INTRODUCTION
Le Niger, vaste pays situé au coeur du Sahel est un
pays enclavé, dont le point le plus proche de la mer se trouve à
600 Km, couvre une superficie de 1 267 000 Km2 et se situe entre les
isohyètes 0°16 et 16° Est et les latitudes 11°1 et
23° 17 Nord. Les trois quarts (3/4) du pays sont désertiques
comportant le désert du Ténéré qui compte parmi les
déserts les plus redoutables (BOUZOU et al, 2000). L'économie du
pays dépend essentiellement de l'uranium, des produits agricoles et de
l'élevage. Toutefois, le secteur agricole demeure le plus important dans
cette économie de par sa contribution (le secteur rural contribue en
moyenne pour 43, 9% au PIB et reparti comme suit : agriculture 27,9% ;
élevage 11,8% ; forêts et pêche 4% ; et fournit 81,6% de
l'emploi en 2008 (INS, 2008). Son agriculture est principalement de subsistance
et est tributaire de la pluviométrie, elle est basée sur les
cultures vivrières et de rente. Elle occupe environ 87% de la population
et représente 40% du PNB (FIDA, 2009).
Le Niger connaît actuellement une période
difficile, depuis plusieurs décennies, les problèmes se posent
avec acuité du fait des sécheresses récurrentes, de la
désertification, de la démographie galopante (correspondant au
taux moyen annuel de croissance de la population du pays qui est de 3.3%) et de
la crise économique sévère et persistance.
Le potentiel productif se dégrade de plus en plus
à la faveur des changements climatiques et des actions anthropiques sur
les ressources. Les équilibres des écosystèmes sont
continuellement et gravement perturbés et les ressources naturelles
s'amenuisent au fil du temps. Ces phénomènes qui contribuent
à l'appauvrissement des populations se traduisent par la baisse de
fertilités des sols, la réduction du capital productif, la
diminution des revenus en milieu rural et l'accroissement de
l'insécurité alimentaire.
Il ya quelques années le gouvernement nigérien
dans sa politique de lutte contre l'insécurité alimentaire
à lancer un vaste programme de développement des cultures
irriguées dites de contre saison à cette époque.
Dans la région d'Agadez, ce type d'agriculture
irriguée est déjà présent dans les oasis, le long
des « koris » dans les vallées. L'agriculture occupe
aujourd'hui plus de 50% des familles et constitue la principale activité
des populations de la zone. Elle est devenue le moteur économique de
toute la région.
Du point de vue agricole, la région dispose de 110 000
ha de terres irrigables dont 100 000 ha dans les vallées de l'Irhazer.
Cependant, seuls 3200 ha sont exploités soit 3% des terres
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exploitables dont 1500 ha en cultures vivrières et
maraichères sont soit en association ou en pure et reçoivent un
complément d'irrigation en période d'hivernage.
En 2004, la région comptait 263 sites horticoles pour 7
387 exploitants. La production étant estimée à 14 723
tonnes pour les légumes frais et 15 467 tonnes de fruits (RGAC 2004).
Selon la Direction régionale de l'agriculture, on
estime la valeur de la production maraîchère commercialisée
par les OP de l'année 2009 à plus de 5,7 milliards de chiffre
d'affaire pour une quantité de 64 933 tonnes des légumes
principalement l'oignon, la pomme de terre, l'ail, la tomate, le poivron et les
épices (Coriandre et Cumin), plaçant ainsi cette activité
comme premier secteur économique devant l'élevage. La
récente valorisation des produits de rente a accentué son
développement et a imprimé une nouvelle dynamique à
l'activité du maraîchage. Aussi, l'introduction de moyens plus
modernes d'exhaure à savoir les motopompes et l'accès aux
intrants (engrais chimiques et produits phytosanitaires) présage - t-
elle une modification profonde du système de production : monoculture et
spécialisation. Cela n'est pas sans conséquences dans la gestion
de la fertilité des sols et le développement d'une agriculture
durable.
Dans le présent mémoire intitulé :
Systèmes des cultures maraîchères sous oasis de
l'Aïr : Cas des villages de Timia et Tabelot au nord Niger, nous
tenterons de répondre aux questions suivantes :
Les systèmes des cultures maraîchères sous
oasis de l'Aïr sont-ils favorables à une agriculture durable ?
Quelles sont les options rentables en vue d'une meilleure gestion
durable des ressources ? Ainsi notre travail est articulé sur trois
grandes parties :
y' Revue bibliographique
y' Contexte de l'étude
y' Etat d'évolution du système agraire oasien
y' Résultats et analyses
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