REPUBLIQUE TOGOLAISE
UNIVERSITE DE LOME
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES
PROGRAMME MASTER ECONOMIE
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION D'UN DIPLOME
DE MASTERRECHERCHE EN ECONOMIE
OPTION ECONOMIE INTERNATIONALE
EFFET DE LA HAUSSE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES
SUR LA CONSOMMATION FINALE DES MENAGES AU TOGO
Présenté par :Sous la
Supervision de :
Moubarak DJIGBA
Dr Akilou AMADOU
Enseignant - chercheur à la Faseg
PREMIEREPROMOTION
Juillet 2012
SOMMAIRE
DEDICACE ET REMERCIEMENTS
ii
ACRONYMES
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES FIGURES
v
RESUME
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE 1 : LA PRODUCTION ALIMENTAIRE
AU TOGO
6
1.1- Situation de
la production alimentaire au Togo
6
1.2- Bilans
alimentaires et nature du commerce extérieur
10
1.3- Evolution des
prix de quelques denrées alimentaires au Togo
13
CHAPITRE 2 : NATURE ET CAUSES DE
L'INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES
18
2.1- Origines de
l'instabilité des prix alimentaires
18
2.2- Principaux
déterminants des hausses de prix des denrées
alimentaires
20
CHAPITRE 3 : EVALUATION ECONOMETRIQUE
DE L'EFFET DES HAUSSES DE PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA CONSOMMATION AU
TOGO
26
3.1-
Méthodologie
26
3.2- Technique
d'estimation et résultats
26
3.3-
Interprétations des résultats
26
CONCLUSION
26
ANNEXES
z
A1- Technique
d'interpolation des séries de Goldstein et Khan
z
A2- Formulation des
relations de Hicks - Shephard
z
A3-
Stationnarité des séries
z
A4- Estimations et
tests de diagnostic
z
BIBLIOGRAPHIE
z
TABLES DES MATIERES
z
DEDICACE ET REMERCIEMENTS
La sagesse africaine nous
enseigne qu'il est plus aisé à un homme de grimper sur un arbre
avec ses deux bras qu'avec un seul. C'est dire donc que dans le cadre d'un
travail intellectuel, une seule tête fut - elle celle d'un érudit,
ne peut le mener à terme toute seule. Cette recherche a
bénéficié des conseils scientifiques des uns, de l'appui
moral et du soutien financier des autres. Dans l'impossibilité de les
citer tous, nous adressons nos remerciements particulièrement :
ü Au Dr Akilou
AMADOU, Enseignant - Chercheur et Chef Service des Examens à la FASEG de
l'Université de Lomé (UL), pour avoir accepté encadrer
cette étude. Son esprit critique et sa rigueur scientifique m'ont
été d'une grande aide ;
ü Au Pr Aimé
T. GOGUE, Enseignant - Chercheur et ChefProgramme Master Recherche à la
FASEG de l'UL, pour tous les efforts et soutien abattus dans le cadre de cette
formation ;
ü Au DrAnani N.
MENSAH, Vice - Doyen et Coordonnateur Académique du Programme Master
à la FASEG de l'UL, pour ses appuis d'ordre académique,
matériel, technique et moral ;
ü A tout le Corps
Enseignants et Chercheurs de la FASEGde l'UL,pour les enseignements et apports
prodigués tout au long de notre cursus universitaire ;
ü A mes parents
Bigana - Essoh DJIGBA et Azoumi NADJIWA, pour leursappuis moral,
matériel et financier dont j'ai toujours
bénéficié ;
ü A mes frères
et soeurs Abass, Fadilatou,Ilyassou, Fahd, Yacoubou et Abrofou, pour tous leurs
encouragements ;
ü A tous mes
proches de près ou de loin;
ü Aux camarades et
amis de promotion pour les moments de joie et de difficultés que nous
avons eu à partager ensemble ;
ü Et à tous
ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la
réalisation de cette étude. Qu'ils s'en trouvent ici
remerciés.
Je dédie ce mémoire à tous ceux
que j'aime et qui m'aiment.
ACRONYMES
ANSAT
|
Agence Nationale pour la Sécurité Alimentaire au
Togo
|
BCEAO
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
CAF
|
Coût - Assurance - Fret
|
DGSCN
|
Direction Générale de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale
|
DSID
|
Direction des Statistiques Agricoles, de l'Informatique et de la
Documentation
|
FAO
|
Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
|
FCFA
|
Franc de la Communauté Financière d'Afrique
|
IFAD
|
International Found for Agricultural Development
|
IFPRI
|
International Food Policy Research Institute
|
IHPC
|
Indice Harmonisé des Prix à la Consommation
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OMC
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
OSAT
|
Office de la Sécurité Alimentaire au Togo
|
PAS
|
Programmes d'Ajustements Structurels
|
PED
|
Pays en Développement
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PMA
|
Pays Moins Avancées
|
PPTE
|
Pays Pauvres Très Endettés
|
QUIBB
|
Questionnaire Unifié sur les Indicateurs de Base de
Bien-être
|
R&D
|
Recherche et Développement
|
RGPH
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
|
SVAR
|
Structural Vector AutoRegressif
|
UA
|
Union Africaine
|
UE
|
Union Européenne
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest-Africain
|
USDA
|
United States Department of Agriculture
|
WDI
|
World Development Indicators
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Effectifs
des productions animales et halieutiques
2
Tableau 2 : Bilan
céréalier (tonnes) et taux de couverture (%) au Togo de 2003
à 2008
10
Tableau 3 : Bilan (tonnes)
et taux de couverture (%) en tubercules au Togo de 2003 à 2008
10
Tableau 4 : Bilan
(tonnes) et taux de couverture(%) en légumineuses au Togo de 2003
à 2008
10
Tableau 5 :
Résultats d'estimations de l'équation [19]
26
Tableau 6 :
Résultats des tests de stationnarité à
niveau de Dickey - Fuller Augmenté
z
Tableau 7 :
Résultats d'estimations
z
Tableau 8 :
Corrélogramme des résidus de l'estimation de l'équation
[18]
z
Tableau 9 :
Corrélogramme des résidus de l'estimation de l'équation
[17]
z
Tableau 10 : Tests
résiduels d'hétéroscédasticité, d'auto
corrélation et de normalité
z
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Evolution
de la production vivrière au Togo (en milliers de tonnes) de 1995
à 2010
2
Figure 2 : Evolution
de la production (en milliers de tonnes) des cultures
céréalières de 1995 à 2010
7
Figure 3 : Evolution
de la production de tubercules (en milliers de tonnes) de 1995 à
2010
8
Figure 4 : Evolution
de la production légumineuse (en milliers de tonnes) de 1995 à
2010
8
Figure 5 : Evolution
de la facture des importations de riz au Togo (en millions de FCFA CAF) de 1995
à 2009
12
Figure 6 : Evolution
des prix au producteur de céréales (en FCFA/kg) de 1995 à
2009
13
Figure 7 : Evolution
des prix au producteur des tubercules (FCFA/kg) de 1995 à 2009
13
Figure 8 : Evolution
des prix au producteur des légumineuses (FCFA/kg) de 1995 à
2009
14
Figure 9 : Evolution
de prix du maïs au producteur et au consommateur (en FCFA/Kg)
14
Figure 10 : Evolution
des prix au consommateur des produits céréaliers locaux (en
FCFA/kg)
14
Figure 11 : Evolution
des prix au consommateur des tubercules (en FCFA/kg)
15
Figure 12 : Evolution
des prix au consommateur des légumineuses(en FCFA/kg)
15
Figure 13 : Evolution
des prix au consommateur des quelques produits importés (en FCFA/kg)
15
Figure 14 : Evolution
trimestriel des dépenses de consommation des ménages au Togo de
2000 à 2011
26
Figure 15 : Evolution
trimestriel de l'indice des prix alimentaires du Togo de 2000 à 2011
26
Figure 16 : Evolution
trimestriel du PIB réel du Togo de 2000 à 2011
26
Figure 17 : Evolution
trimestriel des importations de produits alimentaires au Togo de 2000 à
2011.
26
Figure 18 : Evolution
trimestriel des précipitations au Togo de 2000 à 2011
26
Figure 19 : Evolution
trimestriel de la production alimentaire au Togo de 2000 à 2011
26
RESUME
Le Togo connait depuis
cette dernière décennie, une hausse quasi continue des prix
desdenrées alimentaires. Plusieurs causes sont à l'origine de
cette situation qui n'est passans conséquence sur la vie quotidienne des
populations. Ainsi, l'objectif de la présente étude est
d'examiner empiriquement la réaction des dépensesde consommation
finale des ménages suite à la hausse des prix alimentaires. Et
dans le souci de faire ressortir les effets réciproques entre
consommation des ménages et prix alimentaires, nous avons adopté
une démarche reposant sur l'utilisation d'un modèle structurel
à équations simultanées reliant les deux variables
d'intérêt.
Les résultats des
estimations montrent que toute variation positive des indicateurs desfacteurs
structurels et conjoncturels pouvant éventuellement
déterminés la flambée desprix alimentaires au Togo,
affectentrespectivement positivement et négativement le niveau des
dépenses de consommation des ménages ; et de surcroît
sur leur pouvoir d'achat.
Mots clés : dépenses de
consommation, indice des prix alimentaires, pluviométrie, importations
et production alimentaires, modèle à équations
simultanées.
INTRODUCTION GENERALE
L'histoire a - t - elle
tendance à s'acharner sur la sécurité
alimentaire ?Depuis 2000 et plus particulièrement à partir
de 2005, on observe une forte augmentation des prix mondiaux des denrées
alimentaires de base (céréales, oléagineux et sucre en
particulier). Ils ont atteint entre 2005 et 2011 des niveaux record, provoquant
dans de nombreux pays des émeutes de la faim. La faible production
mondiale, diminuant la disponibilité sur les marchés nationaux
des pays exportateurs et limitant l'exportation des excédents, la
demande toujours plus forte en lien avec la démographie et
l'augmentation des revenus ayant entraîné un changement des
habitudes de consommation (plus forte consommation de viande par exemple),
l'utilisation des produits agricoles pour la production des biocarburants, et
enfin la spéculation sur les produits agricoles, sont les principaux
facteurs de cette hausse des prix. Dans une économie mondialisée,
cette hausse des prix se répercute sur les marchés de nombreux
pays avec des impacts différents.
Cette ascensiondes prix alimentaires a par ailleurs fait
prendre pleinement conscience, tout en renforçant l'acuité des
problèmes que posent la sécurité alimentaire et la faim,
en particulier dans les PED.Et c'est une situation pour le moins paradoxale dans
un monde qui regorge de richesses naturelles, et qui dispose des
capacités nécessaires pour produire des produitsalimentaires en
quantités et qualité pour les besoins de l'humanité.Les
populations les plus vulnérables, surtout les populations urbaines,
subissent de plein fouet cette flambée des prix selon leur
dépendance au marché et aux denrées importées pour
leur alimentation quotidienne.
Les causes de ces flambées de prix sont complexes, et
s'expliquent par une combinaison de facteurs se renforçant mutuellement,
et ne se limitant plus aux facteurs traditionnels de l'offre et de la demande.
La situation actuelle est à la fois similaire (baisse des stocks de
céréales, instabilité des cours pétroliers,
dépréciation du dollar US et spéculation sur les
marchés agricoles) et différente (plusieurs produits sont
touchés, déficits de production dus aux conditions climatiques et
restrictions au commerce) de celle de 2008. De plus, la récession
dans les économies développées, et l'étroitesse du
marché international du fait que seule une faible proportion de la
production mondiale entre sur les marchés internationaux par le biais
des échanges commerciaux, ont favorisé davantage la
flambée de prix des produitsalimentaires. En effet, cinq grands
exportateurs (les Etats-Unis, la Russie, l'Australie, l'Europe et la Chine)
approvisionnent le marché international pour 73% des
céréales demandées. Schématiquement, cette
situation s'explique par l'évolution du rapport entre l'offre
alimentaire mondiale devenue insuffisante, et la demande en pleine
croissance ; et sous l'effet conjugué de facteurs dont l'importance
relative est difficile à quantifier pour le moment.
Les prix des produits alimentaires ont enregistré de
fortes hausses d'environ 83% au cours des trois (3) dernières
années ; ce qui a entraîné au plan national, une
hausse des prix de l'ordre de 30 à 40%. Ces hausses contribuent à
accentuer la crise alimentaire à l'échelle mondiale, à un
moment où l'Afrique est confrontée à une situation
précaire sur le plan de la sécurité alimentaire (cas des
pays sahéliens et de la corne de l'Afrique). Les conséquences de
la crise sont donc plus graves en Afrique où la plupart des familles
consacrent entre 60 et 80% de leur revenu à l'alimentation (contre 10
à 20% dans les pays développés) ; et où il y a
une dépendance excessive à l'égard des produits
alimentaires importés et de l'aide alimentaire. En effet, l'Afrique est
la destination d'environ un tiers de l'aide alimentaire mondiale et importe
chaque année des produits alimentaires pour une valeur d'environ US $25
milliards ; ce qui est économiquement coûteux et
stratégiquement risqué, en particulier au regard de la
conjoncture actuelle. Cette situation menace donc la stabilité
macroéconomique et la croissance économique dans de nombreux
pays ; et où elle risque d'enfoncer davantage bon nombre de
personnes dans la pauvreté d'ici l'horizon 2015, année butoir de
l'atteinte des OMD. De plus sur le continent, au moins 70% de la population vit
de l'agriculture ; et de nombreuses régions autrefois
autosuffisantes, dépendent dorénavant des importations agricoles.
Pays côtier de l'Afrique occidentale et situé
dans le climat tropical, le Togo a une économie qui dépend
traditionnellement du secteur primaire. Ce secteur représente environ
44% du PIB (2010) et occupe plus de 70% de la population active. Les secteurs
secondaire et tertiaire représentent respectivement environ 18% et 38%
du PIB en 2010. La production agricole est dominée par des exploitations
de petite taille. La nature libérale de son économie lui assure
une ouverture sur l'extérieur.La dépendance au marché pour
l'alimentation est forte dans les zones urbaines et dans les zones
traditionnellement déficitaires en production
céréalière. Cependant, selon leurs moyens et leur
accès aux denrées, les togolais sont plus ou moins
dépendants des importations. La plus grande part de la consommation
alimentaire locale est basée sur la production nationale et sur des
échanges régionaux, limitant a priori l'impact de cette
flambée des prix internationaux. Cependant au cours des dix
dernières années, on a observé au Togo une tendance forte
à l'augmentation des prix notamment pour les céréales de
base, importées ou non. La production locale est largement tributaire
des conditions météorologiques, lesquelles conditions peuvent
occasionner de grandes variations de niveaux de production tout en se
répercutant sur les prix de vente (surtout en période de
soudure). En fonction de leur lieu de vie (rural/urbain) et de leurs revenus,
les ménages sont plus ou moins impactés par ces variations
importantes. La faible intégration des marchés ne favorise pas
les échanges entre les régions, et l'accès difficile
à certaines zones participe au renchérissement des prix.
