Université Catholique d'Afrique
Centrale
Institut Catholique de Yaoundé
Faculté des Sciences Sociales et de
Gestion
Coopération internationale et appropriation
par les Organisations de la Société Civile (OSC) des
mécanismes de concertation avec l'Etat au Cameroun : cas du Programme
d'Appui à la Structuration de la Société civile (PASOC)
dans la ville de Yaoundé.
Mémoire en vue de l'obtention du master II en
Gouvernance et Action
Publique
Présenté Par :
M.ENAMA AYISSI Théodore Licencié
en Philosophie de l'Education
Sous l'encadrement de :
Dr. Chantal BELOMO ESSONO Chargé de Cours
à l'UCAC
Année académique
2012-2013
Sommaire
SIGLES ET ABREVIATIONS 4
DEDICACE 6
REMERCIEMENTS 7
RESUME 9
ABSTRACT 10
INTRODUCTION GENERALE 11
I. CONTEXTE DE L'ETUDE 13
II. Delimitation du sujet 14
III. Définition des concepts 16
IV. INTERET DU SUJET 23
IV. Revue de littérature 24
V. Problématique 28
VI. Hypothèses 29
VII. Cadre méthodologique 30
VIII. Explication du plan 33
CHAPITRE I : REVUE SUR L'ETAT DES LIEUX DES MECANISMES
DE
CONCERTATION ENTRE OSC ET POUVOIRS PUBLICS Erreur
! Signet non défini.
I. FONDEMENTS DES MECANISMES DE CONCERTATION ENTRE LA SOCIETE
CIVILE ET LES POUVOIRS PUBLICS 37
II. ENJEUX D'INCERTITUDE LIES A LA DIFFICILE APPROPRIATION
DES MECANISMES DE CONCERTATION PAR LA SOCIETE CIVILE AVEC LES
POUVOIRS PUBLICS 45
CHAPITRE II : LE PASOC, UNE REPONSE POUR L'APPROPRIATION
PAR LES
OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION AVEC
L'ETATErreur ! Signet non défini.
I. LE DISPOSITIF CONCEPTUEL DU PASOC 50
II. LES OUTILS DE MISE EN OEUVRE DU PASOC 54
CHAPITRE III : LES FAIBLESSES DANS L'APPROPRIATION
EFFECTIVE PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION AVEC LETAT DANS LA
VILLE DE YAOUNDE Erreur ! Signet non
défini.
I. LES FAIBLESSES STRUCTURELLES ET ORGANISATIONNELLES
63
II. LES FAIBLESSES TECHNIQUES ET OPERATIONNELLES 66
CHAPITRE IV : POUR UNE MISE EN OEUVRE EFFECTIVE DES
STRATEGIES D'APPROPRIATION PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION
AVEC L'ETAT DANS LA VILLE DE YAOUNDE
70
I. AMENAGEMENTS ORGANISATIONNELS 70
2
II. AMENAGEMENTS TECHNIQUES DES ACTEURS 73
CONCLUSION GENERALE 74
BIBLIOGRAPHIE 74
ANNEXES 74
3
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACDIC : Association Citoyenne de
Défense des Intérêts Collectifs
ADEM : Appui au Développement et aux
marginalisés
ANE: Acteur Non Etatique
AP : Appel à Proposition
APE : Accords de Partenariat Economique
BM: Banque Mondiale
CAON: Cellule d'Appui à l'Ordonnateur
National
CE : Commission Européenne
CF : Convention de Financement
CGR : Comité de Gestion des
Ressources
CNC: Comité National de
Concertation
CP : Comité de Pilotage
DCTD: Direction des Collectivités
Territoriales Décentralisées
Dr : Docteur
DSCE: Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi
DSRP: Document de Stratégie pour la
Réduction de la Pauvreté
ECOSOCC : Conseil Economique, Social et
Culturel
FED: Fond Européen de
Développement
FMI: Fond Monétaire International
GAP: Gouvernance et Action Publique
GIC: Groupement d'Intérêt
Communautaire
INS : Institut National de la Statistique
ITIGE : Initiatives sur la Transparence des
Industries Extractives
MINATD: Ministère de l'Administration
Territoriale et de la Décentralisation
4
MINEPAT: Ministère de l'Economie, de
la Planification et de l'Aménagement du Territoire
N°: Numéro
ON : Ordonnateur National
ONG: Organisation Non Gouvernementale
OR : Organisation Relais
OSC: Organisation de la Société
Civile
PACDDU: Programme d'Appui aux
Capacités Décentralisées et Développement Urbain
PADL: Programme d'Appui au
Développement Local
PAS: Programme d'Ajustement Structurel
PASC : Programme d'Appui à la
Société Civile
PASOC : Programme d'Appui à la
Structuration de la Société Civile
PCPAC : Programme de Concertation Pluri
acteurs du Cameroun
PIP : Plan d'Information du Public
PNDP : Programme National de
Développement Participatif
PNG: Programme National de Gouvernance
PPTE: Pays Pauvre et Très
Endetté
Pr. : Professeur
RN : Réseau National
UA : Union Africaine
UCAC : Université Catholique d'Afrique
Centrale
UE: Union Européenne
UGP : Unité de Gestion du Projet
5
DEDICACE
Au moment où nous rédigeons ce mémoire,
nous pensons à un être qui nous est très cher et qui a
travaillé de ses mains afin de faire de nous ce que nous sommes et que
nous serons.
Nous dédions ce travail à la mémoire de
notre feu Papa ENAMA Damien. Cher Papa, toi qui est tombé assez
tôt sans véritablement goûter nos fruits, que ce travail
soit le souvenir de ton passage dans ce monde.
6
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s'adressent du plus profond du coeur à
:
· Dr. Chantal BELOMO ESSONO, directrice de ce
mémoire, pour la patience, la tolérance et la profondeur des
observations dont elle a fait montre dans la rédaction de ce
mémoire ;
· Au doctorant ENAMA Damien, enseignant assistant
à l'UCAC, pour ses orientations et ses lectures lors de la
rédaction de ce mémoire ;
· A l'Abbé Jean-Bertrand SALLA, Doyen de la
faculté de théologie à l'UCAC, pour ses divers apports
durant toute notre formation ;
· A l'UE, plus précisément à la
CAON, nous pensons à M. NGUEFACK Maurice, chargé de Programme
Société Civile, pour son soutien technique et financier, ainsi
qu'au PASC où nous remercions M. NDIKAM Emmanuel ;
· Tous les enseignants du MGAP pour leur
dévouement ;
· Tous nos camarades de promotion pour la
solidarité ;
· Enfin, à tous ceux qui, de près ou de
loin, par leurs soutiens multiformes auront contribué à la
réalisation de ce travail.
7
LISTE DES ANNEXES
Annexe n°1 : répartition de
l'échantillon selon la qualité et le nombre des
enquêtés Annexe n°2 : Guides d'entretien
Annexe n°3 : Convention de financement entre
la Commission européenne et la République du Cameroun
Annexe n°4 : Tableau du budget
détaillé du PASOC
8
RESUME
Le Cameroun a intégré dans son corpus juridique
et législatif des dispositions visant au remodelage de son paysage
politique. C'est ainsi que depuis l'apparition du concept de la bonne
gouvernance, la liste des acteurs devant participer à la fabrique des
politiques publiques s'est élargie. Ainsi, dans l'optimisation de cette
détermination, le PASOC est l'un des programmes qui s'inscrivent dans le
cadre de la coopération entre l'Union Européenne et la
République du Cameroun. Ledit programme qui a réalisé sur
le terrain la quasi-totalité de ses activités, vise à
appuyer les initiatives entreprises par le Cameroun afin de faciliter la
participation effective des OSC dans la gestion des affaires publiques.
L'effectivité de cette politique reste, dans le cas de la ville de
Yaoundé, une initiative perfectible. Cet état de chose s'explique
par les pesanteurs d'ordre politique, économique, social et culturel,
qui particularisent le milieu dans lequel ces OSC évoluent.
La difficile appropriation, par ces OSC, des mécanismes
de concertation avec les pouvoirs publics est la résultante de plusieurs
réalités qui annihilent la pertinence des actions du PASOC. Il
s'agit en l'occurrence: de la non prise en compte de la socio
spécificité des OSC ; ensuite, des caractères
centralisés des interventions de l'Etat et de l'UGP sur le
fonctionnement du Programme ; de l'absence d'une communication fluide entre les
points focaux du Programme et ses organes relais ; d'une approche
managériale essentiellement néo patrimoniale au sein des OSC ;
l'absence remarquable d'un comité d'éveil post programme et, de
l'opportunisme de plusieurs OSC.
Au regard de cette situation certainement favorisée par
la stratégie adoptée par le programme, la présente
étude s'attèle à analyser les raisons qui sous-tendent cet
état de chose et propose des pistes de solutions susceptibles de
favoriser la pleine appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation avec l'Etat.
Mots clés : Appropriation,
Coopération internationale, Mécanisme de concertation, Politiques
publiques, Programme, Union Européenne, Société civile,
Etat.
9
ABSTRACT
PASOC is one of those programs which are embodied into the
cooperation between the European Union and the Republic of Cameroon. Its
objective is to sustain the initiatives built by the Cameroon's Republic in
other to facilitate the real participation of the SCO into the management of
public affairs. The implementation of this objective, in the town of
Yaoundé remains an updating project. This situation is the result of
some political, economic, social, and cultural difficulties faced by the SCOs
in the environment where they evolve. Difficult appropriation by the CSO
consultation mechanisms is the result of three realities that annihilate the
relevance of actions PASOC. It is in this case: the failure to take into
account the specificities of socio CSO then, the centralized nature of state
intervention in the operation of the program and at the end, the lack of
communication fluid between the focal points of the program and its relay
organs. The mobilization of two analysis grids namely: Olivier interactionism
of SARDAN and strategic analysis of Crozier and Friedberg , allow to dissect
carefully , the field in which unfolds the plurality of actors involved in this
process triggered by PASOC since 2007,date of its implementation.
Keywords: Ownership, International
Cooperation, coordination mechanism, Public Policy Program, European Union,
Civil Society
10
INTRODUCTION GENERALE
11
Tout au long de la période ayant suivi
l'indépendance du Cameroun en 1960, l'Etat a été le moteur
du développement économique et social du pays, régulant,
réglementant et ordonnant tous les domaines de la sphère publique
et sociale. Au milieu des années 1980, sous l'effet de la crise
économique, le rôle social de l'Etat et ses missions ont
diminué sous le coup des programmes d'ajustement structurels (PAS). Ces
programmes à l'instar de plusieurs autres politiques, ont
été conçus de façon binaire par les institutions
internationales et les pouvoirs publics camerounais. Mais au lieu de susciter
la croissance escomptée et l'amélioration des conditions de vie
des populations, les PAS engendrèrent l'effet contraire et
contribuèrent plutôt à aggraver l'exclusion sociale et la
pauvreté des couches sociales défavorisées.
Désormais convaincu de son incapacité à
intégrer dans sa politique sociale la forte croissance des demandes de
la mondialisation, le Cameroun semble être résolument
engagé dans un processus de développement participatif, avec la
mise en place de plusieurs dispositifs de concertation dans la gestion des
affaires publiques. On note entre autres, un cadre juridique en pleine mutation
depuis le 19 décembre 1990, l'approbation le 29 juin 2000, du Programme
National de Gouvernance (PNG), révisé pour la période de
2005-2010 avec pour principal objectif de consolider les relations de
partenariats entre le secteur public, le secteur privé, les citoyens et
la société civile. A celui-ci s'ajoute plusieurs documents de
stratégies ainsi qu'une multitude d'Accords Internationaux sur le sujet.
Ainsi, à l'instar de plusieurs pays coopérant avec l'Union
Européenne (UE), le Cameroun a bénéficié des
financements de l'IXème Fonds Européen de Développement
(FED), notamment avec la mise sur pied du Programme d'Appui à la
Structuration de la société Civile au Cameroun (PASOC).
Signé en effet le 20 février et le 29 mars 2007 entre la
République du Cameroun et la Commission Européenne, le PASOC se
présente comme un outil supplémentaire en matière de
gouvernance sur la pertinence des politiques publiques.
12
I. CONTEXTE DE L'ETUDE
Avec un contexte économique largement influencé
par la propagation de la crise financière de 2008, le Cameroun comme
beaucoup d'autres pays traverse une récession orchestrée par le
ralentissement de la croissance mondiale, les exportations dans les secteurs du
bois, de l'aluminium et du coton1. Cette situation confronte le pays
à diverses difficultés liées à son
incapacité à trouver tout seul, des solutions palpables au
chômage, à l'insécurité, ou à un
système éducatif moins financé et inadéquat aux
besoins exprimés par le pays pour son développement.
En effet, selon une étude menée par la Banque
Mondiale (BM), la proportion de la population vivant en dessous du seuil de
pauvreté se stabilise autour de 40% depuis 2001. S'agissant des prix, le
taux d'inflation a connu une forte progression en 2008 pour se situer à
5,3% contre 2% en 2005 du fait de l'augmentation des prix des produits
alimentaires et des services de transport, en liaison avec la hausse du prix du
carburant à la pompe. Dans ce contexte, le seul apport de l'Etat
génère un ensemble de conséquences négatives sur le
succès des initiatives gouvernementales relatives à une
incohérence entre ses stratégies et les attentes des
populations.
Pourtant, la redéfinition de l'espace politique dans
plusieurs pays d'Afrique subsahariennes, suite aux conséquences
engendrées par les crises économiques au tournant des
années 1980 et 1990, n'épargne pas le Cameroun. Il s'agit d'un
nouvel acquis managérial qui s'articule sur la fin d'un processus
décisionnel unique, c'est-à-dire orchestré par le pouvoir
central de l'Etat pour l'introduction d'un modèle démocratique
étoffé par les ingrédients de gouvernance. A cet effet,
l'Etat participe au même titre que la base et d'autres acteurs dans la
dynamique managériale des affaires publiques. En effet,
l'évidence est manifeste sur les échecs successifs de relances
que ce pays expérimente, à l'instar d'autres Etats du continent,
contraignent ainsi ce dernier de manière impérative à se
rapprocher des populations à la base2. Et de ce point de vue,
la société civile semble disposer d'un peu plus d'atouts que tout
autre acteur dans le succès véritable de cette initiative.
1 Etude réalisée par l'Institut National
de la Statistique (INS) sur Perception de la gouvernance et de
l'intégrité au Cameroun, Une étude quantitative
basée sur des résultats d'enquêtes statistiques
auprès des ménages, Mai 2011, p.44.
2 ABE Claude, « Transformations de l'Etat et
construction collective de l'action publique : la société civile
camerounaise a-t-elle -une réelle autonomie » in Séminaire
PTF sur les acquis de la société camerounaise, Yaoundé
27-28 Mai 2010, p.35.
13
Conscient de cet enjeu, un cadre réglementaire a
été arrêté depuis les réformes structurelles
entamées par le Cameroun au tournant des années 1990, notamment
les lois N°90/053 du 19 décembre sur les associations et
N°99/014 du 22 décembre 1999 sur les ONG. On note aussi le
Décret N°2001/150/PM du 03 mai 20013. Cette approche
étant facilitée par la mise sur pied d'un Programme National de
Gouvernance, élaboré le 29 juin 2000 et révisé pour
la période 2005-2010, favorise les initiatives de la
société civile à collaborer avec les pouvoirs publics.
A ce cadre réglementaire interne, s'ajoute un
éventail d'accords internationaux et régionaux, dont les accords
signés à Cotonou au Bénin le 20 juin 2000 et
modifiés une première fois à Luxembourg le 23 juin 2005.
Ces accords sont un fruit de partenariat entre les membres du groupe des Etats
d'Afrique, de Caraïbes et du Pacifique d'une part, et la Communauté
européenne et ses Etats membres, d'autres parts.
Lesdits accords ratifiés par le Cameroun, font de la
société civile un outil indispensable dans la mise en
exécution de la bonne gouvernance, tout en visant «
l'amélioration du cadre institutionnel nécessaire à la
cohésion sociale, à la démocratie, à
l'économie de marché et l'émergence d'une
société civile active et organisée 4».
Toutefois, la cartographie de la société civile
camerounaise révèle de manière globale une
diversité tant géographique, historique, culturelle,
thématique qu'institutionnelle, reflétant le contexte d'une
société civile spécifique selon les régions car, le
territoire étant divisé en 10 régions. Le principal impact
qui en découle est celui lié au niveau de la structuration de la
société civile.
Ainsi, Cette prolifération des organisations de la
société civile n'est pas de nature à favoriser une
idéologie véritable de contrepouvoir dans l'optique de mener des
actions effectives, afin de réformer les modalités
managériales des politiques publiques. C'est dans ce contexte qu'est
né le PASOC dans le sillage de favoriser une structuration meilleure des
organisations de la société civile afin que les ANE puissent
pleinement jouer leurs rôles d'intermédiations entre les
populations et les pouvoirs publics.
II. DELIMITATION DU SUJET
3 Décret portant organisation et fonctionnement
de la commission d'agrément des ONG.
4 Cf. Art.1, al.4.
14
Afin de mieux cerner les contours de notre étude, il
nous semble important de présenter ses délimitations sur le plan
spatial, temporaire et matériel.
1. Délimitation spatiale
Notre recherche a pour champ spatial d'étude le
Cameroun de manière générale et spécifiquement la
ville de Yaoundé dans la région du centre. Les raisons de ce
choix sont conformes au fait que le PASOC est un programme qui s'inscrit en
droite ligne aux aspirations d'un recouvrement national sur les OSC. Dans la
même logique, la déconcentration du programme s'est-elle
effectuée dans toutes les régions du pays par le biais des
organisations relais. Yaoundé étant incorporé d'une part
parmi les régions ayant bénéficié du programme,
constitue une réponse aux objectifs de cette étude en ce sens que
cette ville de par son caractère cosmopolite, reflète d'une
manière ou d'une autre les réalités organisationnelles et
fonctionnelles des OSC de l'ensemble du pays. Etant par ailleurs le
siège des institutions du pays, Yaoundé regorge en son sein les
services centraux du PASOC.
2. Délimitation temporelle
Cette étude porte sur la période allant de 2007
à 2013, soit une durée de 06 ans. En effet, bien que le Programme
d'Appui à la Structuration de la Société Civile (PASOC) a
été mis en oeuvre en 2007 et s'est achevé en 2011, nous
étendons notre recherche en 2013 afin de comprendre deux années
après, les raisons ayant conduit au faible degré d'appropriation
par les organisations de la société civile des stratégies
déployées par le programme dans le but de faciliter les approches
concertées entre OSC et les pouvoirs publics dans la mise en oeuvre des
programmes de développement socioéconomique. Par ailleurs, cet
espace temporel permet d'apprécier la matérialisation de l'Accord
de Cotonou au niveau des OSC au Cameroun.
3. Délimitation matérielle
Cette étude est menée dans le cadre de deux
disciplines scientifiques, notamment la socio-anthropologie du
développement et la science politique. La socio-anthropologie permet de
comprendre
les processus et phénomènes sociaux
associés à ce qu'on appelle en référence aux pays
du Sud développement, politique de développement,
opération de développement, dispositif de développement,
projet de
15
développement constituent un domaine de recherche
à part entière pour
l'anthropologie et la sociologie 5.
Cette discipline nous permettra d'une part d'analyser les
interactions entre les promoteurs et les bénéficiaires du PASOC
et d'autre part, de décrypter les stratégies que les uns et les
autres déploient dans leur marge de manoeuvre.
Quant à la science politique, elle permet
d'étudier les phénomènes politiques. Elle consiste
à étudier les relations de pouvoir entre l'Etat et la
société, comprise comme raison d'être et champ
d'implémentation de ce pouvoir politique. En effet, la réflexion
sur le problème politique remonte à l'antiquité avec des
philosophes tels, Platon, Aristote ou des historiens tels Thucydide qui
commencèrent à théoriser les affaires de la cité,
et par extension, ce qui se rapporte à la science du gouvernement. La
science politique moderne est une discipline récente, dont certains
datent l'émergence au XVIe siècle avec Nicolas MACHIAVEL. Dans
une société caractérisée par de nombreuses
mutations, la science politique, à l'image des autres sciences sociales
s'adapte dans le temps afin de mieux penser l'organisation des
sociétés et des gouvernements. C'est ainsi que cette approche
sera davantage étoffer par la sociologie de l'action publique, notamment
au sens que lui donne Jean Pierre Gaudin6. En
effet, le PASOC étant une initiative d'appui à la structuration
de la société civile au Cameroun, comme telle, il s'agit d'une
action publique mettant en exergue toutes les composantes de l'action
collective/publique à savoir, l'Etat, les partenaires privés au
développement, notamment l'UE et la société civile. Il
s'agira alors de se rendre compte de manière précise, du contexte
de mise en oeuvre, tout en développant son processus mais aussi, en
ayant un regard sur les conséquences qui en découlent. Mais au
préalable, il convient d'expliciter les concepts que nous avons
mobilisés pour cette étude.
III. DEFINITION DES CONCEPTS
Notre thème de recherche regorge des concepts et
notions qu'il convient d'expliquer afin d'établir une frontière
entre leur usage ordinaire et la connotation que nous leur donneront dans la
rédaction de ce travail. C'est ainsi que de manière
précise, nous avons retenus les concepts suivants : coopération
internationale, appropriation, société civile, Etat,
mécanismes de concertation.
5 Jean-Pierre Olivier DE SARDAN, Anthropologie et
développement : essai en socio-anthropologie du changement social,
Paris, APAD-KARTHALA, 1995, p. 5.
6 GAUDIN Jean Pierre, L'action publique :
sociologie et politique, Paris, Presses de Sciences Po/Dalloz, 2004, p.
34.
16
a- Coopération internationale
La notion de coopération internationale s'est
constituée de manière historique sur une approche d'accords de
coopération entre Nations. Déclinée dans quatre principaux
champs que sont la coopération militaire, la coopération
économique, la coopération au développement et la
coopération scientifique, universitaire et culturelle, la
coopération internationale a connu une expansion concrète au
lendemain de la deuxième guerre mondiale. Il s'est agi d'une part des
plans d'assistance de la reconstruction des Etats en Europe occidentale dans le
cadre du plan Marshall et d'autre part des plans d'assistance mutuelle des pays
socialistes de l'Europe de l'Est dans le cadre de la solidarité des
Etats et plus tard les plans d'assistance technique aux Etats
indépendants soit par les anciennes puissances coloniales soit, par les
nouveaux Etats en développement.
Ainsi, selon FAVREAU, LAROSE et FALL7, la
coopération internationale peut être dans une portée
structurante s'actualisant dans l'envoi de coopérants qui partagent
leurs expertises professionnelles et leurs compétences sociales et qui,
à leur retour, font le point entre les organisations du Sud et du Nord.
Ce modèle, même s'il peut parfois devenir « un
complément dans le développement du Sud 8», reste
ancré dans une logique de développement à plus ou moins
à long terme puisqu'il n'est pas commandé par l'urgence comme une
aide humanitaire.
Jean-Jacques GABAS quant à lui définit la
coopération internationale comme une construction du lien entre les
acteurs impliqués ainsi que le partage des ressources et l'idée
de faire ensemble ce partage. Il s'agit plutôt de percevoir la
coopération internationale comme un dispositif qui vise à «
créer une dépendance réciproque », une
dépendance qui permettrait aux individus autant qu'aux Etats de mieux
vivre ensemble en instaurant un dialogue et une négociation du partage
des ressources. D'où la formulation suivante,
La coopération internationale est un acte
réalisé en commun par deux ou plusieurs personnes ou
institutions. Les acteurs se fixent ensemble un même objectif qu'ils
envisagent d'atteindre en combinant leurs ressources selon certaines
règles. Une coopération signifie donc qu'il y a un diagnostic
partagé sur une difficulté et implique qu'une action commune est
plus avantageuse qu'une
7 LEMESLE R. (Sous la dir de) Les enjeux d'une
coopération réussie, Paris, L'harmattan, 1992, p.78.
8 AMIN S., La faillite du développement en
Afrique et dans le Tiers-Monde, Paris, L'Harmattan, 1989, p. 51.
17
action entamée par un seul des acteurs ; le
résultat se veut être à
somme positive9.
Dans un sens plus critique, Charly Gabriel MBOCK estime que le
vécu de la coopération internationale, surtout en territoire
africain reflète un manque de fondements éthiques. Or, celle-ci
est sensée être une
manière d'être et d'agir ensemble qui
concourt à l'épanouissement des individus et à la
solidarité collective. Elle
suscite et requiert : le respect de la personne humaine
(parité), la responsabilité individuelle et collective
(interdépendance),
l'entraide dans un but commun (solidarité), avec
une finalité de
justice sociale. Elle suppose une meilleure écoute
et une véritable communication entre les
personnes10.
Dans le cadre de ce travail, nous allons définir la
coopération internationale sous l'angle de sa dimension de
développement. Ainsi, elle désigne l'ensemble de
mécanismes mis sur pied par l'UE via le PASOC afin d'appuyer les
renforcements des OSC camerounaise sur le plan financier, mais aussi
économique et technique, afin que celles-ci puissent s'approprier des
outils susceptibles de favoriser de manière effective leur pleine
participation dans la formulation et la mise en oeuvre du développement
économique et social.
b- Appropriation
Etymologiquement le terme d'appropriation vient du latin
appropriare qui signifie rendre propre à une destination,
adapter, conformer. Ainsi, l'action de s'approprier désigne
l'idée de s'attribuer, de se donner la propriété de
quelque chose. C'est ainsi qu'en sa qualité de psycho-sociologue, Perla
Serfaty-Garzon défini le concept d'appropriation de manière
proche à son étymologie, en terme d' « adaptation de quelque
chose à un usage défini ou à une destination
précise11». Pris ainsi, elle inscrit le concept
d'appropriation dans une tradition sociologique qui l'éloigne du champ
de « prise de possession » et d'exclusivité ». Toutefois,
elle fait de l'appropriation un concept analogue aux notions de «
possession » et de « propriété » dans un sens
à la fois juridique, moral, psychologique et affectif.
De manière originaire, l'usage sociologique du concept
d'appropriation viendrait de Karl Marx qui l'inscrit dans sa conception du
travail comme une « impulsion motrice et
9 GABAS J.J., « La politique française de
coopération au développement » in
Esprit-n°263, Juin 2000, p. 34.
10 MBOCK Charly Gabriel, Grands enjeux
internationaux, Yaoundé, Cours MGAPI, UCAC, 2O12.
11 SERFATY-GARZON Perla, Enfin chez soi ?
Récits féminins de vie et de migration, Montréal,
Bayard Canada, 2006, 188 p.
18
primordiale12 ». Il s'agit là, de
présenter l'appropriation en rapport aux objets produits par l'individu
comme une « intériorisation des savoirs et des savoirs
faire13 ». Dans cette perspective, l'appropriation est en
rapport avec « l'action sur le monde, au travail, à la praxis
», mais également à l'accomplissement individuel et non
comme une démarche collective.
PELCHART et Hélène LEFEBVRE y intègrent
au concept d'appropriation la dimension collective et la définie comme
« un processus par lequel les hommes dépassent ce qu'ils ont
extériorisés grâce à un effet d'objectivation pour
s'engendrer eux-mêmes à travers la maîtrise et
l'évolution des savoirs14 ».
Ainsi, parler d'appropriation de la décentralisation
par les communes et la société civile, consisterait à
« un processus par lequel un individu, un groupe ou une communauté
arrive à exercer un certain contrôle sur ses conditions de
vie15 ».
Conscient de l'enjeu selon lequel l'appropriation n'est
possible qu'en relation à quelque chose qui peut être
attribuée et qui, en tant que tel, peut à la fois servir de
support à l'intervention, à une possession et être
cernée, nous comptons dans le cadre de cette recherche, définir
le concept d'appropriation comme la capacité des acteurs de la
société civile à cerner, à posséder des
connaissances sur les stratégies qui leur ont été
données par le PASOC afin d'y pratiquer, par le biais d'une
participation effective ; c'est-à-dire se voulant concertée avec
les pouvoirs publics dans l'élaboration et la mise en oeuvre d'un
développement devant satisfaire de manière prioritaire les
attentes des populations sur le plan social et économique.
c- Société civile
Les études relatives à la compréhension
du concept de société civile nous permettent de comprendre qu'il
s'agit d'une notion submergée de conceptions, du moins à en
croire ses multiples appréhensions dans le temps. Ainsi, sans vouloir
faire une étude foncièrement historique à son
émergence, relevons au moins que cette notion a été
développée dès le départ
12 ARTOUS Antoine & SITEL Francis, Les
cahiers de critique communiste : Marx et l'appropriation sociale, Editions
Syllepse-69 rue des Rigoles-75020, Paris, 2003, p .45.
13 Ibid.,p. 43.
14 PELCHAT D. & LEFEBVRE H., Appropriation des
savoirs parentaux dans la continuité des services pour les familles
ayant un enfant atteint d'une déficience motrice cérébrale
in Education et Francophonie, 2003.
15 DEMANOU Robert, Appropriation par la commune et
la société civile de la décentralisation au Cameroun :
L'expérience du PACDDU dans la ville de Foumban, Région de
l'Ouest, Mémoire Master Gouvernance et Action publique,
Yaoundé, UCAC, 2012, p.7.
19
dans le cadre de la philosophie occidentale par ARISTOTE dans
le but de désigner un espace public bien organisé politiquement
et dont la vocation est d'exclure en son sein les femmes et les esclaves. Dans
cet ordre, on ne faisait aucune distinction entre l'Etat et la
société civile.
Progressivement dans les temps modernes, le philosophe
HEGEL16 conçoit en premier une distinction nette entre la
société civile et l'Etat car, celle-ci est certes autonome
vis-à-vis de l'Etat mais n'est nullement au-dessus de lui, car «
C'est l'Etat qui donne son sens à la société civile
17». Cette approche Hégélienne des rapports entre
société civile et Etat vise à développer une
stratégie de poursuite d'intérêts égocentriques au
service de la classe bourgeoise. Cette appréhension des rapports entre
société civile et Etat n'est pas acceptée par KARL Marx
pour qui, « c'est la société à travers les luttes de
classes qui donne sens à l'Etat 18»
Par ailleurs, dans les mêmes époques, Antonio
GRAMSCI (1891-1937), tout en accordant une place importante à la
sphère politique, élargi considérablement la structuration
de la société civile, en y intégrant en son sein une
pluralité des associations, des églises, des syndicats, des
organisations culturelles et des partis politiques.
De manière spécifique en Afrique subsaharienne,
la notion de société civile intègre les débats
politiques à partir des années 1980-1990. On l'estime comme un
cadre pouvant jouer un rôle majeur dans le processus de
démocratisation19. Structurée comme substitut aux
pouvoirs publics dans bon nombre de secteurs de la société, la
société civile est pour Séverin Cécile ABEGA,
«une instance d'intermédiation entre la base et un
sommet20 », c'est-à-dire qu'elle est située entre
la population et l'Etat avec pour principal rôle de gérer des
projets de développements, assister des populations en détresse,
attirer l'attention par une action de communication sur certains faits,
conduire des revendications ou appuyer une action en justice auprès
d'une cour nationale ou internationale.
Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous voulons
appréhender la notion de société civile sous l'observation
des formes liées à la participation effective dans les programmes
et politiques de développement. Dans ce sens, la société
civile est une organisation non étatique,
16 HEGEL F., Principes de la philosophie du
droit, Paris, Gallimard, 1940.
17 MULLER Pierre, Les politiques publiques,
Paris, P.U.F, p.15.
18 Idem.
19 OWONA NGUINI Mathias Eric, « La
légitimité et la crédibilité des OSC dans le
nouveaux contexte camerounais issu de la tripartite » in La
société civile entre contenu et forme : 20 ans après la
tripartite, existe-t-il une société civile camerounaise ?
Yaoundé, mai 2010, p.17.
20 ABEGA Sévérin Cécile, Le
retour de la Société Civile en Afrique, Yaoundé,
Presse de l'UCAC, 2007, p.43.
20
à but non lucratif et bénévole qui est
créée par les individus dans la sphère sociale de la
société. Il s'agit des organisations qui sont un moyen pour des
citoyens d'exercer leurs droits en tant que sujet de droit et contribuant au
changement social et économique. La société civile est
dans cette logique, « un contre-pouvoir favorisant l'émergence des
conditions d'une action collective des citoyens au sein de la
société politique »21. Elle est le lieu des
différentes formes de mobilisation et d'organisation des acteurs qui
interviennent dans la sphère politique « sans avoir pour objectif
la conquête de l'appareil d'Etat »22. Ainsi, par la
concertation, la société civile se situe en un interlocuteur
stratégique de l'Etat.
d- Etat
Sans vouloir remonter de manière approfondie dans le
temps, c'est au cours des XVIIème XVIIIème siècles que
s'est forgée l'idée d'un contrat, émanant de la
volonté générale qui est conclu entre l'Etat et le peuple.
L'Etat est une notion difficile à appréhender car elle renvoie
à la fois à une abstraction et à une organisation. Il
s'agit d'une société politiquement organisée. En effet,
c'est bien l'Etat, par le biais des pouvoirs exécutifs,
législatifs et judiciaires, qui dicte les règles de comportement
et qui doit les faire respecter ; l'idée de l'Etat est par
conséquent liée à celle de droit. Il n'y a pas d'Etat sans
population car le pouvoir de donner des ordres s'exerce sur un groupe humain.
Corroborant cette assertion, Philippe ARDENT, y ajoute le principe de
territorialité à la notion d'Etat car, « la population est
établie sur un territoire, un espace, délimité par des
frontières mais, sans territoire, le pouvoir de l'Etat, ses
compétences, ne pourraient s'exerce23 ».
Du point de vue des caractéristiques proprement
juridiques, l'Etat est une organisation dotée de la personnalité
morale, c'est-à-dire « un groupement de personnes et de biens ayant
la personnalité juridique, et étant par conséquent,
titulaire de droits et d'obligations 24». C'est aussi une
collectivité organisée dont les règles déterminent
la relation et la distinction entre les gouvernants et les gouvernés. En
fin, l'Etat revêt deux aspects. Un aspect interne qui concerne le pouvoir
de l'Etat. Ainsi, « l'Etat peut s'organiser comme il l'entend, que sa
volonté prédomine sur celle des individus et des groupes et aussi
bien qu'il n'est lié par aucune règle, sa liberté est
totale... La souveraineté en ce sens est le pouvoir de poser des
21 DELHOUME C. (coord.), Contre-pouvoirs et
démocratisation : une étude comparative du rôle des
syndicats et des associations dans quatre pays (Algérie,
Bosnie-Herzégovine, Mexique, Roumanie), Paris, IEDES, 2002, 64p.
(disponible sur http ://
iedes.
univ-paris1.fr/CONTRE POUVOIRS%200206.doc.pdf).
22 PLANCHE Jeanne, Société civile,
un acteur historique de la gouvernance, Paris, Editions Charles
Léopold Mayer, 2007, p.24.
23 ARDENT Philippe, Institutions politiques et
droit constitutionnel, Paris, LGDJ, 14e édition, 2002,
p. 22.
24 GUILLIEN Raymond et VINCENT Jean, Lexique des
termes juridiques, Paris, Dalloz, 2001, p. 115.
21
règles. » L'Etat est indépendant, et c'est
l'aspect externe de sa souveraineté. Ici, il « n'est soumis
à l'égard des autres Etats à aucune obligation qu'il n'ait
librement souscrite : il est indépendant, mais il connait des rivaux, il
se heurte à la souveraineté des autres Etats qui sont ses
égaux 25».
Dans une assertion philosophique, la notion d'Etat peut se
définir comme « une société organisée, ayant
un gouvernement autonome, et jouant le rôle d'une personne morale
distincte à l'égard des autres sociétés analogues
avec lesquelles elle est en relation 26». Trois idées
fortes se dégagent de cette définition. L'Etat émane d'une
société, donc d'une communauté humaine qui a
exprimé la volonté et manifesté la capacité de se
rassembler pour vivre ensemble. C'est une première notion importante que
l'on retrouve dans l'ensemble des théories contractuelles de l'Etat.
Seconde idée forte, cette société organisée
possède un gouvernement au sens d'un régime politique. En fin,
l'Etat joue le rôle d'une personne morale c'est-à-dire que le
pouvoir de l'Etat s'exerce à travers une organisation.
e- Mécanisme de concertation
La notion de concertation a longtemps été un
outil managérial durant l'antiquité grecque, notamment avec
l'agora athénienne. Cette procédure de plus en plus
utilisée de nos jours, s'inscrit dans une tradition démocratique.
Ainsi, par le biais de l'action publique, concertation entre acteurs
définie une illustration de la transparence de l'action des
décideurs. Il s'agit, en effet, d'un dispositif voué à
adapter les politiques publiques aux attentes des
bénéficiaires.
Pour Pierre-Yves GUIHENEUF, la concertation est « un
processus de dialogue dont le but est de parvenir à des propositions
acceptées par toutes les parties impliquées 27».
Dans ce sens, la concertation consiste à rechercher un commun accord
entre les participants en vue d'une prise de décision ultérieure
ou même antérieure, et non pas seulement de constituer un espace
d'échanges des informations ou des arguments. Bien que ne donnant pas
une désignation précise des participants, cette
appréhension de la notion de concertation se distingue de celle de
débat. Abordant dans le même sens, Philippe BARRET28
restreint le concept de concertation à un processus juste
décisionnel. Le malaise apparent de cette définition est celui du
refus d'une insertion de la base dans la chaine du processus.
25 ARDENT Philippe, Op Cit., p.25.
26 LALANDE André, Vocabulaire technique et
critique de la philosophie, Paris, PUF, 1991, p.304.
27 GUIHENEUF Pierre-Yves, La formation au dialogue
territorial, Bruxelles, Ed. Educagri, 2006, p.181.
28 BARRET Philippe, Guide pratique du dialogue
territorial, Paris, Ed fondation de France, 2003, p.9.
22
Par ailleurs, MERMET Laurent allant certes dans le même
sens, souligne, qu'en plus d'être un processus décisionnel, la
concertation doit s'adapter aux besoins des acteurs en tentant d'ajuster les
intérêts de chacun, même si, poursuit-il, « la
décision reste au maître d'ouvrage ou l'Etat 29».
On comprend alors à la lumière de ces auteurs que parler de
concertation revient à construire des accords entre les participants ou
au moins de tenter d'harmoniser les différents points de vu afin de
bâtir un intérêt collectif.
Dans le cadre de ce travail, la notion de «
mécanisme de concertation » peut se définir en un ensemble
d'outils pouvant contribuer à la forge d'une société
civile structurée afin de participer par son expertise et son
savoir-faire, à une construction ante et postérieure des
stratégies de développement socioéconomique.
IV. INTERET DU SUJET
L'intérêt d'une recherche sur l'appropriation par
la société civile des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics, notamment dans la conception, le suivi-évaluation des
programmes de développement dans un pays comme le Cameroun, ne peut
être que multidimensionnel, compte tenu de la complexité et de
l'enjeu de la reconfiguration de l'espace politique en Afrique. C'est ainsi,
que de manière spécifique, nous portons le choix sur
l'intérêt scientifique et social.
1. Intérêt scientifique
Sur le plan scientifique, il existe une littérature
bien dense sur ce sujet. Toutefois, notre particularité se situe sur
l'apport de la question d'appropriation. A cet effet, cet apport constitue un
intérêt scientifique en ceci qu'il remet au goût du jour la
problématique de la pleine participation des OSC au processus de
développement des pays d'Afrique subsaharienne. Pour le cas du Cameroun,
l'originalité ou l'authenticité que traduit
l'intérêt scientifique de cette recherche est son caractère
vérificatif de l'effectivité de l'Accord de Cotonou de 2000, via
le PASOC sur les relations Etat-OSC et partenaires au développement dans
un contexte de complémentarité affirmée aujourd'hui par
les pouvoirs publics dans le cadre de la décentralisation en cours.
Ainsi, de manière spécifique dans la ville de Yaoundé,
29 MERMET L., Place et conduite de la
négociation dans les processus de décision complexes in
FAURE G.O. et Al., La Concertation, situation et problématique,
Nathan, 1998.
23
cet intérêt scientifique s'appréhende sur
la démonstration de l'efficacité des stratégies
adoptées par le programme afin de permettre son appropriation par les
OSC par le canal des OR au sein de la région. Cet intérêt
est d'autant plus justifié par le caractère particulier du PASOC
dont la finalité s'inscrit dans la logique de rompre avec les anciennes
méthodes de participation des OSC dans les instances de concertation au
Cameroun.
2. Intérêt social
Sur le plan social, notre recherche pourrait être un
apport significatif sur les conditions de vie des populations. En effet, il
s'agit de décrypter et d'analyser les difficultés susceptibles
d'empêcher la traduction en acte des attentes des populations pour une
amélioration effective de leur cadre de vie. Cet intérêt
serait aussi manifeste par la volonté qu'accorde la recherche à
mettre en exergue la situation sociale des bénéficiaires des
politiques nationales de développement en contexte camerounais et plus
spécifiquement à Yaoundé. Par ailleurs, le Cameroun
traverse une phase déterminante qui voudrait bien que les
bénéficiaires que sont les populations à la base, puissent
tabler avec le sommet via l'intermédiation des OSC sur les
réalités endogènes de leurs précarités
sociales. Ainsi, avoir une société civile bien structurée,
est une preuve palpable du reflet d'une victoire de l'action publique au
Cameroun.
V- REVUE DE LITTERATURE
Avec les dynamiques politiques initiées au tournant des
années 1980 et 1990, la problématique autour de la
société civile présente une nécessité
croissante de nos jours. Certains auteurs la considère à la fois
comme un fait de mode ou comme un nouvel outil d'analyse de l'action
collective30.
Ainsi, lorsque ce concept renaît à partir des
années 1990, c'est en rapport à un « boom associatif »
dans un contexte de transitions politiques. Cette transition, loin d'être
uniquement un fait pour les pays du sud, traverse aussi bien l'Europe centrale
et orientale, que les pays occidentaux31. En effet, c'est dans une
option d'intégration et de participation à la gestion des
affaires publiques et du renversement des théories relatives à
l'existence d'un Etat oppressif32
30 PLANCHE Jeanne, La société
civile, un acteur historique de la gouvernance, Paris, Editions Charles
Léopold Mayer, 2007, p.7.
31 ADAM Ferguson & BERGIER M., Essai sur
l'histoire de la société civile, Paris, P.U.F., 1992,
p.26.
32 COLAS D., Le Glaive et le fléau.
Généalogie du fanatisme et de la société
civile, Paris, Grasset, 1992, p.381..
24
que va véritablement « ré-émerger la
société civile dans un contexte de crise des modèles
politiques et économiques33 ».
Au niveau du Cameroun, le repli vers les OSC prend
véritablement corps avec les élections législatives et
présidentielles de 1992, avec la formation durant la même
année des premiers gouvernements « multi partisans ». C'est de
là que fut prononcée dans les discours officiels la notion de
société civile34.
Si certains auteurs lui reprochent son caractère
polysémique, notamment Colas D., qui estime qu'il s'agit d'« un mot
de passe permettant de se parler sans savoir ce que l'on dit, ce qui
évite de trop se disputer35 », notons qu'en Afrique
comme partout ailleurs dans le monde, il s'agit certes d'un « concept
controversé36 » mais dont l'ambition première est
de constituer un vecteur de la participation des individus dans l'espace
politique par la recherche de l'intérêt général ou
encore la défense d'intérêts particuliers.
Par ailleurs s'il est de plus en plus perceptible d'envisager
une ouverture d'espace dans les dynamiques décisionnelles au sein des
Etats, lesquelles dynamiques intégrant à la fois l'Etat, le
secteur privé et la société civile, des voix divergent sur
l'importance et la nécessité de la société civile
en contexte africain.
Dans cette logique, si l'on en croit bon nombre de travaux
récents que nous pouvons qualifier de « sceptique », ce
secteur ne remplit aucune de ses responsabilités en conformité au
développement socio-économique des populations. Elle constitue en
fait un obstacle pour l'entreprenariat des Etats car, malgré les efforts
déployés en matière de structuration de la
société civile, celle-ci manque considérablement de
s'approprier ses lignes directrices. Si on en est arrivé à ce
point, des auteurs tels que Séverin Cécile ABEGA estiment que
cela est dû au fait que
l'impulsion de la société civile naît,
non pas d'une analyse
intellectuelle rigoureuse, ou à partir d'une
véritable théorie économique, mais à partir
d'apriori et d'hypothèses venues d'oeuvres d'économistes
américains aux travaux édulcorés et hâtivement
adaptés37.
33 PLANCHE Jeanne, Op.Cit., p.14.
34 ABEGA Séverin Cécile, La
société civile et la réduction de la pauvreté,
Yaoundé, EDITIONS CLES, Yaoundé, 1999, p.13.
35 COLAS D., Op. Cit., p.44.
36 Ibid. p.32.
37 ABEGA Séverin Cécile, Le retour
de la société civile en Afrique, Yaoundé, Presses de
l'UCAC, 2007, p.86.
25
On comprend alors qu'une telle base d'émergence ne
saurait en réalité procurer une facilité d'appropriation
par les acteurs appelés à incarner les instances de la
société civile. Ainsi, en plus de constituer un obstacle pour le
développement socio-économique des Etats africains, la
société civile de par ses faiblesses, matérialise la crise
de l'Etat en lui-même, par la création des frontières
artificielles au sein de l'Etat, et la difficulté de l'Etat à
constituer un peuple38.
Allant dans le même sens, certaines pensées
s'orientent à considérer que le trop plein d'organisation
inhibé dans le spectre des organisations de la société
civile, encourage de manière très efficace, l'octroi par la
bureaucratie des possibilités de détournement des crédits
internationaux sous prétexte de s'employer à résoudre les
problèmes des catégories sociales vulnérables. Ainsi,
selon Claude ABE, « les promoteurs d'ONG jouent un rôle de courtier
39». Une autre appréhension s'érige sur la
problématique en estimant que les difficultés rencontrées
par les organisations de la société civile dans le cadre de
l'appropriation des facilités et des stratégies de
défenses des intérêts de la base, émergent au sein
même de la société civile. En effet, certaines d'entre
elles, se constituent sans fondements idéologiques, sans domaines
d'interventions spécifique, ni d'objectifs clairs, manquant des moyens
humains de qualité, de ressources financières et
matérielles, parfois sans siège social. C'est ce qui fait
observer à NGWAMBE M.F. que
il semble en effet que la création d'une association
est
souvent plus liée à la recherche des
financements qu'aux activités à
entreprendre. Ces organisations sollicitent auprès des
structures
qu'elles jugent capables de les soutenir, aide, assistance,
appui,
partenariat, collaboration et financement, parfois même
avant d'être
opérationnelles40
On comprend alors que l'avènement de la démocratie
avec notamment les libertés
d'expressions, a ouvert une porte au « tout permis »
inculquant « l'idée selon laquelle on ne parle jamais pour tout le
monde 41» dans la mentalité commune des OSC.
Bien que voulant démontrer les faiblesses de la
société civile, un autre courant d'idées pense, que tout
est parti avec les pratiques bureaucratiques et centralisatrices en vigueur au
sein des Etats Africains obtenu du colonialisme. En effet, l'environnement
institutionnel et
38 ABEGA Séverin Cécile,
Société civile et Réduction de la
pauvreté, Yaoundé, EDITIONS CLE, 1999, p.12.
39 ABE Claude, « Société civile
et mobilisation de la solidarité en période de crise : entre
courtage et altruisme », Cahiers de l'UCAC (Université
Catholique d'Afrique Centrale), Yaoundé, 2010, p. 90.
40 NGWAMBE M.F., Etude préliminaire sur
le mouvement associatif au Cameroun, Yaoundé, Ed. AFVP,
1997, p.6.
41 JULLIARD Jacques, Démocratiser la
République, Paris, Bayard Ed., 1999, p.43.
26
social n'est pas de nature à permettre l'initiative des
acteurs sociaux. La stratégie politique mise sur pied au lendemain des
indépendances est essentiellement focalisée sur la soumission du
peuple à l'autorité42. Ainsi, malgré les
initiatives de mise en responsabilité43
qu'expérimente l'Afrique de manière générale et le
Cameroun en particulier, la plupart des efforts en matière d'implication
de la société civile pour renforcer la concertation dans les
choix de programmes de développement sont mal appropriés par les
acteurs non étatiques du fait d'être constitués en
mouvements ponctuels.
En opposition à cette tendance essentiellement critique
vis-à-vis de la nécessité de la société
civile, s'érige un autre courant de travaux que nous estimons militer
pour la pleine nécessité de l'existence de la
société civile. En effet, les institutions de l'Etat sont
nécessaires à l'administration du pays. Tout Etat, pour
gérer les différents besoins d'un pays, doit avoir de multiples
institutions qui administrent le pays. Toutefois, « les institutions
seules ne suffisent pas à créer une nation. Il ne suffit pas
qu'un Etat se donne une bonne administration pour qu'il réalise la
tâche d'unification et de développement du pays
44». Dans cette mouvance,
L'Etat doit laisser exister la société
civile qui seule
permet l'émergence d'une conscience nationale. Il
est alors essentiel que les citoyens puissent s'exprimer, se regrouper, jouir
de leurs droits de prendre des initiatives pour leur bien particulier ou bien
général45».
Ainsi, dans le contexte africain, il s'agit « là
d'une sorte de réappropriation de la parole, trop longtemps
confisquée par les institutions officielles de pouvoir46 .
Par cet acquis, la société civile est
considérée comme un maillon essentiel dans la chaîne de
construction sociale en ce sens qu'elle serait plus proche des populations et
maîtriserait mieux leurs problèmes. Elle devient « l'instance
d'intermédiation entre la base (la population) et le sommet qui peut
être l'Etat47 » et les bailleurs de fonds.
Si les actions de ce tiers secteur sont surtout perceptibles
au plan opérationnel, elles participent également à la
coproduction, coréalisation et au suivi évaluation des politiques
publiques entendues comme des
42 ELA Jean Marc, L'Afrique des villages,
Paris, Karthala, 1996, p. 66.
43 Il s'agit selon la Banque mondiale de l'obligation
des gouvernants de rendre des comptes de leurs actions aux citoyens
44 FAURE Pierre, La société
civile, N'djamena, Cefod-Editions, 1994, p.14.
45 Ibid., p.15.
46 MONGA Célestin, Anthropologie de la
colère, Société civile et démocratie en Afrique
noire, Paris, L'Harmattan, 1994, p.99.
47 ABEGA S. C., Op cit, p.16.
27
productions d'actions visant à résoudre des
problèmes publics définis à partir de l'interaction de
divers sujets sociaux sur fond de situation sociale complexe donnée et
de relations de pouvoirs prétendant permettre une utilisation plus
efficace des ressources publiques et la prise de décision à
travers des mécanismes démocratiques et ce avec la participation
de la société 48.
Pour y arriver, les OSC devraient se structurer et
s'approprier tous les mécanismes qui concourent à une approche
leur situant à armes égales avec l'Etat et dont,
l'éventail de possibilités comprend entre autres, « la
négociation, le plaidoyer et même la contestation49
». Cette approche justifie l'implication des partenaires au
développement, notamment par l'implémentation et le financement
de divers programmes afin d'appuyer les initiatives de la société
civile. En effet, les acteurs de la société civile doivent non
seulement «être informés et impliquées dans la
consultation sur les politiques et stratégies de
coopération50 » mais pour qu'ils s'approprient
véritablement ces mécanismes, ils ont vocation à «
recevoir un appui pour le renforcement de leurs capacités dans des
domaines précis en vue d'accroitre leurs compétences51
».
Toutefois, cette nécessité de renforcer les
appuis de la société civile pour une collaboration fructueuse
avec les structures étatiques ne rend pas suffisamment d'informations
sur le degré d'appropriation de ces organisations des mécanismes
de concertation. Dans cette logique, un travail qui s'intéresserait
à évaluer le degré d'appropriation par les organisations
de la société civile des stratégies de concertation dans
le cadre de la mise sur pied des politiques nationales de développement,
aura le mérite de rendre compte à la fois des dispositions mises
en oeuvre par les partenaires au développement et des
conséquences sur les organisations de la société
civile.
VI- PROBLEMATIQUE
De manière synthétique, on peut percevoir de la
revue de littérature, trois grands mouvements. Le premier mouvement
remet en cause la nécessité de la société civile
en
48 ZE ATE'E Gilles André,
Société civile et suivi des investissements publics dans le
département de la Mvila, une contribution à l'analyse du CCAP
dans le secteur des investissements au Cameroun, Mémoire de master
GAP-UCAC, Yaoundé, p.30.
49 LOADA Augustin, Réflexions sur la
société civile en Afrique : Le Burkina de l'après-Zongo
in La renaissance afro-asiatique, Politique Africaine, Paris,
Karthala, 1999, p.148.
50 Article 4 de l'accord de Cotonou.
51ANSART Pierre, La gestion des passations
politiques, Lausanne, L'Age d'homme, 1997, p.32.
28
contexte africain car, loin de constituer un apport au
développement social et économique, elle est plutôt
vouée à handicaper les initiatives mises sur pied pour sa
structuration. Quant au deuxième mouvement, il met en exergue l'apport
probant de la société civile dans la consolidation des acquis de
développement au sein des Etats. La société civile
apparait alors comme un maillon fort de la chaîne dans la
résolution des difficultés que traverse la base,
c'est-à-dire les populations pour un mieux-être. Toutefois, pour
consolider ces acquis, la société civile a besoin d'être
structurée et mieux formée sur le plan thématique et
technique. C'est en cela que milite le troisième courant. Dans le cadre
de ce travail, il est question de comprendre les rapports entre les conduites
mises en oeuvre par le PASOC et les répercussions en termes
d'appropriation par les organisations de la société civile. Le
modèle de gestion axée sur la pleine participation des acteurs
non étatiques mis sur pied par les pouvoirs publics à cette
ère de démocratie voire de décentralisation, situe la
société civile comme un facilitateur entre les populations et
l'Etat. Cependant pour que cette initiative soit effective, il faut un ensemble
de prédispositions dont l'appropriation des mécanismes de
concertation constitue un enjeu fondamental. Ainsi,
Dans quelle mesure les organisations de la
société civile s'approprient-ils les facilités mises sur
pied par le PASOC afin d'accroitre leur participation dans l'élaboration
et la mise en oeuvre du développement social et économique
à Yaoundé ?
VII- HYPOTHESES
Pour y répondre à cette question centrale, nous
comptons nous référer sur une hypothèse principale et des
hypothèses secondaires.
1. Hypothèse principale
Dans la ville de Yaoundé, toutes les actions
visées par le programme sur les OSC ont été entreprises
mais, l'appropriation effective et durable des mécanismes de
concertation reste perfectible.
29
2. Hypothèses secondaires
a. L'appropriation incomplète des mécanismes de
concertation est liée à l'absence d'une véritable prise en
compte des réalités spécifiques des OSC impliqués
dans le processus initié par le PASOC.
b. L'effectivité des mécanismes
déployée pour faciliter l'appropriation, est influencée
par l'inadéquation entre la centralité à la fois des
procédures étatiques et les réalités
décisionnelles sur l'approche participative initiée par le PASOC
lors de sa mise en oeuvre.
c. L'imperfectibilité de l'appropriation de certains
outils de concertation par les OSC est liée au manque de maitrise de ces
outils par les organisations relais.
VIII. CADRE METHODOLOGIQUE
La méthodologie est l'ensemble des opérations
intellectuelles permettant d'analyser et de comprendre la réalité
étudiée52. Dans le cadre de cette étude, nous
allons en premier lieu définir la grille d'analyse qui va nous permettre
de mieux cerner le degré d'appropriation par les organisations de la
société civile des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics en contexte camerounais. Ensuite, nous allons définir
la population cible de cette étude, ainsi que les moyens que nous avons
utilisés pour la collecte des données.
1. Choix du modèle d'analyse
Dans le cadre de cette étude, deux grilles d'analyse
seront utilisées. En premier point, l'interactionnisme
appréhendé au sens que lui donne Olivier de SARDAN53,
notamment avec la mention qu'il en fait lorsqu'il parle des relations
d'interaction sur une arène. Pour lui, un projet de développement
est une arène sur laquelle interagissent deux catégories
d'acteurs à savoir, le projet et ses agents d'un côté et
les bénéficiaires de l'autre. Cet instrument d'analyse nous aide
à comprendre les interactions entre le Programme d' Appui à la
Structuration de la
52 ADOUMOU Jean Norbert, Gouvernance
forestière et partenariat public-privé : évaluation de la
contribution de la société WIJMA au développement
socioéconomique de la commune de Ma'an au Sud Cameroun, Mémoire
de Master GAP, Yaoundé, UCAC, 2010 -2012, p.18.
53 OLIVIER DE SARDAN J.P., Anthropologie du
développement, essai en socio anthropologie du changement social,
Paris, Karthala, 1995.
30
Société civile (PASOC) et les
bénéficiaires que sont les organisations de la
société civile camerounaise.
Toutefois, l'interactionnisme n'offre pas une grille
d'interprétation des différentes actions, stratégies et
jeux d'acteurs qui sont susceptibles d'intervenir durant la mise en oeuvre du
programme. Dans cette logique, l'approche interactionniste dans le cadre de ce
travail est enrichie par l'analyse stratégique de CROZIER et
FRIEDBERG54qui met en exergue les dynamiques internes au sein d'une
organisation. Dans ce sens, cette grille permet de cerner avec plus de
précisions les rapports de pouvoirs entre les acteurs impliqués,
les stratégies élaborées par les uns et les autres et les
jeux de pouvoir tant au niveau du PASOC qu'au niveau des OSC. L'apport de cette
approche consistera à mieux nous faire appréhender le
comportement des différents acteurs entre eux et, vis-à-vis du
programme via leurs stratégies, leurs rapports de pouvoirs et les jeux
d'intérêts.
2. Technique de collecte de données
Les outils utilisés dans le cadre de ce travail sont
l'analyse documentaire et l'entretien individuel
a) L'analyse documentaire
Il s'agi dans le cadre de cette étude, de faire un
parcours documentaire sur les études qui précèdent cette
recherche. C'est ainsi que la priorité a été d'exploiter
au maximum la documentation relative à la société civile
(ouvrages, manuels, articles, rapports, textes, mémoires et autres.) A
cette documentation sur la société civile en
générale, s'ajoute des documents sous formes écrites,
électroniques, photographiques et vidéo se référant
aux phases de gestion du PASOC. Cette méthode a contribué
à la compréhension du cadre historique de l'organisation et des
activités mises sur pied, ainsi que les changements intervenus dans le
cadre des objectifs visés du programme.
b) L'entretien
Dans le cadre de ce travail, la démarche choisie vise
de manière précise à nous produire plusieurs informations.
C'est dans cette perspective que l'entretien semi-directif est
54 CROZIER Michel et FRIEDBERG Erhard, L'acteur et
le système, les contraintes de l'action collective, Paris, Editions
du seuil, 1977.
31
choisi dans la mesure où, il permet de laisser
l'enquêté, autant que possible, s'exprimer dans les termes qu'il
souhaite employer mais recentrant l'entretien sur les objectifs chaque fois que
l'interlocuteur s'en écarte. Cette technique convient lorsqu'elle a pour
objectif, entre autre, l'analyse du sens que les acteurs donnent à leurs
pratiques et aux événements auxquels ils sont confrontés.
Ces derniers peuvent correspondre à leurs systèmes de valeurs,
leurs propres expériences, leurs interprétations des situations
conflictuelles ou non, et l'analyse du sens que les acteurs donnent à
leurs pratiques et aux événements auxquels ils sont
confrontés. Cette méthode a pour principal avantage de cerner le
degré de profondeur des éléments d'analyse obtenus, la
souplesse et la faible directivité du dispositif qui permet de
récolter le témoignage des enquêtés en respectant
leur cadre de référence.
c) Terrain d'étude et
échantillon
Les techniques de recherches étant déjà
définies, il ne reste plus qu'à mettre en exergue le terrain
d'étude et de l'échantillon retenu pour notre recherche.
? Terrain d'étude
Le terrain d'étude accordé pour cette recherche
est la ville de Yaoundé dans la région du centre Cameroun. Les
raisons de ce choix sont relatives au fait que Yaoundé regorge dans sa
circonscription géographique les services centraux de l'UE. En effet, au
sein des services centraux de l'UE, il se localise à la fois la CAON,
à travers la coordination des programmes liés au secteur de la
société civile et, l'UGP du programme à laquelle s'associe
la direction de l'OR du centre. A côté de ces atouts, le
caractère cosmopolite de Yaoundé lui vaut le mérite de
refléter à travers les OSC présentent à son sein
les réalités organisationnelles et fonctionnelles des OSC de
l'ensemble du pays.
? Echantillon
Il est important de rappeler que dans le cadre de cette
recherche, le choix des personnes devant constituer notre échantillon
n'est pas fortuit. En effet, il s'est agi de procéder à une cible
de sujets potentiels, c'est-à-dire des personnes susceptibles
d'être détentrices de l'information relative à la
construction de la recherche.
C'est ainsi qu'à l'Union Européenne (UE), nous
avons rencontré 1 personne ressource à la CAON, par ailleurs chef
de programmes secteur société civile. Cette personne est choisie
parce qu'elle est une partie prenante non négligeable de la conception,
la mise en oeuvre et de
32
l'évaluation du programme. Par cet acquis, elle bien
placée pour nous fournir des informations fiables à la
réalisation de ce travail.
Au sein du PASOC, notamment dans l'UGP, nous avons
rencontré 2 personnes. En effet, le programme étant arrivé
à son terme, la majeure partie du personnel pour des raisons qui ne nous
ont pas été révélées n'a pas
été reconduit pour le PASC. Et dans l'Organisation Relais du
programme au niveau de la région du centre, nous avons rencontré
2 personnes. Les apports de ces personnes rencontrées nous semble
très pertinentes vu d'une part les postes qu'elles occupaient au sein du
programme et d'autre part vu la proximité qu'elles ont eu sur le terrain
avec les OSC, principales bénéficiaires du programme.
Au sein des OSC, nous sommes allés à la
rencontre de 10 associations et 4 ONG dans la ville de Yaoundé. Ces OSC
rencontrées ont bénéficié des enseignements du
PASOC. De ce fait, elles sont choisies pour être des illustrations
parfaites de l'impact du programme sur sa cible en rapport à
l'appropriation effective des mécanismes de concertation entre OSC et
pouvoirs publics.
IX- EXPLICATION DU PLAN
Il semble, au vu de la complexité de cette
étude, que celle-ci peut s'articuler de plusieurs manières.
Toutefois, vu la problématique et les hypothèses avancées,
le plan de ce travail se structure sur deux grandes parties ayant chacune deux
chapitres.
Ainsi, la première partie présente le PASOC
comme un dispositif destiné à favoriser une appropriation
effective par les OSC des mécanismes de concertation avec les pouvoirs
publics. Dans cette mouvance, le premier chapitre expose le contenu de la
pertinence des fondements du programme afin d'apprécier, de
manière concrète, les mécanismes de concertation entre OSC
et Etat à la fois sur le plan international et national. C'est ainsi que
le second chapitre questionne tour à tour la pertinence du programme et
les stratégies déployées pour faciliter l'appropriation
effective et durable par les OSC des outils relatifs à la concertation
avec les pouvoirs publics dans la mise en oeuvre des politiques de
développement socioéconomique. Quant à la deuxième
partie, nous présentons le PASOC de par ses stratégies comme un
outil perfectible d'appropriation des mécanismes de concertation par les
OSC. Dès lors, le premier chapitre souligne les faiblesses des
stratégies mises en oeuvre par le PASOC pour favoriser l'appropriation
par les OSC des mécanismes de concertation avec l'Etat dans la ville de
Yaoundé. Pendant que le second formule quelques perspectives pour
33
une mise en oeuvre effective des stratégies
d'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics dans la ville de Yaoundé.
34
PREMIERE PARTIE :
LE PASOC COMME UN DISPOSITIF EFFICACE
D'APPROPRIATION PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION AVEC L'ETAT AU
CAMEROUN
35
En signant la convention relative au financement (CF 9624/CM)
du Programme d'Appui à la Structuration de la Société
Civile (PASOC), le 20 juillet 2007, la République du Cameroun et la
Commission Européenne entendent matérialiser la contribution
effective des OSC au coeur du développement socio-économique afin
de lutter contre la pauvreté.
Ainsi, dans le cadre de ce travail qui voudrait saisir
l'approche de l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation
avec l'Etat dans le sillage du PASOC, il s'avère nécessaire de
planter le décor sur le plan légal, juridique et institutionnel
dans lequel le programme émane afin de schématiser ses
visés et ses réalisations. De façon concrète, nous
allons dans cette première partie, faire en premier lieu un briefing sur
l'état des lieux des mécanismes de concertation entre OSC et
pouvoirs publics au Cameroun, avant de comprendre en quoi est-ce que le PASOC
se justifierait comme un dispositif efficace d'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat.
36
CHAPITRE I :
REVUE SUR L'ETAT DES LIEUX DES MECANISMES DE
CONCERTATION ENTRE OSC ET POUVOIRS PUBLICS
Ce chapitre met en exergue le contenu de la pertinence des
fondements du programme. Pour ce faire, il s'articule sur deux grandes parties
qui développent de manière respective, la politique de
concertation entre OSC et Etat à la fois sur le plan international et
national, puis met en évidence les enjeux susceptibles de remettre en
question cette politique.
I. FONDEMENTS DES MECANISMES DE CONCERTATION ENTRE
LA
SOCIETE CIVILE ET LES POUVOIRS PUBLICS
La mise en oeuvre du Programme d'appui à la
structuration de la société civile (PASOC) au Cameroun fait suite
à une politique représentée aujourd'hui par le
schéma directeur du programme national de gouvernance et d'autres
documents politiques et juridiques dérivant à la fois au niveau
international, régional et national. Il s'agit de la retombée des
mesures qui ont été prises dans le secteur de la
corrélation entre la société civile et les pouvoirs
publics dans la conception et la mise en oeuvre des politiques nationales de
développement.
A. Au niveau international et régional
Au niveau international, la problématique de la
société civile et de son renforcement dans les pays du Sud est
aujourd'hui omniprésente dans les politiques de coopération.
Qu'il s'agisse de la Banque mondiale, l'Union européenne ou la plupart
des coopérations bilatérales, les bailleurs de fonds ont
adopté une approche multi-acteurs de la coopération qui maintient
les Etats comme partenaires tout en reconnaissant aux organisations de la
société civile un rôle dans la définition et la mise
en oeuvre des politiques.
C'est ainsi que dans la retombée de la multitude
d'accords internationaux justifiant la pertinence d'une consolidation des
acquis de la société civile, on peut noter entre autres, de
manière prioritaire, l'Accord de Cotonou 2000 et la déclaration
de Paris de 2005.
37
L'accord de Cotonou55 représente de
manière fondamentale, un accord signé entre les Etats d'Afrique,
Caraïbes et Pacifiques (ACP) d'une part et la Communauté
Européenne et ses Etats membres d'autre part. Il s'agit de
manière générale d'un partenariat qui vise à
promouvoir et à accélérer le développement
économique, culturel et social des pays ACP, tout en contribuant
à la paix et à la sécurité par le biais de la
promotion d'un environnement politique stable et démocratique.
De manière spécifique, il s'agit d'un
partenariat centré sur la réduction, l'éradication de la
pauvreté de manière cohérente avec les objectifs du
développement durable et d'une intégration progressive des pays
ACP à l'économie mondiale. De par ses fondements, cet accord
s'inscrit dans une logique de management vouée à une
interdépendance des apports des OSC et des pouvoirs publics dans
l'optique de réaliser des avancées considérables en
matière de gouvernance. Pris sous cet angle, l'accord de Cotonou 2000
est considéré comme un modèle innovateur dans les rapports
de concertation entre société civile et pouvoirs publics.
Ainsi, par le biais des articles 2, 4 et 6 de cet accord de
Cotonou et avec sa révision en 2005, l'accord met davantage l'accent sur
la participation effective des OSC dans les processus de développement
impulsés au sein des Etats. C'est ainsi que l'accès direct des
ANE aux ressources des programmes indicatifs, afin qu'ils puissent profiter
directement de financements via des contrats de subvention, devient un
impératif catégorique pour l'UE.
En clair, l'analyse qui se prête à l'article 2
révèle de manière fondamentale que la Coopération
ACP-CE se fonde sur un régime de droit. Par ailleurs, l'existence
d'institutions conjointes guidée par un plan d'action sur
l'efficacité de l'aide, met en branle le concept d'appropriation en
matière de développement et de responsabilité mutuelle
entre les pouvoirs publics, le secteur privé et les OSC. Elle s'exerce
sur la base des principes fondamentaux suivants :
3. L'égalité des partenaires et
l'appropriation des stratégies de développement : en vue de la
réalisation des objectifs du partenariat, les Etats ACP
déterminent, en toute souveraineté,
les stratégies de développement de leurs
économies et de leurs sociétés dans le respect des
éléments essentiels et fondamentaux ; le partenariat encourage
l'appropriation des stratégies de développement par les pays et
populations
55 Accord signé à Cotonou le 23 juin
2000, révisé à Luxembourg le 25 juin 2005 en suite,
révisé encore à Ouagadougou le 23 juin 2010.
38
concernés ; les partenaires de développement de
l'UE alignent leurs programmes sur ces stratégies.
4. La participation : outre l'Etat en tant que partenaire
principal, le partenariat est ouvert aux parlements ACP, aux autorités
locales des Etats ACP et à différents types d'autres acteurs, en
vue de favoriser la participation de toutes les couches de la
société, du secteur privé et des organisations de la
société civile à la vie politique, économique et
sociale.
5. Le rôle central du dialogue, le respect des
engagements mutuels et la responsabilité : les engagements pris par les
parties dans le cadre de leur dialogue sont au centre du partenariat et des
relations de coopération ; les parties oeuvrent en étroite
collaboration pour déterminer et mettre en oeuvre les processus
nécessaires permettant l'alignement et l'harmonisation de la part des
donateurs, de manière à assurer aux Etats ACP un rôle
central dans ces processus.
L'article 4 quant à lui, fonde la concertation entre
OSC et pouvoir public en faisant mention de ce que les Etats ACP
déterminent, en toute souveraineté, les principes et
stratégies de développement, les modèles de leurs
économies et de leurs sociétés. Ils établissent
avec la communauté, les programmes de coopération prévus
dans le cadre du présent accord. Toutefois, les parties reconnaissent le
rôle complémentaire et la contribution potentielle des acteurs non
étatiques, des parlements des Etats ACP et des autorités locales
décentralisées au processus de développement, notamment au
niveau national et régional. A cet effet, conformément aux
conditions fixées dans le présent accord, les organisations de la
société civile tout comme les parlements des Etats ACP et les
autorités locales décentralisées, selon les cas
participent au même titre que l'Etat et ses démembrements.
C'est dans cette mesure qu'ils
sont tenus informés et impliqués dans la
consultation sur les politiques et stratégies de coopération, et
sur les priorités de la coopération, en particulier dans les
domaines qui les concernent ou qui les affectent directement, ainsi que sur le
dialogue politique56
56 Art 2 Accord de Cotonou de 2000.
39
Pour rendre effective cette concertation entre OSC et pouvoirs
publics, l'accord s'attèle à mettre sur pied un ensemble de
facilités relative à la formation et surtout au renforcement des
capacités des OSC. C'est ainsi que conformément à cet
accord, les OSC
Reçoivent une assistance au renforcement
des capacités dans les domaines critiques afin de
renforcer les capacités de ces acteurs, plus particulièrement en
termes d'organisation et de représentation ainsi que
l'établissement des mécanismes de consultations, y compris les
canaux de communication et de dialogue, et de promouvoir les alliances
stratégiques 57.
La participation étant un impératif pour la
promotion des approches de concertation entre OSC et Etat, l'Accord mentionne
clairement que les OSC sont impliqués dans la mise en oeuvre des
projets et programmes de coopération dans les domaines qui les
concernent ou ceux dans lesquels ils possèdent un avantage
comparatif58.
Quant à la déclaration de Paris de 2005, elle
fonde la concertation entre pouvoirs publics et OSC sur la base d'une
stratégie dans laquelle, les pays développés et les pays
en développement, les chargés de promotion du
développement, et les responsables d'organismes bilatéraux et
multilatéraux ont pris la ferme résolution de mener des actions
ambitieuses, se prêtant à la participation des populations
bénéficiaires à l'élaboration et au suivi de la
mise en oeuvre des politiques de développement. Cela a constitué
un point déterminant au cadre d'expression des organisations de la
société civile dans la dynamique de concertation avec les
pouvoirs publics sur les politiques nationales de développement.
Au niveau régional, les fondements d'un cadre de
concertation entre pouvoirs publics et OSC découlent de ce que le
décalage entre l'Etat et le citoyen est constamment attribué
à l'indifférence des dirigeants au sort de leurs populations.
Ainsi, en réponse à ces besoins, l'Union Africaine (UA) a
prévu la création d'un Conseil Economique, Social et Culturel
(ECOSOCC) qui est une assemblée plénière des organisations
de la société civile. Il s'agit d'un mécanisme qui fait
état d'un nouveau contrat social entre les dirigeants africains et leurs
peuples. Le but visé est de créer un espace de concertation entre
les OSC et les pouvoirs publics.
57 Ibid.
58 Ibid.
40
B. Au niveau national
Le Cameroun a vécu une situation
caractérisée par un système politique de parti unique. Ce
contexte ne permettait pas aux citoyens de s'exprimer librement. En 1967, une
loi 59sur les associations a été adoptée. Selon
cette loi, pour créer une association, il fallait obtenir une
autorisation de l'autorité administrative. A partir de 1990, le Cameroun
entre dans une phase nouvelle avec l'ouverture de son système politique
au pluralisme. Cette phase qui marque la fin du monolithisme sera suivie d'une
vague de contestations menée par l'opposition à l'encontre du
gouvernement.
L'établissement du dialogue entre le pouvoir et
l'opposition lors de la tripartite au cours de laquelle la
société civile a largement contribué, va de manière
progressive désamorcer les tensions politiques consécutives aux
villes mortes et à la première élection multi - partisane
présidentielle d'octobre 1992. De nouvelles élections
présidentielles ont été organisées en 1997 et
d'autres, de manières récentes ont eu lieu en 2004 et en 2011.
Parallèlement, on assiste à l'éveil de
certaines forces sociales jusqu'alors écartées du débat
politique et désignées par le concept de société
civile. Bien qu'il soit nouveau, il ne désigne pas autre chose que les
différentes organisations sociales qui existaient déjà et
qui vont simplement prendre de l'ampleur avec cette libération
politique. Cette lame de fond des mouvements sociaux va à la faveur des
lois 90/052 et 90/053 respectivement sur la liberté de communication
sociale et la liberté d'association, servir de catalyseur aux nouveaux
processus de développement. Avec cette loi sur les associations dont
l'innovation principale consiste à alléger la procédure de
création, on passe du régime d'autorisation à celui de
déclaration60. La conséquence immédiate sera la
création d'un grand nombre d'organisations de la société
civile en termes d'associations, mais également de confessions
religieuses et d'autres formes d'organisations suivant d'autres lois qui
suivront en 1992 sans oublier la multitude des partis politiques.
Plusieurs textes de lois, notamment la constitution du 18
janvier 1996, ont résolument inscrit le Cameroun dans une nouvelle donne
consacrée à la concertation entre les pouvoirs publics et le
secteur local dans la gestion des affaires publiques. En effet, cette
dernière franchit un pas décisif en faisant du pays un Etat
unitaire décentralisé avec une redistribution des pouvoirs aux
niveaux local et régional (communes et régions). La promulgation
des lois d'orientation de la décentralisation et sur les règles
applicables aux communes et aux régions
59 Loi inspirée de la législation
française de 1901.
60 Notamment par le changement de la loi de 1967 qui
soumettait la formation d'association à la seule approbation
préalable des pouvoirs publics.
41
en 2004 est venue impulser le processus de
décentralisation en fondant des cadres propices à la concertation
entre l'Etat et d'autres acteurs. Les textes d'application pour la mise en
oeuvre auront des conséquences importantes en matière de
développement participatif. Une des conséquences de ce nouveau
processus de décentralisation est l'émergence d'une
société civile locale qui doit dorénavant s'affirmer comme
un acteur à part entière à côté des
élus locaux, des services déconcentrés de l'Etat et d'un
secteur privé local.
Il est également important de signaler qu'une loi de
programmation avant la mise en oeuvre du programme était en cours de
préparation au niveau du Ministère du Plan, de la Programmation
et de l'Aménagement du Territoire (MINEPAT). Par ailleurs, il existe
plusieurs cadres de concertation et de dialogue entre les pouvoirs publics et
les organisations de la société civile (OSC).
En dehors des cadres de concertation entre OSC et Etat mis en
place sur le plan sectoriel, notamment dans les ministères, il y a le
Comité de Gestion des Ressources (CGR) PPTE dans lequel les acteurs non
étatiques ont 7 représentants contre 7 pour le gouvernement et 5
pour les bailleurs de fonds. Il y a également un Comité de Suivi
(CS) du DSRP et un autre sur l'Initiative sur la Transparence des Industries
Extractives (ITICE). A ces points, on peut également noter l'existence
du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) qui, se
fondant sur les besoins et perceptions des populations recueillies à la
base, se définit comme cadre fondamental des mécanismes de
concertation entre l'Etat et les OSC dans l'optique d'une planification du
développement socio-économique pour la période allant de
2010 à 202061.
Il existe également un Programme National de
Gouvernance (PNG) qui met en exergue des rapports de
complémentarité entre l'Etat et les OSC via une gestion
collective sur des points de gouvernance tels :
61 République du Cameroun, Document de
Stratégie pour la Croissance et l'Emploi, notamment : «
Résumé exécutif » : « Le DSCE se présente
comme (...) « iv) un cadre de consultation et de concertation avec la
société civile, le secteur privé et les Partenaires au
développement. » p.27 : « le Gouvernement a organisé
des consultations participatives couvrant l'ensemble du territoire afin
d'inclure les populations et la société civile dans
l'identification des problèmes économiques et sociaux et dans la
formulation de la stratégie. » Chapitre 5 p.92 : « Gouvernance
et Gestion Stratégique de l'Etat » : « améliorer la
participation des citoyens et de la société civile à la
gestion des affaires publiques. » Chapitre 5.1.4, section 376, p.94 :
« Amélioration de l'accès du citoyen à l'information
pour le contrôle de la gestion des affaires publiques ». Chapitre 7,
p.125 « cadre institutionnel et mécanisme de mise en oeuvre et de
suivi du DSCE » : « le secteur privé et la
société civile, en tant que partenaires de l'Etat, seront
également sollicités pour leur contribution dans la
définition et la réalisation de certains volets
spécifiques. (...) « L'Etat inscrira davantage son rôle
économique dans le paradigme d'un « Etat stratège et
pragmatique » et déclinera son action dans les domaines de la
planification du développement, de la régulation du marché
et de l'emploi et de l'appui à l'émergence du secteur
privé et de la société civile afin qu'ils soient davantage
en mesure d'assurer leurs rôles ».
42
La rationalisation de la justice ; La lutte contre la
corruption ; Une meilleure gestion des finances publiques ; La participation
à la vie publique par les populations à la base,
particulièrement les couches les plus
défavorisées (femmes,
jeunes et paysans) ainsi qu'au renforcement des
capacités de la
société civile.
Adopté en fin 2005, ledit programme se fonde de
manière spécifique sur « l'amélioration de la
participation des citoyens et de la société civile à la
gestion des affaires publiques ». Et dans ce dernier, figure en bonne
place le renforcement de la société civile. Dans le premier plan
d'action qui vient de s'achever, le PNG avait déjà
réalisé une étude sur les OSC au Cameroun. Cette
étude a montré qu'en 2003, il existait environ 56000
62organisations de toute nature qui conjuguent des apports
significatifs auprès des pouvoirs publics en matière de
développement socioéconomique.
Dans le nouveau plan d'action du PNG, il avait
été prévu à court terme (2006-2007)
d'élaborer un recueil des textes régissant le secteur des
associations, enrichir le droit associatif, renforcer les capacités
d'interactions du MINATD avec la société civile, établir
un cadre de concertation coordination des activités de la
société civile. Cette stratégie d'action entend
éveiller de manière significative les OSC afin qu'elles soient
des interlocuteurs stratégiques des pouvoirs publics. Ainsi, elle est
fondée sur :
? La révision et l'harmonisation des textes principaux
encadrant la société civile ;
? La dotation à la cellule OSC du MINATD d'outils
d'amélioration de la gestion des OSC (répertoire
informatisé des associations, base de données des personnes
ressources de la société civile, base de données des
organes consultatifs), qui seront également distribués aux futurs
collectifs d'OSC ;
? La création d'un Réseau National (RN) d'OSC,
structure faitière, auquel seront rattachées des plates-formes
spécialisées dans les domaines substantifs de gouvernance (droits
humains, observation électorale, lutte contre la pauvreté et
lutte contre la corruption) dont le fonctionnement sera défini par des
chartes de bonne conduite.
A moyen terme (2008-2010), il était prévu de
déconcentrer le réseau national OSC et d'établir un fonds
pilote de soutien aux activités de la société civile.
La stratégie d'action est fondée sur :
62 Cf. Les cahiers du PASOC
N°13, Décembre 2010, p.43.
43
? La mise en place de cadres de concertation locaux ayant pour
objet de fédérer les associations de base qui le désirent
et la mise en place à titre pilote, d'un mécanisme de financement
avec une part contributive de l'Etat de certains projets prioritaires des
OSC.63
Par ailleurs dans les faits, en concordance avec ces
dispositions pré illustrées, les acteurs de la
société civile constituent une préoccupation majeure
depuis plusieurs années dans les volets de la gouvernance au Cameroun.
Beaucoup de leurs activités ont été suscitées et
facilitées dans le cadre de plusieurs programmes relatifs à leur
renforcement afin qu'elles s'approprient des mécanismes de concertation
avec l'Etat. On peut noter entre autres programmes, le PRO-OSC de la
coopération Canadienne, du PCPA porté par la coopération
française.
A ces initiatives s'ajoutent un intérêt croissant
de plusieurs partenaires techniques et financiers pour les questions relatives
aux dynamiques de la société civile, notamment par la mise en
oeuvre du Programme Concerté Pluri Acteurs Cameroun (PCPAC)
financé par la Coopération française. Monté dans le
cadre de la remise de la dette française, ce programme qui était
rattaché de manière objective sur l'appui au plaidoyer a obtenu
le mérite de mettre en lien les ONG, les syndicats et les organisations
confessionnelles. Ceci a abouti à la création de deux
réseaux à savoir, la dynamique citoyenne (suivi des politiques
publiques) et les observatoires des Droits de l'Homme.
En outre, dans le cadre du suivi des projets découlant
de la remise de la dette (D), l'agence française de développement
et la coopération française subventionne le suivi autonome du
dispositif D par la plateforme dette. A cela peut être ajouté le
renforcement des capacités organisationnelles des OSC par la GTZ-DED
(Allemagne) dans le cadre du PADDL et techniques (aux activités
économiques de la société civile) par la SNV (Hollande)
qui ont aussi permis de structurer les organisations locales dans le processus
de décentralisation et à la promotion des économies
locales et au développement durable.
Dans le cadre du 7ème et
8ème FED des programmes comme FOURMI I, FOURMI II, PACDDU et
PACDET ont été mis en oeuvre dans l'optique d'appuyer les
Organisations de la Société Civile au processus de programmation,
d'exécution et d'évaluation des politiques publiques, dans une
approche générale.
63 République du Cameroun, Programme
National de Gouvernance (2006-2007), pp, 53-54.
44
En définitive, tant au niveau international que
national, beaucoup d'actions visent l'accroissement des capacités des
OSC à participer dans la dynamique des politiques nationales de
développement. Toutefois, au vu de la succession croissante des
programmes d'appui à la société civile, l'on pourrait
être convaincu de la présence d'un ensemble de pesanteurs
susceptibles de rendre difficile l'appropriation des mécanismes de
concertation par les OSC avec les pouvoirs publics.
II. LES INCERTITUDES LIEES A LA DIFFICILE APPROPRIATION
DES MECANISMES DE CONCERTATION PAR LA SOCIETE CIVILE AVEC LES POUVOIRS
PUBLICS
Le contexte lié aux enjeux d'incertitude d'une
véritable appropriation des mécanismes de concertation par les
acteurs de la société civile avec les pouvoirs publics renvoie
d'une part aux faiblesses de la société civile elle-même et
d'autre part à la centralité des pouvoirs publics malgré
l'ouverture démocratique.
A. Les principales faiblesses des OSC à s'approprier
les mécanismes de concertation avec l'Etat
Les principales faiblesses susceptibles de constituer un frein
à l'appropriation des mécanismes de concertation par les OSC
peuvent se schématiser en deux points : les problèmes majeurs de
déficit en renforcement des capacités et les lacunes
managériales et démocratiques.
1. Les problèmes majeurs de déficit en
renforcement des capacités
On constate que l'appui n'est jamais
désintéressé et ne répond pas directement à
une demande du Sud. Dans la mesure où les bailleurs de fonds
reconnaissent de nouveaux rôles aux organisations du Sud, ils vont les
renforcer pour qu'elles puissent accomplir ces tâches, « les projets
correspondent à une logique d'offre et non pas de demande ». Ainsi,
l'appui institutionnel correspond souvent à de la formation individuelle
à la gestion et à la maîtrise des procédures des
bailleurs et fait l'impasse sur leurs capacités de leadership, leur
gouvernance interne et leur positionnement politique.
Par ailleurs, les politiques de développement des
compétences du personnel existent sur les documents des OSC, mais ne
sont généralement pas appliqués. Ceci est à
l'origine d'une crise de motivation et de créativité du personnel
qui estime ses compétences mal valorisées.
45
Comme conséquence de l'inapplication des politiques de
développement des compétences du personnel, « il n'existe
pas de plan de renforcement des capacités à proprement parler
64».
2. Les lacunes managériales et
démocratiques
La montée du chômage a ouvert aux jeunes
diplômés la porte des OSC dont les conditions de création
sont moins contraignantes (simple déclaration à la
préfecture pour les associations) que les autres secteurs comme le
commerce qui est assujetti aux impôts, souvent à des
investissements lourds, à la forme notaire, registre de commerce Ainsi
pour certains promoteurs, les OSC constituent une affaire à rentabiliser
qui, loin de promouvoir une quelconque vision ou encore des stratégies
prospectives propres. Cela génère un management principalement
orienté vers le court terme, et qui permettrait difficilement aux
organisations de la société civile de survivre en cas
d'indisponibilité de leurs promoteurs et même à une
dépendance de l'aide extérieure sans une capacité
réelle de capitalisation.
Par ailleurs, dans les instances de prise de décisions,
on constate bien que la concentration des pouvoirs est entre les mains des
fondateurs. Dans cette logique, les fonctions exécutives se confondent
très souvent avec les fonctions de gouvernance. Cela pose un
problème de gouvernance interne, dont l'accent est mis sur une
appropriation privative et personnelle des organisations par une poignée
de leaders qui confisquent les moyens de décision au mépris des
textes.
Dans la pratique, de nombreux facteurs semblent limiter une
participation effective des acteurs de la société civile à
la définition des politiques. Dans les cas où un processus
participatif est mis en place, le manque d'information, l'absence de prise en
compte des avis des acteurs de la société civile et la mauvaise
restitution du processus sont des lacunes fréquentes qui
témoignent assez clairement du fait que l'Etat reste dans la plupart des
cas l'interlocuteur des bailleurs.
B. La centralité des pouvoirs publics malgré
l'ouverture démocratique
La centralité des pouvoirs publics peut renvoyer de
manière précise à la fois à ses difficultés
à s'approprier les outils relatifs à la démocratisation et
à une certaine tendance de légitimité de son pouvoir.
64 ENAMA TSANA Joseph, La gouvernance au sein
des Organisations de la Société Civile camerounaise, projet de
promotion de la gouvernance au sein des OSC camerounaise,
Yaoundé, 2012, p.77.
46
1. Les difficultés d'appropriation d'un
modèle universalisant
Nous vivons désormais, dans des sociétés
où de moins en moins de gens acceptent l'idée que les élus
se réservent pour eux seuls la responsabilité de gouverner. Des
sociétés, plus exactement, où toute initiative
gouvernementale qui n'est pas réputée avoir fait l'objet
préalable d'un consensus avec les « partenaires sociaux » se
voit aussitôt décriée sur la scène médiatique
par une multitude de groupes de pression qui se considèrent comme
acteurs de l'arène managériale, lorsqu'il s'agit
d'ébaucher telle politique, de mener à bien tel projet, de passer
ou de modifier une loi ou un règlement. Cette nouvelle culture
politique, qui s'est développée au cours des trois ou quatre
dernières décennies en Occident65 renvoie à la
notion de « gouvernance », mieux encore, d' « action publique
». Selon R. HIRSCH, la gouvernance se rapporterait à « une
conception de gestion qui réunit, outre l'État lui-même,
une multitude de corps intermédiaires66 ». Il s'agit
d'une structure horizontale au sein de laquelle les gouvernements ne sont
qu'une force parmi d'autres. Ce paradigme de gestion des affaires publiques a
très tôt été miroité aux pays africains vers
la fin et le début des décennies 1980 et 1990.
Toutefois, la formule politique adoptée au moment des
indépendances par la majorité des Etats africains « un
dirigeant, une idéologie, un parti unique 67» est loin
d'avoir fait son temps. En effet, les pratiques autoritaires, l'échec de
la greffe de la démocratie en Afrique demeurent du fait que les
dirigeants ont certes perçu la dynamique de démocratisation comme
un atout pour vaincre les différentes crises mais, les réformes
apportées par la démocratie n'ont pas de manière
fondamentale modifiées les précédents schémas de
gestions orchestrés au lendemain des indépendances. Ce
caractère centraliste de l'Etat ne permet pas un vécu réel
du processus de la démocratie participative. La société
civile est certes figurante mais elle constitue un instrument au service des
pouvoirs publics dont, les visées sont de s'arrimer de manière
théorique aux grandes vertus de la démocratie.
2. La légitimité du pouvoir
Etatique
La réceptivité de l'héritage surtout
français et quelques fois anglais dans la centralisation des
procédés décisionnels constitue encore une
référence dans l'organisation et
65 KOMINGS Piet, L'Etat, l'agro-industrie et la
paysannerie au Cameroun : Le réveil du Cameroun in Politique
africaine n°22, Paris, Karthala, 2006, p.43.
66 HIRSCH Robert, Ajustement structurel et
politiques alimentaires en Afrique subsaharienne, Politique africaine in
Economie alimentaire, la purge libérale, Paris, Editions Karthala,
1990, p.198.
67 GORAN HYDEN ET MICHAEL BRATTON, Gouverner
l'Afrique, Vers un partage des rôles, Lille, Nouveaux Horizons,
1992, p.12.
47
la gestion de l'espace public en Afrique en
générale et au Cameroun singulièrement. Malgré la
configuration qu'impose les fondamentaux de la gouvernance, l'Etat continue
d'exercer le pouvoir au niveau des autres acteurs soit par ses
représentants directs (les gouverneurs, préfets,
sous-préfets etc....) et indirects, notamment par la fabrique de
certaines organisations de la société civile partisanes.
C'est ainsi qu'en dehors d'initiatives ponctuelles, il
n'existe aucune véritable disposition institutionnalisée non
lucrative. Tout engagement est vu comme une remise en cause de la
légitimité de l'Etat, et ceux qui militent pour une cause sont
taxés d'opposants, selon Séverin Cécile ABEGA.
En somme, les mécanismes de concertation entre OSC et
Etat se présentent comme une option non détachable du
développement socioéconomique au sein des Etats. C'est fort de ce
constat que le Cameroun a entrepris diverses initiatives allant dans le sens
d'un cadre managérial qui se veut multi acteur dans l'enceinte des
affaires publiques. Cette volonté, bien que confirmée à la
fois de manière théorique par la ratification des accords
internationaux et régionaux, la mise en exercice de divers documents
juridiques et stratégiques, et pratique par des appuis au renforcement.
Nonobstant ces efforts remarquables, les logiques de concertation entre OSC et
pouvoirs publics, font état d'une faiblesse considérable du
degré d'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation
avec les pouvoirs publics dont, l'apport du PASOC s'avère être une
initiative pertinente.
48
49
CHAPITRE II : LE PASOC, UNE REPONSE
POUR L'APPROPRIATION PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION AVEC
L'ETAT
Ce présent chapitre, insiste sur la pertinence
théorique de mise en oeuvre du PASOC. Le Programme a prévu, de
manière significative, un cadre relatif à l'appropriation par les
acteurs non étatiques des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics. Il est question dans la première partie de passer au
crible de l'analyse, la conception du programme en l'occurrence ses objectifs,
ses résultats et ses différents axes sur le terrain. Dans la
deuxième partie, il est question d'apprécier de manière
concrète, les outils déployés par le programme afin de
garantir une appropriation effective des mécanismes de concertation
entre OSC et Etat.
I. LE DISPOSITIF CONCEPTUEL DU PASOC
Pour faciliter son appropriation par les OSC, notamment dans
le cadre de leur concertation avec les pouvoirs publics, le PASOC a fait
l'objet d'une élaboration d'un dispositif conceptuel. Ce dernier qui
s'est décliné en plusieurs étapes a, au bout du processus,
donné lieu à des objectifs précis et à un certain
nombre de résultats attendus.
A. La pertinence des Objectifs du programme
Les objectifs du PASOC sont la résultante de l'analyse
de la cartographie des acteurs, des problèmes inhérents au
secteur de la société civile camerounaise de manière
générale. C'est dans ce sens que ce Programme s'est donné
comme objectif global : l'assurance de « la
participation et de la contribution pleine et entière des acteurs non
étatiques dans la définition, la programmation, la mise en
oeuvre, le suivi et l'évaluation de la mise en oeuvre des programmes et
politiques nationales de développement économiques et social pour
lutter contre la pauvreté »68.Cet objectif global
épouse la politique internationale et nationale en matière de
pleine participation des OSC dans le processus de développement.
68 Convention de financement entre la Commission
Européenne et la République du Cameroun, PASOC, (CM/002/04)
IXème FED.p.4.
50
1. Au niveau international
La lecture attentive de l'Accord de Cotonou, signé en
2000 et révisé en 2005, permet de mentionner largement la
pertinence de la formulation de l'objectif global du PASOC. Dans cet Accord,
une attention particulière est portée sur les OSC et surtout de
leur rôle en matière de facilitation des mécanismes de
concertation entre les OSC et l'Etat. Cependant, il importe de souligner que
cet objectif global, si dans sa formulation cadre avec les principes de
l'Accord de Cotonou, reste essentiellement généralisant dans la
mesure où, cet objectif répertorie, en substance, les
préoccupations qui minent le fonctionnement des OSC. Ce caractère
globalisant des problèmes des OSC, bien qu'ils soient
déclinés en objectifs spécifiques, démontre
l'urgence d'impliquer toutes les parties prenantes dans l'élaboration
des objectifs car l'appropriation reste et demeure : « un processus
par lequel les hommes dépassent ce qu'ils ont extériorisé
grâce à un effet d'objectivation pour s'engendrer eux-mêmes
à travers la maîtrise et l'évolution des
savoirs69 ». Cette implication est autant
nécessaire dans la mesure où l'objectif spécifique :
renforcement institutionnel de la société civile à
travers le développement des capacités organisationnelles et
techniques et l'amélioration de son fonctionnement.- reste
également globalisant des problèmes que rencontrent au quotidien
les acteurs des OSC. C'est dire à quel point l'absence de la prise en
compte de la socio spécificité des OSC, impliqués dans le
programme, a mis à mal la conception théorique du
Programme.
2. Au niveau national
Au niveau national le document de référence de
la politique nationale, le Document de Stratégies pour la Croissance et
l'Emploi à sa page 97 entend : améliorer la participation des
citoyens et de la société civile à la gestion des affaires
publiques. C'est dire la place qu'occupent les OSC dans la construction
d'un Etat de droit. Cette position des OSC de manière
générale est bien articulée dans le cas du PASOC à
travers ses résultats attendus.
69 PELCHAT D. & LEFEBVRE H., Appropriation des
savoirs parentaux dans la continuité des services pour les familles
ayant un enfant atteint d'une déficience motrice cérébrale
in Education et Francophonie, 2003.
51
B. La pertinence des résultats attendus du
programme
Les résultats attendus dans le cadre du PASOC sont une
détermination du programme à traduire de manière efficace
son appropriation par les OSC. Il s'agit en l'occurrence :
De faire à ce que les OSC se connaissent,
génèrent et partagent de l'information stratégique et se
constituent en réseaux par secteurs thématiques et/ou par zone
géographique afin de se concerter et élaborer des
stratégies et des plans d'actions à mettre en oeuvre dans le
cadre de dynamiques collectives en synergie avec les politiques nationales.
De renforcer de manière durable les capacités
des OSC et leurs compétences en matière d'analyse politique et de
dialogue leur permettant de jouer, en concertation et de façon
professionnelle, leur rôle de partenaire.
De consolider leurs expériences et compétences
par l'élaboration et la mise en oeuvre efficace de projets d'appui
à leur structuration.
De mettre en place un cadre juridique incitatif capable de
favoriser l'institutionnalisation des partenariats entre les OSC entre elles et
entre les OSC et l'Etat ou d'autres partenaires au développement.
Ces quatre résultats résument l'ancrage du PASOC
aux exigences de la politique nationale en matière d'assimilation des
OSC aux mécanismes de concertation avec l'Etat. Cet état de chose
est davantage illustratif à travers les différentes composantes
du programme :
Composante 1 : Promotion d'échanges d'information
et de communication ; Composantes 2 : Renforcement des capacités
institutionnelles, organisationnelle et professionnelle ; Composante 3 :
Création d'un fonds de subvention des projets ; Composante 4 :
Renforcement et consolidation d'un cadre juridique stable et une
réglementation formalisée et reconnue70
Cette construction théorique des composantes du PASOC
démontre la volonté réelle et affichée de faire des
OSC des entités susceptibles de discuter à armes égales
avec l'Etat. Toute chose qui contraste avec la perspective de NGWAMBE pour qui
: « ... la création d'une association est souvent plus
liée à la recherche des financements qu'aux activités
à entreprendre...71 C'est dire à quel point le
PASOC, qui est une émanation de la coopération
70 Toutes les informations contenues dans cette
présentation du PASOC sont extraites de la Convention de financement
entre la Commission Européenne et la République du Cameroun.
Ladite Convention découle de l'IXème FED et met en exergue le
PASOC.
71 NGWAMBE M.F., Etude préliminaire
sur le mouvement associatif au Cameroun, Yaoundé,
Ed. AFVP, 1997, p.6.
52
entre le Cameroun et l'Union Européenne, s'est
arrimé aux canons qui gouvernent les rapports de ces deux parties
respectives. Ce souci de s'arrimer aux exigences de la coopération a
permis de concevoir la maîtrise d'ouvrage sous l'angle d'une gestion
décentralisée avec pour principal responsable l'Ordonnateur
National du Fonds Européen de Développement. Ce dernier au regard
des enjeux du programme se devait de veiller à ce que les conditions
suivantes soient remplies en ce qui concerne la réalisation du programme
notamment:
L'intégration des différents axes
d'intervention du programme afin que l'impact des actions prévues soit
maximal ; L'éligibilité des bénéficiaires afin
d'assurer une prise en compte effective des questions de genre ;
La participation concrète des ANE à la
réalisation du programme.
Toute chose qui lui donne les pleins pouvoirs de
déléguer au régisseur et au comptable la charge
d'élaborer les devis-programmes successifs et leur exécution. En
plus de cette délégation, on note la passation des
marchés, l'octroi des subventions, l'engagement des dépenses et
les paiements correspondants.
En dernière analyse la pertinence conceptuelle du
programme au niveau national est relative à son arrimage à la
politique nationale et au respect des canons qui gouvernent la
coopération Cameroun-UE en matière de facilitation d'assimilation
des mécanismes de concertation par les OSC avec l'Etat. Le dispositif
des organisations relais est une preuve supplémentaire qui atteste cet
état de chose. En effet, le recours aux organisations relais devait
permettre de manière précise :
Aux dix régions, de disposer d'un point de contact
avec le programme via une structure moins éloignée d'eux que
l'UGP et possédant une bonne connaissance des spécificités
régionales des OSC au Cameroun ;
De faciliter l'information et l'accompagnement de
proximité des OSC dans les régions ;
De faciliter la réalisation concertée des
actions de renforcement des capacités techniques et organisationnelles,
ainsi que de structuration dans un contexte régional.
Ainsi, les OR sur la base d'une mission contractuelle avaient
pour rôle de mettre en oeuvre les actions suivantes, à la demande
de l'UGP : la formation des OSC de leur région à la gestion et
à la vie associative ; la formation des OSC de leur région
à l'écriture de
53
propositions ; la réalisation des audits de
proximité des structures locales d'OSC ; l'organisation des
réunions et ateliers, ainsi que toute activité spécifique,
à la demande de l'UGP.
II. LES OUTILS DE MISE EN OEUVRE
Pour permettre une appropriation effective par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat dans la ville de Yaoundé
comme dans d'autres villes, le programme s'est inscrit dans une perspective
cumulant à la fois l'arrimage des outils de mise en oeuvre aux principes
de l'accord de Cotonou 2005 et des approches nationales en matière de
société civile. En effet, les doivent «être
informés et impliquées dans la consultation sur les politiques et
stratégies de coopération72 » mais, ont vocation
à « recevoir un appui pour le renforcement de leurs
capacités dans des domaines précis en vue d'accroitre leurs
compétences73 ».
C'est fort de cette dynamique que le PASOC a
déroulé un ensemble d'outils qui s'articule sur l'accroissement
des capacités des OSC d'une part à travers
(1) des formations dispensées pour renforcer les
capacités
des OSC; (2) des audits de proximité ; (3) des
contrats de services et d'autre part par l'appui et les subventions
organisationnelles et structurelles des OSC, notamment par (4) le financement
des initiatives des OSC ; (5) de la capitalisation, (6) de
l'amélioration du cadre juridique et enfin, (7) la mise sur pied d'un
master société civile.74
1. Les formations
La stratégie de formation mise en place par l'UGP
était organisée autour de trois composantes à savoir,
l'UGP qui représentait le coordonnateur, des Organisations relais qui
étaient les prestataires et les principaux bénéficiaires
des formations qui étaient les OSC.
Elles visaient à renforcer les capacités des OSC
dans différents domaines initialement définis lors des ateliers
régionaux d'identification des besoins des OSC. Ainsi, afin de garantir
une réelle appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation avec l'Etat, il s'est agi de manière concrète de
favoriser
72 Article 4 de l'accord de Cotonou.
73ANSART Pierre, La gestion des passations
politiques, Lausanne, L'Age d'homme, 1997, p.32. 74 PASOC,
Manuel de mise en place et de fonctionnement, Septembre 2009.
54
· la mise à jour et du déploiement des
outils de communication avec la mise sur pied et la diffusion des supports
écrits et audiovisuels dans la ville de Yaoundé comme dans toutes
les autres villes.
· L'organisation des séminaires sur la
formation/information des agents de l'Etat et des OSC afin de garantir de
fructueux rapports entre les agents de l'Etat et les OSC.
· La Publication, traduction et diffusion des
études menées dans le cadre du programme dans les cahiers du
PASOC.
2. Les audits de proximité
L'audit de proximité visait à accompagner la
structuration interne des OSC et le renforcement de leurs capacités
organisationnelles. Il s'inscrivait donc étroitement dans les objectifs
de structuration du programme. C'est ainsi que pour favoriser une appropriation
véritable de cette activité et, permettre aux OSC de faire «
une sorte de réappropriation de la parole, trop longtemps
confisquée par les institutions officielles de pouvoir 75
», il a été prévu de constituer :
· Le développement de la visibilité
des OSC dans l'espace public via une promotion d'émissions radios et
télévisions sur des collectifs portés par les OSC et, la
prise en compte de leurs publications.
· L'établissement d'une base de
données sur les OSC selon un principe déclaratif afin
d'accompagner les processus existants sur le recensement des OSC.
· Le renforcement des capacités des 10 OR du
PASOC dans l'optique faciliter la mise en oeuvre du programme dans les
différentes régions.
3. Les contrats de services
Le programme étant une émanation de la
coopération internationale, il a considérablement
été en convergence aux appréhensions de FAVREAU, LAROSE et
FALL76, notamment dans l'envoi et l'appel de coopérants qui
partagent leurs expertises professionnelles et leurs compétences
sociales et qui, à leur retour, font le point entre les organisations du
Sud et du Nord. C'est ainsi que le programme a permis :
75 MONGA Célestin, Op.Cit., p.99.
76 LEMESLE R. (Sous la dir de) Les enjeux d'une
coopération réussie, Paris, L'harmattan, 1992, p.78.
55
· L'invitation au Cameroun de leaders internationaux
de la société civile dans le but de favoriser l'échange
d'expériences entre les OSC camerounaises et
étrangères.
· L'Appui aux OSC pour leur participation aux
agendas internationaux dans l'optique de favoriser une gestion des
préoccupations qui dépassent l'échelle du Cameroun, pour
des initiatives relatives à l'arrimage aux débats
internationaux.
4. Les subventions
Le programme a mis en oeuvre des processus d'appui à
la mise en oeuvre des acquis des OSC en matière de renforcement des
capacités et de structuration. Les subventions ont ainsi permis aux
structures de mettre en oeuvre des actions de plaidoyer et également de
renforcer leur structuration interne. C'est alors qu'il a été
pris en compte,
· Le développement d'une stratégie de
formation au plaidoyer pour les OSC
Ces formations qui constituent le coeur du programme ont
été déployées à Yaoundé et dans
toutes les autres régions au travers des OR. C'est en effet ce que
reconnait l'ACDIC, une association bénéficiaire, dans sa fiche de
capitalisation sur le plaidoyer pour l'amélioration des conditions de
transport par train entre le grand nord et le grand sud du Cameroun « la
formation au plaidoyer nous aide à regrouper toutes les techniques
d'influences des décideurs publics (lobbying, campagnes d'opinion,
mobilisation sociales, agenda nationaux et internationaux)
77».
· L'Appui à la structuration institutionnelle et
formelle des OSC
Dans la ville de Yaoundé comme dans d'autres villes
ayant bénéficié du programme, il a été mis
sur pied par le programme un appui méthodologique et financier sur les
processus de structuration formelle afin que les OSC tiennent dans de bonnes
conditions démocratiques leurs réunions statutaires.
· Appui à la mise en oeuvre d'une
méthodologie commune aux OSC
La réalisation des plans d'orientation a
été déterminante dans l'octroi des différentes
subventions par le programme. Dans ce sens, la mise sur pied d'une
méthodologie pour développer un outil « stratégique
» commun aux OSC avait été mis sur pied avec pour but de
permettre une visibilité de la planification des différentes
activités et missions des OSC.
· La mise à disposition d'un fonds de subvention
nationale
77 Cf. Cahiers du PASOC n°10 sur la
capitalisation des projets financés par le PASOC.
56
Il s'est agi pour le programme dans ce cadre, d'accentuer
l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics, sur l'orientation des activités vers des plaidoyers,
notamment dans les modalités de mise en oeuvre et sur l'identification
des bonnes pratiques. Cela s'est concrétisé par la structuration
des champs thématiques liés à l'égalité
femme À homme, à l'accès aux droits (au sens civique,
politique, économique, social, culturel et environnemental) et la
jeunesse. Les montants ont été proposés de l'ordre de 15
à 20 millions de CFA. C'est d'ailleurs ce qui a été
confirmé par les 10 OSC rencontrés au cours de nos enquêtes
dans la ville de Yaoundé78.
? La mise en place du dispositif d'accompagnement des
réponses aux appels à proposition
Ce dispositif vise à faciliter une appropriation
véritable des OSC des différentes orientations
générales des appels à proposition, des ateliers
d'écriture dans toutes les dix régions. Ainsi, dans le cadre de
contrats de prestation, les OR avait la charge d'organiser les ateliers
d'écriture. Ainsi lors de nos enquêtes, les OSC rencontrés
pour ce travail ont reconnu d'une seule voix la grande utilité des
OR79.
? Des audits de contrôle pour les
subventions
Dans l'optique de vérifier si la correspondance du
fonctionnement des subventions émise par le programme au sein des OSC
pour leurs activités était effective aux critères et
orientations fixées par les objectifs du programme, l'UE a mis sur pied
des comités d'audit au sein de chaque région.
5. Le cadre légal
Les activités relatives au cadre légal visaient
à obtenir la révision du cadre, notamment le cadre juridique et
réglementaire des OSC. En effet, celui-ci manquait de transparence qui
puisse permettre aux OSC de mieux obtenir des subventions, legs et donations, y
compris les fonds publics qui puissent les rendre autonomes et bien
structurées. Il a été question de mettre en exergue via le
CONGAC, des plaidoyers qui pouvaient favoriser la révision du
système d'agrément des ONG, afin que davantage d'OSC puissent
accéder au statut d'ONG avec grande transparence. C'est ainsi que les
activités suivantes ont été matérialisées
pour les OSC par le programme.
78. Entretien réalisé le 9 juillet 2013
à Yaoundé. 79 Entretien réalisé le 9
juillet 2013 à Yaoundé
.
57
? l'information/explication du cadre légal,
réglementaire des ONG, GIC et associations, en vigueur
Cette activité n'a pas pris en compte les syndicats
mais, s'est plutôt consenti sur les autres acteurs associatifs de la
ville de Yaoundé. Il s'est agi de rééditer et de
rediffuser les textes de vulgarisation des OSC créés par la
Coopération Canadienne (CC). A Yaoundé comme dans toutes les
autres régions, il a été organisé sous financement
du programme, des tenues de réunion d'information à destination
des OSC et des agents de l'Etat concernés par les OR.
Ainsi concernant le système d'agrément, le
CONGAC a tenu une réunion avec le Comité d'Action des
Agréments du MINATD, qui comporte des représentants d'une
quinzaine de ministères.
? La conception et la mise en oeuvre d'un code de
déontologie conduisant à une certification pour les ONG ;
associations et GIC.
Cette activité qui s'est déroulée sur
toute la durée du programme, a bénéficié de
l'expertise d'un consultant externe afin de faciliter son appropriation par les
OSC intéressées.
? La mise en place progressive, au rythme des
spécificités des OSC (ONG, association et GIC) d'un statut
juridique
Pour une réalisation effective de l'appropriation par
les OSC dans la ville de Yaoundé des cadres de concertations avec
l'Etat, le programme a accentué ses préoccupations sur la
structuration des OSC. C'est ainsi qu'autour de leurs préoccupations
collectives et institutionnelles, un processus d'élaboration d'un statut
juridique a été mis sur pied. En effet, il a été
question de permettre aux OSC d'être des interlocuteurs légitimes
de l'Etat et des partenaires au développement.
6. La capitalisation
Le dispositif de capitalisation a reposé sur trois
points :
Le premier a consisté à documenter et à
diffuser les résultats des diverses expériences menées par
le PASOC. Il a été formalisé par les « Cahiers du
PASOC », publiés régulièrement par l'UGP.
Le deuxième volet a consisté à
établir des passerelles d'enrichissement mutuel entre expériences
et enseignements du terrain et le monde universitaire, afin de sortir la
société civile de sa « marginalisation »
académique. C'est à cette fin que l'UGP a mis en place un
Comité Scientifique et Technique consultatif, chargé de
conseiller le PASOC et de participer au plaidoyer pour l'aboutissement de la
mise en place d'un Master « société civile ».
58
Le troisième volet a consisté
précisément à offrir des perspectives de
développement socioéconomique personnel et professionnel aux
organisations de la société civile, à travers une
valorisation de leurs acquis professionnels. Cela a été
concrétisé par la mise en place d'un enseignement
académique, sanctionné par l'obtention du Master
précité.
7. Le master « Société civile
»
La mise en place de ce diplôme était
prévue dans le cadre de la composante n°2 du programme. La
formation académique visait à doter la société
civile d'experts possédant une formation critique, à la fois
académique et opérationnelle, sur les questions de
société civile et de citoyenneté. L'UGP a entrepris des
démarches auprès de diverses universités publiques du
Cameroun, aidé par son Comité Scientifique et Technique, et par
le REPRODIJ. Finalement, le PASOC a conclu un accord avec l'UCAC.
L'accord qui a porté non plus sur la création
d'un master spécifique « société civile », mais
sur la jonction de thématiques relatives à la
société civile à un master déjà existant
intitulé « Gouvernance et Action Publique ». C'est ainsi que
certains enseignements additionnels ont été ajoutés
à savoir, société civile et action publique ;
société civile, genre et développement ; management
stratégique des OSC.
Etant l'unique passerelle entre ce qui existe actuellement au
Cameroun en termes d'expérience sur le terrain et le milieu
académique en matière de développement social, ces
enseignements visaient un élargissement des possibilités offertes
aux acteurs associatifs et communautaires pour renforcer leurs capacités
d'analyse et leur esprit critique ainsi qu'aux acteurs étatiques pour
mieux comprendre la société civile. Il favorise la concertation
entre les parties.
De manière concrète, nos décentes sur le
terrain nous ont permis de réaliser que le programme a facilité
la formation de certains cadres des OSC par l'octroi de 10 bourses
d'études à l'UCAC. C'est en effet ce que nous a laissé
entendre un cadre d'ONG, bénéficiaire de la bourse d'étude
du PASOC,
Le PASOC a été une très belle
initiative. Car, il a comblé à merveille
nos lacunes au sein des OSC. Maintenant qu'il s'est
achevé, nous faisons un plaidoyer à l'UE de toujours encourager
la formation universitaire des acteurs non étatiques et même
pourquoi pas des acteurs étatiques sur les questions de
société civile80.
80 Entretien réalisé à
Yaoundé le 8 Juillet.
59
En guise de conclusion partielle à ce chapitre, on
retient substantiellement qu'il existe de plus en plus au sein de l'Etat du
Cameroun, une prise en compte réelle des aspects liés à la
cogestion des affaires publiques. Lesquels aspects dans le cadre de la
coopération entre le Cameroun et l'Union européenne sont une
émanation au plan international des accords de Cotonou de 2005. Il se
dégage en effet le constat selon lequel la reconnaissance des
mécanismes de concertation entre les OSC et les pouvoirs publics
constitue un enjeu déterminant dans la consolidation des acquis du
développement socioéconomique des Etats en Afrique. Toutefois,
cette appréhension managériale est confrontée à
diverses pesanteurs orchestrées à la fois par les OSC et les
pouvoirs publics. Ainsi, le PASOC, sur la base d'un ensemble de
stratégies, se présente comme un outil non négligeable
afin de faciliter l'appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation avec l'Etat.
60
DEUXIEME PARTIE :
LE PASOC ET L'APPROPRIATION PAR LES OSC DES MECANISMES
DE CONCERTATION AVEC L'ETAT AU CAMEROUN : FAIBLESSES ET
61
Malgré les stratégies déployées
par les acteurs, notamment ceux du COPIL, des OSC et de l'Etat pour faciliter
l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics, il convient de souligner que dans la ville de Yaoundé,
cela reste une tâche inachevée et perfectible sur le terrain.
Ainsi dans cette partie, il est question de présenter
deux principaux chapitres. Le premier fait état des faiblesses relatives
aux stratégies mises en oeuvre par le PASOC pour favoriser
l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec l'Etat
dans la ville de Yaoundé. Le deuxième quant à lui formule
un ensemble de propositions pouvant constituer un apport non
négligeable, dans les processus de mise en concertation entre les OSC et
l'Etat.
62
CHAPITRE III : LES FAIBLESSES DANS L'APPROPRIATION
EFFECTIVE PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION AVEC LETAT DANS
LA VILLE DE YAOUNDE
Dans ce chapitre, il est question de présenter les
principales faiblesses qui ont limitées l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat pour la conception et la mise en
oeuvre des politiques de développement. Il s'agit d'une part des
faiblesses structurelles et organisationnelles et, d'autre part des faiblesses
techniques et opérationnelles.
A. LES FAIBLESSES STRUCTURELLES ET
ORGANISATIONNELLES
1. La centralisation du PASOC sur les stratégies
d'appui des OSC
Dans la mise en oeuvre des stratégies pouvant
structurer la société civile afin qu'elle puisse de
manière plus aisée s'approprier des outils susceptibles
d'accroître sa concertation avec les pouvoirs publics, le PASOC avait
défini le principe sur une prise en compte conjointe sur la mise
ensemble de la société civile et les ordonnateurs du programme.
Toutefois dans la réalité, plusieurs points ont fait état
de la centralité des ordonnateurs du programme sur les processus
décisionnels dans certaines activités.
En titre illustratif, on peut noter la subvention des
projets. Ici le programme avait identifié deux comités de
sélection de projets, à savoir, un comité national et un
comité de sélection régional. Toutefois, certains budgets
des propositions acceptées suite aux AP ont été revus
à la baisse sans qu'au niveau régional les OR et OSC ne soient
consultés encore moins mandatés à revoir leurs
activités. C'est en effet ce que nous affirme un responsable d'OSC
consulté lors de notre entretien
Pendant que nous-nous concertions pour décider des
activités à financer
ici dans notre organisation, nous avons seulement appris
que les
financements avaient baissé et que cela est une
initiative des
responsables du programme. Et comme nous ne pouvions pas
remonter
au niveau de l'UGP directement, nous avons d'abord saisi
notre OR qui
nous a dit que cela ne relevait pas de ses
compétences. Vu que nous ne
pouvions pas aller oser négocier, parce que
craignant l'annulation pure
et simple de notre contrat, nous-nous sommes
contentés de ce peu81.
81 Entretien réalisé entre le 8 et le
10 Novembre à Yaoundé.
63
Interrogé sur la question, l'un des responsables de
mise en oeuvre du PASOC estime qu' « au vu du dispositif de financement,
le PASOC a revu son règlement intérieur et par conséquent,
ne peut pas tout faire. Son objectif est simplement d'accompagner les OSC
à participer aux politiques de développement à travers des
activités prioritaires 82». Quant à savoir pour
quelle raison les OSC n'étaient pas prévenus de la baisse de
financements dans les subventions de leurs activités, une étude
d'évaluation à mi-parcours du programme reconnait que même
à la base, « les critères de sélection des appuis
n'étaient pas clairs ».
Ce genre de management accentué sur des interventions
directes de l'UGP sur les subventions au détriment des principes qui ont
été éligibles dans la mise en oeuvre du programme n'est
pas de nature à favoriser de façon pérenne et viable une
appropriation saine par les OSC des mécanismes de concertation avec les
pouvoirs publics. Au contraire, elle a pour conséquence de justifier
l'argument fortement défendu par Jeanne Planche sur le principe selon
lequel, l'échec de certains programmes de l'UE est dû au fait que
« l'UE accorde une participation très limitée, en ce sens
que l'exclusion des ANE de certains processus essentiels, comme le choix des
secteurs prioritaires d'attribution de l'aide ou les négociations
commerciales, constitue un grief récurrent83 »
2. Le manque d'implication des OR par l'UGP sur certains
processus décisionnel
Le programme se voulait à portée nationale.
Cependant, vu l'étendue du territoire national, le programme a
prévu déconcentrer la mise en oeuvre de ses activités dans
chaque région via l'expertise des Organisations Relais. Ces
organisations qui implémentaient les directives du programme dans leur
région respective avaient un avantage conséquent sur les OSC
parce qu'elles maitrisaient mieux leurs spécificités
socioculturelles. Cela relève alors l'évidence selon laquelle
l'une des voies capitale par laquelle le programme devait avoir un impact
conséquent quant à l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat, consistaient à les
responsabiliser tout en les intégrant de façon franche sur les
processus décisionnels orchestrés par le programme. Mais dans la
réalité, l'OR de la région du centre par la voix d'un
membre, nous a exprimé son regret lors de l'entretien « nous
regrettons d'avoir été comme de simple prestataires de services
et le fait que l'UGP ait traité directement
82 Entretien réalisé le 8 Novembre
à Yaoundé.
83 PLANCHE J. Sociétés civiles et
politiques de coopération » in Société civile, Paris,
Editions Charles Léopold Mayer, 2007, p.85.
64
des appuis sans au moins passer par nous84 ».
Cette attitude managériale, sans constituer de manière directe
une limite forte de l'appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation avec l'Etat, peut justifier l'insertion des OSC opportunistes dont
la seule finalité se résumait aux financements du programme.
C'est dire avec l'anthropologue français COPANS J. que seul
«l'expérience de terrain rend possible la réflexion sur le
concept, notamment par le biais de sa mise à l'épreuve des
réalités quotidiennes85».
3. La précarité et le caractère
néo patrimonial de certaines OSC
Dans son rapport rendu public en Avril 2009 à
Washington, le FMI au terme d'une mission à Yaoundé du 26 mars au
9 avril 2009, soulignait que le PIB du Cameroun a baissé à 2,5%
contre 3,4% en 2008. Cette baisse de près de 1% selon le fonds
monétaire international serait tributaire de la crise économique
mondiale et dont les manifestations sont perceptibles dans plusieurs niveaux du
pays. Ainsi, la montée du chômage a ouvert aux jeunes
diplômés la porte des OSC dont les conditions de créations
sont moins contraignantes (simple déclaration à la
préfecture pour les associations) que dans d'autres secteurs comme le
commerce qui assujetti aux impôts, souvent à des investissements
lourds, à la forme notariale, registre de commerce etc. D'où pour
certains promoteurs, les OSC constituent une affaire à rentabiliser qui,
loin de promouvoir une quelconque vision à s'approprier des
stratégies qui convergent vers le sens du développement, viserait
plutôt à améliorer les conditions matérielles et
financières des promoteurs. Dans le cadre de la fin du PASOC, un acteur
de la société civile que nous avons rencontré nous a
clairement indiqué que
L'appropriation des objectifs que visaient le programme
n'étaient
pas la préoccupation centrale de plusieurs OSC
ayant reçu les appuis du PASOC. Car, ces OSC qui avaient
présentés des projets de développement dont le personnel
sensé mettre en oeuvre étaient dans la plupart des cas des
membres d'une même famille, ont disparu avec la fin du PASOC du fait
qu'elles ne vivaient qu'avec les fonds du programme86.
Cet accaparement néo patrimonial des appuis
accordés par le programme aux OSC afin d'être au service de la
base, limite le champ d'appropriation de ces OSC des mécanismes de
concertation avec l'Etat qui ne peut qu'enchanter sa suprématie face
à un contrepouvoir vide
84 Entretien réalisé le 7 Juillet
à Yaoundé.
85 COPANS J., La longue marche de la
modernité africaine, Paris, Karthala, coll. « Les afriques
», 1990, p.231.
86 Entretien réalisé le 8 Juillet
à Yaoundé.
65
d'idées et opportuniste. Ce qui fait dire au chef de
programme de la société civile à la CAON que
Les OSC se sont érigées au Cameroun et
ailleurs
comme des donneuses de leçons or elles même
n'ont pas
incarnées les valeurs républicaines. Ainsi,
elles sont des
courtiers du sous-développement87.
Par ce bais, on comprend alors qu'en Afrique en
général et particulièrement au Cameroun, «
l'impulsion de la société civile naît, non pas d'une
analyse intellectuelle rigoureuse, ou à partir d'une véritable
théorie économique, mais à partir d'apriori et
d'hypothèses venues d'oeuvres d'économistes américains aux
travaux édulcorés et hâtivement adaptés88
» à notre contexte sociétal.
1. L'absence d'un comité d'éveil post-
programme sur le dynamisme des OSC
Nos décentes sur le terrain nous ont laissé
entrevoir que la fin du PASOC n'a pas intégré une prise en compte
réelle des compétences techniques et professionnels des
bénéficiaires du programme. En effet, les
bénéficiaires du programme reconnaissent avec estime les efforts
consentis pour leurs formations mais, mentionnent diverses insuffisances
relatives à un abandon très précoce du coaching mis
à leur disposition par le programme. Cette attitude peut
également constituer une limite profonde sur l'appropriation par les OSC
des mécanismes de concertation. Interrogé sur la viabilité
de leurs actions, les OSC dans leur majorité mentionnent de façon
claire « que nous n'avons certes pas encore arrêté de
façon définitive nos activités mais, c'est sur le court
terme ».
B. LES FAIBLESSES TECHNIQUES ET OPERATIONNELLES
1. La précarité des outils et instruments de
travail au sein des OSC
Sans avoir constitué cela comme une question
d'entretien lors de nos décentes sur le terrain, nous avons
néanmoins pu observer que beaucoup d'OSC manquent
considérablement d'outils adéquats pour leur fonctionnement.
Certaines sont cloisonnées sans salles de travail, sans système
informatique (ordinateurs, internet, vidéo projecteur, imprimante etc.)
et quand bien on en trouve, c'est un matériel informatique
dépassé, notamment des ordinateurs Pentiums de
générations anciennes qui ne bénéficient d'aucune
maintenance pouvant
87 Entretien réalisé le 9 Juillet
à Yaoundé.
88 ABEGA Séverin Cécile, Le retour
de la société civile en Afrique, Yaoundé, Presses de
l'UCAC, 2007, p.86.
66
contribuer à leur vivacité. Tout au moins,
ceux-ci font la gaité des virus informatiques. Cette manière de
fonctionner en interne par les OSC, n'a pas au préalable
préoccupé le PASOC qui n'avait de regard que sur
l'agrément des OSC et le déploiement des activités. Or,
dans un tel environnement, les OSC ne sauraient de manière effective
s'approprier les mécanismes de concertation car, approprier
nécessite une praticabilité des acquis théoriques.
2. Le manque de stimulation des OSC à une
appropriation effective
L'idée de compétition émet le principe
selon lequel des parties se mettent en rivalité sur la base d'un
ensemble de règles bien définis au préalable. Ceci dit, le
PASOC aurait stimulé une véritable appropriation des
mécanismes de concertation tout en encourageant de manière
significative les OSC qui se démarquaient par les bonnes conduites de
leurs projets et activités. Cette technique qui n'a pas
été pris en compte dans la mise en oeuvre du programme, a
contribué à fragiliser l'engouement des certains OSC et, une des
répercutions directe a été manifeste sur le manque de
détermination à s'approprier de manière effective les
mécanismes de concertation. C'est en effet ce que nous avons pu relever
sur le terrain lors de nos entretiens avec les OSC. De fait,
Sans nier les mérites du programme, mais il
pouvait innover sur les autres programmes en accordant par exemple les bourses
d'excellence, des médailles de reconnaissance, etc... aux OSC qui se
serait démarquées positivement89 .
3. La culture de l'Etat providence dans la ville de
Yaoundé
Lors de nos entretiens avec certains OSC ayant
bénéficié des appuis du PASOC, nous avons relevé
que le renforcement des capacités surtout en plaidoyer semblent
largement avoir été atteints par les OSC C'est en effet ce que
relève le représentant de l'ADEM,
Avant l'arrivée du PASOC, nous ne savions pas ce
qu'on appelle plaidoyer car cela était du ressort de certains pionniers
de la société civile camerounaise telle Albert TSONGANG mais,
avec le PASOC, nous avons longuement entrepris des séances de plaidoyer
qu'il nous est arrivé aussi un jour de prétendre mener sur la
place public un plaidoyer, notamment sur la
89 Entretien du 9 Juillet à Yaoundé.
67
réduction des taux d'intérêts
débiteurs en micro-finance, nous
avons toute de suite été repoussé
par les éléments de la police
sous l'ordre du sous-préfet de Yaoundé
3eme.
Ce témoignage montre à suffisance que la
centralité de l'Etat est encore très forte au Cameroun. Et qu'en
réalité, on est encore en plein dans l'expérimentation de
l'héritage centralisateur français et surtout des soubresauts
politiques ayant suivi l'indépendance. Dans le cadre du PASOC, cela est
de nature à frusquer et à limiter les initiatives de
contrepouvoirs de la société civile. En un mot, à freiner
leur appropriation des cadres de concertation avec l'Etat. Partant de cette
réalité, que devient la citoyenneté si les citoyens n'ont
plus le sentiment d'avoir prise sur ce qui détermine leur propre avenir
? Que devient la démocratie elle-même si le pouvoir du peuple
s'exerce sur une carcasse vide ? Que devient le droit de vote si l'on explique
à droite et à gauche qu'une seule politique est de toute
façon possible ? Ainsi, précise Pierre CALAME et André
TALMANT, « la crise de l'action publique, loin d'être le reflet
d'une victoire de la démocratie et de la revanche du citoyen risque
d'entrainer la démocratie dans son propre déclin pour la
remplacer par la tyrannie 90».
4. Une prise en compte marginale du dispositif des OR
Dans l'optique de diffuser le contenu du programme à
Yaoundé et au sein des différentes régions de façon
générale, le programme a fait appel aux OR. Vu le rôle
stratégique qui leur était dévolu, notamment la
réalisation des prestations demandées par l'UGP. Toutefois dans
la réalité, nous avons pu constater que certaines lacunes des OR
dans la bonne conduite de ces missions, étaient
générées par une légèreté de leur
rôle. C'est en effet le témoignage que fait un acteur de l'OR de
la région du centre :
il est vrai que notre rôle était capital
pour accélérer l'appropriation des activités du programme
aux OSC dans les régions mais, le fait que souvent nous ne pouvions pas
être impliqués aux réunions du comité de pilotage,
ou encore participer avec l'UGP dans les appuis directs, limitaient un peu nos
champs d'actions91.
De telles pratiques managériales ne sont pas de nature
à faciliter la maitrise parfaite des spécificités des OSC.
En effet, de par leur simple rôle de prestataire des orientations
prescrites par l'UGP pour leurs différentes régions, les OR
constituent un apport partiel dans la réussite du programme car, leur
potentiel à faire corps avec les OSC est moins pris en
90 CALAME Pierre & TALMANT André,
L'Etat au coeur, Le Meccano de la gouvernance, Paris, Desclés
de Brouwer, 1997, p. 19.
91 Entretien réalisé le 7 Juillet
à Yaoundé.
68
compte par le programme. Cela a constitué une limite
non négligeable à l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation. Dans cette logique, il est tout à
fait évident de conclure avec MICHALON que « beaucoup de programmes
de développement échouent en raison des méthodes
inadaptées d'animation et d'encadrement administratif que des
systèmes de décisions souvent trop autoritaires et
unilatéraux 92»
92 MICHALON Thierry, Quel Etat pour l'Afrique ?
Paris, Editions L'Harmattan, 1984, p.86.
69
CHAPITRE IV : POUR UNE MISE EN OEUVRE EFFECTIVE
DES STRATEGIES D'APPROPRIATION PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION
AVEC L'ETAT DANS LA VILLE DE YAOUNDE
Le chapitre précédent nous a permis de parcourir
les difficultés rencontrées par les OSC afin de s'approprier les
mécanismes de concertation avec l'Etat. Il est actuellement question
dans ce chapitre de la mise en oeuvre d'un dispositif organisationnel et
technique qui puisse faciliter l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat.
A. AMENAGEMENTS ORGANISATIONNELS
Nous reconnaissons la pertinence des stratégies
employées par le PASOC afin de garantir une appropriation
indéniable à la société civile des
mécanismes de concertation avec l'Etat. Toutefois, au vu des
dérapages observés sur le terrain, il convient dans le cadre de
cette étude de se pencher sur des éventuelles propositions
susceptibles d'accroitre positivement l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat.
1. Une approche débouchant sur une
adéquation entre les activités des OSC et leurs subventions
Pour encourager une appropriation effective sur le «
learning by doing », le programme gagnerait à
développer une approche qui puisse garantir aux OSC que leurs
activités convergentes avec les subventions mises à leur
disposition. Ainsi, il faudrait initier systématiquement avec les OSC
bénéficiaires des subventions des négociations allant sur
des éventuelles baisses de budget des propositions acceptées
suite aux AP.
Cela passe aussi par la prise en compte lors des budgets de
l'évolution prévisibles des coûts (inflation), mais aussi
des spécificités des prix dans les différentes
régions du Pays.
2. Une approche débouchant sur l'autonomisation
financière des OSC
La dépendance financière des OSC dans la ville
de Yaoundé constitue un frein à l'appropriation des
mécanismes de concertation avec l'Etat. En effet, nos décentes
sur le terrain nous ont permis de comprendre que le programme aurait
maximisé l'appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation par le financement d'un ensemble d'outils
générateurs de revenus comme des ordinateurs, des micros et
vidéo projecteurs. C'est en effet
70
ce que nous a laissé entendre un acteur de la
société civile par ces termes relatifs aux perspectives du
programme.
S'en être contre le financement des réunions
et toute autre activité opérationnelle durant le programme, mais
il aurait aussi été souhaitable que le programme nous
prépare à l'autonomisation financière même seulement
par l'achat du matériel informatique que nous pourrions mettre en
location. Cette tactique est rentable d'autant plus que durant les
funérailles, les mariages et autres, cela est louables pour ces
événements93.
De fait, cet entretien nous permet de cerner
l'évidence selon laquelle, l'extrême dépendance
financière des OSC atteste de leur vulnérabilité
d'autonomie. En l'absence d'un fonds d'appui à leurs initiatives, quand
elles ne se tournent pas vers l'extérieur, elles se mettent à la
solde des pouvoirs publics. Comme le souligne Sévérin
Cécile ABEGA, « La forte dépendance des OSC envers les
bailleurs de fonds les rend très sensibles aux directives de celles-ci
94». C'est d'ailleurs ce qui justifie l'incapacité de la
quasi-totalité d'entre elles à se doter d'un agenda propre,
préférant jouer le rôle de caisses de résonance
locales de ces institutions. Cette instrumentalisation économique et
idéologique des OSC est la preuve de leur mise au pas et de leur
incapacité à contribuer à la construction de l'action
publique. Or, de toute évidence, les acteurs de la société
civile jouent un rôle important dans le jeu idéologique visant
à affaiblir la toute-puissance de l'Etat. Pour ce faire, elles doivent
être sélectionnées en fonction de leurs capacités
administratives mais aussi financières, plutôt que sur la
qualité de leurs interventions car, le risque consisterait à
rendre les OSC comme de simples « sous-traitants, relais des politiques
des bailleurs ». Un travail d'appropriation de cette thématique et
définition de leur propre démarche s'avère aujourd'hui
nécessaire. De manière très concrète, la
réflexion doit notamment porter sur la réactualisation des
modalités de l'aide, afin de permettre une meilleure adéquation
aux rythmes du renforcement des capacités, de la coconstrution de l'Etat
et de la société civile organisée.
3. Un processus d'accompagnement adapté aux
spécificités des OSC dans les régions
Les théories éducatives et formations
s'attèlent à démontrer le principe selon lequel, tout
processus convergeant vers des enseignements devrait au préalable
justifier leur efficacité
93 Entretien réalisé le 8 Juillet
à Yaoundé.
94 ABEGA Séverin Cécile,
Op.cit., p.115.
71
par la prise en compte des spécificités de la
cible. Dans le cadre du PASOC, une des difficultés liées au
manque d'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec
l'Etat a été relative à l'accommodation des
bénéficiaires au programme. Or, il aurait été
souhaitable que le programme intègre les réalités internes
des OSC afin de mettre en exergue ses objectifs. Afin d'éviter le
constat qui leur est fait sur l'échec d'appropriation par les OSC des
programmes d'appuis. En effet, « l'ouverture à de nouveaux
partenaires et l'intégration de nouvelles problématiques n'ont
pas été accompagnées d'un renouvellement des
procédures95 ». En guise de palliatif, il serait
nécessaire pour les prochains programmes de favoriser l'appropriation
par les OSC sur la base d'un accompagnement accentué d'une
flexibilité des dispositifs qui puissent être adaptés aux
projets où la composante sociale est forte.
4. L'instauration d'une culture de bonne gouvernance au
sein des OSC
La promotion d'une culture de gouvernance constitue au sein
des OSC un outil irremplaçable de rationalisation. Ainsi, de
manière opératoire, les OSC pourront mesurer sur les
schémas directeurs de la gouvernance, les points de transparence, de
rentabilité de compte, d'efficience et d'efficacité.
De ce fait, l'UE via des programmes tels celui du PASOC,
aurait maximisé l'impact de l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation par la prise en compte d'un ensemble de
spécificités lié au fait que les OSC sont à grande
majorité créées dans un contexte de crise d'emploi et,
qu'elles sont relativement jeunes et pour certaines, ont une réelle
volonté d'apprentissage. Dans cette logique, bien que le programme ait
mis sur pied des auditeurs lors des phases des différentes
activités au sein des OSC, il est urgent de développer dans les
prochains programmes, des outils, des indicateurs pratiques et pertinents ainsi
qu'un guide pour l'intégration et le suivi-évaluation de la
gouvernance des subventions au sein des OSC.
5. La prise en compte des expériences issues des
programmes précédents sur la société civile
Malgré l'existence d'un comité multi-bailleurs
(CMB), on constate qu'il est difficile au vu d'une absence franche de base de
données commune des OSC, que le programme puisse prendre en compte les
forces et faiblesses des programmes précédents, même des
95 Lavingne Delville Ph. Et Villeval Ph., «
Capitalisation d'expériences, expériences de capitalisation :
comment passer de la volonté à l'action ? »,
Travers, n°15, 2004,46p.
72
autres bailleurs de fond, en rapport à la
société civile. Cette initiative aurait l'avantage de centrer les
objectifs et les activités du programme sur les priorités des OSC
et par ricochet, aurait favorisé leur appropriation. Cela est de nature
à contourner ce qu'estime Pierre Calame, « les programmes
initiés au Sud correspondent à une logique d'offre et non pas de
demande96». En effet, tout programme de développement se
doit d'être une action publique. Dans cette logique, le programme est une
action négociée, contractuelle qui convoque une existence
considérable d'instances et d'espaces délibératifs. Or la
notion de délibération renvoi à un processus collectif de
prise de décisions invitant chaque participant à se concerter
avec les autres dans un mouvement mutuel de raisoning-giving en
justifiant sa position et étant disposé à écouter
et à partager. La délibération implique donc une culture
d'humilité, de relativité et d'échanges
d'expériences, de connaissances, d'opinions avec une égale
opportunité. Chaque acteur cherche à influencer, à changer
la vision d'autrui dans le temps pour son intérêt, mieux pour
l'efficacité de l'action publique.
La délibération qui vient à la suite de
la consultation, du vote et de la concertation afin de légitimer
l'action publique, fait la promotion de l'éthique, de
l'égalité et de l'équité car sa rationalité
a pour base les informations, les arguments, les ressources pertinentes pour
convaincre quant à l'atteinte des objectifs du programme, mieux encore
de l'action publique. Ainsi, le processus délibératif a comme
enjeu l'échange d'arguments, et surtout d'expériences.
B. AMENAGEMENTS TECHNIQUES DES ACTEURS
1. L'accroissement du renforcement des capacités
techniques
Toute appropriation réussie passe
nécessairement par la mise sur pied d'un schéma adéquat au
renforcement des capacités des OSC dans les domaines tels que la
formulation des projets, des plaidoyers, la recherche des financements
autonomes, la collaboration avec des partenaires et la création des
synergies entre OSC, les techniques de suivi des impacts sur les
activités, le suivi-évaluation et la pérennisation des
projets, etc. A cela s'ajoute un programme de coaching des OSC pendant une
période précise même après la mise en oeuvre des
activités du programme.
Par ailleurs, vu le caractère centraliste de l'Etat,
les programmes tels celui du PASOC devrait aussi multiplier des appuis
d'ouverture et de partage de la gestion de l'espace public aux Etats. En effet,
convaincu de la persistance des agents de l'Etat à vouloir toujours
96 CALAME P. Discours d'ouverture du séminaire
« vers une coopération de sociétés civiles à
société civiles » CFSI Paris, 29 juin &er juillet
2005.
73
légitimer le pouvoir central même quand celui-ci
a prouvé par ses failles son incapacité à pouvoir
améliorer de manière singulière le bien-être des
citoyens, il semble urgent qu'on lui inculque par le biais de ses agents des
appuis allant vers une acceptation des enjeux de la démocratie
participative.
2. L'appui des études et recherches sur la
société civile
Au coeur de tout processus de développement social et
économique au sein d'un Etat, il se pose la finalité d'une
amélioration véritable du bien-être des populations du dit
pays. Ainsi, une des stratégies pertinente pour faciliter
l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec l'Etat
se rattache à une prise en compte des études et recherches sur la
société civile. Ce procédé a le double avantage de
constituer des acquis découlant sur une mobilisation de la banque de
données des OSC d'une part et d'autre part sur une compréhension
profonde des logiques tacites susceptibles de restreindre une bonne
appropriation.
3. Favoriser la pratique d'une gestion participative
intégrant toutes les parties prenantes
La pratique d'une gestion participative met en
évidence une coordination de plusieurs acteurs qui interviennent dans un
domaine avec les intérêts qui peuvent être convergents ou
divergents au sein d'un programme. La représentation d'une gestion
participative peut mieux s'illustrer sur la base des analyses de Michel CROZIER
et Erhard FRIEDBERG. De manière concrète, le PASOC
représente ici une organisation qui est comme « le royaume des
relations de pouvoir, de l'influence, du marchandage et du calcul » et
comme « un construit humain qui n'a pas de sens en dehors des rapports de
ses membres 97». La participation consiste ainsi en des actions
individuelles qui construisent une capacité propre, tributaire de ses
membres. Ce que ces auteurs désignent par l'expression « un
système d'action concret » défini comme étant «
un ensemble humain structuré qui coordonne les actions de ses
participants par des mécanismes de jeux et les rapports entre ceux-ci
par des mécanismes de régulation qui constituent d'autres jeux
98». Ainsi, pratiquer au sein du programme une gestion
participative des acteurs renvoie à un processus de participations des
bénéficiaires, donc des OSC et toute la chaîne
administrative du programme. Cela est de nature à favoriser une
appropriation véritable par le biais de la consultation, la
communication, la concertation et l'information des dynamiques internes et
externes au programme.
97 CROZIER M. et FRIEDBERG E., l'acteur et le
système, Paris, Seuil, 1977, p.50.
98 Ibid., p.26.
74
4. L'instauration d'une culture à
l'évaluation
L'évaluation de la qualité d'un programme est
un gage de la bonne gouvernance car, intimement liées. Ainsi, pour la
promotion d'une bonne gouvernance des programmes, la pratique évaluative
est une conditionnalité. En effet, les approches définitionnelles
des concepts d'action publique, de bonne gouvernance et d'évaluation
mettent en évidence le fait que le programme produise les
résultats attendus pour qu'il s'inscrive dans la bonne gouvernance. Pour
ce faire, on doit en permanence évaluer la mise en oeuvre du programme
afin de s'inscrire dans la logique de bonne gouvernance. Aussi est-il opportun
de s'interroger sur la réduction de l'incertitude par
l'évaluation d'une part et sur la participation de la pluralité
des acteurs dans l'évaluation.
En effet, l'enjeu majeur de l'évaluation de l'action
publique résiderait dans la recherche de l'efficacité et de
l'efficience de celle-ci. Il importe alors pour les OSC, l'Etat et les
bailleurs de fonds d'évaluer leurs actions afin de décider
dorénavant à partir des éléments plus objectifs. De
manière concrète, cela s'illustre dans le cadre du PASOC par le
fait qu'une action entreprise unilatéralement par l'UGP comme les
subventions des OSC sans prise en compte des OR, a conduit à
subventionner des OSC opportunistes. Par cette illustration,
l'évaluation permettra que la prochaine fois, l'on demandera, comme
c'est le cas avec le PASOC, aux OR, qui sont-elles mêmes des ANE mais
résidantes et maîtrisant mieux les spécificités
endogènes des OSC de leur région ce qui est prioritaires et
surtout lesquelles des OSC mériteraient d'être
subventionnées pour l'atteinte des objectifs du programme.
La pratique de l'évaluation du programme implique la
réduction de l'incertitude car elle participe à la
réalisation des éléments fondamentaux de la bonne
gouvernance.
? Transparence ; l'évaluation de
l'action publique en tant que jugement critique sur l'état d'une
représentation, d'une action publique éclaire sur la
totalité de l'action publique (objectif, mise en oeuvre,
résultat, les effets et les impacts). Tous les acteurs sont au courant
des tenants et aboutissants du programme. Il y a transparence.
? Accountability ; l'évaluation du
programme concours au compte rendu. En effet dans une société qui
a déjà une culture de participation, revendique à prendre
part à l'arène politique. L'évaluation
instrumentalisée fait place à une évaluation rationnelle
qui prend en compte des acteurs qui exigent aux gouvernants de leur rendre des
comptes.
? Légitimité ;
l'évaluation rend le programme légitime. Selon la démarche
adoptée, nous pouvons avoir une légitimité conquise ou
reconstruite par l'évaluation. Après l'évaluation, le
programme peut subir des réaménagements issus des demandes, des
priorités des divers acteurs afin de reconstruire la
légitimité de celle-ci.
75
Si l'évaluation réduit l'incertitude, elle est
également un élément de participation. Le monde
multi-centré, pluralité des acteurs et la nécessité
de se concerter fondent l'évaluation sur la participation. Dans cette
participation de plusieurs acteurs, il est à noter que cette nouvelle
vision managériale est indispensable pour le développement des
pays émergents car, elle rend non seulement nécessaire la
diffusion d'une culture des résultats mais, appelle également
l'adaptation à des politiques qui intègrent l'analyse des
risques.
76
CONCLUSION GENERALE
77
Les échecs récurrents des politiques de
développement que connait le Cameroun ont conduit le gouvernement
à intégrer depuis les années 1980 -1990, une approche
managériale de l'espace public où, la société
civile occupe une place stratégique de Co-gestionnaire. Il s'agit d'une
mise en réseau qui voudrait adapter les initiatives de l'Etat aux
besoins des populations. Pour ce faire, la société civile se doit
d'être renforcée techniquement et structurellement. C'est dans
cette mesure, que l'UE dans ses liens de coopération internationale avec
le Cameroun, a financé l'IXème FED le PASOC. Il s'est agi de
manière spécifique de renforcer la société civile,
afin que celle-ci soit effectivement partie prenante dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté et le développement socio-économique.
Ce qui nous a conduit à mener une étude portant sur
la coopération internationale et l'appropriation par les OSC
des cadres de concertation avec l'Etat au Cameroun : cas du PASOC dans la ville
de Yaoundé. Laquelle étude a été
soutenue par cette problématique : dans quelle mesure les OSC
s'approprient-elles les facilités mises sur pied par le PASOC afin
d'accroître leur participation dans la mise en oeuvre du
développement social et économique ? De cette
problématique, découle une hypothèse centrale à
savoir : les actions entreprises par le PASOC sur le terrain ont
été effectives mais, l'appropriation par les OSC des
mécanismes de concertation avec l'Etat reste perfectible ; et trois
hypothèses secondaires, a) le faible degré d'appropriation
s'explique par le fait que les activités du PASOC ont été
réalisées sans une prise en compte véritable des
réalités spécifiques des OSC ; b) le faible niveau
d'appropriation des mécanismes de concertation est dû à la
fois de l'inadéquation de la centralité étatique et des
objectifs du Programme sur les attentes véritables des OSC ; c) le
faible degré d'appropriation des mécanismes de concertation par
les OSC s'explique par le fait que les composantes du programme qui leur
étaient transmises dans les régions par les OR n'ont pas
été bien maîtrisées par ceux-ci.
La vérification de ces hypothèses a obéi
à un processus méthodologique allant de la collecte des
données à l'analyse de celles-ci. Les techniques de collecte ont
été la recherche documentaire, l'entretien et l'observation. Les
grilles ayant permis d'analyser les informations ainsi collectées sont
l'analyse stratégique et l'interactionnisme.
De cette analyse, il résulte la confirmation de notre
hypothèse centrale car, si sur le terrain les activités
entreprises par le PASOC ont été effective, il convient de
reconnaître que deux années après la mise en oeuvre du
programme, son appropriation par les OSC quant aux mécanismes de
concertation avec l'Etat pour leurs apports sur développement
socio-économique reste faible. Cela a été perçu par
la confirmation de nos deux premières hypothèses secondaires. La
traduction de cette confirmation est manifeste par des difficultés
78
d'ordre organisationnel, structurel, technique et
opérationnel. On peut ainsi noter, la présence un peu trop
centrale de l'UGP sur le processus décisionnel, le déploiement
des activités malgré le caractère précaire et
néo patrimonial de certains OSC, l'absence d'un comité
d'éveil post-programme sur le dynamisme des OSC. De manière
technique et opérationnelle, il faut souligner la
précarité des outils et instruments de travail au sein des OSC et
surtout la culture de l'Etat providence dans ville de Yaoundé lors des
plaidoyers émis par les OSC. Toutefois, si la troisième
hypothèse secondaire nous a été infirmée du fait
que les OSC ont reconnus avoir été bien encadré sur les
composantes, relevons néanmoins que la limitation des OR aux simples
prestations dans les régions, n'a pas constitué un avantage
probant sur l'appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation.
Néanmoins, si les résultats de cette
étude se présentent comme tels, il n'en demeure pas moins que
notre étude a des limites. La principale étant le fait qu'elle
n'a pas été étendue dans toutes les régions or, le
programme se voulait à portée nationale. Ainsi, il convient de
relever que les résultats qui en découlent ne peuvent pas
être extrapolés de manière systématique à
tous les acteurs touchés par le programme. Il se pose alors un
réel problème de représentativité.
Cependant, si le déficit des politiques de
développement au Cameroun peut s'éradiquer par l'implication de
la société civile pour une cogestion des affaires publiques
allant dans le sens du développement socioéconomique, relevons
que l'apport du PASOC pour appuyer les initiatives de la société
civile s'avère très nécessaire. Ainsi, appuyer la
société civile pour qu'elle puisse véritablement
s'approprier des mécanismes de concertation avec l'Etat, implique certes
les activités déployées par le programme, mais
nécessite aussi et davantage des aménagements organisationnels et
techniques. Les aménagements organisationnels dont il question ici se
matérialisent par une approche débouchant sur une
adéquation entre les activités des OSC et leurs subventions, une
approche débouchant sur l'autonomisation financière des OSC ; un
processus d'accompagnement adapté aux spécificités des OSC
dans les régions ; l'instauration d'une gouvernance au sein des OSC et
la maximisation des logiques de capitalisation via la prise en compte des
expériences issues des programmes précédents. Quant aux
aménagements techniques, il est impératif d'accroître les
capacités techniques et financières des acteurs ; appuyer et
encourager les recherches sur la société civile afin de garantir
une banque de données sur les OSC.
79
BIBLIOGRAPHIE
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Yaoundé, 1999.
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mouvement associatif au Cameroun, Yaoundé, Ed. AFVP,
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1995.
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acteur historique de la gouvernance, Paris, Editions Charles
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· SERFATY-GARZON P., Enfin chez soi ? Récits
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81
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camerounaise a-t-elle Àune réelle autonomie » in
Séminaire PTF sur les acquis de la société camerounaise,
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mobilisation de la solidarité en période de crise : entre
courtage et altruisme », Cahiers de l'UCAC (Université
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· GABAS J.J., « La politique française de
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société civile en Afrique : Le Burkina de l'après-Zongo in
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négociation dans les processus de décision complexes in
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nouveaux contexte camerounais issu de la tripartite » in La
société civile entre contenu et forme : 20 ans après la
tripartite, existe-t-il une société civile camerounaise ?
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documents
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forestière et partenariat public-privé : évaluation de la
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-2012.
· DEMANOU Robert, Appropriation par la commune et la
société civile de la décentralisation au Cameroun :
L'expérience du PACDDU dans la ville de Foumban, Région de
l'Ouest, Mémoire Master Gouvernance et Action publique,
Yaoundé, UCAC, 2010-2012.
· ZE ATE'E Gilles André,
Société civile et suivi des investissements publics dans le
département de la Mvila, une contribution à l'analyse du CCAP
dans le secteur des investissements au Cameroun, Mémoire de master
GAP-UCAC, Yaoundé, 2010-2012.
· Décret portant organisation et fonctionnement
de la commission d'agrément des ONG.
· Document de stratégie pour la croissance et
l'emploi, cadre de référence de l'action gouvernementale pour
la période 2010-2020.
· Convention de financement entre la commission
européenne et la République du Cameroun, PASOC, (CM/002/04),
IXème FED.
· Les Cahiers du PASOC n°4
· Les cahiers du PASOC n°5
· Les cahiers du PASOC n° 6
· Les cahiers du PASOC n° 13
Décembre 2010.
· Les cahiers du PASOC n° 15
·
.
République du Cameroun, Programme National de
Gouvernance, Yaoundé, 2005.
? Cours
· KAYO SIKOMBE, Evaluation de l'action publique,
Yaoundé, Cours MGAPII, UCAC, 2013.
· MBOCK Charly Gabriel, Grands enjeux
internationaux, Yaoundé, Cours MGAPI, UCAC, 2O12.
83
ANNEXES
84
Annexe n°1 :
Tableaux de la répartition de l'échantillon
selon la qualité des enquêtés
N°
|
Qualité des individus
interrogés
|
Nombre d'individus interrogés
|
1
|
CAON
|
1
|
2
|
UGP
|
2
|
3
|
OR
|
2
|
4
|
OSC
|
14
|
85
Annexe n°2
Université Catholique d'Afrique
centrale Institut Catholique de Yaoundé FSSG MGAP
Guide d'entretien des OSC
Nom de l'OSC :
I. Identification de la personne
Nom et prénom
(facultatif) :
Qualité
...
II. Connaissances générales
1. Comment vous organisiez-vous en interne avant
l'arrivée du PASOC ?
2. Y'a-t-il eu une prise en compte de votre
spécificité organisationnelle dans la mise en oeuvre du programme
?
3. Estimez-vous avoir été bien appuyés par
l'UGP/OR du PASOC pendant la mise en oeuvre de votre projet ?
86
4. Quelle appréciation portez-vous sur la pertinence
des outils suivant développés par le PASOC ? (Expliquez votre
choix)
5. Que diriez-vous que l'existence d'une OR comme organisme
de proximité ?
6. Pour vous quels sont vos acquis du PASOC ?
7. Quels ont été à votre avis les points
forts
8. Quels ont été à votre avis les points
faibles ?
87
Université Catholique d'Afrique
Centrale Institut Catholique de Yaoundé FSSG MGAP
Guide d'entretien destiné à l'UGP du
PASOC
I. Identification de la personne
Nom et prénom
(facultatif) .
Sexe : M F .
Qualité
...
II. Connaissances générales
1. Les OSC ont-elles été impliquées lors de
la mise en oeuvre du PASOC ? Si oui, quelles étaient leurs attentes ?
2. L'appropriation des mécanismes de concertation entre
OSC et Etat constituait-elle une priorité pour le PASOC lors de sa mise
en oeuvre ?
3. Quelles faiblesses selon vous le programme a fait montre
avant, pendant et après sa mise en oeuvre ?
88
4. Pensez-vous que les OSC se sont mieux approprié les
mécanismes de concertations avec les pouvoirs publics ? Si non, selon
vous qu'est ce qui pourrait justifier les manques ?
5. Avec qui et comment organisiez-vous les ateliers de
renforcement des acquis des OR ?
89
Université Catholique d'Afrique
Centrale
Institut Catholique de Yaoundé
FSSG MGAP
Guide d'entretien pour les Organisations
Relais
I. Identification de la personne
Nom et prénom
(facultatif) .
Qualité :
....
II. Connaissances générales
1. Pensez-vous avoir été bien formés pour
la mise en oeuvre des activités du programme dans vos régions
respectives ?
2. Quelle stratégie adoptiez-vous pour la transmission
des activités du programme aux OSC au niveau des régions ?
(verticalité ou horizontalité) ?
3. Comment étaient choisis les participants lors des
ateliers de formation ?
4. Y'avait-il une présence effective des
représentants des OSC lors des ateliers de formation ? Justifiez votre
réponse
90
5. Le temps et le lieu réservés pour les ateliers
de formation vous ont-ils semblé conformes aux finalités du
programme ?
6. Quelles remarques formuleriez-vous pour les programmes futurs
si l'on intégrait encore les OR ?
91
Annexe n°4 : Budget détaillé du
PASOC
|
CODE BUDGET
|
DÉSIGNATION
|
UNITÉ / OBSERVA TIONS
|
QT É
|
PRIX UNIT.
|
Ressourc es
UE Engagem ent spécifiqu e
|
Ressourc es
UE Engagem ent régie
|
Autres sources de financem ent
|
TOTAUX
|
1
|
|
|
ACTIVITES
|
|
|
|
|
|
949 350
000
|
|
|
949
|
350
000
|
|
11
|
|
MISE EN RESEAU, COMMUNICATION ET INFORMAT.
|
-
|
0
|
|
0
|
|
38 995
000
|
|
|
38
|
995
000
|
|
111
|
|
CONNAISSANCE DES CONCEPTS DE LA SOCIETE CIVILE
|
|
|
|
|
|
8 665
000
|
|
|
8
|
665
000
|
|
1114
|
Formation/information des agents de l'Etat sur la notion de
société civile et sur le PASOC
|
|
|
|
|
|
8 665
000
|
|
|
8
|
665
000
|
|
|
41
|
1111 Organisation d'un atelier d'échanges et de
partage d'information
Organisation d'un atelier. Le tableau ci-dessous évalue le
coût :
Location de salle
Animateur /préparateur
Banderoles
Sonorisation
Nourriture
|
Atelier
Jour
H/jour
Provision
Provision
Par
personne/jo ur
|
2 25 2 1 50
|
5
50
10
|
665
000
300
000
150
000
120
000
000
000
|
3
|
5 665
000
600 000
750 000
240 000
50 000
500 000
|
|
|
5
|
665
000
|
|
|
|
Transport des participants
|
Provision/p
ersonne
|
25
|
5
|
000
|
|
125 000
|
|
|
|
|
|
|
|
Fournitures
|
Provision
|
1
|
|
400
000
|
|
400 000
|
|
|
|
|
|
|
111
42
|
Recensement des activités / processus / programmes
menés en partenariat entre les pouvoirs publics et les OSC
Réalisation d'une étude
|
|
|
|
|
|
3 000
000
|
|
|
3
|
000
000
|
92
|
Consultant
|
H/jour
|
20
|
|
150
000
|
3
|
000
|
000
|
|
|
3
|
000
|
000
|
112
|
LE PASOC COMME OUTIL
|
pm
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
320
|
|
|
|
6
|
320
|
113
|
SITES WEB
|
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
|
000
|
|
Développement du site WEB
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
bilingue spécifiquement sur
|
|
|
|
|
|
2
|
000
|
|
|
|
2
|
000
|
1131
|
les activités du PASOC avec une meilleure
visibilité sur le genre
|
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
|
000
|
|
Traduction en anglais de tous
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
113
|
les documents émis par le
|
Page
|
100
|
20
|
000
|
2
|
000
|
000
|
|
|
2
|
000
|
000
|
11
|
PASOC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Appui aux sites web collectifs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
de la société civile qui
|
|
|
|
|
|
4
|
320
|
|
|
|
4
|
320
|
1132
|
privilégient et partagent l'information avec un accent sur
le genre
|
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
|
000
|
113
21
|
Prise en charge des sites de la société civile
|
Site
|
4
|
1
|
080
000
|
4
|
320
|
000
|
|
|
4
|
320
|
000
|
|
Prise en charge de
l'hébergement, du domaine, de piges et d'expertises
diverses pour dix sites. Le tableau ci-dessous évalue le coût :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hébergeme nt +
domaine
|
Annuel
|
2
|
|
300
000
|
|
600
|
000
|
|
|
|
|
|
|
Informaticih/jour ens
|
|
20
|
20
|
000
|
|
400
|
000
|
|
|
|
|
|
|
Prestataires
|
h/jour
|
1
|
80
|
000
|
|
80
|
000
|
|
|
|
|
|
|
CONCERTATIONS SOCIETE
|
|
|
|
|
|
4
|
000
|
|
|
|
4
|
000
|
114
|
CIVILE
|
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
|
000
|
1144
|
Développement de la visibilité des OSC dans
l'espace public
|
|
|
|
|
|
4
|
000
000
|
|
|
|
4
|
000
000
|
|
Promotion d'émissions radios
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
114
|
et télévision sur des sujets
|
|
1
|
1
|
000000
|
1
|
000
|
000
|
|
|
1
|
000
|
000
|
41
|
collectifs portés par les OSC
|
PROVISION
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Appui à la conception et à l'édition
d'outils d'information de la société civile : Les frais de piges,
le soutien à la conception (expertise), la prise en charge des
impressions.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
114
42
|
Soutien aux publications de la société civile.
|
PROVISION
|
1
|
2
|
000000
|
2
|
000
|
000
|
|
|
2
|
000
|
000
|
|
Appui à des activités de notoriété :
Festivals, mobilisations, sensibilisation citoyenne
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Soutien aux évènements
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
114
43
|
grands publics promouvant la citoyenneté dans l'espace
public
|
PROVISION
|
1
|
1
|
000000
|
1
|
000
|
000
|
|
|
1
|
000
|
000
|
93
115
|
BASE DE DONNEES
|
|
|
|
|
|
3
|
100
000
|
|
|
|
3
|
100
000
|
1151
|
Développement de la base de données du PASOC
|
|
|
|
|
|
3
|
100
000
|
|
|
|
3
|
100
000
|
115
11
|
Transfert de la gestion de la base à une OSC
|
PROVISION
|
1
|
1
|
000000
|
1
|
000
|
000
|
|
|
1
|
000
|
000
|
115
12
|
Développement de la base de données du PASOC (prise
en charge d'un prestataire et des coûts techniques)
Appel à une expertise camerounaise. Le tableau ci-dessous
évalue le coût :
|
|
1
|
2
|
100
000
|
2
|
100
|
000
|
|
|
2
|
100
|
000
|
|
Honoraires
|
H/J
|
14
|
|
150
000
|
2
|
100
|
000
|
|
|
|
|
|
117
|
DIMENSION INTERNATIONALE
|
|
|
|
|
|
13
|
110
000
|
|
|
|
13
|
110
000
|
1171
|
Agendas internationaux
|
|
|
|
|
|
13
|
110
000
|
|
|
|
13
|
110
000
|
117
11
|
Réunions préparatoires et de restitution au
Cameroun
Prise en charge de trois réunions préparatoires
à la participation es évènements internationaux. . Le
tableau ci-dessous évalue le coût :
Location de salle
Animateur /préparate ur
Banderoles
SonorisatioProvision n
Nourriture
|
Jour
H/jour
Provision
Par
personne/jo ur
|
2
1
6
2
1
25
|
1
50
50
5
|
450
000
000
100
000
100
000
000
000
|
|
2
50
600
200
50
125
|
900
000
000 000 000 000 000
|
|
|
|
2
|
900
000
|
|
Transport des participants Fournitures et frais divers
|
Provision/p ersonne
Provision
|
25
3
|
5
|
000
100
000
|
|
125
300
|
000
000
|
|
|
|
|
|
117
12
|
Déplacements internationaux
Prise en charge de trois délégations de trois
personnes par délégation. Le tableau ci-dessous évalue le
coût :
Déplaceme nts
|
Avion/ train
|
2
3
|
5
1
|
105
000
200
000
|
3
|
10
600
|
210
000
000
|
|
|
|
10
|
210
000
|
94
|
|
|
Inscription
|
Provision
|
3
|
50
|
000
|
150 000
|
|
|
|
|
|
|
Hôtel (3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
personnes pour
|
Provision/ jour
|
21
|
40
|
000
|
840 000
|
|
|
|
|
|
|
7jours)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nourriture
|
Provision/ jour
|
21
|
15
|
000
|
315 000
|
|
|
|
|
|
|
Animations
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ou ateliers à organiser sur place
|
Provision global
|
1
|
|
200
000
|
200 000
|
|
|
|
|
|
DOCUMENTATION/CAPITALIS
|
|
|
|
|
3 800
|
|
|
3 800
|
119
|
|
ATION
|
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
|
|
|
Mise en place d'un dispositif
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
de
|
|
|
|
|
3 800
|
|
|
3 800
|
|
1191
|
documentation/capitalisation sur la société civile
au
|
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
|
|
|
Cameroun
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
119
|
Fonctionnement du conseil
|
|
|
|
300
|
|
|
|
|
|
|
11
|
scientifique du PASOC
|
PROVISION
|
2
|
|
000
|
600 000
|
|
|
600 000
|
|
|
|
Frais de
|
|
|
|
250
|
|
|
|
|
|
|
|
transport
|
PROVISION
|
1
|
|
000
|
250 000
|
|
|
|
|
|
|
Hébergeme nt
|
Provision/p ersonne
|
2
|
25
|
000
|
50 000
|
|
|
|
|
|
|
Réalisation et diffusion de
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
119
|
monographies utiles sur la
|
|
2
|
1
|
500
|
3 000 000
|
|
|
3 000 000
|
|
|
12
|
société civile au Cameroun
|
PROVISION
|
|
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
Coûts d'expertise universitaire et militante,
débours, publication des études
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
119
|
Acquisition d'ouvrages et de
|
|
|
|
200
|
|
|
|
|
|
|
13
|
la documentation utile
|
PROVISION
|
1
|
|
000
|
200 000
|
|
|
200 000
|
|
|
|
Achats de livres, revues et abonnements
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
RENFORCEMENT DES CAPACITES
|
|
0
|
|
0
|
190 755
000
|
|
|
190 755
000
|
|
|
MUTUALISATION DES
|
|
|
|
|
10 625
|
|
|
10 625
|
121
|
|
SERVICES
|
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
|
|
Animation du PASOC par et
|
|
|
|
|
10 625
|
|
|
10 625
|
|
1212
|
avec les OSC avec un focus sur le genre
|
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
|
|
121
|
Réunions régionales des OR
|
|
|
2
|
125
|
10 625
|
|
|
10 625
|
|
|
21
|
du PASOC
|
|
5
|
|
000
|
000
|
|
|
000
|
|
|
|
L'UGP du PASOC organisera des ateliers régionaux et des
ateliers nationaux avec les organisations relais du PASOC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Location de salle
|
Jour
|
2
|
50
|
000
|
100 000
|
|
|
|
95
|
Rédaction et publication des résolutions
Frais de transport
|
Provision
FF/personn e
|
1
15
|
25
|
100
000
000
|
|
100 000
375 000
|
|
|
|
|
Hébergeme nt
Nourriture
|
FF/personn e
FF/personn e
|
45
45
|
20
10
|
000
000
|
|
900 000
450 000
|
|
|
|
|
Fournitures
|
Provision
|
2
|
|
100
000
|
|
200 000
|
|
|
|
122
|
FONCTIONNEMENT C0LLEGIALE
|
pm
|
|
|
|
|
|
|
|
|
123
|
POLITIQUE PLAIDOYER DES OSC
|
|
|
|
|
|
52 270
000
|
|
|
52 270
000
|
1231
|
Développement de la stratégie de formation au
plaidoyer pour les OSC pour la durée du PASOC
|
|
|
|
|
|
22 900
000
|
|
|
22 900
000
|
123
11
|
Mise en oeuvre de formations au plaidoyer dans chaque
région à destination des OSC
|
|
10
|
2
|
290
000
|
|
22 900
000
|
|
|
22 900
000
|
|
Trois formations par province de 25 personnes. Le tableau
ci-dessous évalue le coût.
Location de salle
|
Jour
|
3
|
50
|
000
|
|
150 000
|
|
|
|
|
Animateur /préparate ur
Nourriture
Transport des
participants
Hébergeme nt
|
H/jour
Par
personne/jo ur
Provision
Par
personne/n uitée
|
6
75
100
|
40
8
10
|
000
000
000
|
1
|
240 000 600 000 250 000 000 000
|
|
|
|
|
Fournitures
|
Provision
|
|
|
|
|
50 000
|
|
|
|
1232
|
Appui méthodologique et financier pour faciliter et
capitaliser les tenues de réunions des coordinations, plates formes,
etc.
|
|
|
|
|
|
13 910
000
|
|
|
13 910
000
|
123
21
|
Financements
de réunions,
documents de
synthèse
Prise en charge, suivi, accompagnement en fonction de
l'opportunité des demandes. Le tableau ci-dessous évalue le
coût :
Location de salle
|
reunion
Jour
|
13
2
|
1
50
|
070
000
000
|
|
13 910
000
100 000
|
|
|
13 910
000
|
96
|
Animateur /préparate ur
Banderoles
SonorisatioProvision n
Transport
Rédaction et publication des actes
Fournitures
|
H/jour
Provision
Provision
Provision
Provision
|
2
2
2
1
1
1
|
60
50
|
000
100
000
000
200
000
250
000
100
000
|
120 000 200 000 100 000 200 000
250 000
100 000
|
|
|
|
|
1233
|
Appui méthodologique et financier pour la participation
active des OSC aux débats publics dans le cadre des mécanismes
portés par les pouvoirs publics (nationaux ou locaux)
|
|
|
|
|
11 560
000
|
|
|
11
|
560
000
|
123
31
|
Reunions
|
Réunion
|
8
|
1
|
070
000
|
8 560
000
|
|
|
8
|
560
000
|
|
Prise en charge selon l'opportunité de la demande de
quatre réunions des OSC préparatoires à leur participation
à des mécanismes portés par l'Etat. Le tableau ci-dessous
évalue le coût :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Location de salle
Animateur /préparate ur
Banderoles
SonorisatioProvision n
Transport
Rédaction et publication des actes Fournitures et frais
divers
|
Jour
H/jour
Provision
Provision
Provision
Provision
|
2
2
2
2
1
1
1
|
50
60
50
|
000
000
100
000
000
200
000
250
000
100
000
|
100 000 120 000 200 000 100 000 200 000
250 000
100 000
|
|
|
|
|
123
32
|
Expertises spécifiques
Comme ci-dessus, Prise en charge selon l'opportunité de la
demande de quatre expertises préparatoires à leur participation
à des mécanismes portés par l'Etat. Le tableau ci-dessous
évalue le coût :
|
Expertise
|
4
|
|
750
000
|
3 000
000
|
|
|
3
|
000
000
|
97
|
Honoraires
Publication
|
H/J
Provision
|
5
1
|
|
150
000
250
000
|
|
500 000
250 000
|
|
|
|
|
1235
|
Etudes de capitalisation avec un focus sur le genre
|
|
|
|
|
|
3 900
000
|
|
|
|
3 900
000
|
123
51
|
Etudes de capitalisation avec un focus sur le genre
|
|
|
|
|
3
|
900 000
|
|
|
3
|
900 000
|
|
Consultants
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Honoraires
|
H/J
|
26
|
|
150
000
|
3
|
900 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
27 400
|
|
|
|
27 400
|
125
|
AUDIT et DIAGNOSTICS
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
000
|
|
Mise à disposition des OSC du
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
dispositif de diagnostic de
|
|
|
|
|
|
24 400
|
|
|
|
24 400
|
1253
|
proximité (en partenariat avec les organisations
relais)
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
000
|
125
|
|
|
|
|
610
|
|
24 400
|
|
|
|
24 400
|
31
|
Réalisation des diagnostics
|
|
40
|
|
000
|
|
000
|
|
|
|
000
|
|
Quarante diagnostics de proximité.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Honoraires
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
des
consultants
|
H/J
|
7
|
80
|
000
|
|
560 000
|
|
|
|
|
|
Coûts de
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
mise en oeuvre par l'OR
|
Provision
|
1
|
50
|
000
|
|
50 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3 000
|
|
|
|
3 000
|
1254
|
Capitalisation sur le dispositif
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
000
|
125
|
Mise en oeuvre de la capitalisation par un
|
H/J
|
20
|
|
150
|
3
|
000 000
|
|
|
3
|
000 000
|
41
|
consultant
|
|
|
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
STRUCTURATIO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N
|
|
|
|
|
|
15 260
|
|
|
|
15 260
|
126
|
INSTITUTIONN
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
000
|
|
ELLE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Appui à la structuration
|
|
|
|
|
|
15 260
|
|
|
|
15 260
|
1261
|
institutionnelle et formelle des collectifs d'OSC
|
|
|
|
|
|
000
|
|
|
|
000
|
|
Appui méthodologique et
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
126
|
financier sur les processus de
|
|
|
1
|
070
|
|
8 560
|
|
|
|
8 560
|
11
|
structuration formelle
|
|
8
|
|
000
|
|
000
|
|
|
|
000
|
|
(fédérations, faîtières)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prise en charge selon l'opportunité de la demande de dix
réunions des OSC qui souhaitent renforcer ou se mettre en réseau.
Le tableau ci-dessous évalue le coût :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Location de salle
|
Jour
|
2
|
50
|
000
|
|
100 000
|
|
|
|
|
|
Animateur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
/préparate ur
|
H/jour
|
2
|
60
|
000
|
|
120 000
|
|
|
|
|
98
|
|
Banderoles
SonorisatioProvision n
Transport
Rédaction et
publication des actes
Fournitures
|
Provision
Provision
Provision
Provision
|
2
2
1
1
1
|
100
000
50 000
200
000
250
000
100
000
|
200 000
100 000
200 000
250 000
100 000
|
|
|
|
|
126
12
|
Appui méthodologique et financier pour que les collectifs
de la SC tiennent dans de bonnes conditions démocratiques leurs
réunions statutaires
En fonction de l'opportunité de la demande, prise en
charge d'une partie des dix réunions statutaires d'OSC d'envergure
nationale. . Le tableau ci-dessous évalue le coût :
Location de salle
|
Jour
|
10
2
|
670
000
50 000
|
6 700
000
100 000
|
|
|
6 700
000
|
|
|
Animateur /préparate ur Rédaction et publication
des résolutions
|
H/jour
Provision
|
2
1
|
60 000
100
000
|
120 000
100 000
|
|
|
|
|
|
Frais de transport
Fournitures et frais divers
|
Provision/p ersonne
Provision
|
30
2
|
5 000
100
000
|
150 000
200 000
|
|
|
|
127
|
|
PLAN DE FORMATION VIE ASSOCIATIVE
|
|
|
|
58 000
000
|
|
|
58 000
000
|
1272
|
Mise en oeuvre des cycles de formation par les organisations
relais
|
|
|
|
55 000
000
|
|
|
55 000
000
|
|
127
21
|
Formation des OSC
Cinq sessions de formation de 15 membres d'OSC par
région
Location de salle
Animateur /préparate ur
|
Jour
H/jour
|
25
3
5
|
2 200
000
50 000
80 000
|
55 000
000
150 000
400 000
|
|
|
55 000
000
|
99
|
Nourriture
Transport des
participants
Hébergeme nt
|
Par
personne/jo ur
Forfait global
Par
personne/n uitée
|
45
60
|
10
10
|
000
000
|
|
450 000
300 000
600 000
|
|
|
|
|
|
Fournitures
|
Provision
|
|
|
|
|
100 000
|
|
|
|
|
|
Frais organisatio n pour les OR
|
Provision
|
1
|
|
200
000
|
|
200 000
|
|
|
|
200 000
|
1273
|
Capitalisation sur le dispositif
|
|
|
|
|
|
3 000
000
|
|
|
|
3 000
000
|
127
31
|
Mise en oeuvre de la
capitalisation
|
H/J
|
20
|
|
150
000
|
3
|
000 000
|
|
|
3
|
000 000
|
128
|
FORMATION AUX MEDIAS POUR LES OSC
|
|
|
|
|
|
7 200
000
|
|
|
|
7 200
000
|
1281
|
Mise en oeuvre d'un plan de formation pour 20 OSC sur les outils
de travail avec les médias
|
|
|
|
|
|
7 200
000
|
|
|
|
7 200
000
|
128
11
|
Mise en oeuvre d'un plan de formation pour 20 OSC sur les outils
de travail avec les médias
|
|
1
|
7
|
200
000
|
|
7 200
000
|
|
|
|
7 200
000
|
|
Evaluation du coût
Location de salle
Consultant
Animateur /préparate ur
Nourriture
Transport des
participants
Hébergeme nt
Fournitures
|
Jour H/jour
H/jour
Par
personne/jo ur
Provision
Par
personne/n uitée
Provision
|
4
16
8
80
120
|
50
10
15
|
000
150
000
150
000
000
000
|
2
1
1
|
200 000
400 000
200 000
800 000
500 000
800 000
300 000
|
|
|
|
|
129
|
FORMATION DIPLOMANTE
|
|
|
|
|
|
20 000
000
|
|
|
|
20 000
000
|
1291
|
Développement au sein du MASTER gouvernance et
société civile de l'UCAC de la dimension Sté civile
|
|
|
|
|
|
20 000
000
|
|
|
|
20 000
000
|
129
11
|
Appui financier au
fonctionnement du MASTER
En fonction des travaux
|
PROVISION
|
1
|
10
|
000
000
|
|
10 000
000
|
|
|
|
10 000
000
|
100
|
|
menés avec le REPRODIGE dans le cadre du DP2, dont les
résultats seront connus en mai 2010
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
129
12
|
Création de 10 bourses d'études
|
Bourse/pers
|
10
|
1
|
000
000
|
10 000
000
|
|
|
10 000
000
|
13
|
|
FONDS DE SUBVENTION
|
|
|
|
|
685 700
000
|
|
|
685 700
000
|
132
|
|
DEUXIEME APPEL A PROPOSITION DU PASOC
|
|
|
|
|
685 700
000
|
|
|
685 700
000
|
1321
|
Mise en oeuvre des activités sélectionnées
lors du deuxième appel à proposition
|
|
|
|
|
604 000
000
|
|
|
604 000
000
|
|
132
11
|
Animation de quatre ateliers avec les
bénéficiaires, les OR, les consultants de proximité de
cadrage de mise en oeuvre des projets sélectionnés
Organisation d'un atelier de 25 personnes dans chacun bassin de
population
|
Atelier
|
4
|
1
|
000
000
|
4 000 000
|
|
|
4 000 000
|
|
|
Nourriture des
participants
|
Par
personne/jo ur
|
50
|
6
|
000
|
300 000
|
|
|
|
|
|
Hébergeme nt
Transport des
participants
Location de salle
|
Par
personne/jo ur
Provision
Jour
|
40
1
2
|
10
50
|
000
200
000
000
|
400 000
200 000
100 000
|
|
|
|
|
132
12
|
Financement des subventions
|
Projet
|
60
|
10
|
000
000
|
600 000
000
|
|
|
600 000
000
|
1322
|
Dispositif d'accompagnement par les OR
|
|
|
|
|
81 700
000
|
|
|
81 700
000
|
|
132
21
|
Formations spécifiques aux techniques d'enquêtes et
aux relations avec la presse Les enseignements du premier appel à
proposition ont montré qu'un dispositif de renforcement des
capacités pour les bénéficiaires doit être mis en
place par le billet de formation ad hoc (technique d'enquête, suivi
projet, relation avec la presse. Les lignes ci-dessous évaluent les
coûts de ces formations :
Location de salle Animateur /préparate
|
H/jour
Jour H/jour
|
5
3
15
|
3
50
|
950
000
000
150
000
|
19 750
000
150 000
2 250 000
|
|
|
19 750
000
|
101
|
|
ur
Nourriture
Transport des
participants
Hébergeme nt
Fournitures
|
Par
personne/jo ur
Provision
Par
personne/n uitée
Provision
|
30
30
|
10
15
|
000
000
|
300 000
500 000
450 000
300 000
|
|
|
|
|
132
23
|
Suivi par les assistants plaidoyer et les auditeurs de
proximité.
|
H/jour
|
100
|
|
580
000
|
58 000
000
|
|
|
58 000
000
|
|
|
Les enseignements du premier appel à proposition ont
montré que le dispositif de suivi des bénéficiaires par
les organisations relais devrait être renforcé au travers des
consultants de proximités et des assitants plaidoyer.
L'évaluation des coûts de ces formations est la suivante :
Honoraires des consultants de
proximité et des assitants plaidoyer Coûts de mise
en oeuvre par l'OR
|
H/J
Provision
|
6
1
|
80
|
000
100
000
|
480 000
100 000
|
|
|
|
14
|
|
CADRE JURIDIQUE
|
|
|
|
|
33 900
000
|
|
|
33 900
000
|
141
|
|
CADRE JURIDIQUE EXIXTANT
|
pm
|
|
|
|
|
|
|
|
142
|
|
CODE DE DEONTOLOGIE
|
|
|
|
|
3 650
000
|
|
|
3 650
000
|
1421
|
Conception et mise en oeuvre d'un code de déontologie
conduisant à une certification pour les ONG et associations
|
|
|
|
|
3 650
000
|
|
|
3 650
000
|
|
142
11
|
Sélection d'une structure pour l'implication des OSC
intéressées aux dynamiques porteuses d'un code de
déontologie
En fonction des processus appuyés dans le cadre du DP2
dont les résultats ne seront connus qu'au deuxième trimestre
2010, cet appui pourra prendre la forme d'une subvention à une OSC ou
une prestation de service à un consultant spécialisé.
|
Provision
|
1
|
2
|
000
000
|
2 000
000
|
|
|
2 000
000
|
|
142
12
|
Appui aux réunions de concertation de la
société civile qui évoluent sur le sujet Organisation de
trois réunions pendant la durée du DP1. Le tableau ci-dessous
évalue le
|
|
2
|
1
|
825
000
|
3 650
000
|
|
|
3 650
000
|
102
|
coût.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Location de salle
Animateur /préparate ur
Banderoles
SonorisatioProvision n
Nourriture
Transport des participants Hébergeme nt des participant
Fournitures
|
Jour
H/jour
Provision
Par
personne/jo ur
Provision
Nuitée
Provision
|
1
3
2
1
25
20
3
|
50 000
100
000
100
000
50 000
5 000
20 000
100
000
|
50 000
300 000
200 000
50 000 125 000 400 000 400 000 300 000
|
|
|
|
142
13
|
Processus de plaidoyer pour la reconnaissance de ce code
auprès des PTF
En fonction des processus appuyés dans le cadre du DP2
dont les résultats ne seront connus qu'au deuxième trimestre
2010, cet appui pourra prendre la forme d'une subvention à une OSC ou
une prestation de service à un consultant spécialisé.
|
Provision
|
1
|
2 000
000
|
2 000
000
|
|
|
2 000
000
|
142
14
|
Etude de capitalisation sur le sujet pour le prochain
programme
|
H/jour
|
20
|
50 000
|
1 000
000
|
|
|
1 000
000
|
|
consultant
|
|
|
|
|
|
|
|
143
|
STRUCTURES DE COORDINATION
|
|
|
|
7 250
000
|
|
|
7 250
000
|
1431
|
Renforcement progressif, au rythme des spécificités
des OSC (ONG, associations et GIC), de faîtières formelles par
thématiques, ou par famille d'acteurs ou par régions
|
|
|
|
7 250
000
|
|
|
7 250
000
|
143
11
|
Appui méthodologique et financier aux OSC qui souhaitent
avancer dans cette direction (réunions, expertise, publications)
Accompagnement de dix réunions en fonction de l'opportunité des
demandes. Le tableau ci-dessous évalue le coût.
|
|
5
|
1 450
000
|
7 250
000
|
|
|
7 250
000
|
103
|
Location de salle
Animateur /préparate ur
Banderoles
SonorisatioProvision n
|
Jour
H/jour
Provision
|
1
6
2
1
|
50
50
|
000
100
000
100
000
000
|
|
50 000 600 000 200 000 50 000
|
|
|
|
|
|
Nourriture
Transport des
participants
Fournitures
|
Par
personne/jo ur
FF/personn e
Provision
|
25
25
3
|
5
5
|
000
000
100
000
|
|
125 000
125 000
300 000
|
|
|
|
|
144
|
APPROPRIATION DEMARCHE QUALITE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
145
|
ACTUALISATION DU CADRE JURIDIQUE
|
|
|
|
|
|
4 900
000
|
|
|
4
|
900
000
|
1452
|
Elaboration de propositions d'amélioration du cadre
juridique par les OSC dont la mise en oeuvre de l'article 40 du budget de
l'Etat
|
|
|
|
|
|
4 900
000
|
|
|
4
|
900
000
|
145
21
|
Appel à expertise camerounaise pour l'élaboration
de propositions
Evaluation du coût de l'expertise
Honoraires
Publication
|
H/Jour
Provision
|
1
10
1
|
2
|
000
000
150
000
500
000
|
1
|
2 000
000
500 000
500 000
|
|
|
2
|
000
000
|
145
22
|
Elaboration de propositions par l'organisation de réunions
de concertation (en lien avec l'activité 4.2.1 et 4.3.1)
Organisation de deux réunions. Le tableau ci-dessous
évalue le coût.
Location de salle
Animateur /préparate ur
Banderoles
SonorisatioProvision n
|
Jour
H/jour
Provision
|
2
1
6
2
1
|
1
50
50
|
450
000
000
100
000
100
000
000
|
|
2 900
000
50 000
600 000
200 000
50 000
|
|
|
2
|
900
000
|
|
Nourriture
Transport des
participants
|
Par
personne/jo ur
FF/personn e
|
25
25
|
5
5
|
000
000
|
|
125 000
125 000
|
|
|
|
|
104
|
|
Fournitures et frais divers
|
Provision
|
3
|
|
100
000
|
|
300
|
000
|
|
|
|
|
|
|
146
|
FINANCEMENT DES OSC
|
|
|
|
|
|
3
|
500
000
|
|
|
|
3
|
500
000
|
|
1462
|
Plaidoyer Article 40
|
|
|
|
|
|
3
|
500
000
|
|
|
|
3
|
500
000
|
|
146
21
|
Plaidoyer Article 40
|
Provision
|
|
|
|
3
|
500
|
000
|
|
|
3
|
500
|
000
|
|
147
|
STRUCTURATION SYNDICALE
|
|
|
|
|
|
14
|
600
000
|
|
|
|
14
|
600
000
|
|
1471
|
Concertation BIT et syndicats
|
|
|
|
|
|
14
|
600
000
|
|
|
|
14
|
600
000
|
|
147
12
|
Ateliers nationaux
Organisation de six réunions en liaison avec le BIT. Le
tableau ci-dessous évalue le coût.
Location de salle
Animateur /préparate ur
Banderoles
Sonorisatio n
|
Jour H/jour Provision Provision
|
4
1
8
2
1
|
2
|
900
000
200
000
100
000
100
000
100
000
|
|
11
200 800 200 100
|
600
000
000 000 000 000
|
|
|
|
11
|
600
000
|
|
|
Prise en charge des participants
Fournitures
|
Par
personne/jo ur
Provision
|
50
1
|
30
|
000
100
000
|
1
|
500
100
|
000
000
|
|
|
|
|
|
|
147
13
|
Etude de capitalisation sur les relations milieu syndicale et
milieu associatif
Consultant
|
H/jour
|
20
|
|
150
000
|
|
3
|
000
000
|
|
|
|
3
|
000
000
|
2
|
|
INVESTISSEMENTS
|
|
|
|
|
|
1
|
550
000
|
|
|
|
1
|
550
000
|
|
21
|
MATÉRIEL ROULANT
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
0
|
|
211
|
VÉHICULE 4 X 4 STATION WAGON
|
VÉHICULE
|
0
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
212
|
VÉHICULE DE TOURISME
|
VÉHICULE
|
0
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22
|
ÉQUIPEMENT DE BUREAU
|
|
|
|
|
|
1
|
550
000
|
|
|
|
1
|
550
000
|
|
221
|
INSTALLATION &
AMÉNAGEMENTS BUREAUX
Aménagement d'un bureau supplémentaire
|
Provision
|
1
|
|
0
|
|
|
0
|
|
|
|
|
0
|
|
222
|
ÉQUIPEMENT INFORMATIQUE
|
|
|
|
|
|
1
|
050
000
|
|
|
|
1
|
050
000
|
|
2221
|
ORDINATEUR DE BUREAU (DESKTOP)
|
POSTE DE TRAV.
|
1
|
|
750
000
|
|
750
|
000
|
|
|
|
750
|
000
|
105
|
Provision pour remplacement éventuel d'un ordinateur
|
|
|
|
|
|
|
|
2228
|
IMPRIMANTE À JET D'ENCRE FORMAT A3/A4
|
UNITÉ
|
1
|
300
000
|
300 000
|
|
|
300 000
|
223
|
ÉQUIPEMENT BUREAUTIQUE
|
|
|
|
500 000
|
|
|
500 000
|
2235
|
PETIT ÉQUIPEMENT BUREAUTIQUE
|
Provision
|
1
|
500
000
|
500 000
|
|
|
500 000
|
3
|
FONCTIONNEMENT
|
|
|
|
191 760
100
|
|
|
191 760
100
|
31
|
FRAIS DE PERSONNEL LOCAL
|
|
|
|
100 477
410
|
|
|
100 477
410
|
311
11
|
RÉMUNÉRATION DU PERSONNEL LOCAL
|
VOIR Annexe 3B
|
13
|
3 267
500
|
44 621
850
|
|
|
44 621
850
|
|
Durant la période de devis programme de croisière
les charges de personnels concernant les salaires et autres avantages sont
déterminés conformément aux dispositions en vigueur
(protocole d'accord sur les dispositions administratives particulier
régissant le personnel local employé dans les unités de
gestion de la coopération Cameroun - Union Européenne. Mise
à jour de décembre 2005.) Il s'agit des employés suivants
:
Un expert en gestion de fonds de subvention ;
Un Assistant comptable ; Deux secrétaires ;
Deux chauffeurs ;
Un agent d'entretien ;
|
|
|
|
|
|
|
|
|
312 11 CHARGES SOCIALES (CNPS) Estimées à 15%
des salaires
(annexe 3.B)
|
VOIR Annexe 3B
|
13
|
490
125
|
6 693
278
|
|
|
6 693
278
|
313
11
|
ASSURRANCE MALADIE
|
VOIR Annexe 3D
|
1
|
5 950
000
|
5 950
000
|
|
|
5 950
000
|
314
11
|
FRAIS DE MISSION
Il s'agit essentiellement des perdiems et frais
d'hébergement pour le personnel et les responsables de la CAON pour les
missions pendant la durée du DP2
|
VOIR Annexe 3C
|
1
|
12 400
|
12 400
000
|
12 400000
|
|
000
|
315
11
|
FRAIS DE DEPLACEMENT AERIEN OU FERROVIAIRE
|
Provision
|
1
|
7 300
000
|
7 300
000
|
|
|
7 300
000
|
|
Il s'agit à la fois des déplacements des membres de
l'UGP en avion dans le pays ou à l étranger pour participer
à des réunions internationales concernant la
société civile ou de déplacements en train à
l'étranger ou dans le pays
|
|
|
|
|
|
|
|
106
316
11
|
PRIME DE FIN D'ANNEE
Article 17 du protocole UE - Cameroun
|
salaire mensuel
|
1
|
2 574
338
|
2 574
338
|
|
|
2 574
338
|
317
|
INDEMNITES DE FIN
|
|
|
3 432
|
7 208
|
|
|
7 208
|
11
|
D'ACTIVITE
|
pm
|
2,1
|
450
|
145
|
|
|
145
|
|
En application de l'article 21 du protocole d'accord sur
les dipositions administratives . .
|
|
|
|
|
|
|
|
|
.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RÉMUNÉRATIO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N
|
|
|
|
|
|
|
|
318
|
PERSONNELD'A
|
|
|
3 432
|
13 729
|
|
|
13 729
|
11
|
PPUI A LA
|
|
4
|
450
|
800
|
|
|
800
|
|
PERIODE DE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CLOTURE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9 000
|
|
|
9 000
|
32
|
LOYERS BUREAUX
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
|
LOYERS ET CHARGES
|
|
|
500
|
9 000
|
|
|
9 000
|
321
|
LOCATIVES
|
MOIS
|
18
|
000
|
000
|
|
|
000
|
|
Une villa a été prise en location au cours du DP0.
Son coût de location mensuel s'élève à 500 000
FCFA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FONCTIONNEMENT
|
|
|
|
48 510
|
|
|
48 510
|
33
|
BUREAUX
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
|
AUTRES DÉPENSES DE
|
|
|
|
48 510
|
|
|
48 510
|
332
|
FONCTIONNEMENT BUREAUX
|
|
|
|
000
|
|
|
000
|
332
|
ÉLECTRICITÉ
|
|
|
200
|
3 600
|
|
|
3 600
|
01
|
EAU ET
|
MOIS
|
18
|
000
|
000
|
|
|
000
|
|
Ce montant est destiné à couvrir les charges
liées aux consommations d'eau et d'électricité de
l'immeuble siège à raison de 250 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FCFA par mois.
|
|
|
|
|
|
|
|
332
|
TÉLÉCOMMUNICATIONS
|
|
|
550
|
9 900
|
|
|
9 900
|
02
|
(TÉLÉPHONE, INTERNET)
|
MOIS
|
18
|
000
|
000
|
|
|
000
|
|
Cette provision couvrira les charges de
télécommunication correspondant aux factures de
téléphone fixe, internet et les cartes de recharge de mobiles.
|
|
|
|
|
|
|
|
332
03
|
TIMBRES POSTES ET EXPÉDITION COURRIER
|
MOIS
|
18
|
20 000
|
360 000
|
|
|
360 000
|
|
Cette provision couvrira les frais de poste et d'envoi de
courrier à raison de 30 000 par mois
|
|
|
|
|
|
|
|
332
|
DOCUMENTATIONS ET
|
|
|
|
1 350
|
|
|
1 350
|
04
|
PHOTOS
|
MOIS
|
18
|
75 000
|
000
|
|
|
000
|
|
Cette provision couvrira les frais d'abonnement à divers
journaux et périodiques ainsi que le développement de photos
prises lors des tournées à raison de 75 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FCFA par mois.
|
|
|
|
|
|
|
|
332
05
|
FOURNITURES DE BUREAU ET CONSOMMABLES INFORMATIQUES
|
MOIS
|
18
|
450
000
|
8 100
000
|
|
|
8 100
000
|
|
Ce montant couvrira les dépenses de fournitures de bureau,
agendas et consommables informatiques pour tous les services de
|
|
|
|
|
|
|
|
107
|
l'UGP à raison de 450 000
|
|
|
|
|
|
|
|
332
06
|
FRAIS DE TENUE DES COMITÉS DE PILOTAGE
Cette provision couvre les diverses dépenses
exposées par la tenue de deux comités de pilotage, dont un
à Yaoundé et un en province (transport, hébergement,
perdiems, location salle, nourriture) ainsi que les frais pour
rafraîchissement. Pour celui en province il est prévu deux
nuitées par participants. Ce coût prend en compte également
les frais engagées par les participants issus de la
société civile pour mettre en oeuvre leu obligation d'information
des familles d'acteurs dont ils sont issus conformément à la
décision ministérielle instituant le comité de pilotage.
La note d'harmonisation sur la gestion des DP s'appliquera pour toutes les
dépenses des réunions et séminaires.
|
SEMESTRIE
L
|
2
|
1 500
000
|
3 000
000
|
|
|
3 000
000
|
332
07
|
ENTRETIEN BUREAUX
Ce montant servira à l'achat de divers produits
destinés à l'entretien de bureaux de l'UGP à raison de 75
000 FCFA par mois.
|
MOIS
|
18
|
75 000
|
1 350
000
|
|
|
1 350
000
|
332
08
|
FRAIS BANCAIRES
Cette provision servira à couvrir les frais
générés par le fonctionnement du compte de la régie
(frais de tenue de compte, frais de certification des chèques...)
|
MOIS
|
18
|
50 000
|
900 000
|
|
|
900 000
|
09
|
332 PRESTATIONS DE SERVICES (ENTRETIEN PARC INFORMATIQUE ,
...)
Ce montant permettra de couvrir les diverses charges de
maintenance des matériels et équipement ainsi que les menus
travaux occasionnels.
|
MOIS
|
18
|
500
000
|
9 000
000
|
|
|
9 000
000
|
332
10
|
ASSURANCE MULTIRISQUE BUREAUX
|
SOUSCRIPT ION
|
1
|
450
000
|
450 000
|
|
|
450 000
|
332
11
|
FRAIS GÉNÉRAUX (Frais de publication, main d'oeuvre
occasionnelle, etc....) Cette provision permettra de prendre en charge les
frais relatifs aux honoraires juridiques, frais d'huissier, nécessaire
pour le café et autres menues dépenses inhérentes au bon
fonctionnement du programme.
|
MOIS
|
18
|
500
000
|
9 000
000
|
|
|
9 000
000
|
108
36
1 500
1
000
177
600
PROVISION
VEHIC./moi
s
332
12
34
341
11
FORMATION INFORMATIQUE
Cette formation est prévue pour assurer la formation et le
recyclage du personnel de l'UGP aux programmes informatiques utiles : Power
Point, Acces, Excel, Word etc.)
FONCTIONNEMENT VÉHICULES
CARBURANTS ET LUBRIFIANTS
Cette provision couvre le carburant et lubrifiant de deux
véhicules utilisés par l'UGP pendant la durée du DP3
à raison de 2000 km par mois.
3
36
900
000
185
417
VÉHIC./an
VÉHIC./moi
s
342
11
343
11
ASSURRANCES VEHICULES
Cette provision est destinée à couvrir l'assurance
tous risques de deux véhicules achetés.
ENTRETIEN, RÉPARATION ET AUTRES FRAIS SUR VEHICULES
Cette provision couvrira les frais d'entretiens et autres frais
sur véhicules tels que les péages, frais de parking, frais de
visite technique, etc.
18
1 000
000
h/mois
36
361
11
Ces frai sont calculés prorata temporis au taux de 0,45%
sur la caution à donner en garantie de l'avance initiale à
demander par SATEC avec un minimum de 600.000 FCFA par trimestre. Ils seront
remboursés aux coûts réels sur la base d'un relevé
bancaire.
PRESTATIONS DE VOLONTAIRES
FRAIS PRESTATION VOLONTAIRE
Coût d'un volontaire international : environ 1500 Euros par
mois, soit 1 000 000 FCFA (tout frais compris)
5
2%
22 92 5 12 0
IMPRÉVUS
S/TOTAL
35
FRAIS FINANCIERS SATEC
3 600
000
1
AVANCE INIT.
351
11
FRAIS FINANCIERS SUR GARANTIE BANCAIRE
TOTAL
|
1 169 18
1 130
|
|
|
1 169 18
1 130
|
1 500
000
15 768
600
6 393
600
2 700
000
6 675
000
3 600
000
3 600
000
18 000
000
18 000
000
1 146 25
6 010
22 925
120
1 500
000
15 768
600
6 393
600
2 700
000
6 675
000
3 600
000
3 600
000
18 000
000
18 000
000
1 146 25
6 010
22 925
120
109
110
|