2. Problématique
Le paysage socio-économique congolais est
caractérisé par une prédominance des activités
informelles comme corollaire à la grande masse de la population vivant
sous le seuil de pauvreté. Il affiche, de fait, un taux de bancarisation
faible.
Ces informations laissent entrevoir une demande potentielle
forte en services micro financiers. Pourtant les IMF congolaises peinent
à mobiliser les ressources financières nécessaires
à leur développement.
D'une part, il n y a pas engouement des investisseurs et
autres bailleurs internationaux pour le marché congolais. En
décembre 2008, 47 bailleurs de fonds et investisseurs avaient
engagé près de 2 milliards de dollars en faveur de l'Afrique
subsaharienne (soit 13 % du total des fonds engagés dans le monde au
titre de la microfinance) dont moins de 3% a été affecté
en RDC. (CGAP, 2009)
Par ailleurs, les institutions bancaires locales semblent
frileuses à l'idée de refinancer des institutions de
microfinance. Elles tendent, comme les VIM d'ailleurs, à se limiter aux
institutions dites du `'premiers tiers».
D'un autre point de vue, certaines institutions ont du mal
à mobiliser l'épargne. En effet, il peut s'agir de :
? Contraintes réglementaires : le statut pris ne permet
pas de collecter l'épargne (entreprise de microcrédit) ;
? De l'inadaptation des produits d'épargne aux besoins des
clients ;
? De l'inefficience de la structure de collecte : il revient
beaucoup trop cher de la collecter ;
? De l'appréhension à transformer une
épargne à vue en crédit ;
Par conséquent, l'objet de notre étude peut se muer
en cette question : comment peut-on améliorer la capacité
des ISFD congolaises à mobiliser des ressources financières
?
Pour mieux appréhender cette question centrale, on peut la
segmenter en ces trois questions spécifiques :
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
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· Quels sont les mécanismes de refinancement
existant de par le monde?
· Quel est le rapport entre les besoins en financement
des institutions du système financier décentralisé
congolaises et l'offre de financement local existant ?
· Comment peut-on améliorer ces mécanismes
?
3. Hypothèses
Afin d'apporter des éléments de réponses
à nos différentes interrogations, nous partons des
hypothèses suivantes :
· H1 : les mécanismes de refinancement peuvent
être analysés en tenant compte des sources de financement. On
parle de sources interne et externe dont on peut identifier les principaux
éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds
propres.
· H2 : L'épargne et l'offre de refinancement sont
potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des
ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs
ambitions notamment suite à la méfiance de la population envers
le système financier en général, couplé à
l'existence d'un seul VIM au niveau national ;
· H3 : Des mesures d'optimisation de la collecte
d'épargne doivent être prise afin d'améliorer sa
mobilisation à l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de
la gestion de l'épargne, l'élaboration de produits
réellement adaptés aux besoins de la cible et le renforcement de
la confiance des clients dans l'institution ; mais aussi la création
d'un marché financier embryonnaire dédié à la
microfinance peut booster la mobilisation des ressources financières et
la titrisation peut s'avérer un mécanisme de refinancement viable
dans le contexte congolais sous certaines conditions.
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