas). En France
558 cas sont des militaires, mais la maladie touche également les
touristes : sur cent mille d'entre eux se rendant dans une zone
impaludée, trois milles rentrent dans leur pays infectés par
l'une des formes connues de Plasmodium, le reste sont des cas importés
par des immigrants.
En
Asie, le paludisme est absent
des grandes villes et plutôt rare dans les plaines côtières.
Le danger est majeur dans les zones rurales du
Cambodge, de l'
Indonésie, du
Laos, de la
Malaisie, des
Philippines, de la
Thaïlande, du
Viêtnam et en
Chine
dans le
Yunnan et à
Hainan (Casley, 1997).
En
Amérique du
Sud, le risque est faible dans les grandes villes, mais réel dans
les zones rurales en
Bolivie, en
Colombie, en
Équateur,
au
Pérou et au
Venezuela, et majeur dans
toute la zone
amazonienne. En
Amérique
centrale, il existe quelques micro-zones, mais le risque est relativement
faible. Dans les
Antilles, le paludisme
sévit à
Haïti et près
de la frontière
dominicaine
(Kevin et al., 2007).
Au final, le paludisme est la
maladie parasitaire la plus répandue dans le monde. De ce fait, elle est
au 1er rang des priorités de l'
OMS
tant par ses ravages directs que par ses conséquences
socio-économiques dont : une improductivité aboutissant
à la
sous-alimentation
et au sous-développement (Kevin et al., op.cit).
En Afrique, sur le nombre de
décès dû au paludisme, 90% ont lieu en Afrique
subsaharienne. Tous les jours, environ 3 000 personnes meurent du paludisme
dans cette région, la plupart desquelles sont des enfants. Au total, le
paludisme est prévalent dans 105 pays et territoires définis par
l'OMS: il touche 45 pays dans la région de l'Afrique (Dale, 2005).
Ainsi, pour l'Afrique seule, son
poids économique est estimé à environ 12 milliards de
dollars annuels. Selon les mêmes estimations, le paludisme ralentit la
croissance économique des pays africains d'environ 1,3 % par an.
Cette maladie ne fait pas seulement perdre des vies et la productivité,
mais handicape l'éducation des enfants et le développement
social, par l'absentéisme et les infirmités neurologiques
associées aux formes graves de la maladie. Elle érode la
croissance ; des adultes affaiblis par la maladie, ne peuvent pas
travailler et gagner leur vie ; aussi, le système scolaire est
perturbé lorsque des enfants sont très et souvent malades pour
aller à l'école ou que leurs enseignants sont absents pour des
raisons associées au paludisme (Akilimali, 2008).
La même source précise qu'à l'heure
actuelle, 2 % seulement des enfants en Afrique dorment avec une moustiquaire
imprégnée d'insecticide.
Selon Aholoukpe (2005), les
programmes de soins de santé primaires dans la plupart des pays
où sévit le paludisme ont adopté des stratégies de
lutte contre cette maladie. Ainsi, l'efficacité de l'utilisation de la
moustiquaire imprégnée d'insecticide est particulièrement
établie dans ce domaine par la médecine moderne. Certains
facteurs limitent leur utilisation, à savoir : les pesanteurs
sociologiques et principalement le niveau d'instruction c'set à
dire l'analphabétisme et le niveau d'instruction très bas
des paysans expliquent leur degré de compréhension des messages
de promotion de la moustiquaire imprégnée d'insecticide mais
aussi beaucoup ignorent encore que le paludisme est causé par la
piqûre des moustiques et lui associent d'autres origines comme le soleil,
l'huile, la sorcellerie ou l'envoûtement.. ; les types de
logement ; le mode de vie et loisirs : l'alcool et le tabac, crainte
de l'étouffement ; les pesanteurs anthropologiques, à savoir
la croyance à des rites particuliers, la présence des
médecines traditionnelles,...) ; les pesanteurs
économiques(le niveau très bas du revenu de la plupart des
paysans).
C'est suite à ces pesanteurs
économiques, que certains ménages préfèrent
employer les serpentins qui nécessitent peu d'investissements sur le
champ, mais à long terme, reviennent plus chers. Et enfin les Pesanteurs
liés au système de soins : accessibilité et
équipement des centres de santé ; insuffisance en
approvisionnement en moustiquaire imprégnée d'insecticide, ce qui
par moment engendre des ruptures de stocks de longue durée ou
l'indisponibilité totale de celle-ci (Aholoukpe, op.cit).
Par ailleurs, l'utilisation des
services, comme de beaucoup d'intrants, dépend des plusieurs facteurs
dont la perception de la maladie et des services (intrants) ; de
l'accessibilité (physique, culturel et financier) et de la
décision d'utiliser ces services, laquelle décision dépend
de la perception du bénéfice, du coût, des alternatives
à l'intrant ou au service et de l'urgence ou du danger (Kashala,
2008).
En République
Démocratique du Congo, le paludisme figure parmi les principales causes
de morbidité et de mortalité surtout chez les enfants de moins de
5 ans et les femmes enceintes et constitue un problème de santé
publique comme le confirme le programme national de lutte contre le
paludisme(PNLP) à travers les enquêtes réalisées
respectivement en 2000 et 2001 :
Les enquêtes menées
à Kinshasa en 2000 reprises dans le plan stratégique du PNLP
renseignent ce qui suit : 86 % des cas (n= 4.457) reçus à la
salle d'urgence pédiatrique de l'HGR étaient dus au
paludisme ; au Centre Hospitalier Kingasani (CHK), le diagnostic du
paludisme était posé dans 44 % de tous les cas reçus
(n=85.677) pour la période de 1997-1999 ,à l'HGR de
Kinshasa 87 % et au CHK 85 % des transfusions sont administrés à
cause de l'anémie consécutive à la malaria et
respectivement 67 % (n= 85) et 75 % (n=1.324) des transfusés
étaient des enfants de moins de 5ans et la prévalence chez
les écoliers entre 5 - 9 ans était en moyenne de 34 % (PNLP,
2007).
Celles menées en 2001 par la
même institution dans sept zones de santé ont montré que le
paludisme était responsable de : 59 % motif de consultations
externes chez les enfants de moins de cinq ans, 48 % des hospitalisations chez
les enfants < cinq ans, 37 % des décès survenus chez les <
cinq ans en hospitalisations, 41 % de motif de consultations externes chez les
femmes enceintes, 54 % des hospitalisations chez les femmes enceintes.
Il convient de signaler comme le
soulignent Mulumba et al.( 2007) le paludisme, à cause de
l'anémie subséquente qu'elle entraîne en particulier chez
les enfants de moins de 5 ans, et exigent parfois une transfusion sanguine
constitue aussi un facteur de risque de transmission du VIH/SIDA. Car souvent
les moyens de contrôle du sang avant la transfusion ne sont pas toujours
garantis, Il importe de signaler que l'anémie palustre est la
première indication (65 %) de la transfusion sanguine chez les enfants
de moins de cinq ans à Kinshasa (PNLP, Op.cit).
La République
Démocratique du Congo a suscrit à la déclaration d'Abuja
selon laquelle au moins 60% des personnes à risque, surtout les femmes
enceintes et les enfants de moins de cinq ans, devraient
bénéficier à l'an 2005 de la combinaison la plus
appropriée des mesures de protection personnelle et communautaire,
telles que les moustiquaires traitées aux insecticides et autres
interventions accessibles et abordables pour prévenir l'infection et la
souffrance. Dans cette déclaration faite en avril 2000 à Abuja,
des chefs d'États africains ont décidé de renforcer les
interventions, qui sont la pierre angulaire de la stratégie pour faire
reculer le paludisme. L'objectif est de diminuer de moitié la
mortalité provoquée par le paludisme d'ici à 2013. Ainsi
l'utilisation des Moustiquaires imprégnées avec un insecticide
faisait partie avec le traitement préventif intermittent chez la femme
enceinte et le Traitement associant des médicaments antipaludiques des
moyens pouvant éviter et traiter le paludisme, de surcroît
contribuer à atteindre les objectifs de l'initiative « Faire
reculer le paludisme »(ESP,2006).
Conformément à cette
Déclaration, le PNLP a retenu le même objectif pour son Plan
stratégique 2002-2006. Cet objectif est augmenté dans le plan
stratégique du PNLP du quinquina 2007- 2011 au moins 80 % des personnes
à risque du paludisme dorment sous moustiquaire imprégnée
d'insecticide.
Malgré l'appui des
différents partenaires dans le cadre de lutte contre le paludisme, le
pourcentage de l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide chez les enfants de moins de cinq ans pose toujours
problème.
L'enquête faite par l'ESP/UNIKIN confirmée lors
de l'évaluation du plan stratégique 2002-2006 du PNLP montre que
le pourcentage des enfants de moins de cinq ans utilisant la MII est de 26 %
(ESP/UNIKIN, 2006).
Nous constatons que cette proportion
(26 %) est encore loin du seuil de 60 % de l'objectif de 2002-2006 retenu lors
de la conférence d'Abuja et moins encore à celui de 80 % retenu
pour le quinquina 2007-2011 pour la RDC.
Du reste, la politique sanitaire
nationale de la RDC s'inspire de la stratégie de soins de santé
primaires. En vue de son opérationnalisation, le pays est divisé
en 515 zones de santé. La zone de santé étant le dernier
échelon de la pyramide sanitaire où sont intégrés
tous les paquets d'interventions, y compris ceux liés à la lutte
contre le paludisme.
Afin de mieux appréhender les
facteurs associés à l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide(MII) dans les ménages qui
comptent les enfants de moins de cinq ans dans la zone de Kikwit Sud, la
théorie des comportements interpersonnels Triandis (1979) sert de cadre
de référence à cette étude. La théorie des
comportements interpersonnels stipule que, même si un individu a
l'intention (volonté) d'adopter un comportement, des conditions dans
l'environnement peuvent l'empêcher de le réaliser. Pour
Triandis , des éléments autres que l'intention et les
conditions facilitatrices doivent être considérés pour
prédire un comportement. D'un autre côté et avec
l'habitude certains comportements deviennent des automatismes, après
un certain temps et ne sont, donc, plus réalisés de façon
consciente. Dans son modèle, Triandis intègre des
déterminants économiques (conséquences perçues
et conséquences objectives), des facteurs sociologiques (facteurs
sociaux et habitudes), des éléments relevant du champ de la
psychologie (attitudes) et aussi des éléments organisationnels
sur lesquels l'individu n'a pas vraiment beaucoup de contrôle
(conditions facilitatrices et situation sociale).
Nous avons retenu ce modèle pour l'explication
et la prédiction des facteurs associés à l'usage des
moustiquaires imprégnées d'insecticides dans la zone de
santé de Kikwit Sud.
Au vu de ce qui
précède, nous nous sommes posé des questions
suivantes :
· Quelle est la proportion des ménages comptant
les enfants de moins de cinq ans qui utilisent la moustiquaire
imprégnée d'insecticide dans la zone de santé de Kikwit
Sud ?
· Quels sont les facteurs psycho-socio-économiques
et les conditions facilitatrices selon le modèle de Triandis
associés à l'utilisation de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide comme méthode prophylactique
et à son utilisation effective chez les parents dans la zone de
santé de Kikwit Sud ?
· Existe-t-il des liens entre, facteurs
psycho-socio-économiques, conditions facilitatrices et intention de
comportement à l'égard de l'utilisation des MII dans les menaces
comptant les enfants de moins de cinq ans dans la zone de santé de
Kikwit sud ?
BUT ET OBJECTIFS DE
L'ETUDE
Le but de cette étude est
d'examiner les liens psycho- socio-économiques et les conditions
facilitatrices et l'utilisation des MII dans les ménages comptant les
enfants de moins de cinq ans en vue de contribuer à la réduction
de la prévalence du paludisme.
Objectifs
spécifiques
- Déterminer la proportion des ménages avec
enfants de moins de cinq ans n'utilisant pas la moustiquaire
imprégnée d'insecticide dans la zone de santé de Kikwit
sud ;
- Déterminer le niveau de connaissance, attitude et
pratiques des parents avec enfants de moins de cinq ans en rapport avec
l'utilisation de la MII ;
- Identifier les différents facteurs
psycho-socio-économiques et les conditions facilitatrices
associés l'utilisation de moustiquaire imprégnée
d'insecticide ;
- Vérifier les liens entre, facteurs
psycho-socio-économiques, conditions facilitatrices et intention de
comportement à l'égard de l'utilisation des MII dans les
ménages comptant les enfants de moins de cinq ans dans la zone de
santé de Kikwit sud ?
JUSTIFICATION DE
L'ETUDE
L'usage de la MII pour les enfants
dans les zones où l'endémie du paludisme est stable permet selon
Lengeler (op.cit) la réduction de 50 % des épisodes de paludisme
sans complications, la réduction de 45 % des épisodes
sévères de paludisme, la réduction de l'anémie chez
les enfants (le niveau de Hb monte de 0,76 g/dl en moyenne) , la
réduction de 30 % de la splénomégalie et la
réduction de 13 % de la prévalence de la parasitemie.
Malgré la présence du
programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et l'appui du Fond
Mondial/Memisa Belgique à la lutte contre le paludisme (avec
distribution des moustiquaire imprégnée d'insecticide) , la zone
de santé de Kikwit Sud comme les autres aussi continue à
enregistrer des chiffres élevés des cas et de
décès de paludisme surtout chez les enfants de moins de 5ans les
quatre dernières années : 24.687 cas contre 26
décès en 2006, 25.003 cas contre 45 décès en 2007,
19.723 contre 40 décès et 18.130 cas contre 120
décès en 2009. En plus, le taux d'utilisation de la MII reste
faible.
Plusieurs réflexions
profondes menées à cette situation ont justifié la
nécessité de mener une étude approfondie sur les facteurs
pouvant déterminer l'utilisation de la MII chez les enfants de moins de
cinq ans qui sont plus touchés par le paludisme dans la zone de
santé de Kikwit Sud.
Notre étude, veut donc
décrire les relations psycho- socio-économiques (niveau
d'études, attitudes et habitude) et les conditions facilitatrices (le
revenu du ménage, le coût de la MII et la disponibilité de
MII au lieu de distribution) et l'intention de comportement et l'utilisation
des MII dans les ménages comptant les enfants de moins de cinq ans
à identifier les facteurs associés à l'utilisation de la
MII chez les enfants de moins de cinq ans dans la zone de santé de
Kikwit Sud, afin d'en dégager les stratégies permettant
d'améliorer l'utilisation de la MII dans cette tranche d'âge dans
la ville de Kikwit et, particulièrement, dans la zone de santé
(ZS) de Kikwit Sud et de contribuer ainsi à la réduction de la
mortalité infantile en RDC, comme déclare l'OMS
(1990) « savoir pourquoi les gens sont et restent en
santé et pourquoi ils tombent malades est une base importante pour
l'action sanitaire ».
CHAPITRE PREMIER
REVUE DE LA LITTERATURE
Dans ce chapitre, nous
définissons d'abord quelques concepts clés de l'étude,
suivi des généralités sur le paludisme, puis le cadre de
référence de l'étude, la synthèse des recherches
antérieures en rapport avec l'étude.
1.1 DEFINITIONS DES
CONCEPTS CLES DE VARIABLES
1.1.1 Facteur
C'est le synonyme de
déterminant qui décide une action, numéral qui est
déduit du produit d'une matrice carré et qu'on utilise pour
résoudre une ou des inconnues. Le mot facteur peut être
utilisé selon différents domaine : facteur
mathématique (exemple en arithmétique, tout entier qu'un nombre
donné peut diviser exactement, etc.), facteur économique (facteur
de production : expression désignant des éléments
utilisés dans le processus de production exemple : machine
d'investissement,...), en biologie : facteur rhésus (terme
générique désignant une trentaine de substances
antigéniques que l'on trouve à la surface des globules rouges du
sang), facteurs sociaux ( c'est l'internalisation que l'individu fait de la
culture subjective du groupe de référence auquel il
appartient et avec lequel il interagit le plus souvent (Triandis ,
1979).
Autrement dit, la culture
subjective du groupe de référence influence la notion de
l'individu quant au comportement approprié ou désiré.
Les facteurs sociaux sont déterminés par les ententes
interpersonnelles spécifiques que l'individu fait avec les autres
dans des situations sociales précises ,etc.
Dans notre cas, il s'agit des
déterminants qui peuvent être en relation ou qui peuvent
influencer le comportement de l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide chez les enfants de moins de 0 à
5 ans.
1.1.2 Attitude
Derbaix & Brée (2000)
définient comme étant la sensation de joie, de plaisir, de
gaieté, de dégoût, de mécontentement ou de haine
associée au comportement d'un individu. Les psychologues formulent
l'hypothèse selon laquelle les attitudes guident, influencent,
dirigent et forment ou prédisent les comportements réels.
Ainsi, une attitude positive a un effet positif sur le comportement,
tandis qu'une attitude négative diminue les chances d'adopter le
comportement en question.
Faisant référence
à la définition de l'attitude selon Dista (2000), nous
considérons, dans ce travail, que l'attitude est la non
satisfaction dans l'utilisation de moustiquaire imprégnées
d'insecticide.
1.1.3 Pratique
Par la pratique, on sous entend la
mise en application d'une théorie ou de normes quelconques. Dans nos
écrits, la pratique se réfère à l'utilisation,
à l'emploi ou de l'usage réel de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide par les parents pour la protection de
l'enfant de moins de 5 ans. Ainsi, dans le cadre de cette étude, nous
accepterons qu'un interviewé utilise sa moustiquaire, lorsque celle-ci
est réellement installée dans son lit et utilisée
quotidiennement pour lutter contre la piqûre de moustique et qui peut
facilement transmettre le paludisme.
1.1.4 Connaissances
Dans le cadre de cette étude,
connaissances se réfèrent à l'ensemble d'informations sur
le paludisme, ses moyens de prévention et la moustiquaire
imprégnée d'insecticide exprimés par les sujets (chef de
ménage) une fois interviewés.
1.1.5 Moustiquaire
imprégnée d'insecticide
La moustiquaire imprégnée
d'insecticide est un tissu fait de fibre de coton ou de fibre
synthétique (nylon ou polyester), trempée dans un bain
d'insecticide (produit chimique qui tue les moustiques et autres insectes, et
qui est peu ou pas toxique pour les vertébrés à la
même dose) de forme variable (rectangulaire, conique) et de
différentes dimensions (simple ou double) dont on entoure le lit et sous
laquelle on dort pour se protéger contre les piqûres des
moustiques autre insecte. Sa distribution est souvent gratuite dans la plus
plupart des provinces en RD Congo. Mais dans la province du Bandundu,
précisément dans la zone de santé de Kikwit sud, la
distribution des moustiquaires imprégnée d'insecticide
n'était pas gratuite. Elles avaient un coût qui variait chaque
année pendant les trois ans retenus pour notre étude 2007-2009.
Mais le coût moyen est d'environ 700 Fc.
1.2 GENERALITES SUR LE
PALUDISME
Nous avons souhaité faire un
rappel sur le paludisme, car l'utilisation de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide est l'un des axes dans les mesures
préventives. Ainsi, nous présentons dans cette partie, la
définition, l'épidémiologie, l'étiologie, le
vecteur et les moyens de prévention y compris la moustiquaire
imprégnée d'insecticide.
1.2.1 Définition :
Le paludisme (du
latin paludis,
marais), appelé aussi
malaria (de l'
italien mal'aria,
mauvais air), est une
parasitose
due à un
protozoaire transmis par
la piqûre de la femelle d'un
moustique, l'
anophèle,
provoquant des
fièvres
intermittentes. Avec 300 à 500 millions de malades et 1,5 à 2,7
millions de décès par an, le paludisme demeure la parasitose
tropicale la plus importante. 80 % des cas sont enregistrés en
Afrique subsaharienne, où ils concernent majoritairement les enfants de
moins de cinq ans et les femmes enceintes (OMS, 2005).
C'est une endémie
parasitaire majeure, le paludisme (palus = marais) ou malaria (= mauvais air)
est une érythrocytopathie due à un hématozoaire, du genre
Plasmodium, transmis par un moustique, l'anophèle femelle. On
estime à plus de deux milliards le nombre de sujets exposés
et dans la seule Afrique noire la mortalité a été
évaluée à un million par an. Quatre espèces
sont particulièrement pathogènes pour l'homme :
Plasmodium falciparum, P. vivax, P. malariae et P. ovale. Plus de 90
% des cas de paludisme sont causés par le Plasmodium
falciparum (Gentilini ,1993).
De ces définitions, nous
retenons que le paludisme est une maladie due à une infestation des
hématies par des protozoaires appartenant au genre plasmodium. Ces
hématozoaires sont inoculés chez l'hôte humain par
l'anophèle femelle lors d'un repas sanguin.
1.2.2 Situation
épidémiologique et aperçu sur le fardeau
Le paludisme est la maladie
parasitaire la plus rependue dans le monde : les estimations du nombre de
personnes contaminées revient entre 300 et 500 ou 660 millions et il tue
plus d'un million de personnes par an, la plupart en Afrique. C'est la
première cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans en
Afrique. Les femmes enceintes dans les zones endémiques, sont aussi
particulièrement touchées par le paludisme car le placenta
constitue une cible où les parasites (plasmodium falciparum) peuvent
s'accumuler. Il est à noter que l'être humain est loin
d'être le seul hôte à subir le paludisme (Minisanté,
2007).
D'après Verdrager,
cité dans l'encyclopédie libre(2000) : les régions
à risque sont après avoir sévi dans la presque
totalité du monde habité, le paludisme touche 90 pays
essentiellement les plus pauvres d'Afrique, d'Asie et d'Amérique
latine : L'
Afrique est un continent
particulièrement touché par le paludisme ; il concerne
95 % des cas importés en
France. Le danger est
quasi-nul en
Afrique du Nord mais
majeur en
Afrique de l'Est,
en
Afrique
subsaharienne et en
Afrique
équatoriale aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine.
Le paludisme constitue un
fardeau : le paludisme tue un million de personnes chaque année,
surtout les enfants de moins de 5ans, trois mille (3000) personnes meurent
chaque jour de paludisme, quatre vingt pour cent (80 %) des cas de paludisme et
90 % des décès par paludisme surviennent en Afrique. Ces
décès sont dus entre autres à l'insuffisance des
systèmes de santé, la résistance du parasite aux
médicaments et celle du vecteur aux insecticides , environ 500 millions
de personnes souffrent de paludisme chaque année, dont 75% dans les
zones de transmission stable, 17% lors des épidémies, 8% dans les
zones de faible transmission, dix (10) nouveaux cas par seconde, le paludisme
est un problème grave dans plus de la moitié des pays du monde et
le paludisme est responsable de 10% du fardeau de la morbidité en
Afrique (Minisanté, op.cit).
Les enfants et les femmes enceintes
sont particulièrement vulnérables : plus de 700 000 enfants
mourront cette année de paludisme, il est responsable d'un quart des
décès d'enfants en Afrique, ces décès surviennent
souvent dans les deux jours suivant l'apparition des symptômes et seul ou
associé à d'autres maladies, il tue un enfant toutes les 30
secondes. Dans le pays d'endémie, les femmes enceintes courent quatre
fois plus de risque des souffrir de paludisme, et un risque deux fois plus
grand d'en mourir.
Les populations démunies sont les plus touchées
par le paludisme : le paludisme frappe le plus fort pendant la saison des
pluies au moment des semences et des récoltes, Il prive les
agriculteurs de leur récolte. Les études montrent que les
familles touchées par le paludisme n'obtiennent que 40% des
récoltes dont elles bénéficieraient si elles
étaient en bonne santé (Minisanté, Op.cit).
Le paludisme entrave le
développement : le coût direct et indirect du paludisme pour
l'Afrique est estimé à 2 milliards de dollars US par an. Les
pertes économiques dues au paludisme ont été
estimées à 12 milliards de dollars US en 2000. Ainsi, dix pour
cent de cette somme pourraient faire contrôler le paludisme
(Minisanté, op.cit).
En RD Congo, le paludisme constitue
la première cause de morbidité et de mortalité
infanto-juvénile d'après l'ESP (2006). Il est responsable de 67 %
de consultation externes et de 47,3 % de décès d'enfants de moins
de 5 ans. En effet un enfant congolais de moins de cinq ans connait 6 à
10 épisodes de fièvre / paludisme par an.
Les enfants de moins de cinq ans de
la zone de santé de Kikwit sud ne sont pas épargnés de
cette entité pathologique. De 2006 à 2009, d'après les
données des maladies à potentiel épidémique, le
paludisme a été responsable en moyenne de 53 % de consultation
avec un taux moyen décès de 34,4 %.
1.2.3 Facteurs de risque du
paludisme
Le paludisme est endémique sur
presque l'ensemble du territoire national. La transmission est sporadique et
saisonnière sur les hauts plateaux de l'Est, dans le district de
Tanganyika(Katanga), la province du Nord et Sud Kivu et dans l'Ituri (province
oriental) où des flambées à tendance
épidémique sont enregistrées. En revanche, dans toutes les
provinces de la cuvette centrale, la transmission est permanente au courant de
l'année constituant ainsi des zones d'hyper endémie (50 à
75 %) des personnes infectées holoendémie (plus de 75 % des
personnes infectées).
Les taux élevés de
morbidité et de mortalité peuvent être expliqués par
plusieurs facteurs, notamment : l'insalubrité du milieu
caractérisé par la mauvaise évacuation des eaux stagnantes
ainsi la multiplication des moustiques, vecteurs de la maladie ;
l'ignorance par la population des méthodes de prévention ;
l'insuffisance de la protection individuelle contre les moustiques ; la
résistance accrue des parasites aux antipaludiques usuels ; le
disfonctionnement du système sanitaire ne permettant pas une bonne prise
en charge des malades (PNLP, op.cit).
1.2.5 Classification
Le programme national de lutte
contre le paludisme, donne la classe le paludisme en paludisme simple et en
paludisme grave : est défini comme paludisme simple tout cas de
fièvre sans signes de danger ou de complication. Alors que le paludisme
grave : tout cas de fièvre avec un ou plusieurs signes de danger
ou de complication suivants : incapacité de prendre le médicament
par voie orale, incapacité de boire ou de téter , la
difficulté de parler, s'asseoir, se tenir debout ou marcher , le
saignement au niveau des gencives, du nez ou de la peau ;
l'élimination d'urines en petite quantité et de couleur
noire , le changement de comportement, la confusion ou la fatigue ,
la perte de conscience ou le coma , les convulsions , la jaunisse
et/ou la pâleur , la respiration anormale ou inhabituelle ;
les extrémités froides , vomissements à
répétition. En résumé la personne devient de plus
en plus malade (PNLP, 2009).
1.2.6 Mesures de lutte contre
le paludisme
D'après Ordinioha, (2006) les
mesures consistent en différentes approches reprises sous forme
tabulaire et sont les suivantes.
Tableau I : Approches et méthodes de lutte contre le
paludisme
APPROCHES
|
METHODES
|
1. Contrôle du contact homme vecteur
|
Moustiquaire et autres matériaux
imprégnés d'insecticides, protection des habitations (grillage
anti moustiques sur les ouvertures des fenêtres, claustras...)
|
2. Contrôle larvaire
|
Elimination des sites larvaires (assainissement péri et
intra domiciliaire) lutte biologique (poisson larvivores...), larvicides
chimiques)
|
3.Contrôle des moustiques adultes
|
MII et autres matériaux imprégnés
d'insecticides, pulvérisation intra domiciliaires d'insecticide
rémanents
|
Les mêmes mesures sont reprises par
Le PNLP de la RDC :
Lutte anti-larvaire : elle englobe la lutte
mécanique, la lutte chimique :
La lutte mécanique consiste à curer les
caniveaux et drainer les eaux stagnantes, détruire et vider
régulièrement les objets susceptibles de retenir l'eau telle que
les épaves des véhicules, les vieux pneus, les boîtes de
conserve (sardine, tomates etc.), combler les marres, assécher les
marécages, couvrir les récipients contenant l'eau de boisson ou
de ménage.
La lutte chimique : consiste à un
épandage des huiles usées, huiles minérales ou du gasoil
sur la surface des eaux stagnantes.
Lutte contre les formes
adultes : souvent mécanique, consiste à utiliser la
moustiquaire imprégnée d'insecticide « MII », à
aménager l'habitat (utiliser les toiles moustiquaires et les treillis
pour couvrir les fenêtres et trous d'aération, combler les trous
et les fentes qui constituent les cachettes de moustiques) , aménager
des fosses septiques, évacuer et enfouir régulièrement les
déchets solides (immondices), désherber le milieu ou
l'environnement et élaguer les arbres, déposer les ordures
ménagères dans les récipients de forme individuelle
(poubelles) ou dans des bacs placés le long des rues par les soins de
l'administration , désencombrer les chambres d'habitation. Alors que la
lutte chimique conseille l'utiliser les pesticides, (insecticides
à l'aide d'un pulvérisateur, d'un appareil fumigateur...)
Notons aussi qu'il faut appliquer
le traitement préventif intermittent (TPI) chez la femme enceinte dans
le cadre de prévention du paludisme. Le TPI consiste à
administrer chez la femme enceinte 3 comprimés de Sulfadoxine
Pyriméthamine en une fois à la 16ème
et à la 28ème semaine de la grossesse chez la femme
VIH/SIDA séronégative et à la 16ème,
28ème et 32 semaine chez la gestante VIH/SIDA
séropositive (PNLP, Op.cit.)
1.3 MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE
D'INSECTICIDE
La moustiquaire
imprégnée d'insecticide est un tissu fait de fibre de coton ou de
fibre synthétique (nylon ou polyester), trempée dans un bain
d'insecticide (produit chimique qui tue les moustiques et autres insectes, et
qui est peu ou pas toxique pour les vertébrés à la
même dose) de forme variable (rectangulaire, conique) et de
différentes dimensions (simple ou double) dont on entoure le lit et sous
laquelle on dort pour se protéger contre les piqûres des
moustiques autre insecte (PNLP, Op. cit).
La perception de l'importance des
moustiquaires, des insecticides et des MII par les utilisateurs et les
non-utilisateurs de moustiquaires est indispensable en vue d'élaborer
les activités de promotion et de communication. Il est important de
déterminer ce qui pousse les gens à utiliser ou non des
moustiquaires, et s'il y a des différences importantes entre les
utilisateurs et les non-utilisateurs. Par exemple, les moustiquaires et les MII
sont davantage utilisées pour éviter la nuisance, et notamment la
piqûre, que pour se protéger du paludisme.
Les décideurs et les
spécialistes du développement savent que pour faire reculer cette
maladie dévastatrice, il faut également un programme de
prévention efficace. L'outil principal : des moustiquaires
imprégnées d'insecticide.
Selon Kasale (2006), cela fait
longtemps que les collectivités ont compris combien il était
important de se protéger des piqûres de moustiques En revanche,
les moustiquaires imprégnées de pyréthroïde
constituent bien plus qu'une simple barrière physique ; elles
arrivent à tuer les moustiques ou à les empêcher de piquer
et à les chasser des endroits où ils se cachent. Même si
elle a de gros trous, une moustiquaire imprégnée d'insecticide
protège autant qu'une moustiquaire intacte, réduisant
jusqu'à 95 % les risques de piqûre de moustiques. L'insecticide
tue les moustiques avant qu'ils ne puissent trouver un endroit à piquer
ou qu'ils ne se faufilent à travers un trou. Le Centre de
recherche-développement en santé d'Ifakara a
déterminé que les moustiquaires traitées pouvaient
prévenir 30 000 décès et plus de cinq millions
d'épisodes cliniques de paludisme, chaque année, en Tanzanie.
La moustiquaire
imprégnée d'insecticide en fibre synthétique est
préférée à la fibre coton à cause des
avantages qui sont la durabilité, la meilleure ventilation, la meilleure
biodisponibilité de l'insecticide, le prix abordable à toutes les
couches de la société et elle attire peu de saleté.
Ainsi, faut-il noter la moustiquaire
imprégnée d'insecticide méthode de protection individuelle
intéressante, elle baisse des indices paludométriques chez les
personnes qui l'utilisent correctement, le contact homme - vecteur est
empêché par l'effet mécanique, les autres vecteurs de
nuisance sont détruits et même trouée, la MII reste
efficace (PNLP, 2009).
2.3. CADRE DE REFERENCE DE
L'ETUDE
Nous avons recourue à
quelques théories comportementales issues des recherches de la
psychologie sociale et qui s'insèrent dans un courant basé sur
les intentions du comportement. Il englobe l'ensemble des théories
qui expliquent et prédisent le comportement des individus. Elles
visent à identifier certains déterminants des intentions
telles que les influences sociales, les attitudes et les conditions qui
inhibent et/ou facilitent l'adoption d'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide dans les ménages de la zone de
santé de Kikwit Sud. Cette section est consacrée à la
présentation de ces diverses théories.
1.3.1. Théorie de
l'action raisonnée
La théorie de l'action
raisonnée trouve ses fondements dans les travaux pionniers de Fishbein
et Ajzen (1975). Le comportement des individus s'explique par
des facteurs liés à leurs intentions (Davis et coll., 1989).
