CHAPITRE III : ENQUETE
D'après l'enquête que nous avons
effectuée, la micro-finance parait comme une condition nécessaire
mais pas suffisante pour lutter contre la pauvreté. Car elle ne peut
résoudre tous les problèmes du développement.
Au-delà de l'accès au financement, il y a les problèmes
d'urgence auxquels il faut prêter attention par des moyens et des
mécanismes adaptés.
Ce troisième chapitre présente les
résultats et les analyses d'une enquête effectuée par nos
soins durant la période du 05/04/2015 au 11/05/2015.
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PRESENTATION
Dans le cadre de ce mémoire, nous avons mené une
enquête sur l'impact des AMC dans la lutte contre la pauvreté,
nous avons effectué cette enquête dans quatre agences de
microcrédit à Oujda, à savoir ;
? AL KARAMA ? AL BARAKA ? AL AMANA ? ATTOUAFIQ
Pour réussir cette enquête, nous avons établi
une fiche d'enquête et nous avons ciblé 50 personnes clientes des
associations de microcrédit précités, parmi ces 50
personnes dont 10 se sont abstenues de répondre à notre
enquête, les 40 restantes ont répondu mais avec précaution
surtout, concernant les questions relatives au revenu et à l'objet du
crédit.
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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
La conception du Questionnaire :
La présentation de la fiche a principalement
englobé des informations sur la situation personnelle, financière
de la personne enquêtée qui est généralement
bénéficiaire d'un microcrédit.
Dans le premier volet nous avons essayé d'identifier le
client en recueillant des informations sur l'âge, le sexe, la situation
familiale, le type de logement...
Dans un deuxième volet, nous avons ciblé la
situation financière par la demande des informations sur
l'activité du client, l'ancienneté, le secteur de travail, la
détention d'un registre de commerce ou non et le revenu
dégagé en cours d'exercice de cette activité...
Dans le troisième volet, nous avons essayé de
connaitre la relation des clients avec les associations de microcrédit,
à savoir le montant de crédit, le taux, la caution, et la
finalité de crédit
*Nous présentons ci-dessous la fiche
utilisée lors de l'enquête :
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Mémoire de fin d'études
[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
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Mémoire de fin d'études
[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
RESULTAT DE L'ENQUETE
Ci-dessus le tableau récapitulatif des résultats
:
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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
La repartition des clients enquêtés par
sexe
feminin
48%
masculin
52%
Sexe :
L'âge :
12
10
4
8
0
6
2
18 - 25 25 - 30 30 - 40 40 - 50 50 - ,,,, NC
3
répartion des bénéficiaires par
âge
4
12 12
6
3
18 - 25 25 - 30 30 - 40 40 - 50 50 - ,,,, NC
? L'âge moyenne = 41.2 ans ?
L'âge minimum = 20 ? L'âge maximum =
60
[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
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Mémoire de fin d'études
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Situation familiale:
répartition par situation familiale
Divorcé
20%
veuf(ve)
5%
Marié
55%
Célibataire
20%
37
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Logement:
Locataire Propriétaire Logé par la famille NC
Type de logement
50 % des bénéficiaires sont logé par
leur famille, 30 % sont des locataires et 20% restant sont propriétaire
et autres situation à savoir (hypothèque, et non
communiqué).
[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
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Mémoire de fin d'études
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Secteur activité:
employé
32%
retraité
3%
fonctionnaire
7%
répartition par activité
sans emplois
8%
commerçant
20%
chauffeur
5%
artisant
25%
Les commerçants et les artisans
représentent avec les chauffeurs de taxi 50% de l'ensemble des
bénéficiaires de microcrédit, les fonctionnaires
représentent 7% et les employés du secteur privé
représentent 32 %. Les retraités et les sans emplois
représentent 11%.
Type de contrat:
CDD
12%
Type de Contrat
CDI
18%
néant
60%
10%
RC
38
[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
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Mémoire de fin d'études
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Déjà bénéficiaire d'un
crédit bancaire:
bénéficiaire d'un crédit bancaire
78%
22%
OUI NON
Moyen de conaître les AMC:
30
25
20
15
10
0
5
Publicité Proche Démarche Initi perso
Moyen de conanitre les AMC
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40
[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
ANALYSES ET INTERPRETATION
L'analyse des résultats reçu par les
enquêtés montre qu'il n'y a pas de distinction entre hommes et
femmes. Les hommes représentent 52% de l'échantillon, et les
femmes 48%. Les gens entre 30 et 50 ans représentent 60% des
bénéficiaires interrogés ce qui signifie que les personnes
actives sont accès au microcrédit, car à cet âge la
personne travaille et génère des revenus. Les personnes
mariées représentent 55% des enquêtés
bénéficiaires de microcrédit, ce qui s'explique par les
charges élevées par apport à un
célibataire.
La majorité des bénéficiaires
enquêtés sont logés par leur famille. Les locataires
représentent 30% ce qui explique l'incapacité des locataires de
contracter des microcrédits ou l'inverse c'est-à-dire les
logés par leur famille transfèrent le montant du loyer en une
échéance de microcrédit.
Les employés, les fonctionnaires et les sans
emplois représentent 47%, le reste 53% et sont des commerçants et
des artisans, chose qui confirme que l'objectif du microcrédit est le
développement des activités commerciales, artisanales et/ou
l'appui des créations des très petites entreprises
TPE.
Les données confirment que seulement 23% ont
exprimé leur souhait de développer leurs activités, le
reste, soit 78% ont contracté des crédits pour des besoins de
consommation personnelle.
Deux mille dirhams est le revenu moyen d'une personne
qui opte pour un microcrédit, donc les associations de
microcrédit ne prennent pas en considération le taux
d'endettement de l'emprunteur. Une personne qui a un revenu de 2.000 dhs par
mois et qui a bénéficié d'un crédit avec une
échéance mensuelle de 550 à 700 dhs, ne pourra jamais
sortir de la pauvreté s'engouffrera encore plus dans
l'endettement.
Nous avons constaté que 57.5 % sont des
personnes bancarisées et au lieu de prendre des crédits avec la
banque ils se dirigent vers les AMC, chose expliquée par le rejet d'un
dossier bancaire et/ou le manque des pièces justificatives pour avoir un
crédit au niveau de la banque.
Le montant de crédit moyen est de 10.000 dhs ce
qui est très peu par apport un projet de TPE.
72.5% sont satisfaits de leur microcrédit parce
qu'il a répondu à leurs besoins, par contre 57.5% refusent de
contracter de nouveau un micro crédit et ce pour la simple raison de la
chareté de l'échéance de crédit.
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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
Ce sondage montre que la majorité de la population a
contracté un microcrédit pour des besoins de consommation, donc
aucun espoir pour sortir de la pauvreté, ce qui est justifié par
les résultats de calcul :
31 personnes ont contacté un crédit pour
des raisons de consommation, soit 77,5 % du total de l'échantillon
interrogé. Ces personnes ont un revenu moyen de 1925 dhs. 2.77 soit la
moyenne des personnes à charge pour chacune des 31 personnes
citées ci-dessus. Le nombre moyen de chaque famille deviendrait alors
3.77
L'échéance de crédit selon les
sondés varie entre 500 et 600 dhs par mois
1925 -550 = 1375 : le reste après paiement de
l'échéance de crédit
Supposons que les factures de l'ONEE et de la RADEEO
s'élèvent à 200 dhs /mois 1375 - 200 = 1175 / mois : le
net restant pour consommation
1175 /30 jours = 39,16 dhs : revenu journalier de la
famille
39,16/3,77 = 10.38 dhs : revenu journalier par membre de
la famille.
Les résultats de l'enquête prouvent que la
majorité des gens se dirige vers les associations de microcrédit
pour subvenir à leurs besoins personnels, donc il a été
constaté que la majorité des clients redemande des
microcrédits au gré des années, ce qui va à
l'encontre des missions présumées pour faire sortir les pauvres
du cycle vicieux de la pauvreté.
Les commerçants et artisans qui ont contracté un
crédit pour le développement de leurs activités ne verront
pas leur niveau de vie s'améliorer à ce stade. Nous avons
observé qu'il n'ya pas de programme d'insertion de ces
commerçants dans le secteur formel, ni de suivi des avancements de leurs
projets.
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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]
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