Chapitre I
1.1-Définition :
Les probiotiques sont des microbes vivants qui peuvent
être intégrés dans différents types de produits, y
compris les aliments, les substances médicamenteuses et les
suppléments alimentaires. Ils sont génétiquement stables,
résistants à la bile et aux acides intestinaux. Les
espèces de Lactobacillus et Bifidobacterium sont plus
communément utilisées comme probiotiques, mais la levure
Saccharomyces cerevisiae et quelques espèces de E. coli
et de Bacillus sont également utilisées comme
probiotiques. Les bactéries de l'acide lactique, y compris des
espèces de Lactobacillus, utilisées pour la conservation
de la nourriture par fermentation depuis des milliers d'années, peuvent
jouer un double rôle comme agents de la fermentation alimentaire et comme
agents bénéfiques de la santé. Stricto sensu, cependant,
le terme « probiotique » devrait être réservé aux
microbes vivants dont le rôle sanitaire positif a été
démontré dans des études contrôlées. La
fermentation des aliments leur donne un gout particulier et diminue le pH, ce
qui empêche la contamination par des agents pathogènes potentiels.
La fermentation concerne globalement un vaste ensemble de produits agricoles
(céréales, racines, tubercules, fruits, légumes, lait,
viande, poissons, etc.).
Tableau1.Composition microbiote intestinal
(Mahowald et al., 2009).
Bacteroidetes
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Actinobacteria
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Firmicutes
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· B. fragilis
· B. thetaiotaomicron
· B. ovatus
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· Bifidobacterium infantis
· B.breve
· B.longum
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· Clostridium spp
· F.prausnitzii
· Clostridium bolteae
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1.2-L'historique :
Il y a un siècle, Elie Metchnikoff (scientifique russe,
lauréat du Nobel et professeur à l'Institut Pasteur à
Paris) a affirmé que les bactéries de l'acide lactique offraient
des bénéfices pour la santé conduisant à une plus
grande longévité. Il suggéra que «l'auto intoxication
intestinale» et que le vieillissement en résultant pouvait
être supprimé en modifiant la flore microbienne de l'intestin et
en remplaçant des microbes protéolytiques tels que
Clostridium, par des microbes utiles. Il développa un
régime alimentaire avec du lait fermenté par une bactérie
appelée «Bacille bulgare». En 1917 « avant la
découverte de la pénicilline », le Professeur allemand
Alfred Nissle isola une souche non pathogène d'Escherichia coli
à partir des selles d'un soldat de la première Guerre
mondiale qui n'avait pas développé d'entérocolite lors
d'une épidémie sévère de shigellose. Les troubles
du tractus intestinal étaient fréquemment traités par des
bactéries vivantes non pathogènes pour modifier ou remplacer la
flore microbienne intestinale « La souche d'Escherichia coli
isolée par Nissle en 1917 est un des rares exemples de probiotiques
qui ne soit pas une bactérie de l'acide lactique ». Une
Bifidobactérie a d'abord été isolée par Henry
Tissier à partir d'un enfant nourri au sein, et il l'appela Bacillus
bifidus communis. Tissier affirma que la bifidobactérie
réduirait la bactérie protéolytique qui cause la
diarrhée et il recommanda l'administration de bifidobactéries aux
enfants souffrant de ce symptôme. Le terme «probiotiques» fut
d'abord introduit en 1965 par Lilly et Stillwell; par contraste avec les
antibiotiques, et les probiotiques furent définis comme facteurs
microbiologiquement dérivés stimulant la croissance des autres
organismes. En 1989,
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Roy Fuller a mis l'accent sur la demande de viabilité des
probiotiques et introduisit l'idée qu'ils avaient un effet
bénéfique sur l'hôte.
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