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Agriculture et croissance inclusive.

( Télécharger le fichier original )
par Joël Madue wanet
Université de Kinshasa - licencié en économie publique 2014
  

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CHAPITRE DEUXIEME

L'INCLUSIVITE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël

27

Ce deuxième chapitre sera consacré à une meilleure connaissance de l'inclusivité la croissance économique en RDC. Dans cette perspective, ce chapitre sera structuré en trois sections traitant successivement l'analyse de la croissance, le processus de diversification de l'économie nationale et le déséquilibre de la structure des investissements fera l'objet de la dernière section.

2.1. L'ANALYSE DE LA CROISSANCE

La croissance inclusive constitue une nouvelle direction à donner au développement économique en RDC. Il s'agit de mettre l'accent non seulement sur le taux mais aussi sur le type de croissance. Le coeur du problème est d'engendre une croissance économique porteuse des richesses et créatrice d'emplois au plus grand nombre de personnes, avec une attention particulière aux couches de la population le moins favorisé. Pour réussir ce pari, il est urgent de créer une économie nationale prospère et dynamique par la mise en oeuvre des politiques industrielles de transformation locale qui amèneront à un accroissement du taux de croissance en tant que richesse créée par les activités économiques et non d'une augmentation des volumes des matières premières exporté.

Tableau 2 : évolution des paramètres macroéconomique de 2001 à 2012

 

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Taux de

croissance du

-2,1

3,5

5,8

6,6

7,8

5,6

6,3

6,2

2,8

7

6,9

7,2

PIB

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PIB per capita

78,7

79,3

81,7

84,8

88,8

91

93,9

96,8

96,6

100,5

104,5

110

(USD au prix de 2000)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Taux d'inflation

135,1

15,8

4,4

9,2

22,7

18,2

9,8

27,2

54,3

9,8

15,4

2,72

Taux de change

207

347

405

399

474

468

517

559

810

906

919

920

Réserves de changes

-

-

-

0,9

0,4

0,3

0,2

0,1

1,2

1,3

1,3

1,4

Investissement public en % du

6,7

7,4

9,4

12,8

13,8

13,2

18,2

22,4

18

23,5

20,5

28,2

PIB

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : FMI (2012), BM (2013) et Banque Centrale du Congo.

L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël

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Il coule de source qu'après la stagnation économique des décennies 1980-1990, la RDC a marqué un redressement significatif qui s'est traduit par les indicateurs macroéconomiques qui sont positifs et visiblement au rendez-vous, la stabilité de la monnaie ne se démontre plus, les réserves de change en constante augmentation, le taux d'inflation en deçà de 1% et une forte croissance de son PIB réel, à la faveur, d'une part, du changement d'orientation en matière de politique économique depuis le début de l'année 2001 et, d'autre part, de la reprise de la coopération avec les Institutions financières multilatérales. Celui-ci a augmenté de 5,3 % en moyenne entre 2001 et 2012, largement supérieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Cependant, ce taux de croissance demeure encore inférieur à celui souhaité comparativement au potentiel du pays.

*

* *

En effet, face aux enjeux du développement, cette croissance revêt la caractéristique d'un costume confectionné sur mesure. C.à.d. il ne s'agit pas de la croissance économique en tant domestication de richesse créé par les activités économiques mais plutôt d'une croissance assis sur les volumes des matières premières (l'augmentation du volume des matières premières exporté vers les pays demandeurs). D'où l'absence de la réduction de la pauvreté et de la création des emplois décent pour la majorité de la population. L'analyse de la qualité de cette croissance a mis en lumière que cette croissance n'est que de mirage. A titre illustratif, la croissance économique poursuit sa trajectoire à la hausse observée au cours des dix dernières années, mais ne s'accompagne pas d'une création d'emplois suffisante susceptible de réduire sensiblement le taux de chômage moyen, lequel reste élevé autour de 50,0 % de la population active. Par ailleurs, en dépit d'une hausse de l'IDH, son niveau demeure toujours très faible, soit 0,3.

L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël

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Graphique 2. Croissance économique, chômage et l'IDH

Source : Banque centrale du Congo, rapport annuel 2012

Il convient de relever que la non inclusivité de cette croissance peut s'expliquer par les faits suivants :

4 La croissance a été essentiellement impulsée par les secteurs de mines, du commerce, et de construction sans qu'elle puisse s'intéresser aux secteurs structurants tels que l'agriculture et la manufacture qui couvrent souvent un large segment de la population. Cette situation est symbolique du mur quasi-étanche qui sépare les activités agricoles et l'industrie manufacturière et le commerce général.

4 Les opportunités économiques générées par la croissance de la dernière décennie ont été essentiellement saisies par de grandes entreprises sans un essor significatif des petites structures du secteur privé telles que les micros, petites et moyennes entreprises et sans un accroissement considérable de leur savoir-faire, ni de la création d'emplois productifs locaux ;

L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël

30

 

4 Malgré l'accroissement du PIB au cours des dernières années, de fortes inégalités entre les hommes et les femmes persistent dans plusieurs domaines comme l'accès aux soins de santé, à l'éducation et à l'habitat salubre. Conception pas très éloignée de la thèse de gregory mankiw convaincu que tout en étant :

« Le PIB ne reflète pas la santé de nos enfants, la qualité de leur éducation et le plaisir dans leurs jeux [...] ».

Il convient de noter que le secteur minier est le principal moteur de cette croissance, il représente plus du tiers de la croissance du PIB réel. Or, le secteur minier ne créent pas beaucoup d'emplois, il demande une main d'oeuvre qualifié, il est géré par les expatriées, il contribue faiblement au budget de l'Etat et il a une chaine de valeur peu développé :

Exploration
des
matières
premières

Implantatio
n des
activités

Extractio
ns des
minerais

Traitemen
t de la
production

Exportatio
ns des
minerais

Il saute aux yeux que, seule l'exploration qui exige une main d'oeuvre qualifiée et abondante et toutes les autres étapes n'exigent pas assez une main d'oeuvre abondante et sont importée. D'où la nécessité de diversifiée l'économie nationale pour réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur minier en vue de garantir la résilience économique pour permettre à la RDC de rebondir après les chocs exogènes. La diversification de l'économie est un processus de longue haleine, mais qui aboutit à de bon résultat. N'arrive - t - il pas que des accouchements pénibles et douloureux naissent de très beaux bébés ?

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore