I-DIFFICULTES RENCONTREES
L'élaboration de ce travail ne s'est pas faite sans
difficultés. Au rang de celles-ci, on peut citer le silence de certains
informateurs pour qui la question des conséquences des conflits
centrafricains est une question « politique » et par
conséquent, taboue. De même, la quasi-totalité des cadres
et institutions intervenant dans le domaine de gestion des conséquences
de ces crises ont tout simplement refusé de nous fournir des
informations. En procédant par des procédures longues et
compliquées, des rendez-vous non honorés, de prétextes de
vacance, de voyage de mission et dans certains cas, de maladie. Cette situation
a fait en sorte que nous n'avons pas pu obtenir des informations de
première main et au final, nous n'avons pas pu qualifier ou mesurer un
certain nombre de problèmes ou de phénomènes que nous
décrivons dans notre travail, faute de données matérielles
concrètes et véritables.
Par ailleurs, la plus grande difficulté que nous avons
rencontrée est est le refus des séances par les responsables des
organismes humanitaires. Si bien que les seules solutions auxquelles nous avons
eu recours ont été celles d'exploiter les différents
rapports conjointes émis par ces institutions et les témoignages
oraux. Dans le même ordre d'idées, de nombreux informateurs
n'étaient pas en poste au moment de nos enquêtes. Enfin, certains
informateurs n'ont jamais répondu aux questionnaires que nous leur avons
envoyés, avec leur accord. Et cela malgré l'insistance avec
laquelle nous leur rappelons cet oubli. En outre, nous étions
confrontés dans nos recherches, à des données
différentes portant sur les actions des communes face aux crises
centrafricaines dans notre zone d'étude. Ce qui nous a posé de
sérieux problèmes, vu que nous n'avions pas tous les moyens
nécessaires pour méticuleusement vérifier tous ces
statistiques. Néanmoins, ces difficultés ne nous ont pas
empêché d'aller jusqu'au bout des objectifs que nous nous
étions fixés.
J- INTÉRÊT DE L'ÉTUDE
De nombreuses publications ont été
réalisées sur la gestion des conséquences des crises
centrafricaines au Cameroun. Cette étude à ceci de particulier
qu'elle s'intéresse essentiellement aux rôles joués par les
communes des régions frontalières dans la gestion des
conséquences des crises centrafricaines. Précisément
à l'impact de cette entreprise. Elle se démarque des autres
travaux surtout parce qu'elle met en exergue l'apport des communes des
borderlands camerounais dans la résolution des crises
centrafricaines. Et
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met un accent sur les réelles motivations de ces
dernières. C'est tout cela qui fait la particularité de ce
thème qui est intéressant sur plusieurs plans.
L'intérêt académique de cette étude
réside en effet dans le fait qu'elle permet de ressortir un aspect moins
visible des relations internationales ; l'aspect humanitaire. Ce travail montre
comment les relations de coopérations se manifestent sur le plan
politique avec la gestion conjointe des conséquences d'une crise.
L'autre intérêt académique c'est qu'elle dévoile une
nouvelle perspective de résolution des crises notamment celle qui passe
par l'intervention des magistrats communaux.
L'intérêt de ce travail sur le plan politique et
administratif réside dans le fait que notre étude présente
les enjeux qui existent autour des actions des communes. Il permet de montrer
ce qu'on peut gagner en gérant les conséquences des conflits
centrafricaines, mais surtout ce qu'on risque en se
désintéressant de cette situation. Aussi, ce travail met à
jour les missions régaliennes des communes dans le cadre de la
décentralisation et présente les devoirs de l'État
camerounais face à la communauté internationale. Il permet
d'interpeller chaque acteur à mettre un accent sur sa tâche. Cette
étude dévoile l'intérêt que le Cameroun tire de la
gestion spécifique des conséquences des crises centrafricaines
sur son sol ce qui vise à mettre sur pied une réelle
intervention.
L'intérêt scientifique de ce travail c'est qu'il
permet de mettre à jour un aspect du savoir-faire de l'Afrique puisque
l'étude permet de comprendre que le continent africain a
développé ses propres stratégies de gestion des
problèmes résultant d'un conflit externe.
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