Agriculture et croissance inclusive.( Télécharger le fichier original )par Joël Madue wanet Université de Kinshasa - licencié en économie publique 2014 |
CHAPITRE DEUXIEMEL'INCLUSIVITE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Ce deuxième chapitre sera consacré à une meilleure connaissance de l'inclusivité la croissance économique en RDC. Dans cette perspective, ce chapitre sera structuré en trois sections traitant successivement l'analyse de la croissance, le processus de diversification de l'économie nationale et le déséquilibre de la structure des investissements fera l'objet de la dernière section. 2.1. L'ANALYSE DE LA CROISSANCELa croissance inclusive constitue une nouvelle direction à donner au développement économique en RDC. Il s'agit de mettre l'accent non seulement sur le taux mais aussi sur le type de croissance. Le coeur du problème est d'engendre une croissance économique porteuse des richesses et créatrice d'emplois au plus grand nombre de personnes, avec une attention particulière aux couches de la population le moins favorisé. Pour réussir ce pari, il est urgent de créer une économie nationale prospère et dynamique par la mise en oeuvre des politiques industrielles de transformation locale qui amèneront à un accroissement du taux de croissance en tant que richesse créée par les activités économiques et non d'une augmentation des volumes des matières premières exporté. Tableau 2 : évolution des paramètres macroéconomique de 2001 à 2012
Source : FMI (2012), BM (2013) et Banque Centrale du Congo. L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël 28 Il coule de source qu'après la stagnation économique des décennies 1980-1990, la RDC a marqué un redressement significatif qui s'est traduit par les indicateurs macroéconomiques qui sont positifs et visiblement au rendez-vous, la stabilité de la monnaie ne se démontre plus, les réserves de change en constante augmentation, le taux d'inflation en deçà de 1% et une forte croissance de son PIB réel, à la faveur, d'une part, du changement d'orientation en matière de politique économique depuis le début de l'année 2001 et, d'autre part, de la reprise de la coopération avec les Institutions financières multilatérales. Celui-ci a augmenté de 5,3 % en moyenne entre 2001 et 2012, largement supérieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Cependant, ce taux de croissance demeure encore inférieur à celui souhaité comparativement au potentiel du pays. * * * En effet, face aux enjeux du développement, cette croissance revêt la caractéristique d'un costume confectionné sur mesure. C.à.d. il ne s'agit pas de la croissance économique en tant domestication de richesse créé par les activités économiques mais plutôt d'une croissance assis sur les volumes des matières premières (l'augmentation du volume des matières premières exporté vers les pays demandeurs). D'où l'absence de la réduction de la pauvreté et de la création des emplois décent pour la majorité de la population. L'analyse de la qualité de cette croissance a mis en lumière que cette croissance n'est que de mirage. A titre illustratif, la croissance économique poursuit sa trajectoire à la hausse observée au cours des dix dernières années, mais ne s'accompagne pas d'une création d'emplois suffisante susceptible de réduire sensiblement le taux de chômage moyen, lequel reste élevé autour de 50,0 % de la population active. Par ailleurs, en dépit d'une hausse de l'IDH, son niveau demeure toujours très faible, soit 0,3. L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël 29 Graphique 2. Croissance économique, chômage et l'IDH Source : Banque centrale du Congo, rapport annuel 2012 Il convient de relever que la non inclusivité de cette croissance peut s'expliquer par les faits suivants :
« Le PIB ne reflète pas la santé de nos enfants, la qualité de leur éducation et le plaisir dans leurs jeux [...] ». Il convient de noter que le secteur minier est le principal moteur de cette croissance, il représente plus du tiers de la croissance du PIB réel. Or, le secteur minier ne créent pas beaucoup d'emplois, il demande une main d'oeuvre qualifié, il est géré par les expatriées, il contribue faiblement au budget de l'Etat et il a une chaine de valeur peu développé : Exploration Implantatio Extractio Traitemen Exportatio Il saute aux yeux que, seule l'exploration qui exige une main d'oeuvre qualifiée et abondante et toutes les autres étapes n'exigent pas assez une main d'oeuvre abondante et sont importée. D'où la nécessité de diversifiée l'économie nationale pour réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur minier en vue de garantir la résilience économique pour permettre à la RDC de rebondir après les chocs exogènes. La diversification de l'économie est un processus de longue haleine, mais qui aboutit à de bon résultat. N'arrive - t - il pas que des accouchements pénibles et douloureux naissent de très beaux bébés ? |
|