Il est complètement identifié par leur intention de l'adopter ou
de le refuser. Cette intention est conjointement
déterminée par, d'une part, l'attitude de l'individu
vis-à-vis du comportement et, de l'autre, un ensemble de normes
subjectives, traduction de l'influence sociale, associée au fait
d'adopter ledit comportement (Fishbein et Ajzen ,1980). L'attitude est
formée, à la fois par un ensemble de croyances
comportementales quant aux conséquences du comportement, et par une
évaluation desdites conséquences. Les croyances sont la
probabilité subjective accordée par un individu au
résultat d'un comportement donné.
Quant à
l'évaluation des conséquences, elle désigne le
degré d'envie de la personne pour réaliser ses
résultats (Fishbein et Ajzen, 1975).
Concernant les normes subjectives, elles ont trait à
l'influence de l'environnement social sur le comportement. Les normes
subjectives se définissent comme « la perception d'un individu de
ce que pense, la plupart des personnes qui sont importantes à
ses yeux, le fait qu'il pourrait ou pas adopter le comportement en
question » (Fishbein & Ajzen, op.cit).
Ainsi, les normes traduisent
l'ensemble des croyances d'un individu quant à l'opinion de
personnes ou de groupes de référence par rapport au fait
d'adopter ou non un comportement.
En somme, ce modèle
permet d'« ...expliquer pratiquement n'importe quel comportement
humain... » . En dépit de la validité prédictive de
ce modèle, il présente certaines limites dont la plus marquante
est le fait que ce modèle précise que le comportement
est totalement contrôlé par l'individu (Fishbein et Ajzen,
op.cit). En effet, la théorie postule que les choix des
individus sont consciemment réfléchis. Ainsi, elle
écarte tout comportement irrationnel, inconscient ou émanant
des habitudes. En outre, il existe d'autres faiblesses assignées
à la nature même des facteurs prédictifs de
l'intention. A partir de là, les chercheurs examinent certaines
pistes d'amélioration et de prolongement de cette théorie (Doll
et Ajzen, 1992). C'est dans ce cadre que s'insère la théorie du
comportement planifié d'Ajzen.
1.3.2 Théorie du
comportement planifié
Dans le but de pallier aux
insuffisances de la théorie de l'action raisonnée, Ajzen
(1991) ajoute une troisième composante et, ce, pour prendre en
compte les comportements qui ne sont pas sous le contrôle
individuel. Comme pour la théorie originelle, celle-ci s'adapte
au postulat précisant que plus l'intention du comportement est
intense, plus l'individu tend à l'adopter .
Comme dans le cadre de la
théorie originelle de l'action raisonnée, le facteur
central de celle de l'action planifiée est l'intention des
individus vis-à-vis d'un comportement donné. Les intentions
permettent de saisir les facteurs motivationnels qui influencent le
comportement. Ils indiquent les façons avec lesquelles les gens
s'apprêtent à faire des essais, et à consentir beaucoup
d'efforts pour la planification, afin de réaliser un
comportement .
Selon la théorie du
comportement planifié, le comportement individuel est
déterminé à travers trois facteurs conceptuellement
indépendants ; il s'agit de l'attitude vis-à-vis d'un
comportement, des normes subjectives et, aussi, du contrôle
perçu du comportement. Les deux premiers facteurs sont
précédemment définis. Quant au troisième, il
reflète le degré de contrôle perçu du comportement
qui correspond aux facteurs qui facilitent ou qui inhibent la
réalisation d'un comportement. Ajzen (Op.cit.) précise que
ce contrôle perçu « ...est supposé refléter
l'expérience antérieure et les obstacles futurs... ».
Au global, l'idée
principale qui découle de cette théorie
révèle que les individus devraient disposer des ressources
et des opportunités leur permettant d'atteindre leurs objectifs,
pour développer une forte intention d'agir et, de ce fait, un
comportement favorable.
Cependant, cette théorie
présente des limites qu'il serait plausible de mettre en avant. Dans un
premier temps, la large définition du contrôle perçu
vis-à-vis du comportement, de l'attitude et des normes subjectives
rend le modèle difficile à appliquer. Cette
difficulté émane, à la base, de la
généralité assez élevée de la théorie
originelle, celle de l'action raisonnée. Dans un deuxième temps,
la théorie suppose que le comportement perçu permet de
prévoir le contrôle du comportement réel, ce qui n'est pas
toujours vrai ; en effet, dans le cas où l'individu n'a pas assez
d'informations sur le comportement à adopter, et lorsque les conditions
facilitatrices changent, il serait difficile qu'il y ait une
adéquation entre le perçu et le réel. Enfin, cette
théorie ne prend pas en considération certains facteurs,
tels que la personnalité et certaines variables
démographiques. Enfin, la relation, entre les trois types de
croyances et les déterminants de l'intention, demeure ambiguë
(Taylor & Todd 1995). Ces limites font qu'il s'avère plus
pertinent de mobiliser dans le cadre de notre recherche un autre modèle.
1.3.3 Théorie des
comportements interpersonnels
Cette théorie
développée par Triandis en 1979 sur les comportements
interpersonnels des individus contribue à l'étude des
comportements. En effet, Triandis reprend la théorie du
comportement planifié et celle de l'action raisonnée pour
élaborer son modèle psychosocial.
Celui-ci englobe la plupart des
variables précédemment présentées et se distingue,
cependant de ces derniers, par un plus grand raffinement des construits.
L'auteur intègre aussi, dans son modèle, la force de l'habitude.
Selon ce modèle, le
comportement des individus est déterminé par ce qu'il a
l'intention de faire (l'intention), ce qu'il a l'habitude de faire
(l'habitude) et les conditions facilitant ou inhibant son adoption.
L'intention comportementale est le siège, à son tour, de quatre
types de déterminants: l'influence sociale (les facteurs sociaux),
les conséquences qu'il associe au comportement en question
(conséquences perçues), la dimension attitudinale par rapport
à ce comportement (attitudes). Le modèle de Triandis est
très complet et des variables appelées « externes
», sont également considérées. Ces
dernières influencent le comportement, elles agissent sur les
principales variables du modèle et non directement sur le comportement.
Il s'agit des facteurs génétiques, des situations
sociales, de l'histoire, de la culture, de la personnalité, du
renforcement, etc.
Pour Triandis , des
éléments autres que l'intention et les conditions
facilitatrices doivent être considérés pour
prédire un comportement. Il s'agit, essentiellement, des habitudes
vis-à-vis de l'adoption du comportement. De façon plus
pratique, la théorie des comportements interpersonnels explique
que, même si un individu a l'intention (volonté) d'adopter
un comportement, des conditions dans l'environnement peuvent
l'empêcher de le réaliser. D'un autre côté et
avec l'habitude certains comportements deviennent des automatismes,
après un certain temps et ne sont, donc, plus réalisés de
façon consciente.
Les trois théories,
présentées précédemment, se fondent sur
l'intention pour expliquer le comportement, toutefois, elles
diffèrent l'une de l'autre. Leur comparaison permet de mettre en
exergue la supériorité du modèle de Triandis dans
l'explication du comportement de l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide dans la zone de santé de Kikwit
sud dont la distribution n'a pas été gratuite.
Tout d'abord, il est judicieux de
relever que les théories présentent des points communs. Elles
admettent l'influence des variables externes. De plus, elles mesurent
les variables dans le respect des déterminants spécifiques du
comportement. En outre, les modèles précisent que le poids des
facteurs varie selon le contexte étudié, le comportement et
l'individu. Enfin, dans le but de prévoir le comportement, les
chercheurs mobilisent, dans chacun des trois modèles, des
régressions multiples.
Malgré leurs convergences,
ces théories diffèrent selon plusieurs aspects que nous proposons
d'énumérer :
En premier lieu et à l'encontre des deux autres
modèles, celui de Triandis considère les conséquences
perçues (dimension cognitive) et l'attitude (dimension affective)
comme deux construits distincts (Valois & coll., 1988). En effet,
plusieurs comportements sont déplaisants à effectuer, même
s'ils sont perçus comme ayant des conséquences positives. Cette
distinction permet de mieux cerner l'effet de chacune des deux croyances sur le
comportement.
En deuxième lieu, l'évaluation de la
dimension sociale diffère selon les modèles d'Ajzen (1991)
et Fishbein et Ajzen (1975), d'une part, et celui de Triandis (1979), de
l'autre. En effet, les facteurs sociaux, dans le modèle de
Triandis, font référence aux instructions personnelles pour
faire ce qui est perçu, par les gens de même culture et
dans certaines situations. Elles doivent être correctes et
appropriées, également, par rapport à des personnes ayant
des positions particulières dans le groupe, la société ou
le système social de référence.
En troisième lieu, la divergence porte sur
l'importance relative attribuée au degré de la conscience,
à savoir le contrôle volontaire, dans l'explication et la
prédiction de l'intention ou du comportement (Valois &
coll.,op.cit). A l'encontre des deux autres modèles, Triandis
souligne que le degré de volonté diminue avec l'habitude, ceci
donne plus de précision et de rigueur au modèle. Ainsi, Triandis
considère l'habitude et les conditions facilitatrices comme des
facteurs aussi importants que l'intention, ils devraient être
inclus pour expliquer un comportement.
Finalement, dans le cadre de notre
recherche, nous optons pour le modèle de Triandis comme base
théorique de la présente étude, car il s'avère
plus adapté pour saisir le problème à l'étude. En
effet, il englobe la plupart des variables présentes dans les
différentes théories dont l'objet est d'expliquer le
comportement individuel (Frini & Limayem 2001). Ce
modèle intègre des déterminants économiques
(conséquences perçues et conséquences objectives),
des facteurs sociologiques (facteurs sociaux et habitudes), des
éléments relevant du champ de la psychologie (attitudes) et
aussi des éléments organisationnels sur lesquels l'individu n'a
pas vraiment beaucoup de contrôle (conditions facilitatrices et
situation sociale). Ainsi, ce modèle tient compte autant des
variables individuelles qu'organisationnelles.
Dans ce qui suit et à
partir de cette base théorique, nous proposons le modèle
conceptuel approprié à l'étude des facteurs
associés à l'utilisation des moustiquaires
imprégnée d'insecticide chez les chefs de ménages dans la
zone de santé Kikwit sud repris sur la page suivante.
DIAGRAMME CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
Antécédents
Comportement Conséquence
Facteurs Psycho-sociaux
Facteurs organisationnels (conditions facilitatrices)
Facteurs économiques
Utilisation des MII
Intention
Revenu des ménages
Coût de MII
Disponibilité des MII
Connaissance
Attitude
Pratique
Niveau d'études
2. 4 SYNTHESE DES
RECHERCHES RELIEES AU PALUDISME ET A LA MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE
D'INSECTICIDE
Nous ne pouvons nous
prétendre être le premier de mener une telle recherche. Plusieurs
personnes en ont déjà fait.
Une étude transversale sur la
lutte contre le paludisme, une maladie évitable par la moustiquaire
imprégnée a été menée à Brazzaville
du 25 octobre au 28 décembre 2001. L'enquête a été
faite par sondage en grappes sur un échantillon de 704 personnes. Il
ressort du questionnaire que 93,8 % des chefs de ménage
interrogés ont déclaré connaître le paludisme et ses
principales causes. Les symptômes évoqués et
rattachés au paludisme étaient la fièvre (69,8 %), les
maux de tête (45,2 %), les courbatures (37,4 %), les frissons (30,9 %).
Malgré l'existence des centres d'imprégnation le recours à
la moustiquaire simple est encore fréquent (83 %). Seuls 7,7 % de
l'ensemble des chefs de ménage interrogés utilisent la
moustiquaire imprégnée d'insecticide. L'appropriation à
grande échelle de ce nouveau moyen de protection individuel requiert un
partenariat solide et une mobilisation sociale par l'information,
l'éducation et la communication (Minisanté R.du Congo, 2002).
Au Kenya, Osero et coll.
(2002) ont étudié l'utilisation des MII par les mères pour
la prévention de la malaria chez les enfants de moins de 5 ans dans le
district de Nyamira. Il ressort qu'au centre de Nyamira, sur 400 mères
qui apportaient des enfants de moins de 5 ans au service de CPS. Peu seulement
(33,8%), connaissaient théoriquement l'usage de la MII, 23,8%
respectaient l'usage et avaient exprimé le besoin de la formation sur
l'éducation et communication pour la sensibilisation des autres
mères sur l'utilisation de la MII pour la présence de la
malaria.
Au Bénin, Le rapport
préliminaire d'évaluation du Programme National de Lutte contre
le Paludisme du Bénin, plan quinquennal 1994-1999, apporte
davantage de précisions. Dans ce rapport, le PNLP Bénin aborde
l'évaluation des stratégies de prévention du paludisme.
Ainsi, dans ce rapport, on note une faible adhésion de l'utilisation de
la MII chez le groupe à haut risque que constituent les femmes
enceintes. La preuve, c'est que sur 76 interrogées parmi elles, il n'y a
que 12 soit 18 % qui dorment sous moustiquaire dont 7 seulement sont
imprégnées. Par ailleurs, la situation au niveau de la
communauté en général n'est pas pour autant reluisante.
Une autre étude sur
l'analyse de la situation du paludisme et des autres maladies de l'enfant
au Bénin dans le cadre de l'initiative « faire reculer le
paludisme » a donné des
résultats plus nuancés en différenciant les proportions
d'utilisation de moustiquaires simples (MS) et de moustiquaires
imprégnées d'insecticide (MII). On note que 27,58 % dorment sous
moustiquaire et 1,72 % seulement utilisent les MII. Face à ces faibles
taux d'utilisation, l'étude a recommandé l'intensification de
l'IEC (Information, Education et Communication) sur le paludisme et les MII
avec une réduction du prix de cession de ces dernières au
Bénin, Le rapport préliminaire d'évaluation du
Programme National de Lutte contre le Paludisme du Bénin, plan
quinquennal 1994-1999, apporte davantage de précisions. En
effet, ce travail aborde entre autres l'évaluation des stratégies
de prévention du paludisme. Ainsi, on note une faible adhésion de
l'utilisation de la MII chez le groupe à haut risque que constituent les
femmes enceintes. La preuve, c'est que sur 76 interrogées parmi elles,
il n'y avait que 12 soit 18 % qui dormaient sous moustiquaire et 7 seulement
étaient imprégnées. Par ailleurs, la situation au niveau
de la communauté en général n'est pas pour autant
reluisante. En effet, d'après une étude menée
auprès de 86 ménages, seulement 56 % disposent d'au moins une
moustiquaire. Une autre d'étude portait sur l'analyse de la
situation du paludisme et des autres maladies de l'enfant au Bénin dans
le cadre de l'initiative « faire reculer le
paludisme » avait indiqué des
résultats plus nuancés en différenciant les proportions
d'utilisation de moustiquaires simples (MS) et de moustiquaires
imprégnées d'insecticide (MII) (Akilimani ,op.cit).
Dans la ville de Bukavu, Kalebo
(2007) : a présenté une étude qui a eu pour objet
évaluer le degré d'utilisation des moustiquaires
imprégnées d`insecticides et identifier les obstacles majeurs de
l'insuffisance de son utilisation par la population. Cette étude de type
analytique transversale a été menée en juillet 2009
auprès des 400 ménages au niveau des trois zones de santé
constituant le district sanitaire de Bukavu à savoir Ibanda, Kadutu et
Bagira . Les résultats montrent que le niveau de connaissance de la
population de Bukavu sur les MII est satisfaisante car 100 % des
enquêtés ont affirmé avoir déjà vu et attendu
au moins une fois parler des MII et 91,1% ont donné de bonnes
réponses et connaissent l'importance des MII.
Cependant, les résultats de
l'étude ont montré que la population est sous informée sur
la durée d'imprégnation de leurs MII (79,2%). Ce facteur limite
l'utilisation efficace des MII par les ménages. Les canaux de
transmission des informations sur les MII sont les FOSA (42,5%), le media
(radio et télévision : 38,3%) et les écoles (16,8%)
et les amis (2%).La majorité (94,7%) des ménages ont acquis au
moins une MII. Le prix des MII varie entre 3 à 5$ américains qui
sont jugé exorbitant par la population (61,7%). Plus de la moitié
des répondants n'ont pas l'habitude de se coucher sous une MII (55,4%).
Les facteurs socioculturels qui limitent l'utilisation des MII sont : le
manque de courage ou la négligence (45,7%), la chaleur (23,8%),
l'allergie aux MII (11,7%), la MII occupe une grande espace par rapport aux
dimensions de la chambre (7,1%).
Lunkaka (2006) a mené une
étude au Katanga sur l'impact de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide sur la prévalence du paludisme
chez les enfants de moins de 5 ans dans zone de santé de Ruashi.
L'auteur a conclu que timidement la population est en train d'adhérer
à la politique nationale de lutte contre le paludisme notamment à
la prévention par l'utilisation de la moustiquaire reste bas, elle n'est
pas disponible aux points d'approvisionnement classique CPN et CPS.
