WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les communes des borderlands camerounais face aux conséquences des conflits centrafricains de 1960 à  2013. Cas de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua.

( Télécharger le fichier original )
par (pas de prénom) GAMBO
Université de Ngaounderé-Cameroun - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2-L'octroi des parcelles de terre aux réfugiés centrafricains et aux organismes internationaux de prise en charge par les communes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua

L'installation spontanée désigne l'installation des refugiés ayant traversé les

frontières de leur pays d'origine vers les pays les plus proches pour y chercher refuge. Dès leur arrivée au Cameroun, les réfugiés centrafricains ont été accueillis et soutenus par les communes qui les ont installés dans les villages et parfois au sein de la ville. Ce favoritisme vient du fait que les refugiés et les agents communaux sont à majorité des

6 Registres d'état civil des communes de Garoua Boulai, Bertoua et Ngaoui. 7Entretient avec Pkao Raymond le 28 juin 2014 à Garoua Boulai.

75

frères et partagent bien des liens culturelles, de fraternité et d'amitié8avec ces réfugiés. Dans la zone de notre étude, l'octroi des terres par les communes pour la gestion des crises centrafricaines s'est fait en deux étapes. D'une part, nous avons l'octroi des terres aux personnes réfugiés elles-mêmes et d'autre part, celui octroyé aux organismes internationaux de la prise en charge des réfugiés.

a-Octroi des parcelles de terre aux réfugiéscentrafricains par les communes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua

C'est un secret de polichinelle de signaler la présence ancienne des réfugiés centrafricains au Cameroun. Elle s'accroit au gré du temps et des circonstances9. Or, présents au Cameroun depuis des décennies, c'est à partir de juillet 2007 que les réfugiés centrafricains vont bénéficier de la prise en charge des organismes internationaux10. C'est dire que les Centrafricains au Cameroun avant 2007 ont dû bénéficier d'une prise en charge assurée par les communes. C'est dans cette logique que les communes de Bertoua, Garoua Boulai et Ngaoui vont répondre aux appels pressants de la population centrafricaine. Les populations hôtes de ces trois villes offrent de plus en plus des logements réfugiés, mais c'est presque tous les jours qu'on observe toujours dans les rues de ces trois villes des personnes qui passent des nuits à ciel ouvert. D'autres par contre, souffrent de la faim car étrangers de leur état, ces populations centrafricaines n'ont pas des sources de revenues pouvant assurer leur survie. C'est pour pallier à ces problèmes que les communes de ces trois localités vont prêter main forte aux réfugiés centrafricains en leur octroyant des quartiers, des villages et des terres arables pour l'agriculture11.

La commune de Ngaoui, à travers son plan d'aménagement s'assure que les populations centrafricaines présents dans sa circonscription communale obtiennent des conditions de vie favorables dont elles ont besoin pour leur épanouissement12. Ainsi, le maire a octroyé à ces populations un quartier et des secteurs pour la pratique de l'agriculture comme nous pouvons le constater dans la photo ci-dessous.

8 Il y'a pas de loi qui autorise les communes à prendre charge des refugiés. Leurs actions au regard des refugiés sont surtout fondées sur les liens d'amitié de culture et de fraternité les populations hôtes de la RCA et du Cameroun sont un peuple trait d'union.

9 Y. Zoctizum, 1983, histoire de la Centrafrique 1879-1959, tome 1, Paris, Harmattan, p 30

10 Le PAM, le HCR, l'UNICEF se sont intéressé aux réfugiés centrafricains à partir de 2007.

11 Entretien avec Oumarou Guedala Alipha le 29 juin 2014 à Garoua Boulai.

12 Entretien avec Abdouraman Labi le 27 juillet 2014 à Ngaoui.

76

Photo 8 : Le quartier des réfugiés centrafricains dans la ville de Ngaoui

(c) : Gambo réalisé le16 juillet à Ngaoui

La photo 8 nous présente un imposant quartier des réfugiés centrafricains dans la ville de Ngaoui. Situé juste à 3km13 de la République Centrafricaine, ce quartier a été crée par la commune de Ngaoui en 2003 suite à la deuxième importante vague des réfugiés venue lors de l'accession à la magistrature suprême de Bozizé14. Ce quartier sert aussi de lieu de refuge depuis bientôt onze ans aux personnes qui fuient la hache de guerre en RCA. Il représente aussi le secteur des activités commerciales entre les populations centrafricaines et camerounaises. Dans ce quartier, on note aussi la présence des maisons construites en tôle ou en ciment. Ce passage des matériaux provisoires aux matériaux modernes de construction traduit leur installation définitive dans ce quartier.

Dans la commune de Garoua Boulai, en plus d'un vaste site situé au coeur de la ville, on note également plusieurs autres villages qui ont été crées. En effet, il faut préciser que la création de ces villages a toujours pris en compte les décisions des communes. Pour ce qui est des terres octroyées pour la création des villages voilà comment se présente le modèle architectural.

13 Dion Essongué Marinette, p 49

14 Entretien avec Poutia Jean le 19 juillet 2014 à Ngaoui.

77

Photo 9 : Le village Tihomo situé à 10km de Garoua Boulai

(c) : Gambo réalisé 16 juin 2014 à Tihomo

La photo 9 met en relief l'espace qui a été octroyé aux réfugiés centrafricains en 2013 par la commune de Garoua Boulai. Sur cette image, nous apercevons des bâtiments confortables qui ont été nouvellement construis. Ici, il faut préciser que ces bâtiments sont construits par le concours de plusieurs hommes d'affaire centrafricains ayant fui les atrocités en RCA15. A la différence des plus démunis, cette catégorie des refugiés centrafricains ont un village à part entier baptisé « Tihomo ». Ce nouveau village qui signifie milieu des arbres en Gbaya, porte le nom d'un autre village qui est situé non loin de là. Le baptême de ce village par ce nom est un signe de dépendance. Selon Djaoro koundé, ce nouveau village doit porter le nom de « Tihomo II »16. Cette image met également en exergue les bois entassés sur des échelles à fabrication traditionnelle. En effet, malgré les dommages que cause la destruction de ces arbres, ils servent néanmoins de bois de chauffe aux réfugiés.

15 Entretien avec Alim Hayatou le 19 juillet 2014 à Tihomo

16 Entretien avec Djaoro Koundé le 19 juillet 2014 à Tihomo.

78

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus