L'application par le Cameroun des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques.( Télécharger le fichier original )par Dieudonné MEVONO MVOGO Limoges, France - Master II Droit International et Comparé de là¢â‚¬â„¢Environnement ( DICE) 2016 |
B. L'insécurité transfrontalièreL'insécurité qui sévit dans la région de l'Est constitue également un obstacle pour l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. En effet, les troubles en République Centrafricaine RCA ont eu des répercussions en territoire camerounais. D'abord, les bandes armées causent des exactions au Cameroun. Ceci a pour conséquence de ralentir les activités dans cette zone du pays. Leurs actions instaurent une situation d'insécurité favorable à un certain nombre de pratiques au rang desquelles l'exploitation abusive de certaines ressources forestières, comme le bois, cette zone faisant partie du massif forestier du Congo. Une telle situation est susceptible de mettre à mal les programmes de préservation de la forêt (REDD+, FLEGT, APV, etc.) lesquels visent à conserver ce puits carbone qu'est la forêt du bassin du Congo en la protégeant de la surexploitation. Cette situation est aggravée par des attaques que subissent les agents des eaux et forêts qui ont pour mission de veiller au respect des règles d'exploitation forestière. Le fait que ces rebelles soient lourdement armés que les agents des eaux et forêts entraîne un rapport de force déséquilibré. Ainsi, le gouvernement a dû déployer l'armée dans cette zone. En plus, la guerre en RCA a instauré une situation d'insécurité qui a entraîné des déplacés. Certains d'entre eux ont franchi la frontière pour trouver refuge en territoire camerounais. Cette insécurité a fait accroître la vulnérabilité des populations non seulement des réfugiés, mais également celle de la région de l'Est. Cet afflux de réfugiés occasionnerait une empreinte considérable sur le couvert forestier84, et partant la destruction de la forêt. En résumé, l'insécurité transfrontalière a des répercussions sur l'application des textes juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques, car l'insécurité freine les activités dans la région. L'afflux de réfugiés pourrait réduire à néant les efforts faits pour la mise en oeuvre des projets climatiques. 84 Selon le HCR-Cameroun, au 31 décembre 2015, le Cameroun accueillait 233 890 réfugiés centrafricains installés au moins dans 314 sites et villages dispersés le long de la frontière avec la RCA. Voir site http://www.unhcr.org/fr/cmr.html, consulté le 08 août 2016. CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE 62 La volonté du Cameroun d'appliquer les instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques bute sur un certain nombre de difficultés. Ces difficultés sont regroupées en deux catégories : les insuffisances et les obstacles. Pour ce qui est des insuffisances, il convient de retenir que les limites techniques et technologiques freinent le processus d'application des textes sur le climat. En plus, les insuffisances des moyens financiers constituent un handicap majeur pour cette activité. Quant aux obstacles, il y a les obstacles structurels qui portent sur les failles et défaillances du système de lutte contre les changements climatiques. C'est ainsi qu'on a dû relever les insuffisances textuelles et organiques. En ce qui concerne les obstacles conjoncturels, ils intègrent les éléments contingents et fortuits qui affectent la lutte contre ce danger climatique. Dès lors, les aspects économiques, sociaux et sécuritaires peuvent-ils entacher la volonté du Cameroun dans l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. |
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