Une enquête sur
l'évaluation des indicateurs de base « Faire Reculer le
Paludisme » de l'école de santé publique de
l'université de Kinshasa (Avril 2006) a
révélé 17,3 % des ménages en RDC ont acquis au
moins une MII permettant aux personnes cibles d'en assurer l'utilisation
à la hauteur de 11,5 % pour les enfants de moins de cinq ans et 9,6 %
pour les femmes enceintes.
On note d'après cette d'étude que sur
l'accessibilité et l'utilisation de la MII en RDC du PNLP (octobre
2006), que 85,8 % des ménages connaissent les avantages de la MII. Les
canaux de transmission des informations sur la MII sont les prestataires des
soins dans les formations sanitaires (50 %), les medias (35 %) et les relais
communautaires (5%).
Les utilisateurs ont acquis ces MII au CS lors de la CPS (37
%),de la CPN (36 %), par vente du marketing social (18 %) et auprès de
relais communautaire (6 %). Les raisons pour lesquelles ces cibles dorment sous
la MII varient : protection contre la nuisance des moustiques (4 %) et
protection contre le paludisme (17%). Plus de 80% des personnes n'utilisent pas
la MII. Elles évoquent les raisons suivantes : sensation de chaleur
occasionnée par la MII (42 %), difficulté de l'installation
(17%), inadaptation de la MII au lit (8 %), la MII est une mauvaise chose pour
la maison (8%) et aucune raison de la non utilisation de cet outil de
prévention de paludisme n'est donnée (17 %). Cependant, les
raisons de la non acquisition de la MII par les membres de la
communauté sont : le manque de moyens financiers (59 %), la non
disponibilité de la MII , l' inutilité de la MII, le coût
élevé de la MII (10 %). On observe que, en dépit des
connaissances élevées des membres de la communauté sur les
avantages de la MII et des performances des canaux tels que les services de
santé et les medias, une forte majorité ne l'utilise pas parce
qu'elle coûte cher. Plus de 80% ne font pas le lien entre la MII et la
protection contre le paludisme. Par ailleurs, le rôle de relais
communautaire est négligeable tant pour la transmission des
informations que pour la vente de la MII (PNLP, 2007).
Une étude transversale sur
l'analyse des déterminants de la non utilisation de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide chez les enfants de 0 à 5ans
menée dans la zone de santé de Mont Ngafula 1 avait
révélé que le niveau d'instruction n'influence pas la
non utilisation de la MII. La signification des autres variables testées
n'a pas été prouvée (Sanduku, 2008).
Au final, la plupart des études antérieures
reliées au paludisme et à l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide par les auteurs susmentionnés,
ont mené leurs investigations dans le cadre évaluatif du niveau
d'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide, la
perception de la population sur le paludisme d'une part et sur la MII d'autres
part.
Notre originalité à
travers notre sujet choisi, est qu'en dehors de la proportion des
ménages des enfants utilisant la MII, nous voulons savoir les liens qui
existent entres les facteurs associés à l'utilisation des
moustiquaires imprégnées d'insecticide par les parents pour la
protection des enfants de moins de 5 ans dans la zone de santé de Kikwit
sud
1.5 HYPOTHESES
Au vu des écrits qui
précédent, nous émettons les hypothèses suivantes
que :
- la proportion des ménages qui utilisent des
moustiquaires imprégnées d'insecticide pour la protection des
enfants de moins de cinq ans est faible par rapport à l'objectif de
l'OMS (80 %).
- Il existe des liens positifs et significatifs entre les
facteurs psycho-socioéconomiques et l'utilisation des MII.
- Il existe des liens positifs et significatifs entre facteurs
organisationnels ou les conditions facilitatrices pour l'utilisation des MII
dans les ménages de la zone de santé de Kikwit sud.
DEUXIEME CHAPITRE
METHODOLOGIE
Dans ce deuxième chapitre,
nous avons présenté les moyens méthodologiques
utilisés pour atteindre le but de l'étude. Ainsi, nous avons
décrit successivement le devis de recherche, le lieu de recherche, la
population, l'échantillonnage, la technique de l'échantillonnage,
matériel utilisé, critères d'inclusion et d'exclusion, la
méthode de collecte et d'analyse des données ainsi que toutes les
démarches réalisées pour la validation de l'instrument de
mesure.
2.1. DEVIS DE LA
RECHERCHE
Tout travail scientifique exige un
schéma pour arriver à une réponse aux questions de
recherche. Il précise aussi la démarche, recueil et analyse des
données.
Pour Amuli (2009), la phase
scientifique de la recherche débute lorsque le chercheur élabore
des méthodes spéciales adaptées à son
problème, méthodes qui sont à la fois des approches et des
vérifications.
Pour ce qui concerne cette
étude, il s'agit d'une enquête transversale qui a utilisé
le devis descriptif corrélationnel. Elle a permis d'estimer la
proportion des ménages ayant des enfants de moins de 5 ans et qui
utilisent les MII, puis de décrire les facteurs
psycho-socio-économiques ( niveau d'étude, connaissance, attitude
et pratique) et les conditions facilitatrices ( revenu de la famille, le
coût et la disponibilité des MII) associés à
l'utilisation des MII chez les enfants de moins de 5 ans dans la zone de
santé de Kikwit sud et d'explorer les liens entre les variables
citées ci-haut.
Cette recherche a consisté
donc à appréhender d'une manière objective les
problèmes qu'ont les ménages de cette zone de santé. Elle
évoque la réalité concrète de la vie des
ménages de la ZS Kikwit Sud dans l'utilisation de MII suite à
l'information recueillie auprès des sujets interrogés qui sont
les chefs de ménages. L'entrevue face à face avec les chefs des
ménages facilitée par un questionnaire, a permis de collecter
les données. Cette recherche ne prévoit aucune manipulation
quelconque des variables. Ainsi, l'introduction des biais étant possible
dans cette étude, nous avons envisagé des stratégies de
leur contrôle enfin de les minimiser. Ces stratégies seront
développées avant la fin de ce chapitre.
L'enquête s'est
déroulée dans la zone de santé de Kikwit Sud, dans la
province du Bandundu. Elle couvre la période allant du 01/07au
05/07/2010. Le choix porté à cette zone de santé est
justifié par le fait que cette zone de santé est appuyée
par le Fond Mondial dans le cadre de lutte contre le paludisme depuis plus de
quatre ans.
2.2. MILIEU DE L'ETUDE
Notre étude s'est
effectuée dans la zone de santé de Kikwit sud. Nous
présentons ici quelques aspects essentiels de cette zone de
santé.
2.2.1 Données
géographiques et démographiques
La zone de santé de Kikwit
Sud est l'une de 52 zones de santé que compte actuellement la province
du Bandundu. Elle a une population totale de 218.914 habitants dont 41.375
enfants de moins de 0 à 5 ans et 8.757 femmes enceintes logés
dans 19 aires de santé. Elle occupe deux communes à son
sein à savoir : la commune de Lukemi et celle de Kazamba.
Elle est limitée :
- Du Nord - Est par la Zone de Santé de Kikwit Nord
- Sud - Ouest par la Zone de Santé Rurale de Lusanga.
Cette zone de santé compte
plusieurs ethnies dont les dominantes sont : mbala, pende et yansi. La
population de Kikwit Sud est majoritairement agriculteur.
Le climat est essentiellement
tropical avec alternance de deux saisons dont une saison de pluie (vers
mi-septembre à mi-mai avec une pluviosité annuelle de 500 mm
d'eau de pluie par an) et une saison sèche (vers mi-mai à
mi-septembre).Le relief est dominé par des collines boisées,
rivières et ruisseaux constituant ainsi des véritables
gîtes larvaires. Le sol est de nature argilo-sablonneuse avec
présence des érosions.
Voies d'accès : La zone de santé de Kikwit
Sud est située dans la Ville de Kikwit et celle-ci à 500 Km de
Kinshasa la capitale de la République Démocratique du Congo et
accessible par voie : routière (par la nationale n° 1
actuellement en réhabilitation), fluviale (par la rivière
Kwilu navigable jusqu'à Kinshasa par Kasai et puis le fleuve
Congo et aérienne (l'aérogare de Nzinda/Kikwit).
2.2.2 Données socio
économiques
D'après les autorités
municipales, la zone de santé de Kikwit sud est l'une des zones les plus
pauvres et plus de 50 % des chefs de Ménage sont au chômage. Pour
survenir aux besoins familiaux, les hommes et les femmes se livrent
généralement aux activités telles que : l es champs,
le potager, le petit commerce, la débrouillardise en forçant
n'importe quel travail pourvu qu'ils attrapent quelque chose pour survivre.
D'où parfois la présence de la malnutrition protéino
énergétique chez les enfants de moins de cinq ans dans certaines
aires de santé (AS), principalement Kimvolo et Kimbangu. Beaucoup des
ménages restent sans père, car la plupart d'hommes vont en
Angola, Kasaï occidental, Bandundu Ville, Kinshasa et ailleurs à
la recherche d'un emploi rémunérateur (surtout la recherche du
diamant) qu'ils ne trouvent pas à Kikwit.
On signale aussi que les conditions
hygiéniques sont précaires, avec plus de 60 % de la population
sans raccordement de l'eau de la Régie de distribution d'eau
(REGIDESO).
2.2.3 Données
sanitaires
La Zone de Santé de Kikwit
Sud dispose d'un Hôpital Général de Référence
de Kikwit II, un Hôpital Secondaire de Kanzombi et 19 aires de
santé. Les 19 centres de santé sont intégrés dans
les soins de santé primaires avec paquet minimum d'activités
(PMA).
La situation sanitaire est encore
préoccupante. Le taux de morbidité et mortalité est
dominé par le paludisme, les infections respiratoires aigues (IRA), les
infections sexuellement transmissibles (IST), les maladies diarrhéiques,
la malnutrition,...
Le paludisme dont nous
présentons la situation de dernières années, occupe la
première place dans le tableau de morbidité et mortalité
dans cette zone de santé par rapport à d'autres entités
pathologiques.
Tableau II : Morbidité et mortalité
dues au paludisme dans la ZS de Kikwit Sud
Année
|
< 5ans
|
< 5ans
|
Total
|
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
2006
|
13.126
|
26
|
11.568
|
0
|
24.694
|
26
|
2007
|
12.746
|
45
|
12.257
|
0
|
25.003
|
45
|
2008
|
10.023
|
39
|
9.700
|
1
|
19.723
|
40
|
2009
|
18.130
|
75
|
14.135
|
45
|
32.265
|
120
|
TOTAL
|
54.025
|
185
|
47.660
|
46
|
101.685
|
231
|
Source : Rapports annuels zone de
santé Kikwit Sud.
Le tableau montre qu'il y a eu
101.678 cas de paludisme notifiés en 4 ans soit de 2006 à 2009
dans la zone de santé de Kikwit Sud avec une moyenne de 25.419 cas de
paludisme contre 237 cas de décès au total imputables au
paludisme avec une moyenne de 58 décès par an. Ces
données montrent que ce sont les enfants de moins ans qui sont plus
touchés par le paludisme (53 %) sur l'ensemble de données de
quatre ans.
2.3. POPULATION ET
ECHANTILLON
Dans cette étude, nous avons
retenu comme population cible, les chefs des ménages habitant la zone
de santé de Kikwit sud. Un ménage étant un ensemble des
personnes apparentées ou non qui occupent une résidence
principale et reconnaissent l'autorité d'une seule personne
appelée chef du ménage. Le chef de ménage occupe la
première place dans cette unité sociale. Les membres d'un
même ménage ont en commun les repas et les dépenses
courantes. L'une des façons simple d'étudier les ménages
est de s'attacher aux caractéristiques de leurs chefs. C'est dans ce
cadre que nous avons choisi le chef de ménage pour éclairer
certaines questions en relation avec les facteurs associés à
l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide. En tant
que responsable du ménage son information serait correcte et
complète par rapport à cette étude.
2.3.1 Critères de
sélection
2.3.1.1 Critères d'inclusion
- Etre responsable du ménage,
- Etre âgé de 18 ans ou plus,
- Etre un ménage ayant au moins un enfant de moins 5
ans,
- Etre un ménage ayant déjà fait plus au
moins 2 ans dans le quartier,
- Etre présent au moment de l'enquête,
- Accepter volontairement et librement de participer à
notre enquête.
2.3.1.2 Critère d'exclusion
- Incapacité de comprendre le kikongo ou le
français.
2.3.2. Détermination de
la taille de l'échantillon
La taille de l'échantillon
a pu être déterminée au moyen de la formule de Fischer :
![](Facteurs-associes--l-utilisation-des-moustiquaires-impregnees-d-insecticide-chez-les-enfants-de1.png)
En considérant le taux
d'utilisation des moustiquaires imprégnée d'insecticide selon
l'enquête menée par le PNLP à 26 %, nous
obtenons :
n = taille de l'échantillon
z = coefficient de confiance de 95%(1,96)
p = taux d'utilisation des MII chez les enfants
de moins de 5 ans
q = proportion supposée de la population
cible n'ayant pas la caractéristique étudiée (1-
p) :1- 0, 26 = 0,74
d = degré de précision
absolue.
Afin de tenir compte de
non-réponses, estimé à environ 10% (8,7% de non
réponses dans le milieu urbain d'après les normes de
l'enquête MICS 2) et pour ne pas tomber en dessous de la taille minimale
qui garantit la précision dans l'estimation des paramètres, cet
échantillon a été majoré de 54 sujets ce qui nous
donne un total de 350 ménages à enquêter.
2.3.2 Technique
d'échantillonnage
Nous avons utilisé la
technique d'échantillonnage probabiliste à plusieurs
degrés. Ainsi, nous avons effectué un échantillonnage
aléatoire à trois degrés.
Au premier degré, dans la Zone de santé,
à base de la liste des aires de santé, nous avons tiré au
hasard 10 Aires de santé sur 19 que compte Kikwit Sud, compte tenu de
nos moyens financiers.
Au second degré, dans chaque aire de santé
retenue, nous avons sélectionné par tirage aléatoire
simple 5 avenues ou rues. Sur base des listes d'avenues qui existent obtenues
auprès des chefs de quartiers des aires de santé
concernées.
Au troisième degré, les enquêteurs ont
procédé à un relevé parcellaire identifiant les
ménages ayant au moins un enfant de moins de cinq ans. Ainsi, nous
sommes inspirés de la répartition proportionnelle des
ménages par aires de santé repris dans le tableau ci-dessous.
Tableau III : Répartition des ménages
retenus par aire de santé
N°
|
Aires de santé
|
Population Totale
|
Nombre de ménages
|
Proportion (a) (%)
|
Nombre de ménages à enquêter
(b)
|
01
|
INFRA
|
12.007
|
1.715
|
9
|
32
|
02
|
Inongo
|
11.062
|
1.580
|
8
|
28
|
03
|
Kanzombi Etat
|
11.803
|
1.686
|
9
|
32
|
04
|
Kazamba
|
14.261
|
2.037
|
11
|
39
|
05
|
Kibangu
|
10.878
|
1.554
|
8
|
28
|
06
|
Kimpwanza
|
12.756
|
1.822
|
10
|
35
|
07
|
Kimvolo
|
12.760
|
1.823
|
10
|
35
|
08
|
Misengi
|
16.362
|
2.337
|
13
|
45
|
09
|
Mwangadibaya
|
11.803
|
1.686
|
9
|
32
|
10
|
Wenze
|
16.656
|
2.379
|
13
|
45
|
TOTAL
|
130.348
|
18.621
|
100
|
350
|
(a) La proportion des ménages
à enquêter a été calculée par la formule
suivante :
Nombre des ménages des aires de santé /
Nombre total de ménages de 10 aires de santé
sélectionnée X 100
(b) Le nombre des ménages
à enquêter par aire de santé, a été
calculée avec la formule suivante : 350(échantillon de
notre étude) X la proportion de ménages/ 100
Pour trouver le nombre de ménages à
enquêter par avenue : nous avons utilisé la formule
suivante : Nombre de ménages à enquêter (aire de
santé) / 5 (nombre d'avenues sélectionnées par tirage
aléatoire simple.
Les enquêteurs ont
commencé avec le premier ménage de la rue qui a été
sélectionné de manière aléatoire disposant d'au
moins un enfant de moins de cinq ans puis ont continué l'enquête
avec le sixième ménage le plus proche suivant le relevé (
avec un pas de sondage de 5, obtenue par la formule suivante : N/n soit
350/ 77 (total d'avenues de 10 aires de santé) .Chaque fois qu'il
n'y avait pas le chef de ménage ou soit que le ménage ne
répondait pas aux critères d'inclusion, l'équipe prenait
la maison plus proche selon le pas de sondage .Si au bout de l'avenue, le
nombre des ménages n'était pas atteint, l'équipe rentrait
au point de départ pour refixer une nouvelle direction et continuer le
tirage.
2.4. OPERATIONNELISATION
DES CONCEPTS INCLUANT LES DEFINITIONS OPERATIONNELLES
Tableau IV : Opérationnalisation des concepts
incluant leurs définitions opérationnelles
Facteurs
|
Dimensions
|
Niveau de classification
|
variables
|
indicateurs
|
Définitions opérationnelles
|
instruments
|
Economiques
Psycho sociaux
|
Niveau d'étude
Connaissances
Attitudes
Pratiques
|
Bas
Elevé/
Satisfaisant utilisé ou pas
|
Proportions des parents avec niveau d'étude
bas/élevé
Proportions des parents avec caractéristiques
psycho-sociales satisfaisantes/moins satisfaisantes
|
Titre scolaire ou académique
Réponses satisfaisantes
|
Nombre de chefs de ménages avec ayant un niveau
d'instruction bas/élevé sur l'ensemble des enquêtés
sur les facteurs économiques X 100
Caractéristiques psycho sociales satisfaisantes/
l'ensemble des caractéristiques chez les enquêtés x 100
|
Questionnaire des données psycho-socio-économiques
(échelles de classification)
Questionnaires sur les caractéristiques psychos sociales
(échelles de classification)
|
Conditions facilitatrices
|
Revenu du ménage
Disponibilité de MII, coût de MII
|
Satisfaisant utilisé ou pas
|
Proportions des chefs des ménages avec conditions
satisfaisantes/non satisfaisantes
|
Absence de rupture de stock en MII
Accessibilité financière
|
Nombre de chefs des ménages avec caractéristiques
de conditions facilitatrices satisfaisantes/non satisfaisantes sur l'ensemble
des enquêtés x 100
|
Questionnaire sur les conditions facilitatrices (échelle
de classification)
|
2.5 METHODES DE COLLECTE DES DONNEES
2.5.1 Collecte des données
L'attestation de recherche n°
0710/2010 du 12 mars 2010, livrée par le Secrétariat
Général de l'Institut Supérieur des Techniques
Médicales de Kinshasa, nous a permis d'entrer en contact avec les
différentes autorités : bourgmestre de la commune de Lukemi
, médecin chef de zone de santé de Kikwit sud ont facilité
la tâche et mettant les données (géographiques,
démographiques, socio- économiques et sanitaires)
nécessaires à notre disposition. Grâce à leurs
orientations, nous avons effectué cette enquête. Signalons que
dans chaque ménage, le consentement éclairé du chef de
ménage a été obtenu avant de procéder à
l'interview et à l'observation directe.
La collecte proprement dite des
données s'est faite dans les ménages, grâce à
l'interview avec le chef de ménage, sous la supervision de
l'investigateur principal. Pour leur épargner la fatigue, chaque
enquêteur a pu interviewer 14 ménages par jour. L'interview par
ménage durait entre 30 à 40 minutes soit une moyenne de 38
minutes.
Avant chaque entretien,
l'enquêteur se présente devant le chef du ménage en donnant
son nom ainsi que son lieu de provenance. Par la suite, il explique le but de
la visite et de l'enquête. Il pose certaines questions de
vérification pour s'assurer si le ménage répond aux
critères d'inclusion de l'étude. Durant l'entretien,
l'enquêteur notait les informations et les réponses fournies par
le répondant en suivant la progression des questions mentionnées
sur le guide d'entretien.
Par ailleurs, pour garantir la
qualité des données collectées, il a fallu
procéder à un choix judicieux des enquêteurs. Ceux-ci
étaient formés et un manuel de l'enquêteur a
été mis à leur disposition. Un pré-test a
été réalisé avant la collecte proprement dite des
données. Enfin, nous nous sommes rassuré, par une supervision
active sur terrain, que les données collectées sont
cohérentes et précises. L'enquête s'est
déroulée du 01/07 au 05/07/2010. Le recrutement des
enquêteurs a tenu compte du niveau d'éducation assez
élevé pour comprendre rapidement la méthodologie de
l'étude et les techniques de collecte de données. Nous avons
sélectionné les enquêteurs à base de critères
suivants : être Infirmiers(ères) A1 au minimum ; faire
preuve de capacité d'utiliser correctement le questionnaire dans les
deux langues (Français et Kikongo).
Pour permettre de vérifier
la cohérence des réponses données, un contrôle se
faisait par les superviseurs au lieu de l'enquête pendant les
supervisions ; ce qui a permis de corriger à temps certaines
erreurs capables de biaiser les résultats de notre étude.
2.5.2. Instrument de mesure
Pour accéder aux
informations utiles, cette étude a recouru au guide d'entretien
conçu à partir de la théorie de comportements
interpersonnels de Triandis s détaillée au chapitre
précédent et plus particulièrement à partir des
facteurs psycho-socio-économiques ( niveau d'études,
connaissances attitude et pratiques) et les facteurs organisationnels: revenu
de ménage, coût de vente de la MII et disponibilité de
moustiquaire imprégnée dans les points de vente ou de
distribution et le coût de vente.
Cet instrument comporte trois
parties : la première renferme les questions en rapport avec les
caractéristiques sociodémographiques des chefs des
ménages, la deuxième partie comporte des questions en rapport
avec les caractéristiques psychos économiques. Elle vise à
explorer les facteurs psycho socio économiques et la troisième
est celle qui englobe les questions en rapport avec les conditions
facilitatrices ou organisationnelles. L'instrument de cette étude est
inséré dans les annexes de ce travail (Cfr annexe I).
2.5.3 Validité et
fiabilité de l'instrument
Cet instrument était
déjà utilisé était déjà
utilisé par le PNLP en 2006 et l'ESP en 2007 dans des enquêtes
auprès des ménages sur l'accessibilité et l'utilisation de
MII dans quelques zones de santé de la RDC.
Il a été choisi pour la clarté des
concepts intégrés dans les questions qui le compose. Ainsi, il a
été adapté à cette étude sur les facteurs
associés à l'utilisation des MII chez les enfants de moins de
cinq ans dans la zone de santé de Kikwit sud.
Quant à la rédaction,
notre instrument a été rédigé en français
puis traduit en Kikongo, ensuite retraduit en français. Les deux
versions ont été soumises aux deux experts indépendants
bilingues pour vérifier la fidélité de la traduction.
2.3.4. Fidélité
de l'instrument
Pour nous rassurer de la
fidélité de notre guide d'entretien, nous avons veillé
à le tester lors de pré enquête réalisée sur
20 ménages non compris dans l'échantillon afin de nous rassurer
que les items étaient bien élaborés et
compréhensibles, les réponses reçues étaient
logiquement inscrites dans les cases de celles attendues et qu'il n'y avait
pas d'impact de la perception de l'enquêteur sur les réponses. La
pré-enquête nous a encouragé dans la mesure où les
résultats ont prouvé la fidélité de l'instrument
2.6. DEROULEMENET DE
L'ENQUETE.
2.6.1 L'enquête
proprement dite
L'enquête
proprement dite a suivi les étapes suivantes :
2.6.1.1 Contact avec les autorités
Grâce à l'attestation de recherche
scientifique livrée par Secrétariat Général
Académique de l'ISTM Kinshasa, nous sommes entrés en contact avec
le bourgmestre, le médecin chef de zone et des chefs de quartiers qui
nous a facilité la tâche en nous donnant toutes les données
géographiques, sociales et démographiques de son quartier.
Grâce à ses orientations, l'enquête a été
effectuée pour ce travail de recherche.
2.6.2.1.2 Choix et formation des enquêteurs
Le choix a porté d'abord sur les enquêteurs
puis, les superviseurs. Certains critères ont appuyé ce
choix : être infirmier A1 au minimum, faire preuve de
capacité d'utiliser correctement le questionnaire dans les deux langues,
à savoir le français et le kikongo et être âgé
de 18 ans et plus. La formation organisée a porté sur les
concepts de l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide, du respect des normes éthiques, des critères
d'admissibilité à l'étude. La formation a duré 2
jours allant de 8h00 à 12h00.
Ainsi, nous avons retenu 6 enquêteurs (tous du
niveau A1) et 2 superviseurs dont un du niveau A1 et l'autre du niveau de
licence. Une réunion était organisée chaque jour à
17h00 pendant les jours d'enquête pour résoudre des
problèmes éventuels rencontrés lors des entretiens.
2.6.1.3 Entretien avec sujets de l'étude
Avant chaque entretien, l'enquêteur se
présente devant le chef du ménage en donnant son nom ainsi que
son lieu de provenance. Par la suite, il explique le but de sa visite et de son
enquête. Après consentement éclairé, il pose
certaines questions de vérification pour s'assurer si le ménage
répond aux critères d'inclusion de l'étude. La
durée de chaque entretien variait entre 30 et 45 minutes soit une
moyenne de 38 minutes par ménage. Durant l'entretien,
l'enquêteur notait des informations et des réponses du
répondant en suivant la progression des questions mentionnées
sur le guide d'entretien.
2.6.1.4 Contrôle de la qualité
Pour permettre de vérifier la cohérence des
réponses données, un contrôle se faisait par les
superviseurs au lieu de l'enquête pendant les supervisions ; ils
étaient toujours les enquêteurs pour les encadrer
vérifiant le remplissage questionnaire, le respect des critères
d'inclusion et d'exclusion, les considérations d'ordre
éthique,... ce qui a permis de corriger à temps certaines erreurs
capables de biaiser les résultats de notre étude.
2.7. CONTROLE DE BIAIS
En rapport avec le biais de
sélection, nous avons respecté les critères d'inclusion et
d'exclusion pour essayer d'augmenter le seuil
d'homogénéité à l'intérieur des
participants.
Pour éviter les biais de classement : nous nous
sommes servi de relevé parcellaire quelques jours avant le
déroulement de l'enquête et aussi les questions
étaient posées à cet effet avant l'entretien pour
éviter de tomber dans un ménage n'ayant pas encore fait 2 ans
dans la zone de santé de Kikwit sud.
Quant aux biais de rappel :
étant donné que notre enquête a porté sur un
passé récent, nous avons quelque fois reposé les
mêmes questions sous plusieurs formes pour permettre aux
répondants de se rappeler.
2.8. CONSIDERATIONS D'ODRE
ETHIQUE
Lors des contacts entre
enquêteur et les sujets de l'étude, la première
démarche consistait à solliciter le consentement du responsable
du ménage. Le consentement éclairé a été
obtenu au répondant avant l'administration du questionnaire. Le
consentement était libre et verbal. Lors de cette étude, les
données étaient collectées de façon anonyme et
confidentielle. Nous nous sommes réservé le droit de sauvegarder
la vie privée et la personnalité du sujet. Nous avons
également veillé à ce que les 3 principes fondamentaux de
l'éthique soient respectés au moment du déroulement de
l'enquête, à savoir, le principe du respect de la personne, celui
de la bienfaisance et celui de la justice.
3.9.
PLAN DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES DONNEES
3.8.1. Plan de traitement des
données
Après contrôle de la
qualité des données sur terrain, les fiches des collectes ont
été stockées et transmises à l'investigateur
principal.
Catégorisation : pour les
questions fermées, les catégories sont déjà
créées. En ce qui concerne les questions ouvertes, pour la
plupart relatives aux connaissances des chefs de ménages, les
catégories ont été créées après la
collecte des données sur base des réponses obtenues. Cela vaut
également pour la partie ouverte des questions semi fermées.
Codification et saisie des
données : Pour faciliter l'analyse, les données
collectées ont été converties en chiffres, en tenant
compte des catégories créées. On a procédé
au « chiffrement » des données, pour
l'encodage-saisie. Les données encodées et non encodées
étaient saisies à l'ordinateur sur les logiciels Microsoft Excel
2007 et transférées en SPSS 12,0 for windows XP pour
traitement ;
Nous avons de nouveau
vérifié la cohérence de nos données et les
éventuelles erreurs de saisie.
Edition des données: avant
l'analyse des données, nous avons procédé au
deuxième contrôle de qualité des données, le premier
s'étant réalisé sur terrain. Pour détecter les
erreurs éventuelles, nous avons généré les
fréquences et croisé les variables. Les erreurs pouvant encore
être corrigées à ce niveau.
3.7.2. Plan d'analyse des
données
Après le contrôle de
qualité, les données ont été analysées
grâce à un logiciel SPSS 12,0 for Windows XP.
Les analyses descriptives
(fréquences en %) ont été effectuées pour
décrire l'ampleur du problème de l'utilisation des MII par les
parents pour protéger les enfants de moins de 5 ans contre les
piqûre des moustiques dans lala zone d santé de Kikwit sud. Pour
conclure qu'il y a une bonne proportion d'utilisation de MII chez les enfants
de moins de 5 ans dans la zone de santé de Kikwit sud, le seuil
d'acceptabilité est fixé à 60 % ou plus qui est
même l'objectif de faire reculer le paludisme en RDC pour le quinquina
2007-2011(PNLP, op.cit.).
Le test statistique du Khi
carré (Khi 2) a été utilisé
pour tester l'existence des liaisons entre les différentes variables
psycho-socio-économiques et les conditions facilitatrices des
responsables de ménages aux facteurs associés à
l'utilisation des MII. Le seuil de signification était fixé
à 5% c'est-à-dire l'intervalle de confiance était de
95%.
Ainsi donc, toutes les
productions statistiques (les
fréquences, les tableaux croisés, les sommes et autres) ont
été effectuées à l'aide du logiciel SPSS
(Statistical Package for Social Sciences).
Du reste, le deuxième
chapitre s'est articulé autour des matériels et méthodes
utilisés en vues réaliser cette étude. Il a
expliqué les démarches pour obtenir les résultats que nous
allons présenter au dernier chapitre de ce travail que nous
intitulons : présentation et analyse des résultats.
CHAPITRE III
PRESENTATION ET
INTERPRETATION
DES RESULTATS
Ce chapitre va présenter les résultats et leur
discussion. Ainsi, il se divise en deux sections :
La première est celle qui reprend les résultats
des analyses univariées sous forme des tableaux ou de diagrammes ou
encore de graphiques d'une part et des analyses bivariées d'autre
part.
La deuxième section expose les discussions ou
l'interprétation des résultats obtenus à l'issue de ce
travail de recherche.
3.1. PRESENTATION DES
RESULTATS
Il s'agit dans cette première
partie de présenter les résultats de statistique
descriptive : les fréquences des variables
sociodémographiques des responsables des ménages ainsi que celles
décrivant les facteurs associés à l'utilisation des
moustiquaires imprégnées d'insecticide à partir de
l'analyse univariée.
La seconde partie vérifie l'hypothèse de
recherche en mettant en mettant en relation les variables
sociodémographiques des responsables des ménages et celles de
facteurs de l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide à partir de l'analyse bivariée.
3.1.1 RESULTATS DES ANALYSES
UNIVARIEES
3.1.1.1 CARACTERISTIQUES
SOCIO DEMOGRAPHIQUES
Nous avons retenu les variables
suivantes : le sexe, l'âge, l'état civil, l'occupation,
l'appartenance religieuse que nous allons tour à tour
présenter.
TABLEAU III: REPARTITION DES SUJETS DE L'ETUDE SELON LE SEXE
Sexe
|
ni
|
ni
|
Masculin
|
195
|
55,7
|
Féminin
|
155
|
44,3
|
Total
|
350
|
100
|
Les résultats de ce tableau III démontrent que
la majorité des répondants étaient du sexe masculin, soit
55,7%.
- TABLEAU IV: REPARTITION DES SUJETS DE L'ETUDE SELON L'AGE
(ANS)
Tranches d'âge
|
ni
|
%
|
20 - 29
|
56
|
16,0
|
30- 39
|
149
|
49,1
|
40 -49
|
116
|
42,5
|
50 ou plus
|
29
|
8,3
|
Total
|
350
|
100
|
Selon les données de ce tableau IV, on note un grand
nombre des enquêtés dans la tranche d'âge de à 30 -
39 ans suivi de celle allant de 40 - 49 ans soit 42,3 %.
TABLEAU V: REPARTITION DES SUJETS DE SELON L'ETAT CIVIL
Etat matrimonial
|
ni
|
%
|
Marié
|
307
|
87,7
|
Célibataire
Divorcé
|
6
19
|
1,7
5,4
|
Veuf
|
6
|
1,7
|
Union libre
|
6
|
3,4
|
Total
|
350
|
100
|
Sur 350 sujets enquêtés, 307 étaient
mariés, soit 87,7 % ; ils étaient suivis des divorcés
(21,9%).
TABLEAU V : REPARTITION DES SUJETS ENQUETES SELON LEUR
OCCUPATION PROFESSIONNELLE
Occupation
|
ni
|
%
|
Sans occupation
|
72
|
20,6
|
Fonctionnaire
Employé/privé
|
84
51
|
24,1
14,6
|
Indépendant
Agriculteur
|
13
117
|
3,7
33,3
|
Ménagère
|
9
|
2,6
|
Autres
|
04
|
1,1
|
Total
|
350
|
100
|
Nous retenons de ce tableau VII que les agriculteurs
étaient relativement prédominants (33,3%), ils étaient
suivis des fonctionnaires (24,1 %).
- 3.1.1.2 VARIABLES
PSYCHO-SOCIO-ECONOMIQUES
- - TABLEAU VII : REPARTITION DES SUJETS ENQUETES SELON
LEUR NIVEAU D'ETUDES
- Niveau d'instruction
|
ni
|
%
|
Sans niveau
|
81
|
23,1
|
Primaire
Secondaire
|
95
206
|
27,1
42,0
|
Supérieur et plus
|
68
|
7,8
|
Total
|
350
|
100
|
- L'analyse des données
recueillies en rapport avec le niveau d'études dans le tableau VIII
indique que la plupart des chefs de ménages interrogés ont
terminé le cycle secondaire (42%), puis, viennent les chefs de
ménages avec un niveau d'études primaire (27,1 %).
- - TABLEAU VIII : REPARTITION DES SUJETS ENQUETES SELON
LA CONNAISSANCE DES MII
- - Connaissance de MII
|
- ni
|
- %
|
- Oui
|
- 342
|
- 97,7
|
- Non
|
- 8
|
- 2.3
|
- Total
|
- 350
|
- 100
|
- - Sur les 350 sujets
interrogés lors de l'enquête, 342 ont déjà entendu
et connaissent la MII, soit 97,7 %.
- - FIGURE N° 1 : REPARTITION DES SUJETS ENQUETES
SELON LE CANAL DE COMMUNICATION SUR LA MII
- - ![](Facteurs-associes--l-utilisation-des-moustiquaires-impregnees-d-insecticide-chez-les-enfants-de3.png)
-
- La majorité des
répondants ont été informé de la MII pour la
première fois par le canal de professionnel de santé, au centre
de santé (47,4 %). Ils sont suivis par ceux ayant l'information par le
canal du relais communautaire.
-
- -
- - - - - - FIGURE 2 : REPARTITIONS DES REPONDANTS SELON
LA POSSESSION DES MII
- - ![](Facteurs-associes--l-utilisation-des-moustiquaires-impregnees-d-insecticide-chez-les-enfants-de4.png)
Au regard de cette figure n° II, nous pouvons retenir que
les 74 % des chefs de ménages interrogés disposent au moins d'une
MII.
FIGURE 3 : DISTRIBUTION DES ENQUETES AVEC MII SUSPENDUE
SUR LE LIT
![](Facteurs-associes--l-utilisation-des-moustiquaires-impregnees-d-insecticide-chez-les-enfants-de5.png)
Les données de
la figure III montrent parmi ceux qui possèdent au moins une MII, 79 %
des chefs ménages chez qui elle était suspendue au lit.
FIGURE 4: DISTRIBUTION DES CHEFS DE MENAGES QUI FONT DORMIR
LEUR ENFANT SOUS MII
![](Facteurs-associes--l-utilisation-des-moustiquaires-impregnees-d-insecticide-chez-les-enfants-de6.png)
Sur 261 chefs de ménages
disposant d'au mois une MII, 53 seulement soit 16,9 % font dormir leur enfant
de moins de 5 ans sous celle-ci.
TABLEAU IX : RAISONS DE LA NON UTILISATION DE MII DANS LES
MENAGES QUI EN POSSEDENT
Raisons
|
ni
|
%
|
|
|
|
Elle ne sert à rien
|
10
|
3,6
|
Occasionne la chaleur
|
233
|
82,9
|
Sensation d'étouffement
|
12
|
4 ,3
|
Ressemble à un cimetière
|
7
|
2,5
|
Autre raison
|
19
|
6,8
|
Total
|
261
|
100
|
La majorité des chefs
ménages ne font pas dormir leurs enfants sous MII par ce qu'elle
occasionne la chaleur.
3.1.1.3 VARIABLES
ORGANISATIONNELS (CONDITIONS FACILITATRICES)
- - TABLEAU N° X : DISTRIBUTION DES SUJETS ENQUETES
SELON LE LIEU DE PROVENANCE
- - Lieu
|
- ni
|
- %
|
- CS/CPN
|
- 126
|
- 48,2
|
- CS/CPS
|
- 88
|
- 33,7
|
- Vente par le Reco
|
- 31
|
- 11,8
|
- Vente marketing
|
- 10
|
- 3,8
|
- Autre
|
- 6
|
- 2,3
|
- Total
|
- 261
|
- 100
|
-
- La majorité des sujets
interrogés ont acheté leur MII au centre de santé
respectivement lors de CPN (48,2 %) et de CPS (33,7 %).
- - TABLEAU N° XI : DISTRIBUTION DES SUJETS ENQUETES
SELON LE MODE D'OBTENTION DE LA MII
- - Mode
|
- ni
|
- %
|
- Gratuité
|
- 10
|
- 3,9
|
- Achat
|
- 251
|
- 96,1
|
- Total
|
- 261
|
- 100
|
- - Les résultats du tableau
montrent que 251 chefs de ménages ont acquis la MII moyennant l'argent
(96,1 %).
- - TABLEAU N° XII : DISTRIBUTION DES SUJETS
ENQUETES SELON LE PRIX D'ACHAT DE LA MII
- - Prix
|
- ni
|
- %
|
- 500
|
- 244
|
- 97,5
|
- 750
|
- 3
|
- 1,1
|
- 1200
|
- 2
|
- 0,7
|
- 1500
|
- 2
|
- 0,7
|
- Total
|
- 251
|
- 100
|
- - Il ressort que 244 chefs de
ménages avaient payé la MII à 500 Fc sur un total de
251sujets qui en avaient (97,5 %).
- - - - - TABLEAU XIII : OPINION DES SUJETS ENQUETES SUR
LE PRIX D'ACHAT DE LA MII
- - Opinion
|
- ni
|
- %
|
- Prix très élevé
|
- 6
|
- 1,7
|
- Prix élevé
|
- 244
|
- 69,7
|
- Prix modéré
|
- 70
|
- 20,0
|
- Prix bas
|
- 23
|
- 6,6
|
- Prix très bas
|
- 7
|
- 2,0
|
- Total
|
- 251
|
- 100
|
- - La majorité des chefs
de ménages ayant payé la MII estime que le prix de vente a
été élevé (69,7 %).
- - - - TABLEAU XIV : DISTRIBUTION DES SUJETS ENQUETES
SELON LA RAISON DE L'ABSENCE DE LA MII DANS LE MENAGE
- - Raison
|
- ni
|
- %
|
- Revenu insuffisant
|
- 33
|
- 37,6
|
- Coût élevé de la MII
|
- 22
|
- 24,5
|
- Lieu de vente éloigné
|
- 2
|
- 2,0
|
- MII non disponible au lieu de vente
|
- 23
|
- 25,7
|
- Pas d'utilité
|
- 4
|
- 4,6
|
- Autre raison
|
- 5
|
- 5,6
|
- Total
|
- 89
|
- 100
|
- - On note parmi les chefs de
ménages qui ne disposent pas de MII, 37,6 % ne disposent pas de revenu
suffisant, 25,7 % évoquent la rupture de stock en MII au lieu de vente.
- 3.1.2 RESULTATS DES ANALYSES
BIVARIEES
- - La deuxième section
présente les résultats des analyses bivariées. Il s'agit
de la vérification de l'hypothèse de recherche. Ces analyses
mettent en relation les variables sociodémographiques des responsables
des ménages et celles de facteurs de l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide.
- - - - - - - TABLEAU XV: RELATION ENTRE UTILISATION ET VARIABLES
SOCIODEMOGRAPHIQUES
Variables
|
Utilisation de MII
|
RR, ÷2 p< s
|
|
Non
|
Oui
|
|
|
n
|
%
|
n
|
%
|
|
1. Etat civil
Non marié
Marié
|
5
54
|
8.5
91,5
|
22
180
|
10,9
89,1
|
0,75[0,2-2,1] 0,29 0,5
|
Total
|
59
|
100
|
202
|
100
|
|
2. Occupation du chef de ménage
Non salarié
Salarié
|
9
50
|
15,3
84,7
|
113
89
|
55,7
44,3
|
0,143[0,1-0,3] 30,0 0,00
|
Total
|
59
|
100
|
202
|
100
|
|
|
|
|
|
|
|
Les résultats du tableau XV
montrent que 8,5 % des enquêtés n'utilisant pas le MII sont les
non mariés ( RR Ic 95 % P : 0,75[0,2-2,1] 0,29 0,5) et 84,7 % de
non salariés ( RR= 0,143 ; Ic 95 % [0,1-0,3] x²= 30,0) .
Ces résultats amènent à dire qu'il n'y a pas de lien entre
l'état civil, et l'occupation de chef de ménages et l'utilisation
des MII.
TABLEAU XVI: RELATION ENTRE UTILISATION ET VARIABLES PSYCHO
-SOCIO-ECONOMIQUES ET FACTEURS ORGANISATIONNELS
Variables
|
Utilisation de MII
|
RR, ÷2 p< s
|
|
Non
|
Oui
|
|
|
n
|
%
|
n
|
%
|
|
1.Niveau d'étude de ménage
= Primaire
= Secondaire
|
44
15
|
74,6
25,4
|
103
99
|
50,7
49,3
|
2,85[1,5-5,4]10,5 0,0
|
Total
|
59
|
100
|
202
|
100
|
|
2. Connaissance
Non
Oui
|
30
59
|
50,8
49,2
|
1
201
|
0,49
99,5
|
2,083[0,72-6,01]4,20 0,00
|
Total
|
59
|
49,2
|
201
|
99,5
|
|
3. Attitude
Négative
Positive
|
44
15
|
74,6
25,4
|
97
105
|
47,7
52,3
|
15,01[1,5-5,7]15,34 0,001
|
Total
|
59
|
100
|
202
|
|
|
4. Disponibilité
Non
Oui
|
46
13
|
77,9
22,1
|
39
162
|
19,4
80,6
|
7,0[4,08-12,01]71,23 0,00
|
Total
|
59
|
100
|
201
|
100
|
|
5. Revenu
Non
Oui
|
45
14
|
76,2
23,8
|
34
168
|
17
83
|
7,36[4,3-12,62]75,97 0,00
|
Total
|
59
|
100
|
202
|
100
|
|
6. Coût de la MII
Non abordable
Abordable
|
50
9
|
84,7
15,3
|
138
64
|
68,6
31,4
|
2,13[1,10-4,10]5,90 0,001
|
Total
|
59
|
100
|
202
|
100
|
|
Le taux de non utilisation de MII
était de 74 ,4 % chez les sujets dont le niveau d'étude est
inférieur ou égale à ceux du primaire. Ces sujets courent
2,85 fois le risque de ne pas utiliser la MII que ceux ayant le niveau
d'étude supérieur ou égale au secondaire (RR Ic 95 %
x² p< : 2,85 [1,5-5,4] 10,5 ; 0,00). Ce lien est
statistiquement très significatif.
Les chefs de ménages qui
connaissent la MII et son importance, mais ne l'utilisent pas sont dans l'ordre
de 49,2 % avec un RR 2,08 ; IC 95 % [0,72- 6,00] ; x² = 4,20, p
= 0,00. Ainsi, la connaissance étroitement liée à
l'utilisation de MII.
Les chefs de ménages qui ont
une attitude positive ne font pas dormir leurs enfants sous MII (74,6 %). Ceux
qui ont une attitude négative (25,4 %) courent 15,01 fois le risque de
ne pas utiliser les MII pour leurs enfants de moins de cinq ans Ic 95 % [1,5 -
5,7], x² = 15,34. Cette différence est statistiquement
significative (p=0,001).
Le taux de la non utilisation des MII
est élevé soit 77,9 % là où les MII
n'étaient pas disponibles. Les chefs de ménages concernés
courent 7 fois le risque de ne pas faire dormir leurs enfants sous MII (RR= 7,
Ic 95 %, [0,72- 6,00], x²= 71,23 ; p= 0,00). La différence est
très significative.
Le faible taux d'utilisation
prédominait dans les ménages dont le revenu est insuffisant (76,2
%) par rapport au ménage qui estime avoir le revenu suffisant (23,8
%) : RR = 7,36 ; Ic = [4,30 - 12,62] ; x² = 75,97 ; p
= 0,00. Les sujets au revenu insuffisant courent 7,36 fois le risque de ne pas
utiliser la MII. Ce lien est très significatif.
Les sujets qui estimaient que le coût de la MII n'est
pas abordable (84,7 %) ont 2,13 fois la probabilité de ne pas utiliser
la MII (RR= 2,13 ; Ic = 95 % [1,10 - 4,10] ; x² =
5,90 ; p = 0,001. Ce lien est statistiquement significatif.
ANALYSE MULIVARIEE
Facteurs
|
Odds Ratio, IC 95 %
|
Coefficient
|
SE
|
Z- statistique
|
p-value
|
Caractéristiques démographiques
|
1. Etat civil : Mariés
Non marié
|
1
1,08 [0,2 - 2,1]
|
1,23
|
1,422
|
0,864
|
0,388
|
2. Occupation : Salarié
Non salarié
|
1
1,184[0,519 - 2,699]
|
1,16
|
0,420
|
0,16
|
0,687
|
Caractéristiques psycho-socio- économiques et
conditions facilitatrices
|
1. Attitude : Positive
Négative
|
1
2,65[1,01- 6,9]
|
0,97
|
0,49
|
3,9
|
0,000
|
2. Coût de la MII : Abordable
Non abordable
|
1
4,9[1,7 - 15,0]
|
1,608
|
0,37
|
5,02
|
0,000
|
3. Disponibilité : Oui
Non
|
1
1,6[1,036 - 2,588]
|
0,493
|
0,234
|
4,45
|
0,035
|
4. Niveau d'études : =Primaire
= Secondaire
|
1
0,09[0,002 -4,791]
|
-2,311
|
1,978
|
-1,168
|
0,243
|
5. Connaissance : Oui
Non
|
1
6,70[2,61 - 17,20]
|
1,9
|
0,48
|
15,63
|
0,000
|
6. Revenu : Suffisant
Insuffisant
|
1
6,51[3,13 -13,54]
|
1,87
|
0,37
|
5,02
|
0,000
|
Il ressort de ce tableau que le
faible taux d'utilisation de MII est statistiquement associé aux
facteurs ci-après :
- La connaissance (OR = 6,70 Ic 95 % : [2,61 - 17,20] ;
p = 0,000) ;
- Le revenu (0R= 6,51 ; Ic 95 % : [3,13 -13,54] ;
p = 0,000) ;
- Le coût de la MII (0R= 4,9 ;Ic 95 % : 4,9[1,7 -
15,0] ; p = 0,000) ;
- L'attitude (OR= 2,65 ; Ic 95 % : [1,01- 6,9] ; p
= 0,000) et
- La non disponibilité (OR = 1,6 ; Ic 95 % :
[1,036- 2,588] ; p = 0,035.
3.2 INTERPRETATION
Dans cette dernière section, nous allons discuter
et interpréter les résultats obtenus à l'issue de ce
travail de recherche. Dans cet ordre, nous allons d'abord établir les
liens entre ces différents résultats et ceux trouvés par
d'autres chercheurs, ensuite nous donnerons des explications sur nos
résultats et enfin nous tacherons d'ouvrir d'autres pistes possibles de
recherche dans ce domaine.
Ainsi, la discussion commencera par les résultats issus
de l'analyse univariée, suivi des analyses biivariée.se terminera
par l'analyse multivariée ou régression logistique.
3.2.1RESULTATS DES ANALYSES
UNIVARRIEES
3.2.1.1
Caractéristiques sociodémographiques des répondants
A l'issue de cette étude, il a été
constaté que sur les 350 répondants, le sexe masculin est plus
représenté avec 195 sujets soit 55,7 % contre 155 sujets
féminins (44,3 %). Signalons que la proportion des femmes chefs de
ménages est toutefois supérieure à celle de MICS 2001
(14%). Cette augmentation de proportions de femmes chef de ménage serait
surtout due au fait de l'augmentation des veuves et filles mères.
La majorité de nos enquêtés se
trouvent dans la tranche d'âge allant de 30 - 39 ans (49 %). Plusieurs
études menées dans bien de pays d'Afrique subsaharienne par l'OMS
(Op.cit) montrent que la population rencontrée souvent dans cette partie
du globe a un âge moyen de 32,30 ans. Nos résultats rejoignent les
estimations de l'OMS dans la mesure où la plupart des
enquêtés avait un peu supérieur à 30 ans
3.2.1.2
Caractéristiques psycho-socio-économiques des
répondants
Les résultats de cette
enquête montrent que la majorité de sujets enquêtés
ont été des mariés (87,7 %). Cette proportion semble
être supérieure lorsqu'on. considère MIS (2001) : la
majorité (68 %) de la population congolaise en général
était mariée ou avait été mariée. La
structure par statut matrimonial montrait 41 % de monogames et 9 % de
polygames. Les célibataires représentaient donc 32 % de la
population, 8 % de personnes vivant en union de fait, 5 % de veufs et 5 % de
divorcés ou séparés. Mais, le mariage demeure une
institution sociale importante dans la vie des hommes et femmes ce que
confirme cette enquête à Kikwit sud.