Les résultats de l'enquête QUIBB de 2006,
montrent que 61.7% des Togolais sont en situation de pauvreté. En milieu
rural, ce taux est de 74.3% représentant 79.9% des pauvres ; tandis
qu'en milieu urbain, son incidence est de 38.8% correspondant à 20.1%
des pauvres.De même, le seuil de pauvreté monétaire -
représentant le niveau de dépense minimal pour satisfaire les
besoins essentiels de base, soit 2400 Kilo calories par adulte et par jour -
varie de 155 000 à 180 000 FCFA par équivalent adulte
et par an pour les régions administratives, contre 242 000 FCFA
à Lomé et ses périphéries.
Ainsi, la production alimentaire
au Togo parvient à couvrir au moins 60% des besoins en produits
alimentaires nécessaires à la consommation locale ; et
environ 89% des produits sont achetés. Le pays dépend des
importations pour couvrir le déficit. Aussi bien en milieu urbain que
rural, les ménages qui dépendent en grande partie des
marchés intérieurs pour leur approvisionnement en produits
alimentaires,font les frais des hausses continues de prix des produits de
première nécessité. Le maïs, denrée la plus
consommée aussi en milieu rural qu'urbain, a vu son prix doublé
voire triplé entre 2007 et 2008 (600 - 1500 FCFA à Lomé et
ses périphéries, et 350 - 1000 FCFA à l'intérieur
du pays). De plus, le riz brisé qui est la deuxième denrée
la plus consommée en milieu urbain et troisième en milieu rural,
a quant à lui vu son prix doublé entre 2007 et 2011.
Ces variations de prixdes produits alimentaires
constatées sur les marchés togolais,sont dues en partie aux
tendances observées sur les marchés internationaux. Par contre,
la spécificité de la production agricole du Togo permeta
prioride rendre compte d'un impact relativement moindre. Outre le riz et
le blé, les autres céréales sont relativement
autosuffisantes pour la demande intérieure ; mis à part les
campagnes agricoles 2006/2007 et 2007/2008 suite aux graves inondations
enregistrées au cours de ces périodes. Et du fait des goûts
et préférences des consommateurs, le Togo est un gros importateur
de produits alimentaires (riz, blé, sucre, produits manufacturés,
huiles végétales, viande, etc.). Ce qui fait que toute variation
à la hausse des prix internationaux de ces produits, affecte
significativement la facture des importations alimentaires, et de
surcroît la consommation et pouvoir d'achat des ménages.Par
ailleurs, la plupart des indices des produits alimentaires enregistrés
au cours de la période 1996 - 2007 sont relativement inférieurs
à 120 (statistiques de la DGSCN). Les périodes d'après
exhibent des indices records allant jusqu'à 150 ; ce qui
théoriquement pose le problème de pouvoir d'achat surtout pour
les populations démunies. En plus, cette situationa engendré une
pression remarquable sur l'insécurité alimentaire, et accru les
dépenses alimentaires au détriment des autres besoins des
ménages (éducation,santé, loisir, etc.). C'est l'une des
raisons qui pousse certains ménages à substituer les aliments de
bonne qualité par des aliments bon marché et de qualité
douteuse.
La tendanceactuelle des prix alimentaires ponctuée par
les crises alimentaires des années précédentes, a
rallumé l'opinion générale sur la nécessité
des politiques de stabilisation de prix. En effet, il existe un consensus selon
lequel le marché mondial des produits alimentaires devient de plus en
plus vulnérable et sensible aux extrêmes fluctuations de prix des
produits agricoles de base. Un rapport d'IFAD (2011) met en exergue
l'intérêt que les pouvoirs publics accordent à la
stabilisation des prix des produits alimentaires. Les interventions des Etats
de stabiliser les prix se sont senties nécessaires parce que : (i)
les ménages ou populations sont largement sensibles aux variations de
prix ; (ii) certains marchés sont inaccessibles aux consommateurs
et petits producteurs des PED (Newbery, 1989 ; Timmer, 1989).Les
ménages ont la difficulté d'adapter rapidement leur consommation
aux fluctuations de prix alimentaires à cause du caractère
inélastique de l'offre et de la demande des produits alimentaires. Les
producteurs ne parviennent pas instantanément à modifier et
augmenter la production à cause de la durée du cycle saisonnier
de la production agricole ; surtout avec les changements climatiques qui
affectent les conditions de production.
De ce fait, une série de facteurs peut
être source de troubles dans le monde, et l'alimentation en est l'un
d'entre eux. Les récents mouvements de protestations en Afrique du Nord
(Tunisie, Egypte, Maroc, etc.), au Moyen - Orient (Yémen, Bahreïn,
etc.), en sont des illustrations concrètes. La question de
l'alimentation ne laisse donc indifférente tout agent
économique.Par conséquent, les récentes flambées
générales des prix des produits agricoles de baseremettent
à l'ordre du jour la question de l'instabilité des prix et
insécurité alimentaires, et des explications à donner
à ce phénomène. Il est bien vrai théoriquement que
les variations de prix sont néfastes ;car elles écartent le
prix de marché du coût marginal de longue période, et
créent des difficultés au niveau de la réduction de la
pauvreté et de la sécurité alimentaire,surtout pour les
PED comme le Togo (Ravallion, 1997). Cependant, la question de l'origine de ces
variations et son impact sur la consommation ou pouvoir d'achat, - et par
conséquent des actions qui pourraient être prises pour y
remédier, restent pendante. A ce jour,plusieurs causes ont pu être
élucidées, et ont peut - être servi d'expérience.
Toutefois, toutes les actions humaines sont limitées dans le temps non
pas par impossibilité, mais plutôt par incapacité à
les prévoir avec certitude. Dès lors, la présente
étude cherche à identifier les fondements qui sous - tendent
cette instabilité de prix des produits agricoles de base ? Et
d'évaluer l'impact des hausses de prix des produits alimentaires sur la
consommation des ménages au Togo ?
C'est à ces questions que nous essayerons de
répondre tout au long de cette étude, afin de promouvoir d'autres
réflexions et d'en éclairer davantage.
Au - delà de toutes ces affirmations, l'objectif
del'étude consiste à appréhender la manière dont
évolue laconsommation des ménages togolais (en terme de
dépenses de consommation et pouvoir d'achat) suite à une hausse
de prix des produits alimentaires. Plus spécifiquement, l'étude
consiste d'une part, à évaluer l'impact des hausses de prix des
produits alimentaires sur les dépenses de consommation finale,et de
surcroît sur le pouvoir d'achat ; et d'autre part, de voir l'impact
de la hausse des prix domestiques de certaines denrées alimentaires
(consommées majoritairement) sur la consommation des ménages au
Togo.
L'intérêt de l'étude réside dans la
vérification des hypothèses suivantes :
· Les hausses de prix des denrées alimentaires au
Togo sont dues aux facteurs climatiques et conjoncturels, lesquels facteurs
affectent positivement les dépenses de consommation des ménages
au Togo ;
· La hausse des prix de prix des produits alimentaires
locaux affectent positivement la consommation des ménages au Togo ;
tandis que ceux importés l'affectent négativement.
Le document est structuré en trois chapitres. Le
premier chapitre donne un aperçu de la production alimentaire au Togo.
Le second expose les raisons et causes fondamentales de l'instabilité de
prix des denrées alimentaires. Le dernier chapitre expose une analyse
synthétique et économétrique de l'impact des hausses de
prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au
Togo.
CHAPITRE 1 : LA PRODUCTION ALIMENTAIRE AU TOGO
1.1- Situation de la production
alimentaire au Togo
La production alimentaire est extrêmement
diversifiée : les céréales (maïs, sorgho, mil,
riz), les racines et tubercules (manioc, igname, taro, patate douce), les
légumineuses (arachide, haricots), le cheptel animalier et halieutique
(bovins, ovins, caprins, volailles, poisson, etc.), et également les
fruits et légumes variés. Chaque région a ses cultures
principales : mil et sorgho au Nord, maïs dans toute la moitié
Sud, tubercules dans toutes la zone Centrale, etc. mais ce sont surtout les
régions des Plateaux et Centrale qui représentent les principaux
greniers du Togo, en raison de leur régime de pluies favorable et de
sols fertiles. A l'inverse, la région de la Kara, avec une seule saison
pluvieuse, de sols lessivés et très pauvres, est la principale
zone déficitaire en produits vivriers.
1.1.1- La production
vivrière
Les productions vivrières du Togo sont composées
principalement des céréales, tubercules et
légumineuses ; et d'autres produits vivriers.
Figure 1 : Evolution de la
production vivrière au Togo (en milliers de tonnes) de 1995 à
2010
Source:Statistiques de la BCEAO (2010) et estimations
de l'auteur.
La production vivrière reste encore tributaire des
aléas climatiques. Hormis les campagnes 2006/07 et 2007/08, où le
pays a connu une pluviométrie excessive avec des inondations par
endroits, le Togo a enregistré des productions appréciables
liées à l'augmentation des superficies et des rendements tant au
niveau des cultures céréalières que des tubercules et
légumineuses. Les superficies sous céréales et les
rendements ont progressé entre 1995 et 2010, favorisant ainsi une
production céréalière de 588 200 (1994/95) à 1
044 176 tonnes(2009/10). La production des tubercules, des légumineuses
et des autres produits vivriers a également progressé au cours de
la même période respectivement de 1 132 710 à 1 619 240
tonnes,de 64 082 à 116 895 tonnes, et de 814 294 à 1
415 605 tonnes.
1.1.1.1- Les
céréales
Les productions céréalières en
particulier le maïs et le sorgho (respectivement 10.3% et 2% des
dépenses alimentaires) constituent la base de l'alimentation au Togo.
Plus de 25.5% des dépenses de consommations alimentaires sont
consacrées à ce groupe de produits. Et en termes de volume de
production, le maïs arrive en première position, suivi du sorgho et
mil (1.1%). Le riz occupe le troisième rang (6.5% des dépenses
alimentaires).
Figure 2 : Evolution de la
production (en milliers de tonnes) des cultures
céréalières de 1995 à 2010
Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et
estimations de l'auteur.
Evaluée à 290 432 tonnes en 1994/95, la
production de maïs est passée à 638 129 tonnes en 2009/10,
soit une augmentation totale de 347 697 tonnes (équivalant à une
progression de 120%) et un accroissement moyen de 21 731 tonnes.
Toutefois, il faut signaler une baisse de la production en 1997/98, 2000/01, et
2004/05 consécutive à la baisse de la pluviométrie. La
production du mil et du sorgho a enregistré aussi une augmentation sur
la même période à l'exception des années 1997/98,
2000/01, 2003/04, et 2007/08, où elle a enregistré un
recul.
Bien que produisant du riz, le Togo reste largement
déficitaire pour cette denrée. Sa production n'a pas
considérablement progressé, sauf en 2008/09 et 2009/10 (par
rapport à la campagne 2007/08). La production du riz usiné est
passée de 41400 tonnes en 2000/01 à 49600 tonnes en 2005/06, soit
une moyenne annuelle de 45 000 tonnes ; alors que les besoins
alimentaire de cette denrée se chiffraient à 60 500 en 2000/01,
70300 en 2005/06 ; et plus de 85 000 tonnes en 2009/10.
1.1.1.2- Les tubercules
Globalement la production de tubercules constituée
essentiellement d'igname (5.1% des dépenses alimentaires), de manioc
(4.8%) et dans une moindre mesure de taro et de patate douce, est passée
de 1 132 710 tonnes (1994/95) à 1 619 240 tonnes (2009/10), soit un
taux de croissance moyen annuelle de plus de 2%.La production d'igname a
enregistré une croissance moyenne annuelle d'environ 1% entre 1995 et
2010. Quant au manioc, sa croissance a été d'environ 2.8%. Ce
groupe occupe en moyenne 10.7% des dépenses alimentaires au Togo.
Figure 3 : Evolution de la
production de tubercules (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010
Source : Statistiques de la BCEAO
(2010) et estimations de l'auteur.
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1.1.1.3- Les
légumineuses
Figure 4 : Evolution de la
production légumineuse (en milliers de tonnes) de 1995 à
2010
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Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et
estimations de l'auteur.
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|
|
|
|
|
La production de niébé (appelé
vulgairement haricot et représentant 3.5% des dépenses
alimentaires) a enregistré une hausse annuelle d'au moins 6% sur la
période 2000 à 2011 ; et surtout des hausses
considérables à partir de la campagne agricole 2004/05. Cette
hausse peut être imputée aux prix plus ou moins flatteurs des
marchés locaux par rapport aux différentiels que percevaient les
producteurs. En outre, l'arachide quant
elle a enregistré une hausse annuelle d'au moins 3.5% sur la
période. Ce groupe occupe en moyenne 5.7% des dépenses
alimentaires des ménages au Togo.
1.1.2. Productions animaleet
halieutique
Les espèces animales élevées au Togo sont
les bovins, les porcins, les ovins/caprins et les volailles (6% des
dépenses alimentaires). Toutefois, l'évolution de leurseffectifs
est plus difficile à saisir, en raison de la faible fiabilité des
statistiques disponibles.
Par contre, la production halieutique dont 80 % proviennent de
la mer et 20 % du système fluvial et lagunaire (environ 8.3% des
dépenses alimentaires), a connu une progression relativement stable au
cours des deuxdernières décennies. Le taux de croissance annuel
est d'environ 3.4% dont 6.6% pour la pêche artisanale maritime et 0.5%
pour la pêche continentale. La pêche industrielle maritime est
pratiquement nulle au cours de cette période.
Tableau
1 : Effectifs des productions animales et
halieutiques
|
Bovins
|
Ovins/caprins
|
Porcins
|
Volailles
|
Pêche
|
1995
|
31,56
|
885
|
282
|
6962,550
|
11,902
|
1996
|
26,067
|
579,487
|
244,2
|
9054,166
|
15,098
|
1997
|
31,68
|
990,9
|
204
|
7609,350
|
14,291
|
1998
|
32,630
|
1040,445
|
214,2
|
8218,098
|
14,720
|
1999
|
33,609
|
1092,467
|
224,91
|
8875,546
|
15,161
|
2000
|
34,618
|
1147,091
|
236,156
|
9585,590
|
15,616
|
2001
|
35,656
|
1204,445
|
247,963
|
10352,437
|
16,085
|
2002
|
36,726
|
1264,667
|
260,361
|
11180,632
|
16,567
|
2003
|
37,828
|
1327,901
|
273,380
|
12075,082
|
17,064
|
2004
|
38,962
|
1394,296
|
287,048
|
13041,089
|
17,576
|
2005
|
40,131
|
1464,011
|
301,401
|
14084,376
|
18,103
|
2006
|
41,335
|
1537,211
|
316,471
|
15211,126
|
18,647
|
2007
|
42,575
|
1614,072
|
332,295
|
16428,016
|
19,206
|
2008
|
43,853
|
1694,775
|
348,909
|
17742,257
|
19,782
|
2009
|
45,168
|
1779,514
|
366,355
|
19161,638
|
20,376
|
2010
|
47,000
|
1868,000
|
385,000
|
20695,000
|
20,987
|
Source : Statistiques de la BCEAO (2010).
1.2-
Bilans alimentaires et nature du commerce extérieur
1.2.1- Bilan
céréalier
Au Togo, le bilan céréaliera
évolué en dents de scies ; c'est - à - direavec des
périodes d'abondance et/ou de pénurie. Les bilans
déficitaires s'expliquent surtout par les déficits du pays en
riz. Par exemple de 2000 à 2004, le Togo a dépenséplus de
14 milliards de FCFA pour importer du riz ; tandis qu'en 2007, il
dépensait plus de 4 milliards de FCFA (9,52 millions $US),
équivalent à 38% des importations totales.
Tableau 2 : Bilan
céréalier (tonnes) et taux de couverture (%) au Togo de 2003
à 2008
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Production
|
713953
|
697545
|
727010
|
862285
|
759146
|
823437
|
Besoin
|
704237
|
723631
|
746705
|
854556
|
755394
|
790881
|
Bilan
|
9716
|
-26086
|
-19695
|
7729
|
3752
|
32556
|
Taux de couverture
|
101,4
|
96,4
|
97,4
|
100,9
|
100,5
|
104,1
|
Ces déséquilibres s'expliquent aussi par les
conditions climatiques qui varient d'une année à l'autre,
affectant le niveau de production.
1.2.2- Bilan en tubercules
Le bilan en tubercules relate une parfaite autosuffisance des
différentes denrées de cette catégorie. Les besoins ont
été largement assurés de 2003 à 2008 ; et de
manière générale.
Tableau 3:Bilan (tonnes) et taux de
couverture (%)en tubercules au Togo de 2003 à 2008
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Production
|
1313324
|
1235086
|
1185708
|
1404174
|
1307594
|
1428588
|
Besoin
|
750747
|
772600
|
832093
|
912773
|
798705
|
840359
|
Bilan
|
562577
|
462486
|
353615
|
491401
|
508889
|
588229
|
Taux de couverture
|
175
|
160
|
142,5
|
154
|
164
|
170
|
1.2.3- Bilan en
légumineuses
L'observation du tableau ci-dessous montre une parfaite
couverture des besoins en légumineuse sur la période
considérée.
Tableau 4 : Bilan (tonnes) et
taux de couverture(%) en légumineuses au Togo de 2003 à
2008
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Production
|
77383
|
78466
|
93960
|
94644
|
93524
|
106196
|
Besoin
|
51935
|
52293
|
54128
|
78779
|
67726
|
71269
|
Bilan
|
25448
|
26173
|
39832
|
15865
|
25798
|
34927
|
Taux de couverture
|
149
|
150
|
174
|
120
|
138
|
149
|
Source : Rapport de la FAO sur la situation
alimentaire au Togo, 2009.
Synthèse des
productionsvivrières de base et évolution de la population au
Togo
L'examen de l'évolution des superficies et des
rendements a montré que ces deux composantes de la production
vivrière progressent moins vite que l'évolution de la population
(Tchemi et al, 2009). Ila relevé une croissance moyenne de 1.4% pour les
superficies, et de 0.9% pour les rendements. Ainsi, cette croissance a
maintenu la progression de la production vivrière presque au même
niveau que celle de la population (2.3 % contre 2.4%). Toutefois, le Togo parvient à couvrir en
années de bonne pluviométrie les besoins de sa population
à l'exception du riz. Cependant, les capacités devant
permettred'accroître de manière considérableou
substantielle le niveau actuel de production de cette culture, existent. Tout
dépend de la volonté politique et économique des leaders
du pays.
L'analyse n'a pas abordé les cultures
maraîchères qui ont gagné toutes les contrées du
pays et qui interviennent considérablement dans la lutte contre la
pauvretéLa non disponibilité des données relatives
à cette catégorie de produits alimentaires, ne permet pas de
rendre compte de leur importance dans le contexte actuel de l'étude.
1.2.4- Bilan des productions
animales (y compris halieutiques)
Globalement, la production animale n'arrive pas à
satisfaire toute la demande nationale, excepté les porcins. Par exemple
de 2003 à 2008, le taux de couverture des besoins en produits
d'élevage est largement déficitaire (environ 70%). Et pour
combler ce déficit, le Togo importe d'importantes quantités de
viande.
Pour ce qui est des halieutiques, le taux de couverture de la
consommation nationale est inférieur à 50%, et risque de
s'aggraver à l'avenir en raison de la faiblesse des ressources maritimes
et de la surexploitation des ressources lagunaires. Le potentiel
d'amélioration résiderait éventuellement dans le
développement de la pisciculture ; et de façon plus
générale, dans la rationalisation de l'exploitation des
ressources halieutiques continentales. Les captures nationales en pêche
maritime artisanale représentent en valeurs 3.5 à 4 milliards de
F CFA en moyenne au cours des dix dernières années ; alors
que les importations s'élèvent à 19 900 tonnes en2006
contre 29 800 tonnes en 2010, pour une valeur respectivement de 5.5
milliards et 8.2 milliards de FCFA.
1.2.5- Les exportations
Le Togo exporte de très petites quantités de
denrées alimentaires en particulier les céréales. Mais
certains produits dérivés des tubercules notamment le Gari et le
Tapioca, sont exportés. Ces exportations représentent au moins
15% des recettes d'exportations du Togo. Ce qui est relativement faible par
rapport aux autres secteurs d'activité.
1.2.6- Les importations
Le Togo achète des quantités
considérables de produits alimentaires pour consolider ses
disponibilités alimentaires. Parmi ces produits figurent en bonne place
le riz, le blé, les pâtes alimentaires et les protéines
animales. Le Togo importe annuellement au moins 30 000 têtes de bovins,
40 000 têtes de petits ruminants, et un million de volailles. En 2002, il
a importé pour 24.327 milliards de F CFA de produits alimentaires
(TCHEMI et al, 2009). En 2007, le pays a dépensé environ 7,14
millions $EU pour l'importation de poisson et 2,92 millions $EU pour celle de
la viande (DGSCN, 2008).
Figure 5 : Evolution de la
facture des importations de riz au Togo (en millions de FCFA CAF) de 1995
à 2009
Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et
estimations de l'auteur.
La tendance de la facture des importations de riz montre la
dépendance non négligeable du Togo vis - à - vis de
l'extérieur pour sa consommation de riz. Ce qui fait que toute variation
du prix international de ce produit, l'affecte substantiellement.
Il faut reconnaître toutefois qu'une quantité non
négligeable de produits alimentaires importés, est
réexportée par des circuits informels à cause de la
porosité des frontières. Le taux de couverture des importations
alimentaires par les exportationsrestelargement très insuffisant.
1.3- Evolution des prix de quelques denrées
alimentaires au Togo
1.3.1- Prix au producteur
Sur la période 1995- 2010, les prix des
céréales ont connu des années de hausse alternant avec des
années de baisse.
Le prix au producteur du maïs a varié de 91 en
1995 à 89 FCFA en 1999/2000, puis à 156 FCFA en 2004/05, et enfin
à 167 FCFA en 2009/10 ; soit unaccroissement moyen et annuel de
plus 15%. Le pic le plus spectaculaire a été enregistré en
2007/08 avec un prix au kilogramme de 191 FCFA (en raison des graves
inondations enregistrées dans le pays). Toutefois, en années de
bonne pluviométrie, les prix au producteur ainsi que ceux au
consommateur enregistrent des baisses significatives.
Les prix des autres céréales (sorgho et mil) ont
connu une évolution identique (vue qu'ils sont des substituts parfaits)
à celle du maïs. L'évolution des prix des tubercules est
marquée par une tendance générale à la hausse en
raison de la demande à la hausse de ces denrées. En outre, on
observe une variabilité en baisse du prix des légumineuses.
Figure 6 : Evolution des prix
au producteur de céréales (en FCFA/kg) de 1995 à
2009
Figure 7 : Evolution des prix
au producteur des tubercules (FCFA/kg) de 1995 à 2009
Figure 8 : Evolution des prix
au producteur des légumineuses (FCFA/kg) de 1995 à 2009
Source : Statistiques de la DGSCN et estimations
de l'auteur.
1.3.2- Prix au consommateur
1.3.2.1- Produits vivriers
locaux
L'évolution tendancielle des prix au
consommateur est identique à celle des prix au producteur. Toute baisse
ou hausse de prix au producteur, rejaillit sur les prix au consommateur ;
et vice versa (confère figure 9). Ces évolutions montrent une
corrélation étroite entre les deuxprix (prix au producteur et au
consommateur).
Figure 9 : Evolution de prix du
maïs au producteur et au consommateur (en FCFA/Kg)
Figure 10 : Evolution des prix
au consommateur des produits céréaliers locaux (en
FCFA/kg)
Figure 11 : Evolution des prix
au consommateur des tubercules (en FCFA/kg)
Figure 12 : Evolution des prix
au consommateur des légumineuses(en FCFA/kg)
Source : Statistiques de la DGSCN et estimations
de l'auteur.
1.3.2.2- Prix des
principaux produits alimentaires importés
Au Togo la hausse vertigineuse des prix des denrées
alimentaires de base importées est enregistrée tant à
l'importation qu'au niveau du consommateur. Spécifiquement à
Lomé, au nombre de ces denrées importées figurent en bonne
place le riz, le blé et ses dérivées (pâtes
alimentaires, farine de blé, etc.), le sucre, les huiles
végétales, etc.
Figure 13 : Evolution des prix
au consommateur des quelques produits importés (en FCFA/kg)
Source : Statistiques de la DGSCN et estimations
de l'auteur.
Le renchérissement des prix des produits
énergétiques ainsi que la hausse des prix mondiaux des
denrées alimentaires, ont occasionné une flambée des prix
nationaux des denrées alimentaires tant importés que locaux.
L'influence des prix des denrées alimentaires importés sur la
consommation des ménages, dépendent en partie de l'environnement
et du contexte économique mondial.
1.3.2.3- Interrelation
entre prix des denrées alimentaires importés et locaux
En raison de la hausse de prix des denrées alimentaires
de base importées, il s'opère naturellement une substitution de
certaines denrées alimentaires importées au profit des produits
locaux. Du coup, la consommation de ces derniers a pris une nouvelle dimension.
En ville comme partout ailleurs, la demande des denrées locales est
devenue de plus en plus forte ; et par effet induit, l'apparition d'une
spirale inflationniste généraledans la commercialisation de ces
produits locaux.
Dans l'ensemble, l'autosuffisance alimentaire a longtemps
été une priorité gouvernementale ; mais l'agriculture
reste très dépendante des conditions climatiques si bien que l'on
observe des périodes de pénuries relatives, courtes mais assez
fréquentes, en particulier dans le Nord. De plus, la crise politique et
économique a entraîné une déstructuration du secteur
agricole, si bien que l'objectif d'autosuffisance alimentaire n'a
été totalement atteint. Les importations alimentaires
représentaient 18% des importations totales sur la période 1989 -
1991, 14% de 1993 à 1995, et plus de 20% de 2000 à 2010 (FAOSTAT,
1999 ; 2010). Toutefois, avec la dévaluation du franc CFA et la
mise en place d'une politique des prix agricoles, d'aménagement des
surfaces cultivables de masse (cas des projets basse vallée du Mono et
Zio, Oti et Kpendjal) et d'amélioration des semences, la production est
en vogue d'être relancée.
Le secteur agricole togolais dispose de fortes
potentialités qui lui permettent de couvrir les besoins alimentaires en
céréales locaux sauf le riz, en tubercules et en
légumineuses. Il a un bilan alimentaire déficitaire pour les
productions animales et halieutiques. Et pour combler ces déficits
alimentaires, le Togo importe des quantités importantes de riz, de
pâtes alimentaires, de blé, de poisson et de viande. Le Togo
exporte de très petites quantités de denrées
alimentaires.
Cependant, le secteur agricole pourvoyeur d'emplois et
d'aliments est confronté à d'énormes difficultés
majeures, notamment :
ü Une faible utilisation des intrants de haute
productivité (engrais, semences, produits phytosanitaires) compte tenu
de leur coût élevé, de leur indisponibilité au
moment opportun, de leur éloignement des lieux de production ; d'un
faible degré de mécanisation (plus de 90 % des exploitants
utilisent les outils rudimentaires) ;
ü Un faible soutien financier de l'Etat (qui s'est
un peu amélioré mais demeure encore insuffisant) ;
ü Une insuffisance de crédit
agricole ;
ü Uncadre institutionnel non performant (insuffisance de
personnel qualifié ; faible capacité opérationnelle
des structures techniques de recherche et de vulgarisation, due essentiellement
à la vétusté des équipements et à
l'insuffisance des ressources financières) ;
ü Des infrastructures rurales
inadéquates (le réseau routier rural au Togo est largement
inadéquat, certaines zones à fort potentiel de production ne sont
pas desservies par des pistes rurales. De plus, la plupart du réseau
actuel est dans un état de dégradation avancée, ce qui
constitue un frein à la desserte en encadrement agricole et à la
commercialisation des produits agricoles à des prix
rémunérateurs pour le paysan.
CHAPITRE 2 : NATURE ET CAUSES
DE L'INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES
Ce chapitre se propose d'énoncer brièvement les
différentes sources de l'instabilité des prix des denrées
alimentaires. A cet effet, il est divisé en quatre sections. La
première section aborde la question de la nature des sources. La seconde
section donne un aperçu sur les principaux déterminants de
l'instabilité des prix alimentaires.
2.1- Origines de
l'instabilité des prix alimentaires
En principe dans la littérature, il existe deux
hypothèses sur l'origine des fluctuations de prix. L'hypothèse la
plus communément acceptée est celle des fluctuations d'origine
aléatoire ou exogène (Cafiero and Wright, 2006 ; Deaton and
Laroque, 1992). La production agricole est généralement sujette
à de nombreux accidents d'origine météorologique,
complètement extérieurs au marché, mais qui perturbent
l'offre et la demande. L'une des difficultés avec cette hypothèse
est que des perturbations aléatoires ne produisent pas les faits
stylisés des séries de prix agricoles - dissymétrie de la
densité de probabilité, auto corrélation d'ordre un.
L'autre hypothèse, au contraire s'attache aux causes
endogènes, liées au fonctionnement même du marché,
conduisant à des phénomènes plutôt chaotiques. Par
exemple, Ezekiel (1938)met en avant les erreurs d'anticipations des produits
qui conduisent à des alternances de sur et de sous - production. Ici
encore, l'hypothèse d'Ezekiel à l'état brut conduit
à envisager des mouvements de prix périodiques qui ne
correspondent en rien à la réalité.
A cet effet, la question qui est de savoir laquelle des deux
théories explique le mieux les phénomènes de fluctuations
de prix, demeure un vif débat ; car leur implications pratiques
dans la recherche des remèdes sont très différentes, et
même quelques fois opposées. Comment arriver donc à
trancher ?
Si l'hypothèse exogène est la bonne, il devrait
être possible de remédier aux fluctuations en faisant jouer la loi
des grands nombres, à travers des mécanismes d'assurance, que ce
soit les assurances traditionnelles (mutualisation des risques entre chanceux
et malchanceux), le stockage (mutualisation des risques dans le temps), ou
l'élargissement des marchés (mutualisation des risques dans
l'espace). Dans ces conditions, l'existence d'un aléa (exemple de la
sécheresse) susceptible d'affecter à la fois les plus grands
fournisseurs de denrées alimentaires (Australie, Europe et Etats - Unis)
semble très peu probable ; même si la probabilité
qu'un tel événement se produise au niveau de chacun de ces
continents n'est pas négligeable (Cabale Dismuke et Thomas, 2007). De la
même manière, si une mauvaise récolte peut survenir une
année, une longue série de mauvaises récoltes semble peu
crédible. Dans un tel contexte, l'élargissement des
marchés semble une bonne méthode pour réduire les
fluctuations. C'est l'une des raisons pour laquelle la libéralisation de
l'agriculture avait été recommandée par les auteurs ayant
préparés les négociations de l'OMC lors de l'Uruguay
Round, puis plus tard à Doha. De plus, l'existence de stock de
sécurité interannuel devrait aussi permettre de réguler
les prix, d'où l'initiative des politiques de sécurité
alimentaire.
Par contre, avec des fluctuations endogènes, de tels
remèdes ont peu de chance de résoudre le problème.
L'élargissement des marchés conduira plutôt à les
synchroniser, et non pas à réduire les fluctuations. Le stockage
public ou privé risque de se produire à contretemps, ce qui, au
lieu de diminuer l'ampleur de la crise, conduira plutôt à
l'aggraver. Inversement, segmenter les marchés et développer des
interventions publiques sur les prix et les quantités peut contribuer
à les diminuer au prix des coûts, et plus tard compensés
par les avantages de la stabilisation (Boussard, 2006).
En outre, en dépit de la nécessité de
savoir si les fluctuations sont de sources endogènes ou exogènes,
très peu de références sont disponibles sur la question.
Une étude de Loraoque et Deaton (1992, 1996) montrent que les
caractéristiques majeures des séries de prix de matières
premières agricoles (en particulier la skewness et l'auto
corrélation d'ordre un) peuvent être obtenues à partir de
perturbations aléatoires de l'offre. Ce résultat permet donc de
conclure que la volatilité des prix agricoles est vraiment causée
par des perturbations aléatoires, puisqu'il est possible de reproduire
les caractéristiques observées des séries de prix à
partir de cette hypothèse.Dans une autre étude sur le rôle
des stocks dans l'explication de la volatilité des prix agricoles et
établie selon un modèle de fluctuations endogènes, Mitra
et Boussard (2008) montrent qu'il est aussi possible d'identifier ces
mêmes caractéristiques à partir de l'hypothèse
endogène. C'est en cela que réside l'enjeu récurrent
portant sur l'origine exacte de la volatilité de prix des produits
agricoles.
Cependant, en raison des difficultés rencontrées
dans la recherche de l'origine des fluctuations, de nouvelles études ont
vu le jour non pas en se basant sur la thématique de l'origine, mais
plutôt sur celle des causes réelles des fluctuations de prix des
produits agricoles. Cette nouvelle donne prend en compte des deux
hypothèses (endogène et exogène) afin de mieux expliquer
le concept de volatilité.
2.2- Principaux
déterminants des hausses de prix des denrées alimentaires
2.2.1-
Déséquilibre entre l'offre et la demande
Les fluctuations permanentes de prix des denrées
alimentaires enregistrées ces dix (10) dernières années,
sont le reflet d'un déséquilibre entre l'offre et la demande
dû à une «crise de la production» conjuguée avec
une augmentation de la demande et du pouvoir d'achat tendanciels ces
dernières années, d'une part ; et à une «crise
des prix» à cause du dysfonctionnement et de la manipulation des
marchés, d'autre part. Parmi les facteurs décisifs plus
spécifiquement mis en cause, on peut mentionner la réduction des
stocks alimentaires, les changements climatiques et les sécheresses
récentes dans des pays fournisseurs de premier plan, et la demande
accrue pour certains produits alimentaires liée à la croissance
démographique, à l'augmentation du revenu, à
l'urbanisation et à la modification des habitudes alimentaires dans les
centres urbains. Il est d'ailleurs observé qu'au moment même
où les pressions démographiques s'accentuaient, les
récoltes étaient en recul.
Du côté de la demande, les principaux facteurs de
volatilité des prix alimentaires, se concentre essentiellement sur la
croissance démographique, la demande sans cesse croissante des
biocarburants, la croissance continue de la demande de denrées
alimentaires dans les pays émergents, et sur les transactions
opérées sur les marchés financiers.
S'agissant de la croissance démographique mondiale qui
est d'environ 78.5 millions d'individus par an, son évolution est telle
que nous passerons de 6.6 milliards d'habitants actuellement à 9.3
milliards en 2050. Et pour pouvoir satisfaire ces besoins
supplémentaires, le milieu rural ou agricole devra produire un (1)
milliard de tonnes de céréales de plus par an, tout en essayant
de préserver et d'améliorer les ressources naturelles dont
dépend le bien - être des générations
présentes et futures. A cela, il faut ajouter la demande croissante dans
le secteur des biocarburants. En effet, celle - ci a tout simplement
détourné de la consommation alimentaire approximativement cent
(100) millions de tonnes de céréales (près de 4.7% de la
production mondiale de céréales), dont environ quatre - vingt
(80) millions de tonnes de maïs aux Etats-Unis, rien que pour produire de
l'éthanol.
Un autre élément important est la demande en
denrées alimentaires des pays émergents, laquelle a
augmenté en quantité et en qualité, suite aux performances
économiques enregistrées (avec des taux de croissance
économique du PIB de plus de 8%). Ainsi, au cours des vingt
dernières années, la consommation de viande a plus que
doublé en Chine ; tandis qu'elle a augmenté de 70% au
Brésil, et de 20% en Inde. Et sachant qu'il faut près de sept
(7)kg de céréales pour produire un (1) kg de viande, ces
changements de goûtsont ainsi contribué à accroître
les besoins en céréales sur les marchés ; provoquant
non seulement une augmentation de leur prix, mais aussi un accroissement de la
pression sur les ressources en eau de la planète. En effet, s'il faut 1
000 à 2 000 litres d'eau pour produire un (1) kg de
céréales, ce sont 10 000 à 13 000 litres qui sont
nécessaires pour obtenir un (1) kg de viande !
Enfin, on peut mentionner d'autres facteurs tels que les
transactions effectuées sur les marchés financiers, plus
particulièrement la spéculation sur les prix des denrées
alimentaires de base ; l'inquiétude des marchés liée
à la faiblesse des stocks de sécurité ; les
fluctuations des taux de change ; et les mesures de court terme prises par
certains pays pour, à la fois, limiter l'incidence de la flambée
des cours mondiaux sur les marchés intérieurs, et
préserver la sécurité alimentaire de leurs populations.
Ces mesures, qui vont de l'interdiction à l'exportation, et au
relèvement pur et simple des taxes à l'exportation, ont eu pour
effet d'exacerber la volatilité à court terme des cours mondiaux
de ces denrées et substituts, et d'accentuer une hausse
générale des prix des denrées alimentaires.
Du côté de l'offre, on l'explique souvent par les
déficits de production résultant de l'impact négatif des
sécheresses et inondations liées aux changements climatiques sur
les récoltes. Mais, est - ce la seule explication ? Non sans doute,
car il y a également la réduction progressive, depuis le milieu
des années 1990, du niveau des réserves mondiales de
céréales, lequel a fortement influencé les marchés,
et accentué davantage l'impact du déficit actuel de production.
Enfin, pour bien cerner la question, il faut tenir compte du déclin
progressif des prix réels des denrées agricoles depuis les
années 1980 ; notamment suite aux subventions à
l'exportation accordées par les pays industrialisés à
leurs producteurs. Celui - cia constitué un frein à la production
et à l'investissement agricoles dans les PED, et n'a pas permis aux
petits agriculteurs d'améliorer leur productivité. C'est
également la raison pour laquelle en Afrique, il y a un dumping agricole
incroyable, qui a amené de nombreux pays à revenus faibles
à devenir de plus en plus tributaires des importations pour satisfaire
efficacement leurs besoins alimentaires.
Une étude de 2009 de la commission de l'UE sur les
causes des flambées des prix des produits agricoles de base de
2007/2008, a montré que l'augmentation des prix alimentaires
découlait de divers facteurs structurels et temporaires. Ces facteurs
portent essentiellement sur la croissance de la population mondiale,
l'augmentation des revenus dans les économies émergentes (Jeffery
Frankel, 2008), l'apparition de nouveaux débouchés sur les
marchés, le renchérissement des coûts de production, les
conditions météorologiques, et les restrictions à
l'exportation imposées par certains pays exportateurs.
L'évolution des taux de change, le développement de
l'activité spéculative sur les marchés
dérivés des produits agricoles de base, et la relation
étroite entre les marchés agricoles et les autres marchés
des produits de base tels que le marché pétrolier, ont
également porté un coup dur à l'évolution des prix
des produits agricoles de base. Toutefois, l'incidence de ces différents
facteurs varie selon les secteurs. De même, un rapport de la FAO (2011),
l'attribue à une demande en hausse ainsi qu'aux inquiétudes
à propos des stocks. L'organisme humanitaireOxfam l'attribue à
une production réduite en raison des aléas climatiques, à
la hausse des prix du pétrole renchérissant les fertilisants et
les transports ; ainsi qu'à une demande croissante pour les
biocarburants, aux restrictions à l'exportation, et à la
spéculation financière.
Chen Qiu et al (2011) dans une étude sur les
indicateurs macroéconomiques relative aux flambées de prix de
2007 - 2008 en considérant les produits alimentaires et le fuel
essayèrent de montrer l'impact des chocs d'offre et de demande sur les
prix des alimentaires et du fuel. Aux termes des travaux en se basant sur le
modèle SVAR, les résultats indiquent que les deux chocs agissent
de manière différente dans la variation des prix des
céréales en particulier. De plus, l'hypothèse selon
laquelle la hausse des prix des céréales est une
conséquence logique d'un choc de demande a été
confirmée uniquement dans le court terme. En outre dans le long terme,
l'ajustement de l'offre par rapport à la demande, restore le niveau de
prix d'équilibre.Kappel et al (2010) quant à eux, estiment
fondamentalement que les actions de l'offre et de la demande sur le
marché des produits, ont été les vrais précurseurs
de la crise alimentaire de 2008, car la baisse de l'offre globale des produits
alimentaires laissaient présager un déséquilibre du
système. Dans leur analyse, ils pensent que tout accroissement de la
production des denrées agricoles, est tributaire soit d'une hausse de la
demande des biocarburants, ou soit d'une hausse de la demande globale des
denrées alimentaires (Jeffery Frankel, 2008). Par conséquent,
dans le court terme le prix augmente ; et le niveau de cette variation de
prix dépendra de la nature de l'offre et de la demande. Mais dans le
long terme, l'entrée de nouveaux producteurs (accroissement de l'offre)
potentiels restaurera le prix du marché à son niveau initial ou
bas (ceteris paribus).
2.2.2- Spéculation et restrictions à
l'exportation sur le marché des denrées alimentaires
La spéculation sur les contrats à terme des
marchandises entraîne - t - elle une augmentation de la volatilité
des prix sur les marchés alimentaires ? Certains économistes
répondent que non, suggérant plutôt que les marchés
à terme ont un effet stabilisateur, puisque les commerçants se
contentent de réagir aux signaux donnés par les prix qui
dépendent des fondamentaux du marché. De cette façon, la
spéculation pourrait même accélérer le processus de
découverte d'un prix d'équilibre (Friedman, 1953 ; De Jasay,
2008).Cette théorie ne fonctionne cependant pas en présence
d'investisseurs qui suivent la tendance ou d'investisseurs qui ont un pouvoir
de marché élevé. Par exemple, à court terme,
uninvestisseur pourrait être attiré par les possibilités
offertes par la tendance à la hausse des prix des produits bien que
cette augmentation ne puisse être fondée sur aucune donnée
fondamentale. Ces idées spéculatives pourraient renforcer la
tendance et faire augmenter le prix à terme plus haut que son
véritable cours d'équilibre, surtout si de nombreux investisseurs
suivent la même tendance («effet de mimétisme»)
ou si ceux qui investissent ont suffisamment de fonds pour influencer le
marché (Lieberman, 2008).
L'afflux de capitaux spéculatifs dans le secteur des
produits de base (y compris les denrées alimentaires) sur un
marché mondial de plus en plus interconnecté est un autre
facteur. Il apparaît de plus en plus probable que l'envolée
mondiale des prix des produits alimentaires est liée à
l'instabilité et aux turbulences récentes constatées sur
les marchés financiers, hypothécaires et immobiliers de la
plupart des pays développés. Les spéculateurs à la
recherche d'actifs promoteurs, ont réorienté leurs portefeuilles
vers les biens alimentaires (contrats d'arbitrage sur indices, contrats
à terme et contrats d'option sur les produits de base).Cette situation
incita certains pays à entreprendre la limitation d'une manière
directe ou indirecte leurs exportations de produits alimentaires,
afind'accumuler des stocks nécessaires devant permettre de
répondre temporairement aux besoins du marché intérieur
(Christiaensen, 2009).Malheureusement, l'adoption de ces politiques ont
exacerbé plus encore les marchés régionaux et mondiaux des
produits alimentaires, et réduire l'offre mondiale de ces
produits.Raisonnant dans la même logique, l'agenceIFPRI trouve que
l'accroissement de la production de biocarburants et du prix de pétrole,
la dépréciation du dollar américain, les restrictions
à l'exportation, et les achats de panique, sont identifiés comme
facteurs majeurs concourant à faire varier les prix. Une autre
étude de Joe Glauber (Economiste en chef de l'USDA, 2008) sur le
rôle joué par des restrictions à l'exportation lors de la
crise alimentaire de 2007/2008, trouve que celles - ci ont contribué
à hauteur de 20% à l'envolée des prix du blé.
2.2.3- Coûts de l'énergie, biocarburants et
sécurité alimentaire
Les prix élevés de l'énergie ont fait
augmenter le coût de la production agricole et de la transformation et
distribution des produits alimentaires en majorant le coût des intrants
tels que les engrais, les semences et pesticides ; ainsi que les
coûts d'exploitation du matériel agricole et des opérations
d'irrigation, de transport et de transformation. Alors que la part de
l'énergie dans le coût de la production agricole est d'environ 4%
dans la plupart des pays développés, elle est de 8 à 20%
dans certains pays émergents et en développement, comme le
Brésil, la Chine et l'Inde (IFPRI, 2008).
L'industrie des biocarburants a aussi créé un
nouveau lien entre les marchés et les prix de l'énergie et des
produits agricoles. L'augmentation continuelle des prix de l'énergie a
tiré à la hausse la demande de biocarburants et, par
conséquent, leurs prix. Cela afait augmenter de manière directe
la demande et les prix des produits utilisées comme matières
premières dans la production de biocarburants et, de manière
indirecte, sans doute aussi les prix des autres produits qui sont en
concurrence avec aux - tout en contribuant à faire augmenter les prix
des autres produits alimentaires achetés à titre de substitution
ainsi que les prix du foncier. La demande de biocarburants a donc
été un important facteur dans la hausse des prix mondiaux des
produits agricoles de ces dernières années (OCDE - FAO,
2008 ; Collins, 2008). Toutefois, la nature de ce lien est mitigée,
et il semble qu'elle varie selon les intrants de la production du biocarburant,
le volume des échanges, et les possibilités de substitution. Par
exemple, 1.4%seulement du blé est utilisé pour produire des
biocarburants dans l'Unioneuropéenne, et environ 0.6 % seulement au
niveau mondial. Le prix du rizs'est envolé de 165 % entre avril 2007 et
avril 2008 quand bien même il ne sertpas à produire des
biocarburants, et que rien ne permet de croire a priori que desterres où
le riz était cultivé aient été transformées
en zones de production desintrants pour les biocarburants. Mais on ne sait pas
clairementà quel moment il y a eu un effet de substitution de la demande
à cause dela hausse des prix des autres céréales.
Au regard de toutes ces affirmations, il s'avère donc
impérieux de continuer à mener des réflexionssur
l'explication des liens entre les prix de l'énergie, lesbiocarburants,
les mesures liées au commerce, les effets directs et indirectssur
l'offre, et les prix des produits agricoles et conséquences pourla
sécurité alimentaireavec une prise en compte adéquate de
laproblématique de la durabilité (Collins, 2008).
2.2.4- La production agricole dans les PED
Les récentes fluctuations vertigineuses des prix des
produits alimentaires ont des causes structurelles durables moins
évidentes mais tout aussi importantes, et qui ont bel et bien
contribué aux graves problèmes de disponibilités
alimentaires. Ces facteurs structurels affectent surtout l'offre ; ce qui
constitue un frein pour de nombreux PED dans l'accroissement de la production
agricole afin de répondre à la demande supplémentaire de
produits alimentaires tant au plan national qu'international. Les facteurs
à l'origine de cette crise de la production ont de profondes incidences
sur la sécurité alimentaire et la pauvreté) dans les PED.
Le problème de l'offre en particulier au cours des deux
(2) dernières décenniestient fondamentalement au fait que la
productivité agricole a été relativement faible dans les
PED, voire en recul dans beaucoup de PMA - un signe du peu
d'intérêt qu'on a longtemps porté au secteur agricole. En
moyenne, la productivité agricole annuelle dans les PMA entre1961 et
2003 n'a évolué que de 0,1 %, contre 0,6 % environ dans les PED
dans leur ensemble (Shenggen, 2008). Dans les PMA et en
particulier ceux d'Afrique, ces faibles taux de croissance agricoles ont
été très préjudiciables pour la croissance
économique et la réduction de la pauvreté. Mêmedans
des grands PED à croissance rapide comme l'Inde, bon nombre
d'agriculteurs parviennenttout juste à assurer leur subsistance.De plus,
la rareté des investissements dans R&D dans la plupart des PED ne
permet pas d'espérer beaucoup plus du coté de l'offre.
C'est dire donc le secteur économique le plus sensible
sur le plan politique, économique et social reçoit un soutien des
moindres au niveau des pays (Christiaensen, 2009). Plus particulièrement
dans les PED, ce soutien est largement insuffisant et limité en termes
de ressources intérieures, même si elle contribue respectivement
à plus de 40 et 60% au PIB réel et à l'emploi. Et c'est
à juste titre qu'en ce qui concerne l'Afrique, la session des Chefs
d'Etats et de Gouvernements de l'UA tenue en 2008 à Maputo,
recommanda chaque Etat membre d'allouer au moins 10% de leur budget pour
l'épanouissement et le développement du secteur agricole.
2.2.5- Cas particulier du
Togo
Au vu de la littérature existante sur les sources et
déterminants de l'instabilité des prix alimentaires, une
variation positive et récurrente des prix des denrées
alimentaires au Togo, est en partie due aux facteurs de sources
exogènes.
En effet, le Togo est un pays tropical ;
bénéficiant ainsi d'un bon climat propice pour la production
agricole. Les pires périodes sont celles des graves inondations et
sécheresses, qui heureusement arrivent rarement. Les besoins en produits
vivriers locaux sont largement assurés par la production locale,
à l'exception du riz. Cependant, la nature de la production locale, ne
permet pas de couvrir tous les besoins alimentaires de la population
togolaise ; d'où le recours à l'extérieur pour
compenser le déficit. Dès lors, et sur la base de toutes ces
affirmations et en faisant abstraction des effets indirects,
l'instabilité des prix alimentaires au Togo, est de sources
importés (l'environnement internationale) ou aléatoires (les
aléas climatiques). En d'autres termes, elle est due aux facteurs de
l'offre et de la demande des principales denrées alimentaires
d'importations (blé et composantes, sucre, huile végétale
industrielle, riz, viande, etc.).
Les sources importées sont essentiellement imputable
à des problèmes de disponibilités de ces
différentes denrées d'importation sur le marché mondial,
qui s'expliquent à la fois par des facteurs structurels et
conjoncturels. Et au titre des facteurs structurels, on pourrait mentionner
l'augmentation croissante de la demande, en particulier dans les pays
émergents où la hausse substantielle des revenus des
ménages sur les ménages s'est accompagnée d'une
modification des habitudes alimentaires ; et l'utilisation accrue de
certains produits alimentaires pour la fabrication de biocarburants. En outre,
les facteurs conjoncturels sont essentiellement liés aux facteurs
climatiques observés au cours de cette dernière décennie
induisant une baisse de récoltes dans les principaux pays exportateurs,
accompagnées au cas échéant de mesures de restrictions aux
exportations ; et au dépôt des fonds spéculatifs sur
les marchés mondiaux des matières agricoles de base dans un
contexte de crise sur les marchés financiers.
Enfin, on pourrait également mentionner le
renchérissement des coûts de production et de l'énergie en
réponse aux flambées des cours du baril de pétrole. En
effet, les tensions observées sur les cours du pétrole brut
depuis le début du troisième millénaire se sont
accentuées voire exacerbées tout au long de cette dernière
décennie, et même atteignant un niveau historique de 147 $US en
Juillet 2008.
CHAPITRE 3 : EVALUATION
ECONOMETRIQUE DE L'EFFET DES HAUSSES DE PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA
CONSOMMATION AU TOGO
L'objectif de ce travail est d'appréhender l'importance
de la hausse de prix des denrées alimentaires sur la consommation des
ménages au Togo. L'évaluation de cet impact se fera à
l'aide d'un modèle économétrique. A cet effet, il s'agira
alors d'estimer une relation entre l'état de bien - être
économique des ménages et la hausse récurrente des prix
alimentaires constatée au cours de ces deux dernières
décennies.
Et afin de s'affranchir des aléas dus à
l'application des méthodes de régression linéaire
classique sur des données évoluant dans le temps, les
développements récents sur l'économétrie des
séries temporelles seront utilisés.
3.1- Méthodologie
3.1.1- Modèle et
données
Dans la littérature économique, l'approche
traditionnelle et conventionnelle utilisée pour mesurer l'impact des
changements de prix sur le bien - être ou la consommation des
ménages, repose sur l'analyse d'effet de la variation des prix sur le
surplus du consommateur et/ou du surplus du producteur. De plus, du fait de la
nature ambigüe de certains ménages (à la fois producteurs et
consommateurs), un autre concept plus usuel fut développé, le
modèle de la variation compensatoire de Hickstout en intégrant
les extensions de Taylor (voir annexes).Cependant, en raison de
l'indisponibilité et de la difficulté des données
relatives aux différentes variables de cette méthodologie, la
notion de variation compensatoire établie par Hicks ne pourrait
être utilisée dans le cadre de cette étude.
Ainsi, du fait de toutes ces considérations et
del'intérêtdel'étude qui estd'évaluer et d'analyser
l'impact des hausses de prix des denrées alimentaires sur la
consommation des ménages au Togo, nous utiliserons un
modèlestructurel à équations simultanées. Une
relation nous permettra d'identifier les principaux déterminants de la
hausse des prix des denrées alimentaires ; et une
autred'évaluer l'impact de la flambée des prix sur la
consommation des ménages au Togo.La modélisation repose sur
l'hypothèse que l'évolution de la société en
générale et de l'économie en particulier, est
approchée par la description du comportement dynamique.
De manière synthétique, la consommation d'un
ménage, est déterminée par le revenu du ménage, les
prix des biens et services, l'indicateur de préférence pour la
consommation présente ou future, et éventuellement d'autres
variables socio - économiques.
En outre, l'évolution des prix des produits
alimentaires dépend d'un certain nombre de facteurs tels que les
facteursclimatiques (captés ici par la pluviométrie, PLU), les
facteurs conjoncturels (captés par les importations alimentaires,
MA ; et la production alimentaire domestique, PA), et les facteurs
structurels (captés par le PIB réel, PR). Ainsi nous essayerons
de voir l'influence de ces facteursdans l'explication de la hausse des prix des
denrées alimentaires dont l'indicateur est l'indice des prix
alimentaires (IPA), et leur impact sur la consommation (captée par les
dépenses de consommation finale des ménages, DCM).
On a donc :
En remplaçant l'équation [2] dans
l'équation [1],on obtient :
Cependant, en raison des soucis liés à la
stationnarité des variables, les indicateurs des différentes
variables de l'étude sont reconvertis en taux de croissance. Ce qui nous
permet de réécrire notre modèle structurel sous cette
forme :
En principe, une hausse de PLUdevrait entraîner une
variation positive de DCMsuite à de bonnes récoltes (PA) ;
et par conséquent une baisse de prix suivie d'une amélioration du
pouvoir d'achat. De même, une hausse de PR doit a priori
entraînerégalement une variation positive de DCM.Ensuite,
unevariation de la valeur totale des MA suite à un accroissement des
prix mondiaux des produits alimentaires, affecte d'une manière ou d'une
autre la valeur totale des dépenses de consommation des ménages.
Enfin, une production alimentaire nationale (PA) suffisante peut permettre de
faire baisser les prix de ces produits, et ceteris
paribusd'accroître la consommation.
La consommation d'un bien dépend de sa nature (bien
inférieur ou normal) et de sa valeur marchande. Pour un bien normal de
première nécessité (cas des denrées alimentaires),
il existe une relation négative en termes de quantités
consommées entre la valeur marchande et la consommation de ce bien.
Cependant en termes de valeur dépensées ou
déboursées, la relation est un peu mitigée. Tout
dépend de la nature des ménages (consommateurs ou producteurs
purs, pauvres ou riches, urbains ou ruraux, etc.)
Les séries sont disponibles en séries
trimestrielles à l'exception de DCM, PR,MA et PA. Et pour ces
séries, nous avons utilisé la procédure d'interpolation de
données trimestrielles à partir de données annuelles
proposée par Goldstein et Khan (1976).Les estimations sont donc faites
sur séries trimestrielles, couvrant la période allant de Mars
2000 à Septembre 2011.
Le choix des observations trimestrielles plutôt
qu'annuelles s'expliquent par notre souci de faire une analyse d'impact du plus
court terme ; car les délais d'ajustements et les anticipations
dans la consommation des ménages suite aux variations de prix des
produits, sont de courtes périodes (relativement moins d'un an).
3.1.2- Variables du modèle
3.1.2.1- Le taux de croissance
des dépenses de consommation des ménages (TCDCM)
Elles retracent le montant des dépenses de consommation
finale de biens et services des ménages d'une nation au cours d'une
période donnée. Elles permettent également
d'apprécier l'attribut du revenu des ménages. Et
généralement, plus le revenu augmente, et plus cette composante
augmente à causes des besoins énormes (cas le plus probable des
PED).
En outre, le TCDCMdonne une idée de l'évolution
de ces dépenses au cours du temps. Et il est donné par :
[6]
Où dcmt et
dcmt-1 représentent respectivement
les dépenses de consommation finale des ménages des
périodes t et
t-1.
Cependant,il convient de préciser que dans la plupart
des PED (pays majoritairement à revenus faibles), les dépenses
des ménages sont quasi équivalentes à leurs revenus, et
quelques fois même supérieures. En d'autres termes,
l'épargne domestique est quasi nulle. Elles sont introduites dans le
modèle en tant que variable d'intérêt de l'étude, et
sont exprimées en FCFA.
Figure 14 : Evolution
trimestriel des dépenses de consommation des ménages au Togo de
2000 à 2011
Comme le montre le graphique, la croissance des DCMont connu
une évolution alternée de pics et de creux. Cette tendance est
due à l'environnement socio - économique qui prévalait
dans ces périodes.De plus, les pics élevés des
quatrièmes trimestres s'expliquent par la nature des dépenses
effectuées dans ces moments. Le taux de croissance trimestriel moyen sur
cette période s'établit de 0.9%, ce qui est relativement
très faible par rapport aux besoins illimités des populations.
3.1.2.2- Le taux de croissance de l'indice des prix
alimentaires(TCIPA)
L'indice des prix alimentaires mesure l'évolution
mensuelle des cours d'un panier de denrées alimentaires. Il est donc
établi à partir de la moyenne des niveaux de prix de plusieurs
catégories de denrées alimentaires, et pondérés en
fonction de leur importance dans la consommation alimentaire des ménages
de la région considérée.C'est également une des
composantes dans le calcul du niveau général des prix (taux
d'inflation). Plus il est volatile, plus l'inflation aura tendance à
être instable, et plus l'inquiétude des ménages sera aussi
grande (ceteris paribus). L'IPA est introduit dans le modèle
comme une variable d'intérêt.
Ainsi, le TCIPA quant à lui relate une vue d'ensemble
de l'évolution des prix à la consommation d'un panier de
denrées alimentaires.
Il est donnée par :
[7]
Où ipatet
ipat-1 représentent respectivement
l'indice de prix alimentaires et boissons non alcoolisées des
périodes t et
t-1.
Figure 15 : Evolution
trimestriel de l'indice des prix alimentairesdu Togo de 2000 à
2011
Le graphique présente des fortes hausses de l'indice
des prix alimentaires constatées surtout en 2001, 2005, 2008 et 2011.
Les hausses de 2001 et 2005 s'expliquent par les crises socio - politiques du
moment et/ou une baisse substantielle de la production locale ; tandis que
celles de 2008et 2011 par l'euphorie des hausses internationaux de prix des
denrées alimentaires et/ou les fortes inondations enregistrées au
Togo. Le taux de croissance trimestriel moyen s'établie à
0.7%.
3.1.2.3- Le taux de croissance du produit intérieur
brut réel (TCPR)
Le PIB réel est un indicateur d'appréciation des
performances de l'économie (incluant tous les secteurs). Il relate en
valeur, le niveau ou la santé de l'activité économique au
sein d'une nation. Cependant, lui seul ne peut pas rendre compte du revenu
échu des ménages. Il est introduit dans le modèle en tant
qu'un indicateur des facteurs structurels et variable de contrôle, et est
exprimé en FCFA.
Le TCPR quant à lui retrace l'évolution relative
du produit intérieur brut réel d'une période à
l'autre. Il est donnée par :
[8]
Où prt et
prt-1 représentent respectivement
le PIB réel des périodes t et
t-1.
Figure 16 : Evolution
trimestriel du PIB réel du Togo de 2000 à 2011
Le graphique ci - dessus donne une allure de la croissance
trimestrielle du PIB au Togo de 2000 à 2011. Les différentes
crises socio - politiques des vingt (20) dernières années n'ont
pas permises à cet agrégat de croître
considérablement. Cependant, avec les reformes politiques,
économiques et institutionnelles engagées par les leaders du pays
au cours de ces cinq dernières années, une vision optimiste de la
croissance est en train de se faire voir à l'horizon. Le taux de
croissance trimestriel moyen sur cette période s'établit à
1.5%.
3.1.2.4- Le taux de
croissance des importations alimentaires (TCMA)
Les importations alimentaires permettent de voir le
degré ou la proportion de dépendance d'une entité
territoriale vis - à - vis de l'extérieur en termes de
consommation nationale des produits alimentaires au cours d'une période
donnée. Elles sont introduites en tant qu'un indicateur des facteurs
conjoncturels et variable de contrôle, et sont exprimés en valeur
(FCFA).
En outre, le taux de croissance des importations alimentaires
donne une idée de l'évolution de ces importations dans un espace
temporel donné. Il est donné par :
[9]
Où mat et
mat-1 représentent respectivement
les importations des produits alimentaires des périodes
t et t-1.
Figure
17 : Evolution trimestriel des importations de produits
alimentaires au Togo de 2000 à 2011.
La figure ci - dessus montre une évolution relativement
moins importante des importations des produits alimentaires entre 2000 et 2004.
En outre à partir de 2005, leur évolution est surtout
marquée par des hausses et baisses successives due en partie à la
conjoncture nationale et internationale (inondations et renchérissement
des coûts de production). Le taux de croissance trimestriel moyen sur la
période, s'établit à 7%.
3.1.2.5- Le taux de
croissance de la pluviométrie (TCPLU)
La pluviométrie permet de vérifier les
précipitations ou les hauteurs de pluie tombées dans une
localité ou région au cours d'une période donnée.
Le taux de croissance permet quant à lui d'avoir une
idée de l'évolution du climat d'une période à une
autre. Ce taux est donné par :
Où plut et
plut-1 représentent respectivement
les précipitations des périodes t et
t-1.
Figure
18 : Evolutiontrimestriel des précipitations au
Togo de 2000 à 2011
Source : Les estimations de l'auteur sur
Eviews.
L'analyse de la figure 18
montre une évolution régulière de la pluviométrie
au Togo ; mis à part quelques pics marquants enregistrés en
2000, 2001 et 2007 suite à des tombées de pluies excessives ayant
entraîné de graves inondations. Le taux de croissance trimestriel
moyen sur la période, s'établit à 119.42%.
3.1.2.6- Le taux de
croissance de la production alimentaire (TCPA)
La
production alimentaire est un indicateur conjoncturel d'appréciation de
l'offre domestique en produits alimentaires d'un pays. Elle permet d'identifier
les niveaux de quantités de biens produits et effectivement
écoulés sur le marché intérieur. Elle est
exprimée en volume de production (tonnes).
Par
contre, le taux de croissance permet d'appréhender l'évolution de
cette production d'une période à une autre ; et il est
donné par :
Où pat et
pat-1 représentent respectivement
la production alimentaire domestique des périodes
t et t-1.
Figure
19 : Evolution trimestriel de la production alimentaire
au Togo de 2000 à 2011
Source : Les estimations de l'auteur sur
Eviews.
La
figure ci - dessus montre une croissance régulière de production
alimentaire au Togo de 2000 à 2011. Les fortes baisses de la production
au cours des deux premiers trimestres de l'année 2000 à la suite
d'une forte croissance au trimestre, s'expliquent par une baisse de
l'activité de production due cause aux aléas climatiques (petite
sécheresse). Les pics réguliers des deux (2) derniers trimestres
de chaque année s'expliquent les périodes de grande mousson. Le
taux de croissance trimestriel moyen est d'environ 2.5%.
3.2- Technique d'estimation et résultats
3.2.1- Techniques d'estimation
3.2.1.1- Ordre
d'intégration : les tests de stationnarité individuelle
Un processus est dit
stationnaire si tous ses moments (moyenne constante, variance finie sont
invariants pour tout changement de l'origine du temps. L'étude de la
stationnarité individuelle est faite généralement à
travers des tests de stationnarité de Dickey - Fuller Augmenté
(tests d'ADF).
3.2.1.2- Analyse empirique
L'analyse empirique de l'impact de la flambée de prix
des produits alimentaires a été faite en deux étapes. La
première étape a consisté à estimer un
modèle structurel donné par :
La deuxième étape a permis d'appréhender
les effets de la hausse de prix de quelques denrées majoritairement
consommées au Togo sur la consommation des ménages à
travers l'équation :
Où désigne
Pi le prix intérieur de chaque
denrée alimentaire choisie à cet effet.
Les principales denrées choisies sont :
§ Le maïs dont l'indicateur est le taux de
croissance du prix au Kg du maïs (TCPMA) ;
§ Le mil avec comme indicateur le taux de croissance du
prix au Kg du mil (TCPMI) ;
§ Le sorgho avec comme indicateur le taux de croissance
du prix au Kg du sorgho (TCPSO) ;
§ Le riz local avec comme indicateur le taux de
croissance du prix au Kg du riz local (TCPRL) ;
§ Le riz importé en vrac dont l'indicateur est le
taux de croissance du prix au Kg du riz importé (TCPRI) ;
§ Et enfin le sucre en poudre avec comme indicateur le
taux de croissance du prix au Kg du sucre en poudre (TCPSP).
Les estimations reposent sur l'approche des estimateurs des
moindres carrés ordinaires (MCO).
3.2.2- Résultats
d'estimation
L'étude des relations
structurelles existant entre les variables d'un modèle, nécessite
au préalable d'identifier l'ordre d'intégration de chaque
variable (tests de stationnarité). A cet effet, les résultats des
tests de stationnarité effectués sur les variables de
l'étude, montrent quetoutes les variables (TCDCM, TCIPA, TCPR, TCMA,
TCPLU, et TCPA) sont stationnaires en niveau au seuil de 5% avec le
modèle sans constante ni tendance (voir annexes, tableau 6).
L'écriture synthétiqueet mathématique des
deux équations à estimer est donnée par :
Où a, b, c, á, â
et ã représentent respectivement les
paramètres des variables explicatives ; et
åt les termes d'erreurs.
Les résultats des estimations ont montré que
pour l'équation [16], seul l'indicateurTCPLU s'est
révélé significatif dans l'explication de la dynamique des
hausses de prix des denrées alimentaires au Togo. Par contre pour ce qui
est de l'équation[15], seuls les indicateurs TCPR et TCMA ont un impact
significatif sur la consommation des ménages au Togo.Les
résultats des estimationssont consignés dans le tableau 7 en
annexes.
Par ailleurs, le modèle possède de bonnes
propriétés au regard des tests de diagnostic effectués
après l'estimation (corrélogrammes, tests
d'hétéroscédasticité, d'autocorrélation et
de normalité).
En outre, les résultats des estimations de la relation
[14] sont consignés dans le tableau ci - dessous ; et dont
l'équation à estimer est donnée par :
Où ñ désigne le
paramètre associé à chaque variable - prix ;
pit le prix de chaque produit
alimentaire à la période t ; et
åt le terme d'erreurs.
Tableau
5 : Résultats d'estimations de l'équation
[19]
|
TCPMA
|
TCPMI
|
TCPSO
|
TCPRL
|
TCPRI
|
TCPSP
|
TCDCM
|
-0.103539
|
0.147317
|
-0.146222
|
0.167478
|
-0.357741
|
-0.049803
|
3.3- Interprétations des
résultats
3.3.1- Déterminants de
la hausse des prix alimentaires et leur impact sur la consommation des
ménages
Aux termes de l'analyse économétrique de
l'impact des hausses de prix des denrées alimentaires sur la
consommation des ménages au Togo, il ressort dans un premier temps que
les facteurs climatiques (PLU) sont les principaux déterminants de la
flambée des prix des produits alimentaires au Togo (estimation de
l'équation [16]). Ainsi, une hausse des précipitations de un (1)
point, se traduirait par une hausse des prix alimentaires de 0.007 point. En
effet, les ménages togolais dépendent dans une large mesure (plus
de 60%) des produits locaux pour satisfaire ses besoins alimentaires. Du coup,
toute variation de la production locale, se répercutedans une moindre
mesure sur les niveaux de prix des produits alimentaires. Cependant, cette
influence est significativement très faible.
Par
contre, les facteurs structurels (PR) et conjoncturels (MA et PA) se sont
révélés non déterminants dans l'explication de la
hausse des prix des produits alimentaires au Togo.
Dans
un deuxième temps, l'estimation de l'équation [15] montre que
seuls les indicateurs des facteurs structurels (PR) et conjoncturels (MA) se
sont révélés significatifs dans l'évaluation de la
flambée des prix alimentaires sur la consommation au Togo. Ainsi, une
hausse du niveau de l'activité de un (1) point, a un impact positif de
l'ordre de 0.78 point sur la consommation finale des ménages au Togo.
Cela suppose donc que plus l'économie togolaise se porte bien, plus le
bien - être des ménages ou populations augmente aussi. Cependant,
la question qu'il faut se poserest de savoir si ce constat est observable dans
les faits ?
Par contre, les importations alimentaires ont un impact
négatif sur la consommation finale des ménages au Togo ; car
une hausse de un (1) point de la valeur des importations engendre une baisse de
la consommation de 0.16 point. En effet, l'accroissement de la valeur dû
éventuellement aux renchérissements de la valeur des produits
importés, se traduirait par un ajustement à la baisse de la
consommation des ménages en réponse à une anticipation
à la hausse des prix domestiques de ces produits importés. Cela
indique peut être que les ménages togolais prêtent une
attention particulière à l'évolution des importations
alimentaires du Togo. Ces importations permettent donc d'appréhender
l'évolution de la demande et du stock intérieur en produits
alimentaires.
Enfin,
le fait que la pluviométrie et la production alimentaire domestique
n'aient pas d'impacts sur la consommation des ménages au Togo,
s'explique par le fait que celles - ci ont été relativement
régulières sur toute la période de l'étude (pas de
saisons mortes), hormis quelques valeurs aberrantes (saisons 2000, 2001 et
2007). De plus, une grande partie des besoins alimentaires des ménages
est approvisionnée par cettemême production locale, sauf quelques
céréales (riz, blé) et produits manufacturés.
