RESULTATS ET DISCUSSION2. RESULTATS ET DISCUSSION
2.1 Aspects socioculturels de la production de toubani
La production et la vente de toubani est une
activité exclusivement féminine. Trente cinq pour cent (35%) des
productrices enquêtées ont moins de 30 ans alors que 40% ont entre
30 et 50 ans ; les 25% restants ont plus de 50 ans. Ces pourcentages montrent
que les jeunes générations s'intéressent également
à cette activité.
La transmission de la technologie de production de
toubani est matrilinéaire. Quatre vingt dix pour cent (90 %)
des productrices enquêtées, affirment avoir acquis la technologie
auprès de leur mère. En effet, depuis leur jeune âge, les
filles suivent leurs mères dans l'activité jusqu'à assurer
la relève quand celles-ci succombent.
Par ailleurs, 75% des productrices enquêtées sont
d'origine Bariba. Ceci confirme la perception générale des
consommateurs quant à l'origine du produit qui est communément
reconnu comme étant un mets qui tire sa source des peuples baribas. Les
cossettes d'igname de la variété kokoro sont
généralement utilisées pour la production de
toubani. De même, le niébé utilisé est
celui cultivé au Niger plus précisément dans la
région de tahoua.
La majorité des productrices/vendeuses de
toubani sont analphabètes (70%). La vente de toubani
est la seule activité génératrice de revenus
exercée par ces productrices. L'enquête nous a permis de noter
qu'à Parakou, le toubani est vendu les matins et soirs aux
abords des rues et autres places publiques.
A Parakou, le prix de toubani est de 50 FCFA pour les
toubanis ayant un poids compris entre 150 g et 200 g et 100 FCFA pour
les toubanis ayant un poids compris entre 400 g et 600 g.
Les principales contraintes soulignées par les
productrices-vendeuses de toubani sont la cherté du
niébé pendant certaines périodes, la cherté de
l'huile, l'insuffisance des fonds de roulement pouvant conduire à
l'arrêt/interruption de l'activité. On note aussi :
Ø L'accès difficile au moulin, car les meuniers
souhaitent traiter le niébé après toutes les autres
produits du fait de l'arrière odeur qu'il laisse ;
Ø L'accessibilité financière pour
l'acquisition d'un séchoir de qualité pour garantir
l'hygiène et la qualité de toubani ;
Ø La faible durée de conservation du
toubani (au plus une journée, mais peut atteindre deux jours
pour le toubani ayant subit un réchauffage léger).
2.2 Méthode de conservation du niébé et
des cossettes d'igname
2.2.1 Conservation
du niébé
On note quatre différentes méthodes de
conservation du niébé à Malanville :
- sacs de jutes contenant divers produits chimiques ;
- bidons hermétique sans traitement chimique ;
- fûts métalliques hermétiques sans
traitement chimique ;
- séchage au soleil.
L'adoption de ces différentes méthodes par les
enquêtés est présentée dans le tableau.
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