- Pour l'occupation professionnelle
des enquêtés, les résultats de notre étude montrent
que les fonctionnaires et les employés des privés ont une
proportion faible par rapport aux autres catégories. Cette
réalité confirme la déclaration faite par le
bourgmestre : la population de la commune de Lukemi vit
difficilement par manque d'emploi, il y a plus de 70% des chômeurs, chose
qui caractérise le degré de sa pauvreté, un facteur
essentiel qui bloque le développement socio-sanitaire.
- - En ce qui concerne le niveau
d'étude, la plupart des sujets enquêtés avait un niveau
d'étude secondaire (42,0 %). Ce résultat rejoint celui
trouvé par Sanduku (op.cit) 43,1 %. Mashako (1999) souligne que le
niveau d'étude a un impact significatif sur la compréhension du
message en matière de santé ainsi que leur mise en action.
La majorité des sujets
enquêtés ont accepté avoir déjà vu et attendu
parler des MII (97,7 %) et 96,6% des chefs de ménages connaissent
l'importance des MII. La plupart des sujets ont répondu que les MII
aident à prévenir le paludisme (47.3%) ou protègent
contre les piqûres des moustiques et autres insectes piqueurs (43,8%).
Les principaux canaux d'informations sur les avantages et l'usage des MII sont
les centres de santé (45,1%) et le media (13,1%), les relais
communautaires (20,9 %) membres de familles (3,1%) et les amis (4,9%) et
autres vois comme écoles (3,7 %) ont également cités.
La proportion d'utilisation pose
problème à Kikwit sud (16,9 %) alors que 74,6 % des
ménages disposent d'au moins une MII et que 79 ,7 % en ont suspendu
au lit. Ces résultats corroborent avec ceux trouvés
récemment par l'ESP/Unikin (2010) : proportion d'utilisation des
MII chez les enfants de moins de cinq ans (17 %), proportion des ménages
avec MII (57,3 %). Pour PNLP/ République du Congo (op.cit), la
proportion de ménages ayant au moins une MII est largement
élevée (73 %) par rapport aux ménages faisant dormir les
enfants de moins de cinq ans sous MII (18 %). Les résultats
trouvés par Sanduku (op.cit) dans la zone de santé de Mont
Ngafula I envoisinent ceux de Kikwit : 81,2 % des ménages disposent
des MII à l'observation et 19,1% seulement des ménages en
utilisent.
Si avoir une MII est une action, l'utiliser en est une autre.
Ce faible taux d'utilisation d'autres déterminants ou facteurs qui en
dépendent qui seront détaillés dans les prochaines
pages.
Si le ménage dispose d'une MII,
les raisons qui font qu'elle ne soit utilisée sont les
suivantes selon les résultats IX : elle occasionne la chaleur
(82,9 %), sensation de d'étouffement (4,3 %), ressemble à un
cimetière (2,5 %), autre raison (6,8 %). Les études menées
à Kinshasa dans la commune de Lemba par Akilimani(Op.cit) trouvent une
proportion inférieure imputable à la chaleur/étouffement
à (25%) à celle de Kikwit. la différence de milieu
explique cette discordance. Kinshasa étant largement couvert par le
média facilitant la sensibilisation.
3.2.1.3 Facteurs
organisationnels ou conditions facilitatrices des répondants
La majorité des sujets ont acquis
leurs MII moyennant l'argent (96,1 %).Aussi la plupart des chefs de
ménages ont payés la MII à 500 Fc (97,5 %) et 69,7% des
pensent ce prix est élevé. Ce qui signifie que les chefs de
ménages (96,8 %) souhaitent obtenir gratuitement la MII plutôt que
la payer quelque soit le prix.
L'absence des MII dans le
ménage d'après le tableau XIV s'explique par des
raisons suivantes : revenu insuffisant (37,6 %), la non
disponibilité de MII au lieu de vente (25,7 %), le coût
élevé de la MII (24,5 %), pas d'utilité (4,6 %), lieu de
vente éloigné (2 %) et autres raisons (5,6 %). La proportion de
revenu insuffisant est légèrement supérieure par rapport
à celle trouvée par Akilimani (op.cit) dans la commune de Lemba
à Kinshasa : 25 %. Cette différence s'explique du fait plus
de 40 % de la population sont des chômeurs, avec de revenu familial
insuffisant.
3.2 RESULTATS DES ANALYSES
BIVARIEES
Cette étude est descriptive
corrélationnelle. A ce titre, l'hypothèse formulée
postulait des liens entre les facteurs psycho-socio-économiques et les
facteurs organisationnels et l'utilisation des MII.
Après avoir testé les liens supposés
entre les variables antécédentes et conséquentes à
l'aide du test statistique de Chi Carré, six variables une variable
sociodémographique et cinq variables psycho-socio-économiques et
organisationnelles suivantes se sont avérées positivement et
significativement associées à l'utilisation des MII. Il s'agit
de : occupation du chef de ménage, la connaissance, l'attitude la
non disponibilité de MII et le coût.
En ce qui concerne les facteurs sociodémographiques,
l'occupation de chef de ménage est statistiquement liée à
l'utilisation des MII : Khi² de 30,0, p= 0,00 à un ddl.
Pour les caractéristiques
psycho-socio-économiques et facteurs organisationnels :
- La connaissance de chefs de ménages selon les
résultats du tableau XVI présente de lien positif et très
significatif : Khi² de 4,20, p = 0,00 inférieur à 0,5
à un dll ;
- L'attitude de sujets enquêtés exerce une grande
influence sur l'utilisation des MII. Sa probabilité calculée
0,001 inférieure à 0,05, Khi² de 15,34 à un dll.
- La rupture des stocks en MII dans le lieu de vente est
étroitement lié aussi à l'utilisation des MII :
Khi² de 71,23, p = 0,00 à un dll.
- Le revenu dont la plupart de chef de ménage estime
insuffisant (76,2%) et l'utilisation de MII : lien positif et très
significatif : Khi² de 75,97, p = 0,00 à un dll ;
- Le coût de vente dont la majorité de chefs de
ménages pense qu'il est élevé (84,7%) est statistiquement
lié à l'utilisation des MII : Khi² de 5, 90, p = 0,001
à un dll.
Ces résultats rejoignent
ceux de Sanduku (op.cit) chez qui l'utilisation des MII est dépendante
de connaissance de chefs de ménages (sa probabilité
calculée 0,000 est inférieure à 0,05),
disponibilité de MII (sa probabilité calculée 0,001 est
inférieure à 0,05). Kalebo trouve aussi dans sa recherche que la
connaissance (p = 0,001), l'attitude (p = 0,002), disponibilité de MII
(p =0,00), et le coût (p = 0,04) sont liés à
l'utilisation des MII à Bukavu et utilisation de MII.
Frini et al. (op.cit) ont
indiqué que le comportement d'un individu intègre des facteurs
sociaux, psychologiques, économiques et aussi les
éléments organisationnels sur lesquels l'individu n'a pas
vraiment de contrôle. Le lien entre ces facteurs et l'utilisation de MII
venait d'être démontré dans cette enquête.
Cependant, certaines variables
présumées associées à l'utilisation de MII n'ont
pas été effectivement liées à la variable
dépendante telles que le niveau d'étude, le sexe,
l'état matrimonial. Faut- il croire qu'il aurait d'autres
artéfacts qui masqueraient ces relations ? Les chercheurs
intéressés sont invités à poursuivre les travaux de
recherche sur cette question pour éclairer d'avantage l'opinion.
3.3. RESULTATS DES
ANALYSES MULTIVARIEES
Nous avons utilisé la
régression logistique en vue de tester de nouveau les variables
présumées être liées à l'utilisation de MII
avec forte probabilité d'éliminer les biais qui sont possibles au
Test de Khi² et vérifier le facteur d'exposition des variables.
La vérification de cette
hypothèse a montré que ces facteurs sont liés à
l'utilisation des MII :
- La connaissance (OR = 6,70 Ic 95 % : [2,61 - 17,20] ;
p = 0,000) ;
- Le revenu (0R= 6,51 ; Ic 95 % : [3,13 -13,54] ;
p = 0,000) ;
- Le coût de la MII (0R= 4,9 ;Ic 95 % : 4,9[1,7 -
15,0] ; p = 0,000) ;
- L'attitude (OR= 2,65 ; Ic 95 % : [1,01- 6,9] ; p
= 0,000) et
- La non disponibilité (OR = 1,6 ; Ic 95 % :
[1,036- 2,588] ; p = 0,035
A l'issue de ces analyses, les
hypothèses de ce travail sont quasiment confirmées. Il reste
à l'heure actuelle à confirmer ces liens par des études
à grande échelle qui peuvent être réalisées
dans d'autres contextes.
CONCLUSION ET
IMPLICATION
1. Synthèse de
l'étude
Cette étude avait pour but
d'examiner les liens entre les facteurs psycho- socio-économiques et
les conditions facilitatrices et l'utilisation des MII dans les
ménages comptant les enfants de moins de cinq ans en vue de contribuer
à la réduction de la prévalence du paludisme. Pour y
parvenir trois objectifs spécifiques ont été
fixés :
- Déterminer la proportion des ménages avec
enfants de moins de cinq ans n'utilisant pas la moustiquaire
imprégnée d'insecticide dans la zone de santé de Kikwit
sud ;
- Déterminer le niveau de connaissance, attitude et
pratiques des parents avec enfants de moins de cinq ans en rapport avec
l'utilisation de la MII ;
- Identifier les différents facteurs
psycho-socio-économiques et les conditions facilitatrices
associés l'utilisation de moustiquaire imprégnée
d'insecticide ;
- Vérifier les liens entre, facteurs
psycho-socio-économiques, conditions facilitatrices et intention de
comportement à l'égard de l'utilisation des MII dans les menaces
comptant les enfants de moins de cinq ans dans la zone de santé de
Kikwit sud ?
La théorie de comportements
interpersonnels de Triandis a été utilisée pour
vérifier les associations présumées entre les variables
retenues. Les hypothèses suggéraient un faible taux d'utilisation
des MII, des liens positifs et significatifs entre les facteurs
psycho-socio-économiques et conditions facilitatrices et l'utilisation
des MII.
L'analyse descriptive des
données a démontré : la majorité des sujets
avaient le niveau d'étude secondaire (42 %), 97,7 % des sujets
connaissances la MII et son importance, 74,6 % des chefs de ménages
disposent d'au moins une MII et que 16,9 % seulement des parents font dormir
leurs enfants sous MII. Ce taux d'utilisation ne répond à notre
critère d'acceptabilité et qui est l'objectif de l'OMS et de la
RDC à travers la stratégie faire reculer le paludisme fixé
à 60 % d'ici 2011. La non utilisation des MII se justifie plus par ce
qu'elle occasionne la chaleur d'après près de 82,9 % des sujets
enquêtés.
Aussi, faut-il noter, la
majorité des chefs de ménages ont reçu la MII moyennant
500 Fc, prix qu'ils estiment cher par rapport aux endroits du pays où la
MII a été distribué gratuitement. Et finalement, ceux qui
manquent évoquent comme raisons majeures le revenu insuffisant, la non
disponibilité et le coût élevé de la MII.
En l'analyse bivariée et
multivariée, la connaissance de chefs de ménages l'attitude, la
non disponibilité des MII dans le lieu de vente, le revenu familial et
le coût de vente ont été liés à l'utilisation
des MII dans la zone de santé de Kikwit sud.
Certaines attitudes et pratiques ne permettent
pas l'appropriation de cette politique, sans omettre la faible connaissance de
la population sur la maladie, la disponibilité de MII dans les
ménages.
Certes, l'utilisation de la MII ne sera pas
une solution miracle pour faire disparaître la maladie, du moins nous
croyons que la prévention collective à l'aide la MII aboutira par
ces externalités positives des aux effets de l'insecticide la population
des anophèles sans oublier la disparition des nuisances que causent ces
insectes la nuit.
La prise en charge correcte de cas de
paludisme, une bonne prévention en l'occurrence une bonne politique
d'assainissements du milieu à l'utilisation de MII ; le partenariat
et l'information, éducation et communication restent pour nous le moyen
le plus efficace de venir à bout de cette pathologie.
2. Implications
Cette étude rappelle la
nécessité d'investir en temps et en argent pour l'utilisation de
MII, qui est un moyen de lutte préventif contre le paludisme (il diminue
de 50 % la prévalence de 25 % la mortalité due au paludisme),
maladie meurtrière surtout chez les enfants de moins de cinq ans, car
ils sont l'avenir de la nation.
Ainsi, les experts de santé
communautaires, élaborateurs de projets devraient planifier la
distribution gratuite des MII à Kikwit, comme cela se fait à
travers toute l'étendue du territoire de la RDC.
La révision étant la
mère de la science dit-on, les responsables de la zone de santé
devraient continuer à sensibiliser les parents en faveur de la
promotion de la MII, ce qui pourrait améliorer le taux d'utilisation de
MII est diminuer la morbidité et la mortalité imputable au
paludisme.
3. Perspective pour la
recherche
Il serait intéressant que les futurs chercheurs
profitent de résultats de cette étude afin de vérifier
d'autres liens, dans l'autre zone de santé de la ville de Kikwit et
d'ailleurs, ainsi que dans d'autres perspectives, avec un échantillon
plus important, pour confirmer les conclusions issues du présent
travail. Ils devront également approfondir les études sur les
différentes stratégies pour convaincre la population dans
l'objectif d'améliorer le taux d'utilisation de MII chez les enfants de
moins de cinq ans.
3. Limites de
l'étude
Quelques facteurs avantages les résultats de la
présente recherche ; d'autres par contre sont susceptibles de
limiter la portée de ces résultats. Les plus importants de ces
facteurs sont les suivants :
Force de
l'étude
- Plusieurs études sur l'utilisation des MII, les
informations recueillies sur les variables le sont à l'aide d'instrument
- maison PNLP dont la validité et la fiabilité n'ont
été que préalablement vérifiées. La
confiance qui peut être accordée aux résultats de la
présente étude est accrue grâce à cet instrument
ayant préalablement fait preuve de validité et de
fiabilité.
- La forte participation des chefs de ménages à
cette étude a contribué à la réduction de la
possibilité des biais de sélection qui pouvait affecter la
représentativité des participants. L'équivalence entre les
groupes en fonction des caractéristiques sociodémographiques a
également contribué à cette atténuation. La
stratification a permis d'identifier les biais de confusion tels que
l'âge et le sexe des sujets interrogés.
Faiblesse de
l'étude
Aussi la taille de
l'échantillon de l'étude, les biais imputables aux faiblesses
méthodologiques et les impondérables étaient susceptibles
d'influer sur les conclusions de la recherche. Les prochains travaux s'attelant
à cette question devraient en tenir compte.
Suggestions
Gouvernement
- Avoir une politique sur l'assainissement du milieu
(redynamiser le service d'hygiène) ;
- Penser à la fabrication sur place en RDC de la MII
pour améliorer la disponibilité de la MII dans les
ménages ;
- Planifier les formations en cours d'emploi pour les
personnels de santé sur la prise en charge correcte et la
prévention du paludisme ;
- Renforcer la capacité managériale en soins de
santé primaire des cadres de la zone de santé.
Niveau intermédiaire et
périphérique
- Assurer le recyclage et la formation en cours d'emploi pour
maintenir le niveau de professionnel de santé sur la prise en charge
correcte et la prévention du paludisme ;
- Intensifier les messages éducatifs en utilisant tous
les canaux possibles ;
- Impliquer les autorités locales et la population pour
la promotion de la MII
LISTE DE REFERENCES
Ajzen Frini et Limayem(2001), Facteurs influençant
les intentions d'achat à partir
du Web: Etude comparative, New York.
Ajzen I.(2001) ,The theory of planned behavior:
Organizational Behavior and Human Decision Processes, New York.
Ajzen I. et Fishbein M. (1980), Understanding Attitudes and
Predicting
Social Behavior, Englewood
Cliffs, New York.
AKILIMALI Pierre(2007), Déterminants de
l'utilisation de moustiquaire imprégnée d'insecticide en
faveur des enfants de moins de cinq ans dans la ville de
Kinshasa, TFE, ESP/UNIKIN.
AMULI Jiwe(2009) Notes de cours sur la méthodologie
de la recherche,
L1 SACO, ISTM KINSHASA, Inédit.
Claude Naudin et col. (1998) LAROUSSE MEDICAL, Paris
CEDEX.
Dale Stephen, Etude de cas : nouvelles armes
de guerre contre le paludisme :
http://www.rollbackmalaria.org,
consulté le 12 février à 16 h20
Encyclopédie Agora disponible sur
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Paludisme,
consulté le 12 février, à 18h 30
ESP Kinshasa(2006), Rapport d'enquête sur
l'évaluation du niveau actuel
des Indicateurs de base de Faire Reculer le
Paludisme dans 15
zones d'intervention du Projet fond
Mondial.RDC.
ESP Kinshasa(2010), Rapport préliminaire :
Détermination de quelques indicateurs clés de lutte contre
le paludisme dans 73 zones de sante après l'intervention du round 3 du
fonds mondial en République Démocratique du Congo.
Fishbein M. et Ajzen I.(1975), Attitude, Intention
and Behavior: An Introduction
to Theory andResearch, Addison-Wesley
Publishing Company, New-Yorks.
KALEBO WATANGA(2007) , Adhésion a l'utilisation
des moustiquaires imprégnées d'insecticides a
Bukavu: handicaps et pistes de solution, TFE, ISTM BUKAVU.
Kevin S et col. (2007) Traitement du paludisme aux
Etats-Unis :
une revue systématique, publié dans
le Journal Américain des Maladies
Vol 297, numéro 20, Atlante USA, Mai
2007.
Lengeler C et col.(1997), un mur contre la malaria :
du nouveau dans la prévention des décès dus au
paludisme, CRDI/OMS.
MASHAKO MAMBA(1999), Notes de cours de santé de
reproduction,
ISTM Kinshasa.
Ministère de la santé/ RDC(2007),
Déclaration de la politique nationale de lutte
contre le paludisme.
Moro Mulundu(2007), Connaissance attitude et pratique de
femmes enceintes de la zone santé de Tshamilenda sur les mesures
préventives du paludisme, Unilu,RDC
OMS(2002) : Bureau régional de l`Europe pour
l`OMS, Faire reculer le
paludisme dans la région
Européenne de l`OMS : Situation, progrès
et problème, Danmark.
OMS(2008), Rapport mondial sur le paludisme 2008,
Genève.
OMS(1990), L'éducation pour la santé :
manuel d'éducation pour la santé dans l'optique de soins
santé primaires, ISBN, Paris.
OMS(2005), Rapport mondial sur le paludisme,
Genève.
PNLP RDC(2007), Plan National Stratégique de lutte
contre le paludisme 2007-2011; Kinshasa.
PNLP (2007), Normes et
directives2007-2011.Kinshasa,.
PNLP(2006), Plan stratégique 2007 - 2011,
Kinshasa.
PNLP-RDC (2006), Fiches techniques paludisme.
Sanduku D.(2008), les déterminants de la non
utilisation des MII chez les enfants de 0 - 5 ans dans la zone de santé
de Mont Ngafula I , ESP/Unikin.
TALANI P. et col.(2005), Lutte contre le paludisme par la
moustiquaire imprégnée à Brazzaville,
décembre.
UNICEF. Enquête nationale sur la situation des
enfants et des femmes, MICS 2, Kinshasa, juillet : UNICEF, 2002
ANNEXES
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE
KINSHASA
Section Santé Communautaire
Titre de l'étude : facteurs associés
à l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide
chez les enfants de moins de 5 ans dans la zone de santé de Kikwit
Sud.
DEMANDE DE CONSENTEMENT ECLAIRE
Madame, Monsieur, bonjour !
Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, nous menons une
étude qui vise à déterminer les facteurs associés
à l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide
chez les enfants de moins de 5 ans dans la zone de santé de Kikwit
Sud.
La démarche retenue est celle qui consiste à
récolter auprès des chefs de ménages des informations sur
les facteurs associés à l'utilisation des moustiquaires
imprégnée d'insecticide chez les enfants de moins de 5 ans.
Ainsi, si vous acceptez de participer à cette étude, vous pourrez
répondre à quelques questions reprises sur les pages en
annexe.
Votre participation est libre et volontaire et nous vous
demandons de nous donner d'information sincère et honnête. Nous
vous assurons que la confidentialité et l'anonymat des informations
obtenues dans le cadre de ces enquêtes seront scrupuleusement
respectés. Vous avez le droit de vous retirer à tout moment de
l'enquête que vous voudrez. Il n'y a aucun risque connu pour ceux qui
participent à cette enquête. Cependant, nous espérons que
les résultats de cette étude pourraient contribuer à la
réduction de la morbidité et de la mortalité due au
paludisme.
- Zone de Santé de.............
- Aire de santé...............................
- Nom de
l'avenue..........................................N° de la
parcelle......
- Date de l'interview........./......../2010
Catégories
|
Noms
|
Dates
|
Signature
|
Enquêteur
|
|
|
|
Superviseur
|
|
|
|
Heure début enquête...............
Section 1 : Caractéristiques
sociodémographiques du chef de ménage
N°
|
Questions
|
Réponses possibles
|
Code
|
saut
|
101
|
sexe
|
1. Masculin
2. féminin
|
|
|
102
|
Quel est votre âge ?
|
..................... ans
|
|
|
103
|
Quel est votre état civil ?
|
1. Marié(e)
2. Célibataire
3. Divorcé(e)
4. Veuf (ve)
|
|
|
104
|
Occupation du chef de ménage
|
1. Sans emploi
2. Fonctionnaire
3. Employé
4. Indépendant
5. Agriculteur
6. Ménagère
7. Autre à préciser .......
|
|
|
105
|
Appartenance religieuse
|
1. Sans religion
2. Catholique
3. Protestante
4. Kimbanguiste
5. Musulmane
6. Témoins de Jéhovah
7. Néo-apostolique
8. Eglise de Réveil
9. Autre à préciser
|
|
|
Section 2 : Caractéristiques psycho
économiques du chef de ménage
N°
|
Questions
|
Réponses possibles
|
Code
|
saut
|
201
|
Quel est votre niveau d'étude ?
|
1. Sans instruction formelle
2. Primaire
3. Secondaire
4. Supérieur ou universitaire
|
|
|
202
|
Avez-vous déjà entendu parler de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide ?
|
1. Non
2. Oui
|
|
Si oui aller au 203
|
203
|
Par quelle voie avez-vous obtenu cette information ?
|
1. Radio
2. Télévision
3. Centre de santé
4. L'église
5. canal du relais communautaire
6. Par les amis
7. Par un membre de la famille
8. Autres à préciser.......
|
|
|
204
|
Pensez-vous que la moustiquaire imprégnée
d'insecticide est importante la prévention de la malaria ?
|
1. Importante
2. Moins importante
|
|
|
205
|
Possédez-vous une moustiquaire imprégnée
d'insecticide dans ménage ?
|
1. Oui
2. Non
|
|
Si oui allez au 206
|
206
|
La moustiquaire est-elle réellement suspendue au dessus du
lit ou natte ?
(observation de l'enquêteur si possible)
|
1. Oui
2. Non
|
|
|
207
|
Faites-vous dormir vos enfants de moins de 5 ans sous la
moustiquaire imprégnée d'insecticide ?
|
1. Oui
2. Non
|
|
|
208
|
Pour quelles raisons faites-vous dormir vos enfants de moins de
5 ans sous la moustiquaire imprégnée d'insecticide ?
|
1. Pour les protéger contre les piqûres des
moustiques
2. Pour les protéger contre la nuisance occasionnée
par les moustiques
3. pour les protéger contre la malaria
4. Par habitude
5. Autres
|
|
|
209
|
Si la moustiquaire est disponible, pourquoi ne l'utilisez
pas ?
|
1. Elle ne sert à rien
2. Occasionne la chaleur
3. Ressemble à un cimetière
4. Sensation d'étouffement
5. Autres à préciser
|
|
|
Section 3: Conditions facilitatrices
N°
|
Questions
|
Réponses possibles
|
Code
|
saut
|
301
|
Où avez-vous obtenu la moustiquaire
imprégnée d'insecticide que vous disposez dans le
ménage ?
|
1. Au centre de santé lors de la CPN
2. Au centre de santé lors de la CPS
3. Vente par le relais communautaire
4. Vente par le marketing social (marché,
boutique, ...)
5. Autres à signaler
|
|
|
302
|
Comment l'avez-vous obtenu ?
|
1. Gratuitement
2. J'ai acheté
3. Don
|
|
|
303
|
Combien est ce que vous payez pour obtenir une moustiquaire
imprégnée d'insecticide ?
|
........................
|
|
|
304
|
Comment jugez-vous ce prix ?
|
1. Prix très élevé
2. C'est un prix élevé
3. C'est un prix modéré
4. C'est un prix bas
5. C'est un prix très bas
|
|
|
305
|
Quel prix trouvez-vous raisonnable dans la vente de moustiquaire
imprégnée d'insecticide ?
|
1. Gratuite
2. Inférieur à 500 Fc
3. Autres à préciser
|
|
|
306
|
Si la moustiquaire est absente du ménage, quelles sont les
principales raisons pour lesquelles vous ne disposez pas de la
moustiquaire ?
|
1. Non disponibilité des moustiquaires
imprégnée d'insecticide au lieu de vente
2. Revenu familial insuffisant
3. Coût élevé de la moustiquaire
4. Lieu d'approvisionnement très éloigné
5. Pas d'utilité
6. Autre raison à préciser
|
|
|
Merci pour votre collaboration
Fait à Kikwit, le ....../....../2010
Heure de la fin de l'interview...............
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE
KINSHASA
Section Santé Communautaire
KULOMBA YA DIBANSA POLELE
Mama, Tata, mbote !
Na nzila ya kunuanikisa kimbemfo ya malaria, beto kele
longuka na kumonikisa kimvuka ya bidimbu ya ikele ya kukangama na kusadila ya
musikitele ya ikele na nkisi ya bangungi na bana ya ikele na nsi ya mvula
tanu na bwala ya bunimpi ya Kikwit Sud.
Dibansa ya beto me baka ikele ya kukwenda yuvula ba ntuandisi
ya ba familia mambu ba sangu ya me tadila bidimbu ya kukanama ti kusadila to
kuladisa bana ya ikele na nsi ya bamvula tanu na musikitele ya ikele ya ikele
na nkisi ya bangungi. Na yau, kana beno me zola kudikotisa, na kisalu yai, beno
lenda pesa mvutu na ndambu ya ba ngimvula ikele na mikanda yai ya ikele na
nsuka.
Kudikotisa na beno kele, na luzolo na beno, ye beto ke lomba
beno kupesa beto bangindu ya kileka mpi ya masongo. Beto ke zabisa beno nde
beto ta zitisa kibeni ye beto ta bumba mpi na kinsweki bangindu nionso ya beto
kele baka na beno na nzila ya kisalu yai. Beno ikele na nswa ya kudibasisa kwa
beno na ntangu nionso ya beno ke zodila.
Ata kingosa mosi me ikele ve to me zabana ve na zila ya bisalu
yai. Nkasi, beto ikele kubansa nde mfitu ya ikele bansika na bisalu yai, lunga
sadisa na kufiotinisa kimbemfo yai ya malaria to lufwa ya ikele kuisila na
nzila ya malaria na bwala na beto ya ikele tala bunimpi.
- Bwala ya bunimpi.....................
- Kikanda ya bunimpi...............................
- Zina ya nzila..........................................Ntalu ya
lupangu......
- Kilumbu........./......../2010
Ndonga
|
Nzina
|
Kilumbu
|
Kinieminu
|
Musosi
|
|
|
|
Ntadidi
|
|
|
|
Ntangu ya luyantiku ya kisalu...............
Kitini ya ntete : bikalulu ya ba ntwadisi ya ba
familia
Ntalu
|
Ngyvula
|
Mvutu ya lenda pesama
|
kidimbu
|
kuluta
|
101
|
Kimuntu
|
1. Bakala
2. Nketo
|
|
|
102
|
Nge ikele na bamvula ikwa ?
|
.....................
|
|
|
103
|
Inki ikele luzingu na nge ya leta ?
|
1. Mu me kweleka
2. Me kwelaka ve
3. Mu kabwanaka
4. Nkwidi
|
|
|
104
|
Inki ikele kisalu nange ,
|
1. Nkatu kisalu
2.Kalaki ya leta
3. Nsadi ya muntu
4. Nsadi ya luzolo
5. Nsadi ya bilanga
6. Maman ya nzo
7. Kisalu ya nkaka .......
|
|
|
105
|
Inki ikele dibundu na nge ?
|
1. Nkatu dibundu
2. Katolika
3. Misioni
4. Kimbangu
5. Musulumani
6. Témoins de Jéhovah
7. Néo-apostoliko
8. Binzambi-nzambi
9. Dibundu ya nkaka
|
|
|
Kitini ya zole : Bikalalulu ke tadila mayele,ngindu
mpi kuzwa
Ntalu
|
Ntalu
|
Mvutu ya lenda pesama
|
Kidimbu
|
Kuluta
|
201
|
Nki nzo-nkanda ne kotaka ?
|
1Nkatu nzokanda
2. Ya ntete
3. Ya katikai
4. Ya zulu
|
|
|
202
|
Keti nge waka bau ikele tubila msitikele ya nkisi ya
ngungi ?
|
1. Ve
2. Inga
|
|
Kana yinga luta 203
|
203
|
Na nki zila nge wilaka yau ?
|
1. Masini ya kupanza nsangu
2. Kimonisi
3. Nzo ya nkisi
4. Nzo nzambie
5. Muntu ke vukisa bantu
6. Bandunku
7. Mpangi ya familia
8. Munut ya nkaka.......
|
|
|
204
|
Keti nge bansa nde musitetele ya nkisi ya ngungi kele mfunu na
kununuanisa malaria ?
|
1. Mfunu
2. Mfunu ve
|
|
|
205
|
Keti nge ikele na musikitele na nzo ?
|
1. Inga
2. Ve
|
|
Kana yinga luta 206
|
206
|
Keti musikitele kele kukanga kieleka na mbeto ?(longoki
lenda ku tala)
|
1. Inga
2.Ve
|
|
|
207
|
Keti bana na beno ya nsi ya vula tanu ke sadila yo ?
|
1. Inga
2. Ve
|
|
|
208
|
Sambu na nki bana na nsi ya bamvula tanu ke sadila
musitikele ?
|
1. Sambu na ku keba bau na kutatika ya ngungi
2. Sambu na ku keba bau na kuyangisa ya ngungi ti bima yankaka
3. Sambu na ku keba na malaria
4. Yo ikle kikalulu
5. Yankaka
|
|
|
209
|
Kana musikitele ya nkisi ikele na nzo, sambu na nki bana ikele
sadila ve
|
1. Yo ikele mfunu ve
2. Yo ke pesa mutoki mingi
3. Yo ikele mboso maziamu
4. Yo ke pesa kukangama
5. Ya nkaka
|
|
|
Kitni ya tatu: Nkandilu ya lusadisu
Ntalu
|
Ngyvula
|
Mvutu ya lenda pesama
|
Kidimbu
|
Kuluta
|
301
|
Inki ki kisika nga zwaka musikitele ya nkisi ya kele na nzo
nage ?
|
1. Nzo ya nkisi na kilo ya bamama
2. Nzo ya nkisi na kilo ya bana
3. Na miketi ya bantu ya mavimpi
4. Na zandu
5. Kifuly ya nkaka
|
|
|
302
|
Nki mpila mpila nge zwaka yo ?
|
1. ya pamba (offele)
2. Mu sumbaka
3. Dikabu
|
|
|
303
|
Inki ikwa nge sumbaka yo ?
|
........................
|
|
|
304
|
Inki mutindu nge kele zonza ntalu yina ?
|
1. Ntalu ya kuluta kiteso
2. Ntalu mingi
3. Ntalu ya kulunga
4. Ntalu ya fioti
5. Ntalu ya fioti kuluta
|
|
|
305
|
Inki ntalu ya me lunga na kiteso na nge ya lunga tekila
musikitele ??
|
1. Ya pamba
2. Na nsi ya nkama tanu
3. Ntalu ya nkaka
|
|
|
306
|
Kana musikitele kele na nzo, inki kikuma ke sala nde nge vanda na
yo ve ?
|
1. Kukonda musitikele bisika ya bo ke tekakka
2. Kukonda mbongo ya kufuana
3. Ntalu ya kuluta kiteso
4. Kisika ya boke teka yo ikele ntama
5. Yo ikele mfunu ve
6. Bikuma ya nkaka
|
|
|
Ntangu ya suka ya kisalu...........
Matondo mingi sambu na lusadisu na nge
Yo me salama na Kikwit, na kilumbu ya ntete na ngonda ya
nsabwadi mvula mafunda zole ti mvula kumi