Conclusion partielle
L'objet de ce premier chapitre était d'identifier les
principaux mécanismes de refinancement existant d'un point de vue
théorique et pratique. Nous avons tenu compte de la classification de
Jansson par source de financement à savoir :
dépôt, dettes et fonds propres.
De la sorte, nous sommes partis du mécanisme de
l'autofinancement pour chuter par celui de la titrisation dont l'application en
est encore à ses balbutiements dans l'industrie de la microfinance. Nous
avons pu confirmer première hypothèse selon laquelle «
Les mécanismes de refinancement peuvent être
analysés en tenant compte des sources de financement. On parle de
sources interne et externe dont on peut identifier les principaux
éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds
propres. »
Nous avons examiné in fine l'étude menée
sur le projet Microfis, une opération de titrisation d'une IMF
cambodgienne qui a échoué et en avons dégagé les
suggestions principales destiner à aplanir la voie de futures
titrisations dans le secteur de la microfinance.
En ce qui concerne l'épargne, la littérature a
fait état de l'importance pour les clients d'avoir confiance dans le
dépositaire et en sa capacité à sécuriser son
épargne. Elle a également fait état d'un ensemble de
facteurs clé de succès tels que la liquidité des comptes
épargnent et de faibles coûts de transaction pour les clients,
couplé à une gamme diversifiée de produits
d'épargne. Ces éléments sont de nature à confirmer
une partie de notre troisième hypothèse à savoir
«Des mesures d'optimisation de la collecte d'épargne
doivent être prise afin d'améliorer sa mobilisation à
l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de la gestion de
l'épargne, l'élaboration de produits réellement
adaptés aux besoins de la cible et le renforcement de la confiance des
clients dans l'institution »
Il importe désormais d'analyser si la collecte de
l'épargne et l'offre de refinancement sont en mesure de couvrir les
besoins des ISFD en RD Congo.
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Chapitre 2 : Analyse factuelle de l'offre et la demande
de refinancement des ISFD en RDC
L'objet de ce chapitre est l'analyse des
mécanismes actuels de refinancement en RDC. Il cherche en mettre en
exergue les forces et limites de cette offre de refinancement afin de la
confronter à la demande constituée par les besoins des
ISFD.
A cet effet, nous partons du dépouillement des
informations recueillies sur l'offre de refinancement (1), puis nous
examinerons les besoins en refinancement des ISFD de notre échantillon
(2) pour chuter sur la confrontation de l'offre et de la demande en vue de
tirer les recommandations y afférentes.
2.1. Aperçu du secteur de la microfinance en
RDC
L'encadré suivant issu du rapport des experts du
FMI fournit des informations précieuse et Encadré 3
Aperçu du secteur congolais de la microfinance
concise sur l'état de la microfinance en
RDC.
Encadré 3
Le secteur de la microfinance a progressé
rapidement depuis 2011 mais il reste sous-développé. À fin
septembre 2013, le bilan du secteur de la microfinance était proche de
222 millions de dollars EU pour plus d'un million de comptes ouverts,
répartis à 60 % dans les coopératives d'épargne et
de crédit et à 40 % pour les IMF. La plupart des
opérations primaires des coopératives d'épargne et de
crédit (COOPEC) et des IMF se concentre dans la partie orientale du
pays. Elles suivent la réglementation de la BCC, les agréments
étant accordés par la BCC et les normes réglementaires et
prudentielles étant également fixées par la banque
centrale.
Le modèle économique du secteur de la
microfinance se concentre grandement sur les services d'épargne et de
crédit. Entre fin juin 2009 et juin 2013, les dépôts et les
prêts ont plus que doublé (pour atteindre 144 millions de dollars
EU pour les dépôts et 113 millions de dollars EU pour les
prêts), une tendance semblable à celle des banques. Les
dépôts et les prêts sont surtout libellés en dollars
EU et l'activité reste fortement concentrée : les deux
institutions de microfinance spécialisées dans le crédit
aux micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent 51 % des
dépôts et 42 % du crédit de tout le secteur de la
microfinance.
Le secteur de la microfinance a beaucoup de potentiel
pour soutenir l'inclusion financière, mais sa performance est
insuffisante. La rentabilité du secteur est très faible et
seulement deux institutions, qui représentent 3 % des actifs, sont
opérationnellement autosuffisantes à la fin juin 2013. Les
institutions dont les bénéfices ou les fonds propres sont
négatifs représentent respectivement 18 % et 9 % des actifs du
secteur. Les difficultés opérationnelles et financières
qui touchent certaines COOPEC sont liées à de graves lacunes en
matière de gouvernance, de gestion financière et d'audit interne.
En outre, à la fin mars 2013, 37 institutions, majoritairement
inactives, ont été placées sous statut de liquidation
involontaire (34 COOPEC et 3 IMF) et, à la fin août 2013, 63
agréments avaient été retirés. À la fin
décembre 2013, huit des 23 IMF ont connu des difficultés pour
porter leurs fonds propres au niveau des obligations minimales. L'analyse du
secteur indique qu'une consolidation et un renforcement du contrôle sont
nécessaires. En outre, le fonds national de la microfinance, une
initiative de l'État visant à intégrer la population
vulnérable dans le secteur financier et dotée d'un budget de 2,5
millions de dollars EU, n'a pas encore démarré son
activité.
Source : FMI, Octobre 2014
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
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