Cependant, s'il est vrai que les hausses de prix des
denrées alimentaires influencent négativement la valeur totale
des dépenses de consommation des ménages au Togo, quel est alors
l'effet induit sur le pouvoir d'achat de ces ménages ?
Répondre à une telle question, revient au
préalable à faire une distinction entre les différents
groupes de ménages, car l'évaluation du pouvoir d'achat suite
à un choc de prix varie d'un ménage à l'autre. A cet
effet, cette distinction se ferra par rapport à trois situations :
le milieu de résidence (urbain et rural), la situation financière
(riche et pauvre) et l'attribut (consommateur et producteur purs).
Par rapport à la première dénomination,
un choc de prix des denrées alimentaires a des effets moindres sur les
ménages ruraux que ceux urbains. Ceci est du au fait que l'environnement
socio - économique des zones urbaines, est beaucoup plus attractif et
diversifié que dans les zones rurales. Les ménages ruraux
s'adaptent beaucoup mieux aux changements de prix des denrées
alimentaires que ceux urbains ; car ils disposent d'unpouvoir d'achat
assez élevé dans l'acquisition d'un panier de biens alimentaires
donné, comparativement aux ménages urbains. A ce sujet, Arndt et
al. (2008) dans une étude sur le cas spécifique de la Mozambique,
trouve qu'une hausse de 10% des prix alimentaires, accroît le revenu des
ménages ruraux de 1% et réduit celui des urbains de 2.2%. Cela
permet donc aux ménages ruraux d'avoir une marge de manoeuvre
supérieure à celle des urbains ; mais dans quelle proportion
comparativement à la hausse des prix alimentaires.
La seconde dénomination repose sur la capacité
(en termes monétaires) du ménage à acquérir un
panier de denrées alimentaires. Et se basant sur le fait que plus de 60%
de la population togolaise vit en dessous du seuil de pauvreté, et sur
le fait que plus de 60% des revenus des ménages au Togo sont
destinés à l'alimentation, alors les chocs de prix des
denrées alimentaires auront pour conséquence l'accroissement de
la proportion des pauvres. Une étude de Ivanic et Martin (2008) sur
l'impact de la flambée de prix alimentaires sur le niveau de
pauvreté des ménages de neuf (9) PED, a montré qu'une
hausse de prix du maïs de 10% réduit le niveau de pauvreté
dans quatre (4) pays, l'augmente dans quatre (4) autres pays, et n'a aucun
effet sur un (1) pays ; contrairement à Wodon et Zaman (2008) qui
estiment qu'une hausse des prix alimentaires de 50%, accroît le taux de
pauvreté de 2.5% dans dix (10) pays de l'Afrique Centrale et de l'Ouest
choisis à cet effet(Cudjoe et al, 2008 ; Ulimwengi et al,
2009 ; Minot et Dewina, 2010). Ces changements de prix des denrées
alimentaires dégradent le pouvoir d'achat des ménages
pauvres et moyens; mais ont un effet relativement moindre sur les
ménages riches, car leurs disponibilités financières
peuvent leur permettre de garder le même pouvoir d'achat ou niveau
d'utilité.
Enfin pour ce qui est de la dernière situation, un choc
de prix des biens profitent certains aux dépends des autres. En effet,
les ménages sont dépendants des marchés pour la vente
et/ou l'achat de nourriture ; ce qui a une incidence sur leur revenu ou
leurs dépenses. Normalement, une hausse des prix est synonyme de hausse
de revenu pour un producteur ; car elle constitue un facteur indispensable
au développement des activités agricoles en incitant à
produire davantage, et en dotant les producteurs de capacité
financière à accroitre leurs moyens productifs. A l'inverse, une
hausse des prix engendre des dépenses plus importantes pour les
ménages acheteurs nets ; ce qui compromet la satisfaction des
autres besoins surtout pour les ménages pauvres.C'est ainsi que
Ulimwengi et Ramadan (2009) dans une étude relative aux flambées
de prix des produits alimentaires, et en tenant compte des changements de
revenus des producteurs et des prix observés par les consommateurs,
trouvent qu'une hausse des prix de céréales de 50% en Ouganda
réduit la consommation des produits céréaliers de 29 - 37%
dépendamment des différentes régions. Cette situation
suggère donc l'importance des céréales dans la
consommation des ménages Ougandais. Cependant, en raison de la nature du
bien (destiné à l'alimentation), la notion de producteur pur
n'est qu'une question d'a priori ;car généralement
dans la pratique, aucun ménage ne peut prétendre produire un bien
alimentaire sans autoconsommation.
Au Togo, les enquêtes ont révélé
que la hausse des prix des denrées alimentaires (en particulier les
céréales et tubercules) profite rarement aux producteurs, voire
les appauvrit. Un rapport de la FAO (2009) élaboré conjointement
avec l'Etat togolais montre que les ménages développent des
stratégies commerciales précaires qui consistent à vendre
les produits agricoles au moment où les prix sont à leur plus bas
niveau (Septembre - Janvier) pour se désendetter et pour faire face aux
obligations sociales et familiales. Ils reviennent sur les marchés vers
avril une fois les stocks familiaux épuisés, pour y effectuer des
achats au moment du pic des prix.Cependant, l'installation et l'accroissement
de la capacité de gestion et de régulation de l'ANSAT(ex OSAT)
à la suite de la crise alimentaire de 2008, a permis de régler
dans une moindre mesure ce différentiel de prix des
céréales, tout en permettant au producteurs d'avoir des revenus
acceptables.
Ainsi, l'impact d'un niveau élevé de prix
alimentaires sur les ménages et surtout ceux des pays en
développement comme le Togo, dépend de l'interaction de ces
diverses dénominations. Et de façon général, les
agents producteurs et commerciauxde denréesalimentaires destinées
également à l'exportation, bénéficient directement
ou indirectement de la hausse des prix ; de même que des personnes
travaillant dans ces secteurs (ceteris paribus). En outre, pour les
ménages agricoles qui produisent généralement et/ou
principalement pourl'autoconsommation ou pour des marchés locaux
protégés des fluctuations de prix des marchés nationaux et
internationaux, verront leurs effets atténués. Enfin,les
ménages urbains pauvres subiront des impacts fortement négatifs,
car ils se verront obliger s'ils veulent garder le même niveau
d'utilité, d'accroître la part des revenus consacrée
à l'alimentation malgré leurs revenus limités. Par
exemple, chaque augmentation de 10% du prix des céréales (y
compris du riz) alourdit de près de 4.5 milliards de dollars US la
facture totale des importations céréalières des pays en
développement importateurs nets (IFPRI, 2008).
Cependant, en se basant sur le fait que le Togo dans son
ensemble, est consommateur - net de denrées alimentaires, on peut
prétendre à ce qu'une hausse générale des prix
alimentaires ait un effet négatif sur le pouvoir d'achat des
ménages pris globalement.
Le faible pouvoir explicatif des dépenses de
consommation des ménages par les déterminants de la
flambéedes prix des produits alimentaires pris en compte dans le cadre
de cette étude (R² ajusté = 0.3345), s'explique par la
nature intrinsèque et complexe des vrais facteurs qui motivent la hausse
des prix et la consommation des ménages surtout dans les pays en
développement, et en particulier au Togo. Par exemple dans les pays
développés, la consommation des ménages dépend de
la valeur que les ménages accordent à celle - ci en temps actuel
ou dans un proche avenir ; tandis que dans les pays en
développement, elle l'est en fonction des facteurs relevant du temps
présent, lesquels facteurs sont laissés à
l'appréciation des ménages pris individuellement.
Ainsi et conformément à la théorie
keynésienne de la consommation, l'effet du revenu national sur les
dépenses de consommation finale des ménages s'est
révélé significatif. Cependant, il convient de rappeler
que le PIB réel donne à juste titre une idée sur la
santé économique d'un pays, plutôt que de rendre compte du
revenu échu des ménages du pays.
3.3.2- Cas particuliers de
quelques principales denrées alimentaires
Cette partie s'est intéressée à
évaluer l'impact de la hausse des prix de quelques produits alimentaires
consommés majoritairement au Togo, sur le montant total des
dépenses de consommation des ménages.
L'estimation de l'équation [19] montre que pour ce qui
est des denrées produits localement, le maïs et le sorgho ont un
impact négatif sur les dépenses de consommations des
ménages contrairement au mil et au riz local qui ont un effet
positif ; tandis que le riz importé et le sucre en poudre ont tous
deux un effet négatif. Ainsi, une hausse de 1% de prix du maïs,
mil, sorgho, riz local, riz importé et du sucre en poudre, ont des
impacts respectifs de (-0.10%), (0.15%), (-0.15%), (0.17%), (-0.17%) et de
(-0.05%) sur les dépenses de consommation finale des ménages au
Togo.
Le fait que le mil et le rizlocal (essentiellement des
produits locaux) aient un effet positif, et que riz importé et le sucre
en poudre (essentiellement des produits importés) un effet
négatif sur les dépenses de consommation des ménages, peut
s'expliquer par la nature des produits ; car pour un produit
essentiellement local, les ménages auront toujours tendance à
l'acquérir quelque soit sa valeur d'usage, tandisque la consommation
sera éventuellement revue à la baisse pour un produit
essentiellement importé.
Par contre, le fait que la hausse de prix du maïs et du
sorgho (des substituts parfaits) ait un effet négatif sur les
dépenses de consommation des ménages, laisse un peu
perplexe ; car le maïs et le sorghoconstituent des aliments de base
de la consommation alimentaire au Togo. Et qu'en principe, toute hausse de
leurs prix devrait avoir pour effets d'accroître le montant des
dépenses de consommation des ménages.
Cependant, ces résultats permettent de confirmer une
partie de la deuxième hypothèse de recherche qui stipulait que la
hausse de prix des produits locaux affectent positivement la consommation des
ménages au Togo ; tandis que la hausse des produits importés
l'affectent négativement.
Ainsi, les différents résultats des
estimationsont révélé un rôle limité des prix
alimentaires dans l'explication de la consommation des ménages au Togo.
Et l'une des raisons peut être attribuée à l'environnement
socio - économique. De plus, la structure de la consommation des
ménages au Togo n'est pas aussi tout à fait homogène.
L'idéal aurait été de disposer des chiffres ou
données portant sur la particularité de chaque groupe de
ménages afin de mieux expliciter cette incidence des hausses de prix des
denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo.
Toutefois, cette insuffisance pour faire l'objet d'autres travaux.
CONCLUSION
La forte augmentation de
prix des produits alimentaires constatée ces dernières
années a remis en cause l'ensemble des stratégies de
réduction de la pauvreté et de croissance consenties par les pays
en développement et en particulier les pays africains, où les
achats alimentaires représentent plus de 60% des revenues des
ménages. Cependant, ces évènements ne doivent pas nous
faire oublier que la problématique de la maîtrise des prix des
produits alimentaires de base, s'est toujours posée avec d'autant plus
d'acuité, que les marchés sont de nature extrêmement
volatiles. Un fait contraignant pour un pays en développement comme le
Togo, est que les incertitudes sur les prix des denrées alimentaires
compromettent toute perspective de développement agricole, d'allocation
optimale des ressources, d'équité sociale et de
préservation des revenus des pauvres.
Fort de ce constat, la
compréhension des facteurs qui gouvernent la dynamique ou hausse des
prix des produits alimentaires se révèle être un enjeu
important de politique économique et sociale ; car elle permet
sinon de repérer les imperfections du marché et de
procéder à leurs corrections, ou du moins de mieux prévoir
les chocs de nature à perturber la stabilité des marchés.
De plus, cette flambée des prix des produits alimentaires accroît
la proportion des pauvres et crée des troubles sociaux dans le monde en
développement. Elle se traduit aussi dans les pays importateurs comme
exportateurs, par un certain nombre de politiques à court terme qui
risquent d'exacerber la volatilité des marchés mondiaux. Plus
encore, la hausse des prix alimentaires aura pour effet de stimuler l'offre
lorsque les signaux du marché sont transmis aux agriculteurs qui ont la
capacité d'accroître la production, et lorsque les infrastructures
de transport et commercialisation existante permettent d'approvisionner le
marché.
La présente
étude s'est donc intéressée à appréhender
l'évolution de la consommation finale des ménages dans le
comportement dynamique des prix des denrées alimentaires au Togo (en
particulier celui des hausses).
Dans un premier temps les
faits stylisés ont révélé que les prix
intérieurs sont moins volatiles que les cours internationaux des
denrées alimentaires, en raison notamment de la nature des produits
consommés, de la stabilité du taux de change et des
mécanismes internes de régulation des prix.Ensuite, l'analyse
empirique a révélé que la valeur ou le montant des
dépenses de consommation finale des ménages, est
significativement corrélées aux facteurs structurels (le produit
intérieur brut) et conjoncturels (les importations alimentaires) de la
flambée des prix des produits alimentaires domestiques.Ce constat permet
d'infirmer la première hypothèse de l'étude. Le revenu national (PIB
réel) s'est révélé significatif dans l'explication
des dépenses de consommations finales. Cependant, lui seul ne
détermine pas le revenu échu des ménages ; car une
autre partie des revenus des ménages provenant du circuit informel,
semble avoir été ignorée. En outre, les importations
alimentaires se sont révélées être un bon indicateur
de la consommation des ménages au Togo.
En outre, l'impact induit
par rapport au niveau du pouvoir d'achat des ménages, n'est pas a priori
figé ; car il varie en fonction du groupe de ménages. Pour
un ménage rural, l'effet d'une hausse de prix alimentaires sur le
pouvoir d'achat, est négatif et relativement moindre qu'un ménage
urbain. De même, l'effet est relativement moindre pour un ménage
riche et alarmant pour celui pauvre. En outre, un ménage producteur pur
apprécie les hausses de prix des denrées alimentaires aux
dépends d'un ménage consommateur pur qui les voit d'un oeil
malveillant. Les répercussions
des chocs de prix sur les ménages ont gagné en complexité
si bien que qu'elle que soit la politique de stabilisation mise en oeuvre par
les autorités publiques, elles auront raison d'au moins un groupe de
ménages. L'idéal serait d'initier des politiques qui profitent
à une plus grande majorité des ménages (analyses
hypothético - déductives).
Enfin, l'analyse de
l'impact de la hausse de prix de certains produits alimentaires
consommés au Togo, a révélé que le riz
importé et le sucre en poudre (essentiellement des produits
importé) et le maïs et le sorgho (essentiellement des produits
locaux) ont des effets négatifs sur les dépenses de consommation
des ménages ; tandis que le mil et le riz local (essentiellement
des produits locaux) ont des effets positifs.
