CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivé au terme de notre analyse
basée sur les effets des fluctuations des cours des produits
pétroliers sur l'inflation en RD Congo ; mais il est crucial de
rappeler que les débats relatifs à la transmission des
fluctuations des cours des produits pétroliers ne sont pas
récents. Car cette transmission est équivalente à l'impact
de la politique de change adoptée sur l'inflation.
En effet, l'inflation est un phénomène
superlativement notable qui touche les plans économiques, sociaux et
politiques. Définie comme la hausse durable et auto entretenue du niveau
général des prix, elle ne consiste pas en l'augmentation d'un
seul prix ou d'une seule catégorie de prix, c'est la hausse de la
moyenne de tous les prix qui se répète sur une période
prolongée.
Le présent travail, hormis l'introduction et la
conclusion,comporte trois chapitres et se situe dans une période de 10
ans soit de 2002 à 2011. Le premier chapitre est consacré dans sa
première section, à l'approche théorique du
phénomène inflation, en faisant référence aux
principaux apports théoriques qui se sont penchés sur sa
définition et dans la seconde sectionaux principaux déterminants
de l'inflation. Le deuxièmechapitre se cristallise sur l'affaiblissement
des effets des chocs pétroliers enfin, le troisième chapitre se
penche sur la relation entre l'inflation et prix du pétrole en RD Congo
de 2002 à 2011.
Et pour bien mener notre problématique, nous nous
sommes posé la question de recherche suivante à savoir :
quel est l'impact des fluctuations des cours des produits pétroliers
sur l'inflation ?
Dans le but de vérifier nos
hypothèses :
1. La montée des cours du pétrole accentue les
pressions inflationnistes et ces dernières érodent
l'activité économique du pays ;
2. L'instabilité du taux de change est parmi le facteur
principal qui détermine la hausse des prix des produits
pétroliers dans le cas d'espèce.
Afin de nous permettre d'avoir les éclaircissements sur
nos hypothèses, nous avons fait recours à la technique
documentaire et à l''outil économétrique afin de voir le
lien qui lie ces deux variables.
Les canaux de transmission des hausses des prix du
pétrole aux composantes de l'inflation se résument, en
général, dans l'effet mécanique dit « effet de
premier tour » et l'effet de boucle prix salaire dit « effet de
second tour ». Selon le premier canal, la hausse des prix du
pétrole entraine automatiquement la hausse des prix des produits
énergétiques, surtout ceux qui sont très amont en
pétrole, et l'élévation indirecte des prix d'autres
produits via le renchérissement des coûts des consommations
intermédiaires en énergie. Cet effet touche les composantes les
plus volatiles de l'inflation, à savoir les prix des produits
énergétiques et alimentaires.
L'effet de second tour est celui du déclanchement de la
boucle prix-salaire, résultant essentiellement des comportements
conflictuels et rationnels des salariés et des employeurs, dans le
devoir du maintient du pouvoir d'achat et des marges de profits inertes de
toute dévalorisation invoquée par l'inflation
Après l'analyse des données, nous sommes aboutis
aux résultats suivants :
1. La montée des cours des produits
pétroliers n'accentue pas les pressions inflationnistes, étant
donné que les prix du pétrole sont des prix administrés.
En réalité, au-delà de l'effet direct appréhender
par le biais de la pondération du prix de carburant dans l'IPC, il y
lieu de relever que c'est d'avantage l'effet boule de neige que le prix de
carburant exerce sur les autres prix qui entraine in fine un impact assez
importante sur le niveau général des prix. D'où, cette
hypothèse ne se vérifie pas en RD Congo durant notre
période d'étude, soit de 2002 à 2011.
2. S'agissantde la seconde hypothèse,
l'analyse économétrique l'affirme à 4% ; mais nous
remarquons les mouvements oscillatoires du franc congolaisface à la
devise étrangère qui est le dollar américain, ne
présage pas des lendemains favorables pour les opérateurs
économiques, ainsi que pour les ménages dans la mesure où
l'économie nationale est fortement liée à la devise
américaine. La moindre fluctuation de franc congolais par apport au
dollar américain importe des conséquences incalculables sur le
marché congolais. Étant donné que l'économie
congolaise est extravertie et dépend en grande partie des importations,
les opérateurs économiques souffrent de l'instabilité du
taux de change du franc congolais parce que celle-ci les empêche de fixer
un prix réel sur le marché où ils ont l'obligation de
fixer les prix en monnaie locale, d'où le taux vendeur est obtenu en
augmentant le taux moyen publié par la Banque Centrale de 2.5% pour se
protéger contre toute baisse de dépréciation de la monnaie
nationale.
Sur ce, le gouvernement est donc appelé à
trouver des mécanismes économiques susceptibles de
résoudre la crise des fluctuations des prix des produits
pétroliers qui est intercepté par le taux de change mais à
travers la dépréciation monétaire, d'où
l'hypothèse affirmée se vérifie en RD Congo durant notre
période d'étude.
Eu égard à ce qui précède, nous
suggérons à notre gouvernement à travers ce modeste
travail quelques recommandations à savoir :
Ø La création des sociétés de
raffineries locales qui seront approvisionné en amont de
l'activité par nos sociétés d'exploitations du brut tant
privées, mixtes que nationales ;
Ø La réduction de l'objectif de croissance de la
masse monétaire peut calmer les pressions inflationnistes ;
Ø L'amendement apporté en 2002 à la loi
régissant la Banque Centrale a renforcé l'indépendance de
la Banque Centrale du Congo et défini la stabilité des prix comme
objectif principal de la politique monétaire. Donc pas de
créances à l'Etat afin de permettre à la Banque Centrale
du Congo d'atteindre son objectif ultime.
Ø Le gouvernement doit subventionner les
sociétés pétrolières, voir même appliquer une
fiscalité négative en leurs faveurs pour contrecarrer toute
augmentation des prix des produits pétroliers ;
Ø La Banque Centrale du Congo, doit pouvoir revoir sa
politique d'émission monétaire en vue d'atténuer le taux
de l'inflation sujet à une série de distribution en grande
échelle de la hausse généralisée des prix des
biens et services dans le territoire national.
Après quelques lignes des diagnostics sur le secteur
pétrolier en RD-Congo, voilà notre thérapeutique
proposée ci-haut à la crise congolaise de l'instabilité de
prix des produits pétroliers.
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