La tendance actuelle des prix produits alimentaires
peut donc représenter une véritable opportunité de
promouvoir le développement agricole et rural dans de nombreux pays
à faible revenu et à déficit vivrier comme le Togo, sous
condition de créer dans les meilleurs délais un environnement
propice en termes de politiques agricoleset de mesures de soutien.
ANNEXES
A1- Technique
d'interpolation des séries de Goldstein et Khan
Cette technique consiste à transformer ou
ramener des séries économiques dont les valeurs sont cumulatives
pour une année, en séries trimestrielles. En d'autres termes,
cela consiste à ramener les données d'une variable
économique établie annuellement, en données
trimestrielles. Ce le cas de variables telles que le revenu, les
dépenses, etc.
NB : Ce ne
sont pas toutes les variables économiques qui suivent untel processus
d'interpolation.
Supposons une variable Y
dont les observations sont annuelles, et nous voulons générer des
observations trimestrielles. L'objectif est d'approximer le graphique de par rapport aux points où les valeurs de
Y sont connues.
Si on représente f (x) par une
fonction de second degré donnée par :
[20]
Alors, pour trois (3) observations annuelles
consécutives (périodes 0, 1 et 2) de Y,
l'approximation du graphique de Y prendra la
forme :
La résolution de ces trois (3)
intégrales donne les équations suivantes :
Par contre, les graphiques trimestrielles sont
approximés en divisant une année par quatre (4) trimestres de
0.25 de distance chacune. Ce qui donne :
Premier trimestre (T1) :
Deuxième trimestre (T2) :
Troisième trimestre (T3) :
Quatrième trimestre (T4) :
Les résultats des intégrations
donnent :
Ce sont ces équations qui serviront à
générer les valeurs des observations trimestrielles. Il est
à noter que pour chaque trimestre, la pondération de la
période courante (t) est plus importante que
celle de la période antérieure (t-1) ou postérieure
(t+1). Pour les deux (2) premiers trimestres,
l'année t-1 ont des pondérations
beaucoup plus meilleures que celles de l'année
t+1. De plus, la somme des pondérations de
chaque trimestre doit être égale à 0.25 afin que les
graphiques trimestrielles puissent correspondre à ceux annuels.
A2- Formulation des relations de Hicks -
Shephard
L'approche traditionnelle et conventionnelle utilisée
pour mesurer l'impact des changements de prix sur le bien - être ou la
consommation des ménages, repose sur l'analyse d'effet de la variation
des prix sur le surplus du consommateur et/ou du surplus du producteur. Et du
fait de la nature ambigüe de certains ménages (à la fois
producteurs et consommateurs), un autre conceptfut développé, le
modèle de la variation compensatoire de Hicks donné par :
[25]
OùE désigne les
dépenses minimums permettant au ménage
h d'atteindre un certain niveau d'utilité
u, p le vecteur des prix,
0 et 1 désignant
respectivement les situations avant et après les changements de prix.
Mais la nature infinitésimale des variations de prix,
permet d'ajuster la relation [25] et d'avoir celle de Shephard :
[26]
Où qi
désigne la quantité du bien i
consommée par le ménage h.
Ainsi, la relation [26] permet donc de réécrire
la relation [24] sous cette forme :
[27]
A3- Stationnarité des séries
Tableau 6 :
Résultats des tests de stationnarité à
niveau de Dickey - Fuller Augmenté
|
Modèle
|
T_stat
|
Valeurs critiques
|
Décision sur H0
|
|
1%
|
5%
|
10%
|
TCDCM
|
1
|
-7.304522
|
-2.616203
|
-1.94814
|
-1.61232
|
Rejetée*
|
2
|
-7.25581
|
-3.581152
|
-2.926622
|
-2.601424
|
Acceptée
|
3
|
-7.169913
|
-4.170583
|
-3.51074
|
-3.185512
|
Acceptée
|
TCIPA
|
1
|
-7.154546
|
-2.617364
|
-1.948313
|
-1.612229
|
Rejetée*
|
2
|
-7.235318
|
-3.584743
|
-2.928142
|
-2.602225
|
Acceptée
|
3
|
-7.148568
|
-4.17564
|
-3.513075
|
-3.186854
|
Acceptée
|
TCPR
|
1
|
-2.82436
|
-2.619851
|
-1.948668
|
-1.612036
|
Rejetée*
|
2
|
-3.179607
|
-3.592462
|
-2.931404
|
-2.603944
|
Acceptée
|
3
|
-3292205
|
-4.186481
|
-3.51809
|
-3.189732
|
Acceptée
|
TCMA
|
1
|
-4.176120
|
-2.615093
|
-1.947975
|
-1.612408
|
Rejetée*
|
2
|
-4.283207
|
-3.577723
|
-2.925169
|
-2.600658
|
Acceptée
|
3
|
-4.20027
|
-4.165756
|
-3.508508
|
-3.184230
|
Acceptée
|
TCPLU
|
1
|
-1.615536
|
-2.619836
|
-1.948686
|
-1.612036
|
Rejetée**
|
2
|
-2.173347
|
-3.592462
|
-2.931404
|
-2.603944
|
Acceptée
|
3
|
-2.597635
|
-4.186481
|
-3.518090
|
-3.189732
|
Acceptée
|
|
1
|
-2.349742
|
-2.621185
|
-1.948886
|
-1.611932
|
Rejetée
|
|
2
|
-3.458483
|
-3.596616
|
-2.933158
|
-2.604867
|
Rejetée
|
TCPA
|
3
|
-3.457915
|
-4.192337
|
-3.520787
|
-3.191277
|
Acceptée
|
H0 : Présence de racine unitaire ou série
non stationnaire
*significatif à 5%
**significatif à 10%
(1) Modèle sans constante ni tendance ;
(2) Modèle avec constante ;
(3) Modèle avec constante et tendance.
A4- Estimations et tests de diagnostic
Tableau 7 :
Résultats d'estimations
|
|
TCPR
|
TCMA
|
TCPLU
|
TCPA
|
R²
|
R² ajusté
|
TCIPA
|
Coefficient
|
-0.1459
|
0.0118
|
0.0070
|
-0.0909
|
0.1996
|
0.1437
|
Ecart-type
|
0.0860
|
0.0266
|
0.0027
|
0.0875
|
t-Stat
|
-1.6968
|
0.4426
|
2.6160
|
-1.0387
|
TCDCM
|
Coefficient
|
0.7742
|
-.01605
|
-0.00156
|
0.1304
|
0.3779
|
0.3345
|
Ecart-type
|
0.1724
|
0.0534
|
0.0054
|
0.1766
|
t-Stat
|
4.4892
|
-3.0039
|
-0.2886
|
0.7381
|
Tableau
8 : Corrélogramme des résidus de
l'estimation de l'équation [18]
Date: 07/21/12 Time: 07:12
|
|
|
|
Sample: 2000Q1 2011Q3
|
|
|
|
|
Included observations: 47
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
**| . |
|
**| . |
|
1
|
-0.205
|
-0.205
|
2.1065
|
0.147
|
.*| . |
|
**| . |
|
2
|
-0.187
|
-0.239
|
3.9018
|
0.142
|
. | . |
|
.*| . |
|
3
|
-0.056
|
-0.169
|
4.0639
|
0.255
|
. |** |
|
. |*. |
|
4
|
0.235
|
0.150
|
7.0343
|
0.134
|
. |*. |
|
. |*. |
|
5
|
0.080
|
0.161
|
7.3871
|
0.193
|
**| . |
|
**| . |
|
6
|
-0.312
|
-0.207
|
12.871
|
0.045
|
.*| . |
|
.*| . |
|
7
|
-0.079
|
-0.171
|
13.226
|
0.067
|
. |*. |
|
. | . |
|
8
|
0.170
|
-0.008
|
14.935
|
0.060
|
. |*. |
|
. |*. |
|
9
|
0.185
|
0.159
|
17.014
|
0.048
|
**| . |
|
.*| . |
|
10
|
-0.308
|
-0.147
|
22.930
|
0.011
|
.*| . |
|
.*| . |
|
11
|
-0.126
|
-0.142
|
23.939
|
0.013
|
. |** |
|
. |*. |
|
12
|
0.293
|
0.146
|
29.591
|
0.003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau
9 : Corrélogramme des résidus de l'estimation de
l'équation [17]
Date: 07/21/12 Time: 07:14
|
|
|
|
Sample: 2000Q1 2011Q3
|
|
|
|
|
Included observations: 47
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
.*| . |
|
.*| . |
|
1
|
-0.091
|
-0.091
|
0.4176
|
0.518
|
. | . |
|
. | . |
|
2
|
-0.047
|
-0.056
|
0.5303
|
0.767
|
. |*. |
|
. |*. |
|
3
|
0.120
|
0.112
|
1.2826
|
0.733
|
.*| . |
|
.*| . |
|
4
|
-0.155
|
-0.139
|
2.5684
|
0.632
|
. | . |
|
. | . |
|
5
|
0.072
|
0.061
|
2.8497
|
0.723
|
. | . |
|
. | . |
|
6
|
0.007
|
-0.010
|
2.8527
|
0.827
|
. | . |
|
. | . |
|
7
|
0.026
|
0.068
|
2.8911
|
0.895
|
**| . |
|
**| . |
|
8
|
-0.224
|
-0.267
|
5.8538
|
0.664
|
.*| . |
|
.*| . |
|
9
|
-0.074
|
-0.086
|
6.1897
|
0.721
|
. | . |
|
.*| . |
|
10
|
-0.040
|
-0.108
|
6.2913
|
0.790
|
.*| . |
|
.*| . |
|
11
|
-0.144
|
-0.104
|
7.6139
|
0.747
|
. | . |
|
.*| . |
|
12
|
0.031
|
-0.075
|
7.6775
|
0.810
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 10 :
Tests résiduels
d'hétéroscédasticité, d'auto corrélation et
de normalité
Tests
|
Statistique
|
Valeur
|
Probabilité
|
Hétéroscédasticité
|
TCIPA
|
F
|
0.492831
|
0.614226
|
TCDCM
|
F
|
|
|
Auto corrélation
|
TCIPA
|
DW
|
1.733018
|
0.003306
|
TCDCM
|
DW
|
2.003499
|
0.806563
|
Normalité
|
TCIPA
|
J - B
|
3.486063
|
0.174989
|
TCDCM
|
J - B
|
536.7580
|
0.00000
|
(1) H0 : Homoscédastique
(2) H0 : Absence d'autocorrélation d'ordre h
(3) H0 : Normalité
Source : Les estimations de l'auteur sur
Eviews
BIBLIOGRAPHIE
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Zaman, H. et Q. Wodon.2008 «Rising food
price in Sub-Saharan Africa:Poverty imapct and policy response.»
Édité par World Bank. Policy Research WP 4738.
TABLES DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE ET REMERCIEMENTS
ii
ACRONYMES
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES FIGURES
v
RESUME
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE 1 : LA PRODUCTION ALIMENTAIRE
AU TOGO
6
1.1- Situation de
la production alimentaire au Togo
6
1.1.1- La
production vivrière
6
1.1.1.1- Les
céréales
7
1.1.1.2- Les
tubercules
8
1.1.1.3- Les
légumineuses
8
1.1.2. Productions animale et
halieutique
9
1.2- Bilans
alimentaires et nature du commerce extérieur
10
1.2.1- Bilan
céréalier
10
1.2.2- Bilan en
tubercules
10
1.2.3- Bilan en
légumineuses
10
1.2.4- Bilan des
productions animales (y compris halieutiques)
11
1.2.5- Les
exportations
11
1.2.6- Les
importations
12
1.3- Evolution des
prix de quelques denrées alimentaires au Togo
13
1.3.1- Prix au
producteur
13
1.3.2- Prix au
consommateur
14
1.3.2.1- Produits
vivriers locaux
14
1.3.2.2- Prix des
principaux produits alimentaires importés
15
1.3.2.3-
Interrelation entre prix des denrées alimentaires
importés et locaux
16
CHAPITRE 2 : NATURE ET CAUSES DE
L'INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES
18
2.1- Origines de
l'instabilité des prix alimentaires
18
2.2- Principaux
déterminants des hausses de prix des denrées
alimentaires
20
2.2.1-
Déséquilibre entre l'offre et la demande
20
2.2.2-
Spéculation et restrictions à l'exportation sur le
marché des denrées alimentaires
22
2.2.3- Coûts
de l'énergie, biocarburants et sécurité
alimentaire
23
2.2.4- La
production agricole dans les PED
24
2.2.5- Cas
particulier du Togo
25
CHAPITRE 3 : EVALUATION ECONOMETRIQUE
DE L'EFFET DES HAUSSES DE PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA CONSOMMATION AU
TOGO
27
3.1-
Méthodologie
27
3.1.1-
Modèle et données
27
3.1.2- Variables du
modèle
29
3.1.2.1- Le taux de
croissance des dépenses de consommation des ménages
(TCDCM)
29
3.1.2.2- Le taux de
croissance de l'indice des prix alimentaires (TCIPA)
30
3.1.2.3- Le taux de
croissance du produit intérieur brut réel (TCPR)
31
3.1.2.4- Le taux de
croissance des importations alimentaires (TCMA)
32
3.1.2.5- Le taux de
croissance de la pluviométrie (TCPLU)
33
3.1.2.6- Le taux de
croissance de la production alimentaire (TCPA)
34
3.2- Technique
d'estimation et résultats
35
3.2.1- Techniques
d'estimation
35
3.2.1.1- Ordre
d'intégration : les tests de stationnarité
individuelle
35
3.2.1.2- Analyse
empirique
35
3.2.2-
Résultats d'estimation
36
3.3-
Interprétations des résultats
37
3.3.1-
Déterminants de la hausse des prix alimentaires et leur
impact sur la consommation des ménages
37
3.3.2- Cas
particuliers de quelques principales denrées alimentaires
41
CONCLUSION
43
ANNEXES
a
A1- Technique
d'interpolation des séries de Goldstein et Khan
a
A2- Formulation des
relations de Hicks - Shephard
b
A3-
Stationnarité des séries
c
A4- Estimations et
tests de diagnostic
c
BIBLIOGRAPHIE
e
TABLES DES MATIERES
g
|